Ma vengeance ou mon Amour

CHAPITRE 2 : Le lendemain

LAYANNE

Ce matin, je roule à vive allure vers l'entreprise. Moi et Lys avons une réunion cruciale. Un contrat à plusieurs millions. Hors de question d’être en retard.

Mais… une voiture stationnée en plein milieu de la route me freine net.

— C’est quoi ce bordel ? marmonné-je.

Je m'apprête à contourner quand je remarque…

le pare-brise est fissuré.

Je freine brutalement, sors de ma voiture, méfiante, et m’avance vers le véhicule. Une odeur de sang, métallique, flotte déjà dans l’air.

Et là…

Mon cœur s’arrête.

Un homme, à l’intérieur. Immobile. Son torse baigne dans une flaque rouge. Le sang a coulé jusqu’au plancher.

Son visage… magnifique, jeune… mais livide. Trop livide.

Je m’approche. Vérifie son pouls.

Il est là. Faible. Très faible.

Pas une minute à perdre.

Je cours vers ma voiture, tremble en insérant les clés, puis retourne vers l’homme. Je le tire hors de son véhicule, difficilement, le hisse dans le mien.

— Tiens bon… tu ne mourras pas.

Je redémarre en trombe, le cœur au bord des lèvres. Direction l’hôpital.

Quelques minutes plus tard, j’entre en courant dans le hall d’accueil.

— À l’aide ! Vite ! Un homme entre la vie et la mort !

Les infirmiers et médecins accourent, embarquent le blessé sur un brancard.

Je les suis de près, jusqu’à ce que le médecin-chef me barre la route.

— Docteur, cet homme doit vivre.

Mon regard est noir, tranchant comme une lame.

— S’il meurt, je jure que vous le suivrez dans l’au-delà.

— Calmez-vous, mademoiselle. On va faire notre possible.

Il disparaît derrière les portes battantes de la salle d’opération.

Je reste là, seule. Figée.

Je ne reconnais plus mon propre cœur.

Depuis la mort de ma famille, je ne ressens plus rien. Ni peine, ni pitié.

Et pourtant, en le voyant… quelque chose s’est rallumé. Une peur soudaine, comme si son sort m’importait. Et je déteste ça.

Je me lève, prête à partir.

— Demoiselle, attendez !

Je me retourne.

— Qu’y a-t-il ?

— Il a besoin d’une transfusion immédiate. Il perd trop de sang.

— Appelez ses proches. Je ne le connais même pas.

Je pivote pour partir.

Mais soudain…

Une douleur fulgurante m’atteint la poitrine. Je m’écroule, à genoux.

Le médecin tente de m’aider.

— Ne me touchez pas.

— Pardon, je voulais juste…

— Je suis donneuse universelle. Prenez mon sang.

En salle de transfusion, allongée, je regarde mon propre sang s’écouler vers un homme dont je ne sais rien.

Et pourtant… je ne peux pas partir.

— Vous venez de sauver ce jeune homme, dit une infirmière en retirant le cathéter.

— Reposez-vous maintenant.

— On ne me donne pas d’ordre.

— Pouvez-vous au moins nous donner votre nom, pour qu’on contacte les parents ?

Je me lève sans répondre et quitte la pièce.

Dehors, mon téléphone sonne.

Je décroche sans même regarder.

— Layanne, t’es où ?! hurle Lys.

— Ce contrat est capital ! Tu sais ce que ça représente !

— Je suis en route. J’arrive dans quinze minutes.

Mais à cet instant…

Je le vois.

Lui.

Le visage que je n’ai jamais oublié. Le monstre. Le voleur de mon passé.

Celui qui m’a arraché mon père, ma mère, et ma sœur.

Il est là. Toujours aussi élégant. Plus âgé, mais inchangé.

Encadré par des gardes, entouré de deux femmes.

Mon téléphone tombe. Mon regard s’assombrit.

Je me cache derrière une colonne. Ma respiration devient irrégulière. Je pourrais le tuer maintenant. Mais ce n’est pas le moment. Ce serait trop facile.

Je le laisse passer.

— Ton heure viendra, Antonio GUERERO.

Je remonte dans ma voiture, direction l’entreprise.

Le contrat peut bien m’attendre… la vengeance, elle, ne le fera pas.

ANTONIO

Je suis Antonio GUERERO.

Premier ministre. Multimilliardaire. Maître de Mexico. Et père de ce maudit garçon qui, une fois encore, a terni mon image.

Deux balles.

Et maintenant, tout le pays parle de lui. De "mon pauvre fils".

Des caméras à l’hôpital. Des journalistes à la porte. Ridicule.

— Bon sang, Eunice, peux-tu arrêter de pleurnicher ?!

— Le médecin viendra nous informer !

— C’est de ta faute, Antonio ! hurle-t-elle.

— Tes ennemis veulent tuer mon fils !

— Maman… s’il te plaît… gémit Isadora.

— Taisez-vous toutes les deux ! rugit Antonio, en se levant.

À ce moment, le médecin entre, haletant.

— Docteur, comment va mon fils ?! s’écrie Eunice.

— Nous avons pu retirer les balles. Il a perdu énormément de sang, mais…

Il marque une pause.

— Une jeune femme l’a conduit ici. Elle lui a donné son sang. C’est grâce à elle qu’il est en vie.

Eunice éclate de joie.

— Je veux la remercier ! Où est-elle ?

— Elle est déjà partie, répond le médecin.

— Et c’est qui cette fille ?! tonne Antonio, visiblement irrité.

— Je n’en sais rien, Monsieur le ministre. Elle est venue, a donné son sang, puis est repartie sans même se reposer.

Antonio s’avance, menaçant.

— Je veux tout savoir sur elle. Caméras. Visages. Noms. Je les veux sur mon bureau avant ce soir.

Le médecin hoche la tête, terrorisé.

Antonio sort. Compose un numéro.

— Quelqu’un a tiré sur Alex. Je veux le nom du commanditaire. 24 heures. Pas une de plus.

Il raccroche, rejoint sa Lamborghini noire. Un garde lui ouvre la portière.

— Direction : la planque. Puis le bureau.

Antonio allume une cigarette. Un nuage de fumée s’échappe alors qu’il sourit froidement.

— On a osé toucher à mon sang… maintenant, je vais faire couler le leur.

Chapitre 3 — Le Prix du Sang

Alex survivra-t-il à ses blessures ?

Layanne, la mystérieuse sauveuse, saura-t-elle rester dans l’ombre ?

Et qui, dans l’ombre, a voulu tuer le fils d’Antonio GUERERO… ?