— Qu’est-ce que… qu’est-ce que vous lui voulez ?Un rire rauque me répond, métallique, implacable.— Quelqu’un. Hardin Draven. Je te donne quarante-huit heures, pas une de plus, pour me le ramener. Sinon… je t’enverrai la dépouille de ton frère… morceau par morceau.Je veux hurler, supplier, mais avant que je ne puisse prononcer un mot, la ligne se coupe. Un silence effroyable envahit la pièce. Je reste figée, le téléphone collé à mon oreille, mon souffle coupé, mes yeux déjà noyés de larmes.La panique me broie la poitrine. J’ai l’impression que le sol s’ouvre sous mes pieds. Mes doigts lâchent le combiné, qui roule au sol dans un bruit sourd.— Il y a quoi ? Et qu’est-ce que tu fais avec mon portable ?La voix de Hardin me frappe en plein cœur. Je me retourne lentement. Ses yeux glacials me fixent, mais je n’arrive plus à parler. Mes lèvres tremblent, mon souffle se brise. Mes jambes refusent de me porter, je chancelle, et dans un vertige, je m’effondre au sol, le corps secoué par l
Il reste silencieux un moment, mes mots semblant le surprendre. Puis il s’approche lentement, ses mains sur mes hanches, sa proximité imposante. Mais cette fois, je ne recule pas. Je soutiens son regard, défiant sa domination.— Maria… murmure-t-il, un mélange d’amusement et de désir dans la voix. Tu sembles… différente.Je sens son souffle sur mon cou, ses lèvres presque sur les miennes, mais je reste ferme, je ne cède pas.— Je ne suis pas à toi parce que tu le veux. Je suis ici parce que je choisis d’être. Et si tu crois que la peur me fera plier… tu te trompes.— Tu crois que tu peux me défier ? réplique-t-il, sa voix glaciale.Je serre le poing, mes yeux ancrés dans les siens.— Non. Mais je peux choisir de ne pas me taire. Je peux choisir de ne pas me laisser réduire au silence comme les autres.Il s’avance lentement, ses pas résonnent dans la chambre comme une sentence. Son regard noir me transperce, mais je tiens bon. Quand il est à quelques centimètres de moi, il attrape mon
Le silence après ses menaces est assourdissant. Mon souffle saccadé emplit la chambre, mes mains tremblent encore comme si je tenais toujours ce téléphone. Hardin s’est installé dans le fauteuil, calme, presque détendu, mais son regard noir reste fixé sur moi.Je recule d’un pas, le dos collé au mur, incapable de détacher mes yeux de lui.— Pourquoi… pourquoi tu fais ça ? ma voix est à peine un murmure.Il se lève. Lentement. Chaque pas qu’il fait vers moi résonne comme un coup de tonnerre dans ma poitrine. Arrivé face à moi, il pose ses mains de part et d’autre de ma tête, me piégeant contre le mur. Son parfum, son souffle chaud, sa proximité… tout m’étouffe.— Parce que tu es à moi, Maria, dit-il d’une voix grave. Et je ne laisserai personne, pas même ton frère, t’arracher à moi.Je ferme les yeux, des larmes chaudes coulent le long de mes joues. Il les essuie du bout de ses doigts, presque tendre, et dépose un baiser sur ma tempe.Puis il me tire doucement par le poignet, m’entraîn
Le lendemain matin, je m’attendais à me réveiller seule, hantée par les images de la veille. Mais lorsque j’ouvre les yeux, Hardin est déjà là, allongé à mes côtés. Son bras repose sur ma taille, son visage tout près du mien.Il sourit doucement, comme si de rien n’était.— Bonjour, ma femme. Tu as bien dormi ?Ses doigts se perdent dans mes cheveux, les caressant avec une délicatesse qui contraste brutalement avec le souvenir du sang dans la cour. Mon cœur se serre, incapable de comprendre cet homme.Il se redresse, m’aide à m’asseoir et pose un plateau sur mes genoux.— J’ai fait préparer ton petit-déjeuner. Tu dois manger.Je baisse les yeux vers les crêpes, le jus d’orange, les fruits découpés avec soin. Ses attentions me troublent autant que sa cruauté d’hier.— Pourquoi tu fais ça ? demandé-je dans un souffle.Il penche la tête, ses yeux s’adoucissant.— Parce que tu es ma femme, Maria. Et parce que je veux que tu sois heureuse, ici.Il me dépose un baiser tendre sur la joue, pu
Le lendemain matin, je me réveille dans un calme presque irréel. Le soleil filtre doucement à travers les rideaux. Hardin est déjà parti, mais pour la première fois depuis mon arrivée, je me sens étrangement apaisée.Je prends mon petit-déjeuner dans la grande salle à manger, entourée de domestiques qui s’affairent discrètement. Je souris, je leur parle un peu, comme si j’essayais d’apprivoiser cet endroit. Je déambule ensuite dans les couloirs, caresse les murs, observe les tableaux, me surprenant à penser : cette maison pourrait devenir un vrai chez-moi.Mais l’illusion ne dure pas.En début d’après-midi, alors que je traverse le couloir qui mène au jardin, des voix attirent mon attention. Je m’approche discrètement d’une fenêtre donnant sur la cour. Mon cœur s’emballe : Hardin est là, en pleine conversation avec un homme que je n’ai jamais vu auparavant.L’inconnu parle vite, nerveusement, gesticulant avec ses mains. Hardin, lui, reste immobile, les bras croisés, son regard glacial
La nuit semble interminable, mais le jour finit par se lever.Je me réveille : Hardin n’est plus là. Étrangement, cela me soulage.Je prends une douche, les souvenirs de la veille tournent en boucle dans ma tête. Mon regard se pose sur l’alliance à mon doigt, et mille questions m’assaillent. Finalement, je descends.Un homme m’accueille et m’invite à m’asseoir.— Voulez-vous manger quelque chose, madame ?Je lui adresse un sourire poli.— Juste un café, merci.L’homme se détourne vers la cuisine. Je reste seule dans ce salon immense quand, soudain, une main se pose sur mon épaule.Je sursaute. C’est Hardin. Ses yeux plongent dans les miens.— Tu as bien dormi ? demande-t-il d’une voix douce.— Oui…Il s’assoit face à moi, tandis qu’on m’apporte ma tasse de café. Je remercie le domestique d’un signe, et il s’éclipse.— C’est tout ? interroge Hardin en désignant ma tasse.— Oui.Je porte la tasse à mes lèvres, mais il m’interrompt.— Tu dois manger autre chose. Je ne veux pas que mon ép