LOGINLa nuit était tombée depuis quelques heures, enveloppant notre maison de campagne d’un calme presque irréel. Nathaniel et moi étions assis sur le banc en bois du jardin, une couverture douce posée sur nos genoux. Devant nous, le ciel clair était parsemé d’étoiles, leur éclat dansant comme si elles célébraient avec nous tout ce que nous avions traversé. Nathaniel tenait une tasse de thé chaud dans une main, son autre bras reposant négligemment sur le dossier du banc derrière moi. Ses doigts effleuraient distraitement mon épaule, un geste presque inconscient mais terriblement apaisant. Je tenais une tasse identique, mes doigts jouant avec le bord en céramique, plongée dans mes pensées. « Tu sais, » dit-il soudain, sa voix basse et tranquille, « si quelqu’un m’avait dit que je finirais ma vie à écouter les conseils d’une femme qui pense que les rideaux en lin sont une priorité… » Il laissa sa phrase en suspens, me lançant ce regard malicieux que je connaissais si bien. Je tourn
LE POINT DE VUE DE camille Tout a commencé un soir, alors que Nathaniel et moi étions dans le salon, entourés de croquis, de morceaux de tissu, et de mon éternelle tasse de café tiède. J’étais nerveuse, mais déterminée à lui parler de mon projet. « Nathaniel, j’ai réfléchi… » J’ai pris une profonde inspiration avant de poursuivre. « Je veux transformer mon atelier en une véritable entreprise de mode. Une marque. Quelque chose de grand. » Il a levé les yeux de son téléphone, intrigué. « Tu veux dire… ouvrir une boutique ou carrément conquérir le monde de la mode ? » J’ai souri, enroulant une mèche de cheveux autour de mon doigt. « Pourquoi pas les deux ? » Je lui ai expliqué mon plan en détail : agrandir l’atelier, embaucher une petite équipe, et lancer une première collection sous mon nom. Il m’a écoutée attentivement, puis, après un long silence, il a hoché la tête. « D’accord. Je vais investir dans ton projet. Mais à une condition : tu dois accepter un peu de mon aide da
LE POINT DE VUE DE Camille Ce matin-là, j'avais l'esprit ailleurs. Enroulée dans une couverture sur le canapé, je fixais un point invisible devant moi, mon café refroidissant dans mes mains. Mes pensées tourbillonnaient, entre excitation et angoisse. Ce test de grossesse positif... c’était un choc, et en même temps, une petite lumière d'espoir. Nathaniel était sorti tôt, comme à son habitude, laissant derrière lui une note adorable sur la table : « À ce soir, ma chère chipie. Prépare-toi, j’ai une surprise pour toi. PS : Je t’aime, même quand tu grignotes mes gâteaux en cachette. »Un sourire s’était dessiné sur mes lèvres en lisant ses mots, mais l'inquiétude avait rapidement repris le dessus. "Comment lui dire ?" Nathaniel, avec son besoin de tout contrôler, ses plans minutieux pour l’avenir... Allait-il accueillir cette nouvelle avec joie, ou avec crainte ? Je craignais de le bousculer, de le voir paniquer. Ce soir-là, il est rentré avec une énergie débordante, son sour
LE POINT DE VUE DE camille Je n'aurais jamais cru que Nathaniel, l'homme qui planifiait tout dans les moindres détails, aurait l'idée d'organiser un week-end spontané. Tout a commencé un vendredi soir, alors que je préparais un tas de commandes pour l’atelier. Nathaniel est arrivé, un sourire énigmatique sur les lèvres, et m’a annoncé : — Prépare une valise légère. Je t’emmène quelque part. J’ai levé un sourcil, sceptique. — Où ça, exactement ? Il haussa les épaules comme si ce n’était rien d’extraordinaire. — C’est une surprise. Fais-moi confiance. — Ça dépend. C’est une surprise agréable ou une de celles où je finis par regretter de t’avoir suivi ? Il m’a regardée avec cet air qui disait : Tu es vraiment impossible, mais je t’aime quand même. — Camille, tu me brises le cœur. Je te promets que tu vas adorer. Trois heures plus tard, nous étions sur la route, en direction de ce mystérieux week-end. La voiture roulait sur une route sinueuse bordée de champs et d’arbres, le
Camille Organiser une fête surprise pour Nathaniel relevait du défi olympique. Non seulement il était difficile de lui cacher quoi que ce soit, mais en plus, il avait cette manie de toujours poser des questions sur mes moindres faits et gestes. Pourtant, j’étais déterminée. Cet homme méritait une soirée mémorable, même si cela impliquait de jongler avec les imprévus. La journée avait commencé comme toutes les autres. Nathaniel était parti au bureau, parfaitement ponctuel comme toujours, et moi, j’avais plongé dans les préparatifs. J’avais tout planifié : une liste d’invités triés sur le volet, un buffet élégant, un gâteau sur mesure, et une ambiance festive mais pas trop guindée, parce que, soyons honnêtes, Nathaniel n’est pas vraiment du genre à aimer les fêtes extravagantes. Tout aurait pu être parfait… si seulement la réalité avait suivi mes plans. Les premiers couacs sont apparus dès l’après-midi. Le traiteur m’appela pour m’annoncer que la commande avait pris du retard. Ré
LE POINT DE VUE DE Camille Je pris une grande inspiration. — Nathaniel, j’ai une idée. Il leva les yeux vers moi, déjà sur ses gardes. — Oh non. Tes "idées" finissent toujours par bouleverser ma vie, Camille. Je roulai les yeux, m’approchant de lui. — Écoute, ça pourrait vraiment nous faire du bien. Il fronça les sourcils. — C’est ce que tu as dit pour ce cours de danse. Et je te rappelle que j’ai failli me tordre la cheville. — C’est différent, protestai-je. Je pensais à… adopter un animal de compagnie. Il recracha presque son café. — Un animal ? Camille, tu plaisantes ? Tu sais combien je suis occupé ? — Justement, répondis-je en croisant les bras. Avoir un compagnon pourrait nous aider à nous détendre et ajouter un peu de vie dans cette maison. Il secoua la tête. — Cette maison a déjà assez de vie avec toi. Je lui lançai un regard noir. — Nathaniel, je suis sérieuse. On pourrait aller au refuge cet après-midi, juste pour voir. Il soupira lourdement,