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chapitre 6 : entre lumière et ténèbres

Author: EVY
last update Last Updated: 2025-08-21 02:13:48

Le silence après ses menaces est assourdissant. Mon souffle saccadé emplit la chambre, mes mains tremblent encore comme si je tenais toujours ce téléphone. Hardin s’est installé dans le fauteuil, calme, presque détendu, mais son regard noir reste fixé sur moi.

Je recule d’un pas, le dos collé au mur, incapable de détacher mes yeux de lui.

— Pourquoi… pourquoi tu fais ça ? ma voix est à peine un murmure.

Il se lève. Lentement. Chaque pas qu’il fait vers moi résonne comme un coup de tonnerre dans ma poitrine. Arrivé face à moi, il pose ses mains de part et d’autre de ma tête, me piégeant contre le mur. Son parfum, son souffle chaud, sa proximité… tout m’étouffe.

— Parce que tu es à moi, Maria, dit-il d’une voix grave. Et je ne laisserai personne, pas même ton frère, t’arracher à moi.

Je ferme les yeux, des larmes chaudes coulent le long de mes joues. Il les essuie du bout de ses doigts, presque tendre, et dépose un baiser sur ma tempe.

Puis il me tire doucement par le poignet, m’entraînant vers le lit. Je résiste à peine, mon corps trop faible pour lutter. Il s’assoit, m’attire contre lui, son bras m’entoure fermement.

— Dors, souffle-t-il. Oublie ce que tu as vu aujourd’hui. Oublie, et tout ira bien.

Son cœur bat fort sous ma joue, et même si chaque fibre de mon être hurle de fuir, une partie de moi cède à sa chaleur, à cette prison douce et brutale qu’il m’impose. Je reste immobile, prisonnière de son étreinte, avec l’odeur de poudre et de danger qui me hante jusque dans mon sommeil.

Le lendemain matin

La lumière douce du soleil traverse les rideaux, mais elle ne réchauffe rien en moi. Je me lève tôt, bien avant Hardin. Mon cœur bat encore vite rien qu’en repensant au bruit métallique de son arme la veille.

Dans la salle de bain, je fixe mon reflet. Mes yeux rougis me donnent l’air d’une étrangère. Tu dois partir, Maria… murmure une voix en moi.

J’attrape mon téléphone, celui qu’il a laissé sur la table de nuit. Pas de réseau. Je le sais déjà, il a sûrement brouillé la ligne ou contrôlé chaque appel possible. Mais je ne baisse pas les bras. Je cache un petit carnet sous mon oreiller et j’y écris en tremblant : Frère, viens me chercher… il est dangereux. Je glisse ensuite la feuille dans ma poche, prête à la donner à la première personne de confiance.

Je descends dans la cuisine, essayant d’avoir l’air normale. Les employés me saluent, souriants, comme si de rien n’était. Peut-être que l’un d’eux peut m’aider… Mais chaque fois que je croise leurs yeux, je lis autre chose : la peur. La loyauté forcée. Aucun ne prendra le risque de m’écouter.

Je suis coincée.

---

Plus tard dans la journée

Alors que je range mes affaires, la porte s’ouvre brusquement. Hardin entre, déjà habillé de son costume noir impeccable. Il s’avance, ses yeux froids glissent sur moi puis s’adoucissent légèrement.

— Tu as mal dormi, souffle-t-il, comme une constatation.

Je hoche la tête, sans un mot.

Il s’approche, saisit doucement ma main et l’amène contre sa poitrine. Son cœur bat vite, puissant.

Il resserre son étreinte, ses lèvres frôlent presque les miennes. Mon souffle se bloque.

— Tu as peur…

Je détourne le regard, honteuse d’admettre que mes jambes tremblent, que mes joues brûlent. La peur se mélange à quelque chose d’autre, plus dangereux encore.

Ses doigts glissent lentement sur ma nuque, puis il m’embrasse avec une brutalité contenue. J’aurais dû le repousser, hurler, mais je reste figée, prisonnière de cette dualité : l’homme qui tue sans hésiter et celui qui me serre comme si j’étais vitale à son existence.

Quand il se détache enfin, il murmure :

— Plus tu luttes, plus tu t’enchaînes à moi.

Je sens mes résolutions s’effondrer peu à peu. La fuite paraît soudain impossible. Et au fond, une question me glace : veux-je encore vraiment fuir ?

Je détourne le regard, mes joues brûlantes. Il penche la tête, frôle mes lèvres sans vraiment m’embrasser, me testant, provoquant une réaction que je ne peux pas contrôler. Mon souffle se fait court, mon cœur s’emballe.

Puis il s’assoit sur le bord du lit et me tire doucement contre lui. Son corps chaud se colle au mien, et ses mains glissent sur ma taille, effleurant mes hanches. Je sens son désir, mais aussi la menace qui plane derrière chaque geste.

— Accepte-le, Maria… dit-il d’une voix presque douce. Tu es mienne, que tu veuilles ou non.

Il repose sa tête contre la mienne, respirant profondément, et pour un instant, je me surprends à chercher son contact, malgré la peur. Son souffle chaud sur mon cou, sa main sur ma taille… tout cela me fascine et me terrifie à la fois.

Le silence qui suit est lourd. Il ne dit rien, ne fait rien de plus, mais sa présence suffit à m’enchaîner. Je suis coincée entre le désir et la peur, entre l’envie de fuir et l’attraction irrésistible qu’il exerce sur moi.

Il se relève et se dirige vers la sortie , La porte claque derrière lui, et soudain, la chambre paraît immense et glaciale. Le silence pèse sur moi comme une chape de plomb. Je reste assise sur le lit, la tête entre les mains, essayant de reprendre mon souffle.

Je ferme les yeux, tremblante et perdue, partageant mon corps entre la peur, la fascination et un désir qui refuse de disparaître. La nuit tombe doucement, et avec elle, l’inquiétude de ce que demain apportera.

Le lendemain matin, je me lève avec une détermination nouvelle. La peur de la veille ne m’étouffe plus ; à la place, une colère sourde et un courage inattendu prennent le dessus. Je sais que je dois lui faire face, lui montrer que je ne suis pas simplement sa proie.

Quand Hardin entre dans la chambre, son regard glacial s’accroche immédiatement au mien. Un sourire en coin se dessine sur ses lèvres, comme s’il savait déjà ce que je ressens.

— Bonjour, ma femme… murmure-t-il, sa voix douce mais lourde de menace.

Je croise les bras, le fixe droit dans les yeux et ne détourne pas le regard.

— Hardin, nous devons parler, dis-je calmement.

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