MasukChapitre 4
Point de vue de Leonardo
Le jet décolle dans un vrombissement puissant et je reste assis, les mains croisées sur mes genoux, à la regarder. Être enfin devant April Miller me frappe plus que je ne l’aurais imaginé. Pendant cinq années, j’ai veillé sur elle de loin, à distance, m’assurant qu’aucun danger ne l’atteigne. Mais la voir maintenant, assise en face de moi, éveillant toutes ces émotions que je croyais enfouies, me trouble profondément. Je devrais la considérer comme ma protégée et rien d’autre, mais la lumière de son innocence et la force de son caractère me laissent perplexe. Elle est la seule capable de me faire perdre ce contrôle que j’ai cultivé toute ma vie.
— April, dis-je d’une voix glaciale mais ferme, tu viens avec moi. Tu n’as pas le choix.
Elle croise les bras, son regard défiant planté dans le mien. Je peux sentir son courage et sa détermination, mais aussi sa peur. Ses yeux me transpercent, et je comprends qu’elle ne me cédera pas facilement.
— Vous croyez vraiment que je vais me laisser embarquer sans comprendre ? me lance-t-elle, la voix ferme, presque insolente.
Un léger sourire froid se dessine sur mes lèvres. Elle veut des réponses, et elle va les avoir, mais elle doit comprendre que je ne tolérerai pas la désobéissance.
— Tu n’as pas le choix, April. Ton frère te cherche. Il veut te tuer. Si tu refuses, tu es morte.
Elle fronce les sourcils et secoue la tête, mais sa respiration trahit son anxiété. Elle ne comprend pas encore l’étendue du danger dans lequel elle se trouve.
— Pourquoi moi ? Pourquoi risquer votre vie pour moi alors que vous pourriez m’ignorer ?
Je respire profondément, laissant mon regard se perdre un instant dans le sien. Chaque mot que je prononce maintenant est calculé, mes émotions soigneusement masquées derrière un mur de froideur.
— Parce que tu es sous ma protection. Je ne laisserai personne, pas même ton frère, t’approcher. Tout le reste est secondaire. Je t’ai sauvée il y a cinq ans, et je continuerai à le faire. Ta sécurité est ma seule priorité.
Je vois ses muscles se tendre, ses yeux brillants d’une détermination qui me fascine. Elle est belle, fragile et forte à la fois, et je sens mon contrôle vaciller. Pourtant, je dois rester maître de moi-même. Je ne peux pas laisser apparaître mes sentiments.
— Et si je refuse ? demande-t-elle d’une voix tremblante mais pleine de défi.
— Alors tu mourras. Mais tu viendras, répété-je, le ton sec et autoritaire. Point final.
Je remarque les larmes qui commencent à couler sur ses joues. La peur et la colère se mêlent dans son regard. Mais malgré tout, elle ne baisse pas la tête. Elle me défie encore. Et je dois admettre que cette audace me captive autant qu’elle m’agace.
— Très bien… murmure-t-elle enfin, la voix brisée par l’émotion. Je vous suivrai… mais je n’abandonnerai pas ma dignité.
Je hoche légèrement la tête, impassible. Sa dignité est préservée, mais elle doit comprendre que toutes les décisions importantes ne lui appartiennent plus. Mon silence impose ma volonté, et elle le sent.
Je reprends la parole, calme et froid, mais déterminé :
— Tu peux garder ta dignité, mais tes décisions ne t’appartiennent plus. Tout ce qui compte maintenant, c’est ta sécurité. Et je suis le seul capable de te l’offrir.
Je sens son regard sur moi, tentant de sonder mon âme. Mais il n’y a rien à trouver, rien à comprendre. Tout est sous mon contrôle. Pourtant, une partie de moi est irrémédiablement fascinée par sa force, sa détermination et sa pureté. Je ne peux pas m’empêcher de penser que je devrais rester loin, que je devrais simplement l’observer à distance. Mais je ne peux pas. Pas après tout ce qu’elle a traversé.
Chaque fois que je la regarde, je sens mon cœur se serrer. Elle représente à la fois tout ce que j’ai choisi d’éviter dans ma vie et tout ce pour quoi je suis prêt à me battre. Et même si je ne le laisserai jamais transparaître, je sais que je ne pourrai jamais la traiter comme une simple protégée. Elle est trop précieuse, trop captivante. Trop… humaine.
Point de vue d'April Miller
Le vrombissement du jet me secoue, et mon cœur bat la chamade. Leonardo est assis en face de moi, si calme, si puissant, presque effrayant. Et pourtant, je ne ressens pas seulement la peur. Une étrange fascination m’attire vers lui. Je veux comprendre, savoir pourquoi il m’emmène dans ce monde que je n’ai jamais connu.
Il est vraiment mystérieux cet homme.
Il me regarde avec ce calme implacable qui me coupe le souffle. Sa volonté est écrasante, et pourtant je ne peux détourner mes yeux. Je veux des réponses, mais je sens que je ne les obtiendrai pas facilement.
J'essaie de le défié quand même.
- Je ne veux pas quitté l'Amérique dis je.
Il ne sourcille pas. Ses yeux sont un mur de glace. Mais je refuse de me soumettre complètement. Je dois montrer que je ne suis pas une simple victime.
- Mon père est déjà mort et mort frère veux me tuer pour achever le travail que mon père n'a pas finir.Mais comment mon propre sang peut vouloir ma mort? questionnait je les larmes aux yeux.
Il reste silencieux. Son silence est une barrière qui me glace le sang. Je sens la peur me serrer la poitrine, mais je refuse de montrer ma faiblesse. Je veux comprendre tout ce monde, tout ce que je suis sur le point de vivre.
— Pourquoi m’avez-vous épargnée ? pourquoi continuer à me protéger malgré tout ? je crie presque, les larmes roulant sur mes joues. Je ne veux pas vivre dans ce bain de sang, je ne veux pas que ma vie soit remplie de terreur !
Son regard reste fixe, froid, impénétrable. Sa volonté domine tout autour de moi, et je comprends que je n’ai pas le choix. Pourtant, une part de moi admire cet homme qui contrôle tout, qui ne fléchit jamais. Et malgré ma peur, je ressens un mélange de respect et de fascination.
— Très bien… je murmurai enfin, presque résignée mais toujours fière. Je vous suivrai… mais je n’abandonnerai jamais entièrement, dis-je, ma voix tremblante.
Je sens qu’il comprend, qu’il a gagné cette bataille de volonté, mais mon regard reste fixé sur lui. Mon cœur bat vite, mes émotions sont un mélange de peur, de colère, d’admiration et de fascination.
Je baisse légèrement la tête, mais mes yeux restent rivés sur lui, **un regard perçant** qui défie sa domination tout en acceptant ma nouvelle réalité. Je sais que ma vie vient de basculer. Je n’ai pas le choix. Je dois accepter sa volonté… mais je garderai ma dignité et mon esprit intact.
Chapitre 96 ÉpiloguePoint de vue d’April— *Je vous déclare mari et femme.*Ces mots résonnèrent dans l’église comme une douce mélodie. Mon cœur battait à une vitesse folle, j’avais l’impression qu’il voulait s’échapper de ma poitrine. Ce jour, ce moment, je l’avais tant rêvé, tant espéré. Et enfin, il devenait réalité.Je me tournais vers Leonardo. Mon mari. Rien que ce mot me donnait des frissons. Nos regards se croisèrent, brûlants, profonds, emplis de promesses et de certitudes. Dans ses yeux je pouvais lire tout ce qu’il n’arrivait pas toujours à dire avec des mots : l’amour, la fierté, la possession tendre mais intense qu’il avait toujours eue pour moi.Nous échangions nos alliances avec une lenteur solennelle. Mes doigts tremblaient légèrement lorsque je glissais l’anneau sur sa main. Ce n’était pas un simple bijou, mais un serment, un lien indestructible. Quand il fit de même avec ma main, ses doigts effleurèrent ma peau avec une délicatesse infinie, contrastant avec la for
Chapitre 95 Point de vue d’AlessandroJe n’aurais jamais imaginé ressentir un tel bouleversement dans ma poitrine. Moi, Alessandro, celui qui avait vu de près la violence, les trahisons, les coups de feu et la mort, je me retrouvais là, debout dans une chambre d’hôpital, les bras chargés d’un petit être fragile. Mon neveu.Il dormait à moitié, ses paupières encore lourdes, son petit poing serré contre sa joue. J’avais l’impression de tenir un trésor entre mes mains, quelque chose d’inestimable. Mon cœur battait vite, si vite que je crus un instant qu’il allait exploser. Je ne pouvais m’empêcher de lui parler, comme si, malgré son jeune âge, il pouvait déjà me comprendre.— Tu sais, petit, tu es la plus belle chose qui soit arrivée à cette famille… Tu ne peux même pas imaginer à quel point tu as changé l’atmosphère…Mes mots coulaient d’eux-mêmes. Je lui racontais tout et n’importe quoi. Comment j’avais attendu ce moment, comment je comptais être l’oncle le plus cool du monde, celui q
Chapitre 94Point de vue d’AprilJe savourais calmement mon repas, bien installée à la table, avec mon ventre rond qui me rappelait à chaque mouvement que la vie grandissait en moi. Chaque bouchée me semblait précieuse, car je savais qu’il fallait que je prenne des forces. Pourtant, entre deux cuillerées, je jetais souvent des regards vers le salon où Leonardo et Alessandro discutaient sérieusement d’affaires. Leur voix grave formait un fond sonore rassurant, comme un cocon protecteur dans lequel je me sentais en sécurité.Mais soudain, une douleur aiguë vint me tordre le ventre. Mon visage se crispa, je posai ma fourchette sur l’assiette et laissai échapper un petit gémissement.— Ah… mon Dieu…Je respirai profondément, espérant que ce n’était qu’une fausse alerte. Pourtant, la douleur revint, plus intense, et je sentis mon corps se raidir malgré moi.— Non, pas maintenant… murmurais-je entre mes dents serrées.Je tentai de me lever doucement, en posant une main sur mon ventre. Mais
Chapitre 93 Point de vue d’AlessandroMa voiture venait de franchir les lourdes grilles du domaine. Les pneus crissèrent légèrement sur le gravier humide de l’allée, et je soupirai, épuisé. Le voyage avait été long, une semaine entière passée entre avions, hôtels impersonnels et réunions interminables. C’était à l’origine un déplacement que mon cousin aurait dû gérer. Mais Leonardo avait refusé catégoriquement de quitter April, et je n’avais pas osé insister. J’avais pris sa place sans broncher, parce qu’au fond, je savais que je ne supporterais pas, moi non plus, de laisser la femme qu’il aime seule dans cet état.April… rien qu’à penser à elle, une prière silencieuse s’éleva dans mon cœur. Depuis des mois, je suppliais Dieu qu’elle nous revienne enfin. Sa grossesse avait bien avancé ; son ventre s’arrondissait chaque semaine un peu plus. Les médecins disaient qu’elle allait accoucher d’un moment à l’autre. Mais elle dormait toujours. Prisonnière d’un silence injuste. Et Leonardo… m
Chapitre 92 Point de vue d’AprilJe ne cessais de pleurer. Les larmes coulaient sur mes joues sans que je puisse les contrôler, comme un torrent trop longtemps contenu. Mais cette fois, ce n’étaient pas des larmes de douleur. C’était un mélange étrange de soulagement, de gratitude, d’incrédulité. J’avais mes deux mains posées sur mon ventre rond, et je le caressais avec une douceur infinie. Là, sous mes doigts, battait une vie. Une petite existence qui dépendait de moi. Je n’arrivais pas à croire que j’étais toujours là, que je respirais encore, et qu’en plus… j’étais enceinte.Maman. J’allais être maman. Ces mots résonnaient dans ma tête avec une intensité bouleversante.Je levai mes yeux brouillés de larmes vers l’homme qui se tenait à mes côtés. Leonardo. Mon roc, mon ancre, mon tout. Pendant six mois, il avait porté le poids de l’absence, de l’angoisse, de la douleur. Aujourd’hui, c’est lui qui m’avait raconté ce qui s’était passé pendant que je sombrais dans l’inconscience. Ses
Chapitre 91Six mois plus tardPoint de vue d’AprilTout était sombre. Comme si je flottais dans une mer noire, sans fin. J’entendais parfois des bruits lointains, des échos de voix qui semblaient venir d’un autre monde. Parfois des chuchotements, parfois des éclats de colère. Je voulais répondre, crier, dire que j’étais là, que je les entendais, mais mon corps ne m’obéissait pas. Je restais prisonnière dans ma propre chair.Et puis, un jour, quelque chose changea. Une lumière, faible au départ, perça mes ténèbres. Mes paupières pesaient une tonne, mais une force inconnue m’obligeait à essayer. J’ouvris les yeux un instant, aussitôt aveuglée par l’éclat brutal qui m’agressa. Je les refermai précipitamment.J’essayai encore, et encore. Les secondes me parurent des heures. Petit à petit, les formes prirent vie, les contours devinrent nets. J’étais… dans une chambre blanche. Les murs froids, les machines qui bipaient à intervalles réguliers, les tuyaux reliés à mes bras. Je mis du temps