Chapitre 3 — La rage sous la peau
Layanne Je gare ma voiture en trombe sur le parking de l’entreprise. Dix minutes de retard. J’ai conduit comme une folle, les nerfs à vif. J’entre sans un mot, déterminée. Tous les regards se tournent vers moi. Qu’ils me jugent. Je m’en fous. Je traverse le hall, droite, froide, prête à entrer dans le bureau de Lys quand il se plante devant moi. Le Directeur Général. Encore lui. Le lourd. Le serpent bien parfumé qui croit qu’un sourire et un costard peuvent tout acheter. — Que voulez-vous, Monsieur ? lancé-je d’un ton sec. — J’ai une réunion urgente avec Madame Lys. Laissez-moi passer. Il sourit. Ce sourire poisseux qui me donne la nausée. — La belle Layanne… toujours sur la défensive. Je voulais juste t’inviter à déjeuner ce soir. Rien de plus. — Non merci. Il ose poser une main sur mon épaule. — Tu ne veux vraiment pas ? Pas même un petit frisson pour moi ? Erreur. Je saisis son bras, le bloque dans son dos d’un mouvement sec, appuyant juste assez pour qu’il sente la douleur monter. — Encore une remarque, une seule, et je te casse les bras. Ensuite je t’étrangle avec ta cravate jusqu’à ce que tu n’arrives plus à articuler un seul mot. Tu comprends ? — Ok, ok, lâche-moi… s’il te plaît. Je le relâche. Il se tient le bras, suffoquant. Je pousse la porte du bureau de Lys. Elle est déjà en pleine réunion avec deux hommes — sûrement les collaborateurs qu’elle m’a mentionnés. Elle me lance un regard incendiaire. Rouge de colère. Je reste droite, imperturbable. — Bonjour à vous, dis-je avec calme. Lys, forçant un sourire professionnel, s’empresse de me présenter. — Messieurs, voici Layanne, l’une de nos meilleures gardes du corps. Talentueuse. Discrète. Redoutable. Les deux hommes se retournent vers moi et me détaillent sans gêne, comme si j’étais une marchandise à évaluer. Je les foudroie du regard. Ils insistent. — Wouah. Vous êtes sûre qu’elle est garde du corps ? Elle devrait être dans un magazine, pas dans une mission de sécurité, glousse l’un. — Je la prends. C’est elle que je veux. Trois mois à mes côtés. Si elle est aussi performante qu’elle est belle, je l’embauche à vie, ajoute l’autre en se léchant les lèvres. Je serre les poings. Lys tente de recadrer : — Messieurs, s’il vous plaît, nous avons plusieurs profils à vous proposer. D’autres gardes très compétents… — Non. Le plus vieux se lève, furieux. — Si ce n’est pas elle, je ne signe rien. Point final. — Tu plaisantes ? s’énerve le second. — Elle est à moi. J’ai parlé le premier. Il l’attrape par le col. — Tu vas t’enflammer pour une pute de gardienne que tu veux juste baiser ? Et là, tout s’arrête. Je me lève lentement. Mon sang bout. — Tu viens de dire quoi ? Lys murmure : — Layanne… ne fais pas ça. Mais c’est trop tard. Je saisis l’homme par son col et le plaque violemment contre le mur. — Tu m’as traitée de quoi ? Hein ? On se connaît, toi et moi ? J’ai couché avec ton père peut-être ? — Lâchez-moi ! Je lui balance un crochet au visage. Il tombe au sol, groggy. Je monte sur lui. Je le frappe. Encore. Encore. Jusqu’à ce que ses insultes s’éteignent sous mes coups. — LAYANNE, ARRÊTE ! hurle Lys. — Tu deviens folle ! L’autre homme tente de m’écarter. Je pivote et lui envoie un coup au visage sans réfléchir. — Qui t’a permis de me toucher, connard ? — DANS TON BUREAU. IMMÉDIATEMENT ! crie Lys. Je quitte la pièce sans me retourner, la rage encore dans les veines. Ils ne savent pas à qui ils ont affaire. Dans le bureau de Lys — Je suis désolée, messieurs, souffle-t-elle. — Layanne est… impulsive. Mais elle est extrêmement professionnelle, je vous assure. Le visage ensanglanté, l’homme se lève en grimaçant. — Professionnelle ? Cette cinglée m’a défiguré ! Le contrat est annulé. Les deux sortent, furieux. Lys, folle de colère, se précipite dans mon bureau. Je suis déjà assise, le regard perdu, froide. — Tu es consciente de ce que tu viens de faire ? crie-t-elle. — Ils m’ont provoquée. Je ne regrette rien. — Tu as perdu deux contrats en cinq minutes, Layanne ! Est-ce que c’est la première fois qu’on te manque de respect ? Tu comptes réagir comme une bombe à chaque fois ? — Et tu crois que je vais me laisser piétiner ? Qu’un mec me traite de pute et je souris ? Jamais. Un homme ne marchera pas sur moi. — Tu ne contrôles rien ! Et tu veux venger ta famille ? Tu crois que ça se fait en frappant comme une sauvage ? Je détourne les yeux. — Je n’ai pas envie d’en parler. — Si. Tu vas parler. Elle s’approche, son regard plus douloureux que sévère. — Notre plan ne marchera que si tu approches Antonio GUERERO sans éveiller ses soupçons. Ces deux types sont ses associés. Si tu étais devenue la garde du corps de l’un d’eux, tu aurais pu écouter, apprendre, frapper au bon moment. Je murmure, assise : — Je l’ai vu. Aujourd’hui. Lys blêmit. — Qui ? — Le diable. — Antonio ? Où ? — À l’hôpital. — Tu étais à l’hôpital ? Tu es blessée ? — Non. Longue histoire. Mais je vais bien. Lys se laisse tomber dans le fauteuil en face de moi. — Et maintenant ? Ces hommes ne reviendront pas. — Ils ne voulaient pas une garde du corps. Ils cherchaient une prostituée. Je ne suis ni l’une, ni l’autre. Lys se relève, lasse mais pas abattue. — Tu dois apprendre à te contenir, Layanne. Pour réussir cette vengeance, il faut de la patience. De l’intelligence. Et du sang-froid. — Je sais… Je suis désolée. — Repose-toi. Je vais chercher une nouvelle piste. Elle sort. Je me lève lentement et vais m’allonger sur le canapé au fond du bureau. Mes yeux se ferment. Une larme coule. Je l’essuie vite. Je ne veux pas qu’elle existe.Chapitre 6 — Le goût du sangH (sourire en coin, regard tranchant) :— Tu ne veux pas parler ? Très bien. (Il se tourne vers l’un des gardes.) Apporte-moi la Larme, et rapproche la chaise du dernier. J’ai besoin de me divertir.Le garde s’exécute sans un mot.En silence, la chaise est traînée, raclant le sol, jusqu’à ce qu’elle soit face à H. L’homme ligoté y est sanglé, le regard fiévreux.H s’approche, calmement. Il caresse la joue de l’homme avec la lame aiguisée surnommée "la Larme". Une tendresse sadique.H (voix basse, sinistre) :— Qui vous a engagés ?Pas un mot. Juste ce silence étouffant.H serre les dents, son sourire se fige.H (plus fort, menaçant) :— Je vais te poser la question une dernière fois. Qui vous a ENGAGÉS ?!L’homme soutient son regard. Imperturbable.Alors H perd patience.D’un geste sec, il enfonce la Larme dans le cou de l’homme. Le sang jaillit, chaud, brutal, éclaboussant son costume noir.Sans trembler, il lui tranche la gorge dans un rictus glacé.L’ho
Chapitre 5 — Les Jeux du Diable Dans le bureau d’AntonioAntonio était installé dans son vaste bureau, le regard dur fixé sur l’homme assis en face de lui, fidèle lieutenant et espion dévoué.— Alors, tu as trouvé des informations sur cette fille ?L’homme hocha la tête.— Oui, monsieur. Layanne Williams. C’est une énigme. Aucune famille, aucun passé connu. Juste une garde du corps dans l’entreprise de Lys Taylor. Une vraie pro, parait-il. Très sexy, en plus.Antonio plissa les yeux.— Tu as fouillé partout ?— Bien sûr. Son CV est impeccable. Rien d’autre que son travail et sa beauté. Une bombe aux formes incroyables.Antonio se leva brusquement, le visage dur.— Je ne t’ai pas demandé ses mensurations. Je veux son nom, son adresse, et surtout, je veux parler à sa patronne.L’homme eut un sourire ironique.— Tu cherches une jolie gardienne pour toi, hein ?— Tais-toi. Appelle Lys Taylor. Tout de suite.L’homme pianota sur son téléphone, quelques instants plus tard une voix féminine
Chapitre 4 — Les Silences qui Crient Soir — HôpitalDans la pénombre de la chambre 45, les machines respirent à la place d’Alex. Ses paupières closes, son torse à peine soulevé par les efforts de la respiration assistée. Des câbles partout. Des bips constants.Eunice, assise près de lui, le visage ravagé de larmes, tient sa main glacée comme si elle pouvait l’ancrer à la vie.À ses côtés, Isadora tente de rester forte.— Maman, s’il te plaît… calme-toi.Elle lui caresse le dos d’un geste doux.— Alex va s’en sortir, il est fort. Le médecin a dit que la situation est sous contrôle. Attendons demain matin.Mais Eunice ne veut rien entendre.— C’est la troisième fois, Isadora… la troisième fois ce mois-ci que mon fils est la cible de balles !Ses larmes recommencent à couler.— À force, il ne tiendra plus. Il paie pour les fautes de son père…Isadora se fige.— Tu veux dire que… que papa serait responsable ? Que ce ne sont pas ses adversaires politiques ?Eunice lui lance un regard amer
Chapitre 3 — La rage sous la peau Layanne Je gare ma voiture en trombe sur le parking de l’entreprise. Dix minutes de retard. J’ai conduit comme une folle, les nerfs à vif. J’entre sans un mot, déterminée.Tous les regards se tournent vers moi.Qu’ils me jugent.Je m’en fous.Je traverse le hall, droite, froide, prête à entrer dans le bureau de Lys quand il se plante devant moi.Le Directeur Général.Encore lui.Le lourd. Le serpent bien parfumé qui croit qu’un sourire et un costard peuvent tout acheter.— Que voulez-vous, Monsieur ? lancé-je d’un ton sec.— J’ai une réunion urgente avec Madame Lys. Laissez-moi passer.Il sourit. Ce sourire poisseux qui me donne la nausée.— La belle Layanne… toujours sur la défensive. Je voulais juste t’inviter à déjeuner ce soir. Rien de plus.— Non merci.Il ose poser une main sur mon épaule.— Tu ne veux vraiment pas ? Pas même un petit frisson pour moi ?Erreur.Je saisis son bras, le bloque dans son dos d’un mouvement sec, appuyant juste assez
CHAPITRE 2 : Le lendemainLAYANNE Ce matin, je roule à vive allure vers l'entreprise. Moi et Lys avons une réunion cruciale. Un contrat à plusieurs millions. Hors de question d’être en retard.Mais… une voiture stationnée en plein milieu de la route me freine net.— C’est quoi ce bordel ? marmonné-je.Je m'apprête à contourner quand je remarque…le pare-brise est fissuré.Je freine brutalement, sors de ma voiture, méfiante, et m’avance vers le véhicule. Une odeur de sang, métallique, flotte déjà dans l’air.Et là…Mon cœur s’arrête.Un homme, à l’intérieur. Immobile. Son torse baigne dans une flaque rouge. Le sang a coulé jusqu’au plancher.Son visage… magnifique, jeune… mais livide. Trop livide.Je m’approche. Vérifie son pouls.Il est là. Faible. Très faible.Pas une minute à perdre.Je cours vers ma voiture, tremble en insérant les clés, puis retourne vers l’homme. Je le tire hors de son véhicule, difficilement, le hisse dans le mien.— Tiens bon… tu ne mourras pas.Je redémarre e
Chapitre 1 : L’ACCIDENTAlexandro Je m'appelle Alexandro GUERERO, le cadet d’une des familles les plus puissantes et redoutées de Mexico. Mon père ? Antonio GUERERO, Premier ministre du pays, milliardaire, maître incontesté de l’empire GUERERO. Trois entreprises, trois empires… et un quatrième mystère dont personne n’ose parler.Mais moi, j’ai choisi un autre chemin.Loin de ses manipulations. Loin de ses affaires.J’ai créé ma propre boîte de décoration intérieure. Mon monde, mon style, mes règles.Je vis seul. Pas de domestique. Pas de surveillance. Pas d’hypocrisie familiale.Même mon frère aîné, George, et moi, on ne se supporte pas. Il est le fils préféré. L’ambitieux, le lèche-botte. Moi, je suis l’indépendant. Celui qui refuse de plier.Ce soir, j’avais juste envie d’un bon repas au calme. Un jogging, un pull, mes clés en main, et me voilà sur la route d’un petit resto discret que j’adore. Tranquillité, silence, air frais. Un luxe.Mais évidemment… le téléphone sonne.Mon père