Après quelques instants passés à l'extérieur, Andrew revint dans la salle de réunion, son visage marqué par une expression de tension maîtrisée. Il s'arrêta devant la porte de la salle de réunion et, d’un ton contrôlé mais légèrement distant, annonça :
— Mlle Alicia, nous commencerons d'ici quelques minutes.
Sans attendre de réponse, il se dirigea vers son bureau, manifestement désireux de se retirer un moment. Alicia, attentive à son ton inhabituellement déçu, sentit un élan inexplicable la pousser à le suivre. Mais alors qu’elle s’avançait dans le couloir, une voix grave et calculée l’interrompit.
— Eh bien, Mlle Alicia. J'espère que vous vous sentez à votre aise dans cette entreprise ?
Elle sursauta légèrement en se retournant. M. Mathias Levis, le directeur financier, se tenait devant elle, son sourire mince et presque glaçant.
— Oui, oui, Monsieur, tout va très bien, répondit-elle précipitamment, troublée par son regard perçant.
Elle s’excusa rapidement et reprit sa marche, son cœur battant plus vite qu’elle ne l’aurait voulu. L’attitude de Mathias la mettait mal à l’aise, mais elle refusa de s'y attarder.
Arrivant devant la porte du bureau d’Andrew, elle frappa doucement, mais n’entendit aucune réponse. Intriguée, elle poussa timidement la porte et découvrit une scène qu’elle n’avait pas anticipée.
Andrew était debout, le regard fixé sur une photographie qu’il tenait dans ses mains. Son visage, habituellement impassible et autoritaire, était marqué par une profonde tristesse. Il murmura d’une voix brisée :
— Papa, tu me manques tellement. Dis-moi comment gérer cette situation, je t’en supplie. Je me sens... impuissant.
Alicia, figée sur le seuil, fut saisie par la vulnérabilité inattendue d’Andrew. Une audace soudaine, qu’elle ne comprit pas elle-même, l’anima. Elle ouvrit complètement la porte et entra.
— Mlle Alicia ? Vous ici ? demanda Andrew, surpris, en essuyant rapidement son visage pour cacher toute trace d’émotion.
Elle le regarda, le cœur lourd de compassion. Ses yeux brillants reflétaient une lueur d’espoir et de détermination.
— Monsieur, écoutez-moi. Quoi qu'il se passe actuellement, je suis certaine que vous saurez vous en sortir. Gardez la foi et croyez en vous.
Andrew resta silencieux, abasourdi par les paroles de sa secrétaire. Il n’avait jamais vu une telle conviction chez elle. Sa présence, loin d’être intrusive, était étrangement apaisante. Après quelques instants, il se redressa et acquiesça.
— Vous avez raison, Mlle Alicia. Merci.
Gênée par sa propre audace, Alicia baissa les yeux et murmura :
— Je vous en prie, Monsieur.
Elle se racla légèrement la gorge avant de reprendre, tentant de retrouver un semblant de professionnalisme :
— Je crois que nous avons une réunion importante aujourd'hui.
Andrew hocha la tête, le visage désormais plus déterminé.
— Oui, vous avez raison. Allons-y.
Ils quittèrent le bureau ensemble et rejoignirent la salle de réunion, où Mathias et Rachelle les attendaient déjà, impatients.
— Eh bien, nous pouvons commencer, annonça Andrew en prenant place à la tête de la table.
Il se tourna vers Alicia et murmura doucement :
— Prenez des notes de tous les points abordés.
Alicia acquiesça, prête à s’acquitter de sa tâche. Pourtant, à mesure que la réunion avançait, elle ne put s’empêcher de remarquer les tensions croissantes autour de la table. Les discussions tournaient autour de la situation financière critique de l’entreprise.
Mathias, d’un ton assuré, finit par déclarer :
— Andrew, je pense qu'il faudrait envisager cette solution.
Le silence qui suivit fut lourd de sens. Alicia observa Andrew se figer, son regard s’assombrir brusquement. Après un instant, il répondit d’une voix froide et ferme :
— M. Mathias, trouvons une autre solution. La séance est levée.
Il se leva, coupant court à toute réplique, et ajouta en se tournant vers Alicia :
— Veuillez m’apporter ce rapport d’ici la fin de la journée.
Sans un mot de plus, il quitta la salle, laissant une atmosphère tendue derrière lui. Alicia était intriguée.
— De quelle solution s’agit-il ? Pourquoi M. Andrew a-t-il changé de mine à la seule évocation de cette idée ?
Alors qu’elle rassemblait ses affaires pour sortir, Rachelle l’interpella brusquement.
— Mlle Alicia, ce qui a été discuté ici reste confidentiel. Aucun employé ne doit être au courant de la situation de l’entreprise. Nous trouverons un moyen d’arranger les choses. Est-ce clair ?
— Oui, Madame. Comptez sur moi, répondit-elle timidement avant de quitter la salle.
Seule dans le couloir, Alicia murmura pour elle-même, l’air inquiet :
— Ma pauvre Alicia, tu es bien tombée…
Déterminée à terminer la saisie du rapport avant la fin de la journée, elle resta tard dans son bureau. Alors qu’elle était concentrée sur son travail, elle sursauta en entendant une voix derrière elle.
— Bonsoir, Mlle Alicia. Vous êtes encore là à cette heure-ci ?
Elle se retourna pour découvrir Mathias dans l’embrasure de la porte. Son sourire semblait à la fois chaleureux et calculateur.
— Euh… Oui, bonsoir, Monsieur. J’ai des documents à finaliser pour ce soir, répondit-elle avec précaution.
— D’accord. Bon courage, alors. Hélas, je me serais proposé de vous raccompagner, mais il se fait tard, ajouta-t-il, son ton légèrement ambigu.
— Ah, non, Monsieur, ne vous dérangez pas. De toute façon, j’en ai encore pour longtemps, répliqua-t-elle rapidement, cherchant à couper court à la conversation.
— Très bien, Mlle Alicia. Bonne soirée. À demain.
— Merci, Monsieur. À demain.
Alors qu’il s’éloignait, Alicia sentit un frisson lui parcourir le long du dos. L’attention que Mathias lui portait la troublait. Derrière son sourire poli, elle percevait une froideur dissimulée qui la mettait mal à l’aise.
Seule à nouveau, elle soupira profondément, ses pensées tournées vers les mystères qui entouraient cette famille et l’avenir de l’entreprise. Une intuition lui soufflait que les épreuves qu’elle traversait n’étaient que le début d'une embrouille bien plus complexe qu’elle ne pouvait l’imaginer.
C’est avec une main sur le cœur et l’autre sur mon clavier que je vous remercie d’avoir lu jusqu’au bout cette œuvre.Les Liens du Destin, plus qu’un simple titre, est un reflet sincère de ces connexions invisibles qui se tissent entre vous et moi : une jeune fille ordinaire qui cherche simplement à mettre des mots sur ses pensées et à les partager avec le monde.Cette œuvre n’est pas une fin. Elle marque le commencement d’un long voyage que j’espère pouvoir continuer longtemps à vos côtés.Elle met en lumière des liens puissants : ceux du sang, bien sûr, mais aussi ceux que le temps, les épreuves, l’amour et la solidarité façonnent. Un espoir ardent pousse la protagoniste à rechercher un lien biologique interrompu… mais elle découvre en chemin des liens encore plus profonds, forgés par le cœur.L’amitié, l’amour, l’adoption, la bienveillance… Tout cela nous prouve qu’on peut aimer sans lien de sang, aider sans rien attendre, comprendre même le silence de ceux qui ne parlent pas.Le c
Alicia se leva aussitôt, les yeux grands ouverts, surprise et déconcertée.— Je te croyais avec Jacques… Tu m’as dit que tu allais rencontrer ta mère…, murmura-t-elle, troublée.Andrew s’avança encore vers elle, puis posa doucement sa main sur sa bouche, pour l’interrompre.— C’est à mon tour de parler. Depuis le premier jour où je t’ai renversée avec ma voiture, je savais, au fond de moi, que nous partagerions un lien fort. L’amour qui s’est installé entre nous et qui n’a cessé de grandir me conforte dans ma décision. On aurait pu être des… frères et sœurs, Alicia Levis. Mais je veux autre chose pour nous deux.— Mais Andrew, qu’est-ce qui te prend ? demanda-t-elle, la voix tremblante, son cœur battant la chamade.Andrew se mit alors à genoux devant elle, ouvrit doucement le petit coffret qu’il cachait dans son dos et le lui tendit.— Alicia Levis, accepterais-tu de te lier à moi pour l’éternité ? Et qu’ensemble, on puisse s’élever face à toutes les adversités ? Toi, étant ma femme,
Mère et fille se réveillèrent l'une près de l'autre.— Mon petit ange, murmura Rachelle d’une voix douce.Alicia ouvrit les yeux doucement et vit sa mère éveillée, qui lui caressait tendrement les cheveux.— Maman. Tu vas mieux ? demanda Alicia, inquiète.Rachelle lui sourit et hocha légèrement la tête. Un regard rempli de douceur passa entre elles.Quelques heures plus tard, Violette et Peter vinrent lui rendre visite et lui apportèrent à manger. Alicia, le cœur serré, sortit un moment de la chambre. Elle s’éloigna silencieusement, perdue dans ses pensées, une tempête d’émotions dans la tête.« Va-t-elle pouvoir leur dire toute la vérité ? Et pourquoi n’a-t-elle pas voulu venir me voir des années auparavant ? Est-ce que j’étais réellement désirée ? »Après avoir terminé son repas et pris ses médicaments, Rachelle demanda à Peter d’aller chercher Alicia. Lorsque cette dernière entra dans la chambre, sa mère lui tendit la main et l’invita à s’approcher. Sa voix était douce mais grave d
Alicia était à l’extérieur lorsqu’Andrew la rejoignit. Sans qu’elle ne le remarque, il enleva sa veste et la posa délicatement sur ses épaules. Surprise, Alicia se retourna instinctivement vers lui. Leurs regards se croisèrent une nouvelle fois, remplis de non-dits.— Andrew, qu’est-ce qui te prend ? Je n’en avais pas besoin, dit-elle en retirant sa veste.Andrew esquissa un léger sourire et fit un pas vers elle.— Tu as les bras croisés et tu fais une petite danse sur place avec les dents serrées, lui murmura-t-il à l’oreille, amusé.Alicia pivota d’un coup. Ils se retrouvèrent nez à nez, à quelques centimètres l’un de l’autre.« Ce parfum... il est tellement beau. »« Alicia, je t’aime énormément. »Sans prononcer un mot, leurs regards parlaient pour eux, exprimant tout ce que leurs lèvres n’osaient pas dire.— Pousse-toi ! s’exclama Alicia en le repoussant d’un geste sec.— Reprends ta veste et laisse-moi tranquille ! ajouta-t-elle, agacée.Andrew s’approcha encore, ignorant la dis
Stacy accourut vers elle, le visage marqué par la peur.— Madame Rachelle ! Tenez bon ! s’exclama-t-elle en l’installant à l’arrière du véhicule.Le sang coulait lentement de la tête de Rachelle. À moitié consciente, elle clignait faiblement des yeux, cherchant de toutes ses forces à rester éveillée. Elle réussit à entrouvrir les yeux et murmura d’une voix presque inaudible :— Ma fille… ma Ali… cia. Dites-lui que… que sa maman l’aime. Je t’aime Alicia.Stacy, bouleversée, tenta désespérément de la garder éveillée.— Madame Rachelle… oui, je le dirai à Alicia. Tenez bon, s’il vous plaît, lança-t-elle avec détresse.Mais soudain, Rachelle perdit connaissance.— Madame Rachelle ! Madame Rachelle ! Allez-y vite, elle a perdu connaissance ! cria Stacy à l’adresse du chauffeur.À la gare, Alicia se dirigea vers la cabine à tickets. Peu de temps après, elle rejoignit Sœur Marie, dont le visage trahissait une profonde tristesse.— Ma sœur ! l’interpella Alicia en s’approchant.— J’ai nos tic
Jacques rentra chez lui, complètement abattu. Il frappa à la porte, mais aucune réponse. Il sortit de sa poche son trousseau de clés et ouvrit la porte.Soupirant profondément, il s’assit lourdement sur le canapé et baissa la tête, le regard triste.— Andrew, je suis profondément désolé... Je suis impuissant face à ta douleur.Quelques minutes plus tard, n'entendant aucun bruit, il se leva, intrigué. C’est alors qu’il aperçut un petit bout de papier posé sur la table. Il s’approcha, se pencha et le ramassa avec précaution. Lorsqu’il l’ouvrit, il lut :(Cher Jacques,Je te remercie pour ta bienveillance et ta générosité. Tu m’as ouvert les yeux sur mes actes et j’ai fini par comprendre que j’ai une valeur, peu importe d’où je viens et ce que je fais.Je repars chez moi, auprès des miens, et je compte démarrer une nouvelle vie.À toi, je te souhaite de commencer une nouvelle vie avec ton fils. Andrew mérite de connaître toute la vérité.Je te souhaite de trouver la paix que tu mérites.