MasukChapitre 5
Point de vue de Leonardo
Le jet atterrit enfin sur l’aéroport privé de mon domaine, et je ne peux m’empêcher de fixer April à travers l’habitacle. Chaque geste, chaque expression me fascine et me trouble à la fois. Elle n’a pas encore conscience du danger qui l’attend, et pourtant je sais qu’il n’y a plus de retour possible.
— Bienvenue à Calabre, dis-je d’une voix basse et autoritaire. Ici, les règles ne sont pas les tiennes.
Elle me fixe, le menton relevé, mais je lis la nervosité dans ses yeux. Elle commence enfin à réaliser que ce monde n’a rien de celui qu’elle connaissait. Chaque pas que je fais vers l’entrée du manoir est un rappel silencieux : je décide de tout ici.
Une fois à l’intérieur, je la fais stopper et je croise les bras, le regard fixé sur elle.
— Écoute-moi bien, April, dis-je fermement. Tu n’as jamais eu le choix depuis que je t’ai sauvée, et tu n’en auras jamais ici. Tout ce que tu crois possible est maintenant sous ma responsabilité.
Elle fronce les sourcils, essayant de me défier. Sa voix est claire, mais tremble légèrement :
— Vous ne pouvez pas décider de ma vie !
Un sourire froid effleure mes lèvres. Son courage me fascine, mais il ne suffit pas pour changer la réalité. Je fais un pas vers elle et pose une main ferme sur son épaule.
— Tu es sous ma protection, et tu suivras mes règles. Ici, il n’y a pas de place pour les refus. Je te l’ai déjà dit, et je le répète : c’est ma volonté qui prime.
Je la laisse reprendre son souffle, la défiant du regard, sentant l’émotion bouillonner à l’intérieur de moi. Elle me trouble plus que je ne veux l’admettre, et pourtant, je me dois de rester maître de la situation.
Puis je lui indique sa chambre.
— Suis cette servante. Tout est prêt pour toi. Mais souviens-toi : aucune décision n’est entre tes mains ici.
Elle me regarde avec défi, la colère et la frustration évidentes dans ses yeux. Je soupire, laissant échapper un râle d’exaspération et je lui tourne le dos. Je ne veux pas céder à ses protestations. Je sais qu’elle n’a pas le choix, et je n’ai aucune intention de lui donner un répit. La protéger est ma responsabilité, mais la garder sous contrôle… c’est aussi mon devoir.
Point de vue d’April Miller
Je monte les escaliers, mes mains tremblantes de colère. Personne ne peut décider pour moi. Et pourtant, chaque pas me rapproche de cette chambre qui m’a été attribuée, dans ce manoir gigantesque où tout semble orchestré par Leonardo. La colère me brûle, mais je sais que toute résistance est inutile.
— Comment peut-il croire qu’il a le droit de contrôler ma vie ? murmurai-je en serrant les poings. Je ne céderai jamais…
J’atteins enfin ma chambre. Je reste un instant à contempler l’intérieur. Le lit immense, recouvert de draps blancs immaculés, trône au centre de la pièce. Les murs sombres sont ornés de tableaux anciens, et de grandes fenêtres laissent entrer la lumière douce du soleil couchant. Le mobilier sombre et élégant respire le luxe et le pouvoir, mais me fait aussi sentir minuscule et vulnérable.
Mon regard se tourne vers l’armoire. Je l’ouvre et découvre tous mes vêtements, parfaitement rangés, à ma taille. Mon souffle se coupe. Comment a-t-il pu connaître tous ces détails ? Chaque objet dans la pièce, chaque pli de mes vêtements… Cet homme est omniprésent. Mon cœur bat plus vite, entre inquiétude et fascination.
Je me dirige ensuite vers la salle de bain et prends une douche rapide. L’eau chaude détend mes muscles, mais mon esprit reste en ébullition. Quand je sors, j’enfile un débardeur léger et un petit short blanc. Je sens la chaleur monter à ma poitrine, un mélange d’inconfort et de conscience de moi-même.
Assise sur le lit, je prends ma tablette, les doigts tremblants. Je décide de faire des recherches pour comprendre la véritable identité de Leonardo Rossi et celle de mon frère, Brice Miller. Mon cœur bat de plus en plus vite.
Les résultats me glacèrent le sang. Leonardo Rossi, chef de la ’Ndrangheta calabraise, impliqué dans le trafic de drogue, le blanchiment d’argent, et plusieurs meurtres sanglants. Tout ce que je lis me fait frissonner. Mon monde paisible n’existe plus.
Puis je lis sur mon frère. Brice Miller… prêt à tout pour m’éliminer. Mon sang… ma famille… pourrait vouloir ma mort. Comment est-ce possible ? Mon père ne m’a jamais protégée, il voulait même me faire du mal, et mon frère… ma propre famille… cherche à me tuer.
Les détails s’accumulent : drogues, alliances criminelles, meurtres, opérations secrètes… Je sens mes mains trembler, et mon souffle devient court. Je ne peux pas croire que ma vie a changé si radicalement, que le monde dans lequel je viens de plonger est si cruel et sanglant.
Je relis les informations, incapable de détourner mes yeux de l’écran. Chaque mot, chaque chiffre, chaque image me montre que mon destin est désormais lié à ce monde dangereux et impitoyable. Je sens une peur glaciale m’envahir, et pourtant je ne peux pas me détacher.
Debout au centre de la chambre, je contemple l’armoire, le lit et la lumière qui filtre par les fenêtres. Tout est parfait, imposant et intimidant. Mais ce qui me terrifie le plus, ce sont les informations sur cette tablette.
Mes mains tremblent, mes yeux se remplissent de larmes que je retiens. Je comprends enfin que je n’ai plus aucun contrôle sur ma vie. Mon regard se pose une dernière fois sur la tablette, absorbant chaque mot, chaque détail, chaque vérité terrifiante… **et je reste figée, le souffle court, réalisant que ma vie ne sera plus jamais la même.**
Je ne pouvais plus bouger ,dans le jet Leonardo m'a dit qu'il était un mafieux,je pensais que c'était juste un surnom je ne savais pas que la mafia englobait toutes ses horreurs que je venait de lire ,mon dieu ce n'est pas possible,je ne peux pas resté avec un meurtrier, c'est impossible,cette vie n'est pas pour moi.
Chapitre 96 ÉpiloguePoint de vue d’April— *Je vous déclare mari et femme.*Ces mots résonnèrent dans l’église comme une douce mélodie. Mon cœur battait à une vitesse folle, j’avais l’impression qu’il voulait s’échapper de ma poitrine. Ce jour, ce moment, je l’avais tant rêvé, tant espéré. Et enfin, il devenait réalité.Je me tournais vers Leonardo. Mon mari. Rien que ce mot me donnait des frissons. Nos regards se croisèrent, brûlants, profonds, emplis de promesses et de certitudes. Dans ses yeux je pouvais lire tout ce qu’il n’arrivait pas toujours à dire avec des mots : l’amour, la fierté, la possession tendre mais intense qu’il avait toujours eue pour moi.Nous échangions nos alliances avec une lenteur solennelle. Mes doigts tremblaient légèrement lorsque je glissais l’anneau sur sa main. Ce n’était pas un simple bijou, mais un serment, un lien indestructible. Quand il fit de même avec ma main, ses doigts effleurèrent ma peau avec une délicatesse infinie, contrastant avec la for
Chapitre 95 Point de vue d’AlessandroJe n’aurais jamais imaginé ressentir un tel bouleversement dans ma poitrine. Moi, Alessandro, celui qui avait vu de près la violence, les trahisons, les coups de feu et la mort, je me retrouvais là, debout dans une chambre d’hôpital, les bras chargés d’un petit être fragile. Mon neveu.Il dormait à moitié, ses paupières encore lourdes, son petit poing serré contre sa joue. J’avais l’impression de tenir un trésor entre mes mains, quelque chose d’inestimable. Mon cœur battait vite, si vite que je crus un instant qu’il allait exploser. Je ne pouvais m’empêcher de lui parler, comme si, malgré son jeune âge, il pouvait déjà me comprendre.— Tu sais, petit, tu es la plus belle chose qui soit arrivée à cette famille… Tu ne peux même pas imaginer à quel point tu as changé l’atmosphère…Mes mots coulaient d’eux-mêmes. Je lui racontais tout et n’importe quoi. Comment j’avais attendu ce moment, comment je comptais être l’oncle le plus cool du monde, celui q
Chapitre 94Point de vue d’AprilJe savourais calmement mon repas, bien installée à la table, avec mon ventre rond qui me rappelait à chaque mouvement que la vie grandissait en moi. Chaque bouchée me semblait précieuse, car je savais qu’il fallait que je prenne des forces. Pourtant, entre deux cuillerées, je jetais souvent des regards vers le salon où Leonardo et Alessandro discutaient sérieusement d’affaires. Leur voix grave formait un fond sonore rassurant, comme un cocon protecteur dans lequel je me sentais en sécurité.Mais soudain, une douleur aiguë vint me tordre le ventre. Mon visage se crispa, je posai ma fourchette sur l’assiette et laissai échapper un petit gémissement.— Ah… mon Dieu…Je respirai profondément, espérant que ce n’était qu’une fausse alerte. Pourtant, la douleur revint, plus intense, et je sentis mon corps se raidir malgré moi.— Non, pas maintenant… murmurais-je entre mes dents serrées.Je tentai de me lever doucement, en posant une main sur mon ventre. Mais
Chapitre 93 Point de vue d’AlessandroMa voiture venait de franchir les lourdes grilles du domaine. Les pneus crissèrent légèrement sur le gravier humide de l’allée, et je soupirai, épuisé. Le voyage avait été long, une semaine entière passée entre avions, hôtels impersonnels et réunions interminables. C’était à l’origine un déplacement que mon cousin aurait dû gérer. Mais Leonardo avait refusé catégoriquement de quitter April, et je n’avais pas osé insister. J’avais pris sa place sans broncher, parce qu’au fond, je savais que je ne supporterais pas, moi non plus, de laisser la femme qu’il aime seule dans cet état.April… rien qu’à penser à elle, une prière silencieuse s’éleva dans mon cœur. Depuis des mois, je suppliais Dieu qu’elle nous revienne enfin. Sa grossesse avait bien avancé ; son ventre s’arrondissait chaque semaine un peu plus. Les médecins disaient qu’elle allait accoucher d’un moment à l’autre. Mais elle dormait toujours. Prisonnière d’un silence injuste. Et Leonardo… m
Chapitre 92 Point de vue d’AprilJe ne cessais de pleurer. Les larmes coulaient sur mes joues sans que je puisse les contrôler, comme un torrent trop longtemps contenu. Mais cette fois, ce n’étaient pas des larmes de douleur. C’était un mélange étrange de soulagement, de gratitude, d’incrédulité. J’avais mes deux mains posées sur mon ventre rond, et je le caressais avec une douceur infinie. Là, sous mes doigts, battait une vie. Une petite existence qui dépendait de moi. Je n’arrivais pas à croire que j’étais toujours là, que je respirais encore, et qu’en plus… j’étais enceinte.Maman. J’allais être maman. Ces mots résonnaient dans ma tête avec une intensité bouleversante.Je levai mes yeux brouillés de larmes vers l’homme qui se tenait à mes côtés. Leonardo. Mon roc, mon ancre, mon tout. Pendant six mois, il avait porté le poids de l’absence, de l’angoisse, de la douleur. Aujourd’hui, c’est lui qui m’avait raconté ce qui s’était passé pendant que je sombrais dans l’inconscience. Ses
Chapitre 91Six mois plus tardPoint de vue d’AprilTout était sombre. Comme si je flottais dans une mer noire, sans fin. J’entendais parfois des bruits lointains, des échos de voix qui semblaient venir d’un autre monde. Parfois des chuchotements, parfois des éclats de colère. Je voulais répondre, crier, dire que j’étais là, que je les entendais, mais mon corps ne m’obéissait pas. Je restais prisonnière dans ma propre chair.Et puis, un jour, quelque chose changea. Une lumière, faible au départ, perça mes ténèbres. Mes paupières pesaient une tonne, mais une force inconnue m’obligeait à essayer. J’ouvris les yeux un instant, aussitôt aveuglée par l’éclat brutal qui m’agressa. Je les refermai précipitamment.J’essayai encore, et encore. Les secondes me parurent des heures. Petit à petit, les formes prirent vie, les contours devinrent nets. J’étais… dans une chambre blanche. Les murs froids, les machines qui bipaient à intervalles réguliers, les tuyaux reliés à mes bras. Je mis du temps