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หน้าหลัก / Loup-garou / Les Traîtres Impardonnables / Chapitre 5

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Chapitre 5

ผู้เขียน: Cher
« Je rentre. »

Après plusieurs tournées de boissons, je me suis levée en lissant ma jupe avec grâce.

« Continuez à discuter. Je suis un peu fatiguée. »

Gabriel s'est levé aussitôt.

« Laisse-moi te raccompagner. »

« Pas la peine. » J'ai posé ma main sur son épaule pour le retenir. « Tu sors rarement avec tout le monde. Reste et profite de la soirée. Je peux rentrer seule. »

« Alors laisse au moins David te ramener. »

« J'appellerai un taxi. » J'ai déposé un baiser sur son front. « Prends soin de toi. Ne bois pas trop. »

Gabriel m'a regardée partir, la réticence inscrite dans chacun de ses traits.

Les Bêtas l'ont aussitôt taquiné : « Alpha Gabriel, vous deux êtes vraiment inséparables. »

Je suis sortie du salon privé et j'ai attendu mon taxi devant l'entrée du restaurant. Il pleuvait, et la circulation était dense.

Une trentaine de minutes plus tard, j'ai aperçu une silhouette familière. C'était Sheila Tournier.

Elle portait une robe rouge moulante au décolleté plongeant, perchée sur des talons aiguilles, avançant vers le restaurant avec une séduction délibérée. Ses cheveux blonds fouettaient dans la nuit. Chaque pas semblait calculé pour attirer les regards.

Je l'ai suivie instinctivement. Au lieu d'aller vers l'accueil, elle s'est dirigée directement vers le salon privé où se trouvait Gabriel. Elle savait exactement où aller.

Au moment où un serveur a ouvert la porte pour elle, une vague épaisse de phéromones m'a frappée. L'odeur de cèdre de Gabriel et la douceur rosée de Sheila se mélangeaient en une combinaison écœurante.

Je me suis dissimulée dans l'ombre du couloir et j'ai vu Sheila se jeter dans les bras de Gabriel.

Il ne l'a pas repoussée.

« Chéri ! », a lancé Sheila d'une voix terriblement mielleuse. « Tu m'as tellement manqué ! Je t'attends depuis une éternité ! »

La porte s'est refermée, mais l'insonorisation du restaurant n'était pas parfaite. On entendait encore des rires et des verres qui s'entrechoquaient.

« Puisque Sheila est là, jouons à un jeu ! », ont crié les Bêtas, leurs voix portant sous la porte.

« Action ou vérité ? »

« Super idée ! Ça va mettre de l'ambiance ! »

On entendait le tintement des verres et le rire cristallin de Sheila. Dix minutes plus tard, la voix de Gabriel s'est élevée, légèrement pâteuse d'alcool.

« D'accord, d'accord. Je choisis vérité. Vous êtes vraiment des commères. »

« Alpha Gabriel, racontez-nous votre expérience la plus… intense ! », a lancé un Bêta, hilare.

Gabriel a ri.

« Cette fois dans le cockpit. Assis dans le siège du pilote, au-dessus des nuages. J'avais l'impression de conquérir le ciel. Je ne peux même pas l'expliquer. »

« Incroyable ! L'Alpha Gabriel joue même dans les airs ! »

« On ne peut qu'être jaloux ! »

J'ai entendu le rire aguicheur de Sheila.

« Alors, la prochaine fois, on va encore plus haut ? Pourquoi pas un vaisseau spatial ? »

« On peut y réfléchir », a répondu Gabriel dans un rire indulgent. « Tout ce que tu veux. »

Puis un autre Bêta a demandé : « Alpha Gabriel, pour vous, quelle est la différence entre une Luna et une amante ? On est tous très curieux. »

Un silence bref a suivi.

Gabriel a parlé d'une voix lente, presque méditative.

« Une compagne est ton port sûr. Une amante, c'est la tempête. Le port t'offre la paix, l'appartenance. La tempête te donne l'excitation, le frisson de la conquête. »

« Exactement ! »

« Les hommes ont besoin d'un peu de piment, sinon c'est trop monotone ! »

« C'est clair ! Ce qu'on a à la maison devient trop familier. Une amante, c'est de la nouveauté ! »

« Mais Alpha Gabriel, il faut être prudent. Il faut surtout pas que Luna Catherine l'apprenne », a rappelé quelqu'un.

La voix de Gabriel est devenue grave : « Bien sûr. Catherine ne doit absolument pas savoir. Si elle l'apprend un jour… »

Il s'est arrêté, son ton chargé d'inquiétude.

« Retenez bien ça : ne laissez jamais rien paraître devant Catherine. Elle est ma Luna. Peu importe ce qu'il se passe, elle ne doit jamais l'apprendre. »

« Ne vous inquiétez pas, Alpha Gabriel. On n'est pas stupides. Comment on laisserait Luna Catherine découvrir ça ? »

« Exactement. On est adultes. On sait ce qui compte. »

Je suis restée devant la porte, le corps tremblant. Ni colère, ni chagrin. Juste du dégoût — un dégoût pur, écrasant.

Donc toute la direction de la meute savait. Tout le monde couvrirait Gabriel.

Tout le monde… sauf moi. On me traitait comme une idiote. On riait de moi.

Je me suis retournée et j'ai vacillé jusqu'à l'ascenseur. En appuyant sur le bouton, j'ai vu ma main trembler.

Dehors, il tombait des cordes. J'ai marché sous la pluie, laissant l'eau ruisseler sur mon visage. Je ne savais même plus si c'était de la pluie ou mes larmes.

Un souvenir a refait surface. C'était en hiver quand j'avais dix-sept ans. J'étais tombée dans un piège à ours. Ma jambe saignait abondamment, mais Gabriel m'avait trouvée et portée sur son dos à travers toute la tempête.

« Catherine, n'aie pas peur. Je vais te ramener. » À l'époque, ses yeux étaient si clairs, si sincères. « Je ne te laisserai jamais te blesser. »

Quelle ironie.

Je ne savais pas combien de temps j'avais marché. Ce trajet semblait interminable, bien plus long que celui où Gabriel m'avait portée, des années plus tôt.
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