— Moi qui pensais ne plus jamais avoir de vos nouvelles. Après tant d'années... comme c’est étrange, déclara Jacques, d’un calme déconcertant.Simone lui faisait face. Son cœur battait la chamade, ses jambes vacillaient, mais elle savait qu’elle n’avait plus le choix. Il était temps de dire la vérité. Hésitante, elle s’approcha lentement de lui, ses pas trahissant son manque d’assurance.— Jacques, merci d’avoir accepté de me rencontrer malgré tout ce qui s’est passé. Ma visite n’est pas anodine. Si ça ne te dérange pas, je préférerais qu’on aille dans un autre endroit, plus propice à la discussion, dit-elle.— S’il te plaît Simone, va droit au but. Ce lieu importe peu, ce que tu as à dire est bien plus important, rétorqua Jacques, froidement.— Très bien… Asseyons-nous, s’il te plaît, répondit-elle, résignée.Ils s’assirent sur un banc. Jacques la fixait intensément, troublé par cette présence inattendue. Il pressentait que cette conversation allait bouleverser quelque chose d’import
26 Avril 1998, Warmville.—Je t'aime énormément mon bébé. J’espère que tu pourras un jour pardonner à ta maman mon ange. Je ne pourrai pas te donner tout ce dont tu as besoin je ne peux même pas le faire pour moi.Les mains tremblantes, Grâce posa doucement le panier devant la porte de l’orphelinat Angels’ Home. Ses larmes brouillaient sa vision, et son cœur semblait se briser à chaque sanglot qu’elle retenait. Elle baissa les yeux sur sa fille, si petite, si fragile endormie dans le panier. La douceur de son visage endormi accentuait la peine intérieure de Grâce. Une larme solitaire roula sur sa joue.—I..ici oui i..ici tu seras en sécurité mon petit bébé. Tu ne subiras pas cette injustice que j'ai subit ma petite chérie. murmura-t-elle, sa voix brisée par l’émotion. « Tu y trouveras tout l’amour et la protection que je ne pourrai jamais te donner. Mon Alicia… comme ta merveilleuse grand-mère. Que Dieu veille sur toi… et qu’il nous réunisse un jour. Un vent glacial s’engouffra dans
Alicia arriva enfin à New York, cette ville qu'elle avait tant rêvé de découvrir. Arriver à New York donnait à Alicia l'impression d'entrer dans un tout autre monde. La ville était bruyante, animée, et remplie de bâtiments imposants qui semblaient toucher le ciel. Cela n'avait rien à voir avec le paisible orphelinat qu'elle avait connu toute sa vie.Debout dans les rues bondées, Alicia ressentait à la fois de la nervosité et de l'excitation. New York était immense, imprévisible, et regorgeait de possibilités. Elle ne savait pas ce qui l’attendait, mais elle était prête à le découvrir.Cette ville, elle en était convaincue, pouvait tout changer. C’était sa chance de se construire une nouvelle vie, de découvrir qui elle était vraiment et, peut-être juste, peut-être de retrouver la mère qu’elle cherchait depuis si longtemps. La chaleur familière de Stacy, son amie d'enfance, rendit l’arrivée moins intimidante.— Ma Stacy, ça fait tellement longtemps ! Tu as complètement changé ! s’exclam
Alicia n’aurait jamais pu deviner que l’homme qui l’avait aidée plus tôt était bien plus qu’un simple automobiliste. Lorsqu’il la déposa devant le bâtiment imposant de Levis Global, il attendit qu’elle entre, son regard voilé par des pensées sombres.— Qui peut bien être cette femme ? Et pourquoi cet entretien ? murmura Andrew Levis, le puissant directeur général de l’entreprise.Son visage, jusqu’ici chaleureux, s’assombrit. L’idée que quelqu’un puisse agir dans son dos l’irritait profondément.À l’intérieur, Alicia contemplait avec émerveillement le hall gigantesque. Entre les murs d’un blanc immaculé, les colonnes majestueuses et l’éclairage tamisé des lustres modernes, tout semblait irréel. Mais son émerveillement fut rapidement interrompu par une voix professionnelle.— Bonjour, Madame. Puis-je vous aider ? demanda la réceptionniste.Alicia s’approcha, le sourire aux lèvres.— Oui ! Je suis Alicia, je viens pour un entretien ce matin pour le poste de secrétaire.— Parfait. Veuill
Les souvenirs des derniers jours de Frédéric Levis étaient toujours vivaces dans l’esprit d’Andrew et de Rachelle. Couché sur son lit de mort, le patriarche de Levis Global avait rassemblé tout le courage qu’il lui restait pour parler à sa famille.— Ma bien-aimée Rachelle et mon fils Andrew, vous êtes ma famille, et une famille se doit de se serrer les coudes. Après mon départ, promettez-moi de vous rapprocher pour le bien de cette famille et de l'entreprise.Andrew avait croisé les bras, son regard distant fixé sur le plafond, tandis que Rachelle serrait la main de son mari avec force, ses yeux remplis de larmes sincères.Ces paroles étaient lourdes de sens, mais pour Andrew, elles résonnaient comme une trahison. Comment son père, l’homme qu’il avait admiré toute sa vie, pouvait-il lui demander une telle chose ? Collaborer avec une étrangère qui, selon lui, n’avait été qu’une opportuniste profitant de la vulnérabilité de son père.La lecture du testament quelques semaines après la m
Alicia rayonnait de joie en arrivant pour sa première journée chez Levis Global. Elle serra les poings, se parlant à elle-même pour se donner du courage : « Vas-y Alicia, tu peux le faire. » Son cœur battait à toute vitesse, partagée entre excitation et une légère nervosité. C’était une nouvelle aventure, un nouveau départ.Alors qu’elle s’efforçait de trouver son bureau dans cet immense bâtiment, son attention fut captée par des éclats de voix derrière une porte entrouverte. Les voix, froides et tranchantes, semblaient appartenir à deux personnes engagées dans une discussion tendue. Alicia ralentit instinctivement son pas, curieuse et légèrement inquiète.— Que se passe-t-il entre eux ? , murmura-t-elle en fronçant les sourcils.Avant qu’elle ne puisse s’attarder davantage, une porte claqua violemment, faisant sursauter Alicia. Andrew sortit brusquement, sa démarche rapide et son expression fermée. Mais dès qu’il croisa son regard, un sourire professionnel et chaleureux se dessina su
Alicia tapait sur son clavier, concentrée sur ses tâches du jour, lorsque la porte de son bureau s’ouvrit brusquement.— Bonjour, mademoiselle Alicia. Demain, nous aurons une réunion importante. Je compte sur toi pour être vraiment à l’écoute et tout noter, lança Andrew d’un ton pressé, à peine entré.Il n’attendit pas sa réponse, s’éclipsant aussi rapidement qu’il était venu. Alicia n’avait eu que le temps de murmurer :— D’accord, Monsieur.Elle resta figée un instant, son stylo à la main, observant la porte refermée. Pourquoi semblait-il si agité ? Son ton trahissait une pointe de nervosité inhabituelle, et son brusque départ la laissait perplexe.Quelques heures plus tard, des documents sous le bras, Alicia se rendit au bureau d’Andrew. Il lui avait demandé ces papiers tôt le matin, mais son attitude étrange l’avait intriguée toute la journée. En s’approchant, elle entendit une voix grave derrière la porte entrouverte.— Ça ne se passera pas comme ça. Je refuse, grogna Andrew, vis
Après quelques instants passés à l'extérieur, Andrew revint dans la salle de réunion, son visage marqué par une expression de tension maîtrisée. Il s'arrêta devant la porte de la salle de réunion et, d’un ton contrôlé mais légèrement distant, annonça :— Mlle Alicia, nous commencerons d'ici quelques minutes.Sans attendre de réponse, il se dirigea vers son bureau, manifestement désireux de se retirer un moment. Alicia, attentive à son ton inhabituellement déçu, sentit un élan inexplicable la pousser à le suivre. Mais alors qu’elle s’avançait dans le couloir, une voix grave et calculée l’interrompit.— Eh bien, Mlle Alicia. J'espère que vous vous sentez à votre aise dans cette entreprise ?Elle sursauta légèrement en se retournant. M. Mathias Levis, le directeur financier, se tenait devant elle, son sourire mince et presque glaçant.— Oui, oui, Monsieur, tout va très bien, répondit-elle précipitamment, troublée par son regard perçant.Elle s’excusa rapidement et reprit sa marche, son c
— Moi qui pensais ne plus jamais avoir de vos nouvelles. Après tant d'années... comme c’est étrange, déclara Jacques, d’un calme déconcertant.Simone lui faisait face. Son cœur battait la chamade, ses jambes vacillaient, mais elle savait qu’elle n’avait plus le choix. Il était temps de dire la vérité. Hésitante, elle s’approcha lentement de lui, ses pas trahissant son manque d’assurance.— Jacques, merci d’avoir accepté de me rencontrer malgré tout ce qui s’est passé. Ma visite n’est pas anodine. Si ça ne te dérange pas, je préférerais qu’on aille dans un autre endroit, plus propice à la discussion, dit-elle.— S’il te plaît Simone, va droit au but. Ce lieu importe peu, ce que tu as à dire est bien plus important, rétorqua Jacques, froidement.— Très bien… Asseyons-nous, s’il te plaît, répondit-elle, résignée.Ils s’assirent sur un banc. Jacques la fixait intensément, troublé par cette présence inattendue. Il pressentait que cette conversation allait bouleverser quelque chose d’import
— Madame Rachelle, que faites-vous là ? demanda Alicia, intriguée et perplexe.Rachelle, qui lui tournait le dos, resta figée un instant. Son cœur battant à toute vitesse."Oh mince ! Comment vais-je faire maintenant ? Comment a-t-elle fait pour revenir aussi vite ?" pensait-elle, confuse et légèrement paniquée.— Madame Rachelle, m'entendez-vous ? insista Alicia, troublée par son calme apparent.Rachelle poussa un léger soupir, puis, retrouvant son assurance, afficha un sourire discret avant de se retourner lentement vers Alicia.— Eh bien, Alicia ! Vous êtes enfin de retour. Je vous pensais déjà de retour ; j’ai urgemment besoin de ce dossier. Vu que vous tardiez à effectuer vos tâches comme d’habitude, je suis venue voir si vous aviez enfin décidé de vous exécuter, déclara-t-elle d’un ton hautain, sans la moindre émotion.Elle marcha d’un pas décidé vers la porte, puis s’arrêta et jeta un regard méprisant à Alicia.— Je constate que vous n’avez aucun dossier en main. Ça ne m’étonne
Rachelle s’approcha d’eux, le regard sombre.Andrew tenait fièrement la main d’Alicia, ignorant l’attitude de sa belle-mère qui avançait d'un pas lent mais assuré.Il se retourna vers Alicia, un sourire tendre aux lèvres.– Je t’aime Alicia et c’est tout ce qui compte, déclara-t-il en essuyant doucement ses larmes.– Je t’aime aussi Andrew, répondit-elle, émue, la voix emplie de tendresse.Rachelle se posta en face d’eux, son regard allant de l’un à l’autre avant de se fixer sur Alicia. Elle la scruta de haut en bas avec un mépris à peine voilé.– Je vois que ton culot tu ne l’as pas perdue Alicia, lâcha-t-elle d’une voix tranchante et glaciale.– Rachelle, merci de nous laisser seuls. Ma vie, encore moins ma vie amoureuse, ne te concerne absolument pas. Alicia est celle que j’aime et vous n’y changerez rien, l’interrompit Andrew, prenant fermement la défense de celle qu’il aimait.Alicia, loin de prêter attention à Rachelle, ne quittait pas Andrew des yeux. Chacun de ses mots la remp
Andrew suivait le taxi de près, pensant peut-être découvrir si les accusations portées contre Alicia correspondaient vraiment à son mode de vie. Au fur et à mesure qu’il roulait, il reconnut le chemin qu’ils empruntaient.Il se gara aussitôt sur le côté et poussa un profond soupir de soulagement.— Elle venait à l’entreprise. Alicia, pardonne-moi d’avoir douté… Je ne peux absolument pas leur faire confiance, murmura-t-il, soulagé.Alicia entra dans les locaux de Levis Global sous les murmures et les regards pesants des employés. Elle marchait dans les couloirs, troublée et confuse face à cette ambiance froide.— Que se passe-t-il ici ? Et pourquoi semblent-ils me dévisager ainsi ?De son côté, Jacques, qui s’occupait de nettoyer les dernières pièces, s’arrêta un instant, absorbé par des pensées profondes.« Simone… Après tant d’années, tu cherches à me contacter ? Pour quelle raison ? Ils n’ont jamais voulu de moi. Pourquoi, après tout ce qui s’est passé, veulent-ils de nouveau avoir
La semaine débutait assez tranquillement. C'était le moment idéal pour retourner au travail et en finir une bonne fois pour toutes.(Ring...)– Bonjour Mathias. Je souhaiterais que tu viennes me chercher et comme ça on ira au bureau ensemble, déclara-t-elle au bout du fil.– Très bien Rachelle. Je suis là d'ici une heure, répondit-il calmement.Rachelle se prépara avec soin. Une fois prête, elle descendit pour prendre son petit-déjeuner. À sa grande surprise, elle ne trouva pas Andrew.– Violette ? l’appela-t-elle en balayant la pièce du regard.– Oui Madame. Y a-t-il un souci ? Ou souhaitez-vous que je fasse quelque chose pour vous ? demanda Violette en accourant.– Oh non Violette, tout va bien. Qu’en est-il d’Andrew ? Pourquoi n’est-il pas descendu prendre son petit-déjeuner ? demanda Rachelle, visiblement intriguée.Violette détourna le regard quelques instants, puis, d’une voix hésitante, finit par répondre :– Euh… Madame, le jeune patron s’est levé de bonne heure ce matin. Sans
Assoupie sur le canapé, Stacy fut réveillée en sursaut par la sonnerie de l'appartement qui retentit bruyamment.(DRing...)À peine les yeux ouverts, elle sursauta.— Alicia ! s’exclama-t-elle en se ruant vers la porte.Elle l’ouvrit aussitôt et découvrit Alicia. Elle semblait normale en apparence, mais son visage fatigué et confus trahissait son état intérieur. Stacy eut à peine le temps de murmurer son prénom qu’Alicia se jeta dans ses bras.— Attends, Ali... doucement, dit Stacy en essayant de la soutenir.Elle l’aida à marcher jusqu’à sa chambre et la guida jusqu’au lit pour qu’elle puisse s’y allonger.— Ma pauvre Alicia, que s’est-il passé ? Tu es tellement fatiguée... et en plus tu n’as rien pu manger de la journée, s’inquiétait Stacy, la voix pleine de tendresse.Les yeux à demi-clos, Alicia luttait contre le sommeil.— Stacy... je... je vais bien, et tout ira bien, o-kay ? murmura-t-elle faiblement, avant de perdre connaissance.Stacy la regarda, bouleversée, puis murmura en
— Merci Violette. Comme d’habitude, tout était très bon, apprécia Mathias en soupirant en se redressant sur son siège.Violette lui adressa un léger sourire, touchée par la remarque. Mathias se leva, toujours souriant.— Bon Rachelle. Je vais rentrer. N’hésite surtout pas à m’appeler au moindre souci, dit-il avec bienveillance.Rachelle acquiesça doucement, un sourire discret aux lèvres.— Tu en fais déjà énormément pour nous et je t’en remercie, Mathias.Il s’approcha d’elle, lui prit les mains avec douceur, et déclara d’une voix grave mais empreinte de tendresse :— Je t’en prie Rachelle. Nous sommes une famille et je me dois de vous protéger.Il la fixa intensément dans les yeux. Cette proximité inattendue surprit Violette, qui débarrassait les assiettes non loin. Son visage laissa transparaître un trouble certain. Soudain, dans sa maladresse, elle renversa le verre d’eau sur la chaussure de Mathias.— Orhhh Violette ! Que t’arrive-t-il ?! s’exclama-t-il, irrité.— J’en suis navrée
— Le taxi ne tardera pas à arriver, dit Sophia.— Oh non, il ne fallait pas... J’aurais pu me débrouiller toute seule, répondit Alicia, gênée.— Ne t’en fais pas. Il est très tard, et c’est le minimum que je puisse faire. Ah, le voilà qui arrive, ajouta Sophia en apercevant les phares de la voiture qui illuminaient doucement son visage.En entrant dans la voiture, Alicia murmura :— Merci, Sophia.— Je t’en prie, Alicia, répondit-elle avec un sourire rassurant.En face d’elle, Andrew était figé. Sa gorge était nouée, et plus aucun mot ne parvenait à sortir. Mathias se retourna lentement vers lui, suivi de près par Rachelle. Leurs regards, mêlés de tristesse et de compassion, se posèrent sur lui avec une douceur silencieuse. Jacques, assis à ses côtés, lui serra la main, un voile de tristesse assombrit également ses traits.— Maintenant que nous avons la preuve que Sophia et elle se connaissent, il est véritablement temps de l’éloigner définitivement de notre famille, déclara Mathias d
« J'espère vraiment que j'aurai toutes les réponses à mes questions », pensait Alicia.Elle ouvrit son sac et récupéra la lettre pliée de sa mère. La tenant fermement contre sa poitrine, une larme glissa sur sa joue.« Je suis à la fois émue mais tellement triste... Recevoir cette lettre me procure énormément de réconfort, mais d'un autre côté, je n'arrive pas à me sentir bien parce que... parce que je ne le partage pas avec toi, Andrew », pensa-t-elle, émue.Dans la voiture des Levis, Andrew, lui aussi, ressentait ce vide qui l'envahissait, essayant tant bien que mal de ne pas laisser transparaître sa peine.« Alicia, je ne doute absolument pas de toi... Prouve-leur qu'ils se trompent. Je le sais. Tu ne pourrais absolument pas me faire tout ce dont ils t'accusent. Je n'en doute pas, mon amour », songea-t-il, serrant les dents pour retenir ses émotions.Lorsqu'Alicia arriva enfin sur les lieux, son téléphone vibra.Un message s'afficha :« Suis la ruelle tout droit en face de toi. Ne p