Chapitre 6 Point de vue d’Alessandro RossiL’air du bureau était épais, saturé de fumée de cigare et de l’odeur âcre du cuir ancien. J’étais assis dans un fauteuil, un verre de scotch à la main, face à Leonardo. Sur le bureau de bois massif, des dossiers ouverts montraient des chiffres, des itinéraires, des noms codés. Nous discutions calmement d’une cargaison de Marseille, une conversation banale dans notre monde : logistique, sécurité, hommes fiables.Mais la tranquillité fut brisée en une fraction de seconde.La porte s’ouvrit avec une violence inouïe, claquant contre le mur. Je sursautai, le verre trembla entre mes doigts. Une silhouette surgit, rapide, haletante.Je plissai les yeux.— Santo cielo… soufflai-je.April Miller.La petite Américaine qui devait rester invisible, protégée, tenue à l’écart de nos affaires. Elle se tenait là, au milieu du bureau, comme une furie échappée d’une cage. Ses yeux lançaient des éclairs, ses joues étaient rouges de colère, et son souffle cour
Last Updated : 2025-10-20 Read more