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Chapitre 5 : Mensonges et Tentations

Author: Déesse
last update Last Updated: 2025-03-15 18:45:30

Léna

Le problème avec Adrian Blackwood ?

C’est qu’il joue beaucoup trop bien.

Et moi ?

Je perds pied.

Depuis qu’il a lâché cette phrase sous le lampadaire – Vous en êtes un –, je ne pense plus à autre chose.

Un défi.

C’est ce que je suis pour lui.

Et il sait que je ne peux pas résister aux défis.

Mais il y a un problème.

Un gros problème.

Il ne peut pas non plus me résister.

Tête-à-tête sous haute tension

Le matin, nous avons une nouvelle réunion avec les Italiens.

Je suis parfaitement prête.

Ma robe est sobre, élégante, légèrement ajustée – juste ce qu’il faut pour rappeler que je sais exactement ce que je fais.

Quand j’entre dans la salle de réunion, Blackwood est déjà là.

Costume impeccable, posture dominante, regard dangereusement perçant.

Je sens son regard glisser sur moi.

Il ne dit rien.

Mais ses doigts tapent légèrement sur la table.

Un tic nerveux.

Un signe qu’il est… perturbé.

Bon.

Au moins, je ne suis pas la seule à être troublée.

La réunion commence.

Je garde mon masque professionnel, jongle avec les arguments, joue avec les mots, feinte la compréhension tout en lisant entre les lignes.

Et Blackwood…

Il me regarde.

Tout le temps.

Quand je parle, quand je bois une gorgée d’eau, quand je croise les jambes.

C’est presque insoutenable.

Mais il ne fait rien.

Il se contente de m’observer.

Et ça, c’est pire.

La provocation

L’après-midi, nous avons une pause avant un dernier rendez-vous.

Je décide de sortir prendre l’air, histoire de me remettre les idées en place.

Sauf que Blackwood me suit.

Je l’entends derrière moi, ses pas précis et assurés sur le sol en marbre du hall d’hôtel.

— Vous me suivez ?

Il s’arrête juste derrière moi, si près que je peux sentir son parfum.

— Je vous surveille.

Je fronce les sourcils et me retourne pour lui faire face.

— Pourquoi ?

Un sourire en coin.

— Parce que vous êtes une menteuse, Léna. Et les menteuses sont imprévisibles.

J’éclate de rire.

— Vous avez peur que je m’enfuie avec votre entreprise sous le bras ?

— Non.

Son regard glisse sur moi.

— J’ai peur que vous me fassiez perdre le contrôle.

Oh.

D’accord.

On en est là.

Je pourrais jouer la carte de l’innocence.

Ou au contraire, pousser le jeu plus loin.

Bien sûr, je choisis la deuxième option.

— Vous perdez souvent le contrôle, Blackwood ?

Il serre la mâchoire.

— Jamais.

— Oh, vraiment ?

Je me penche légèrement vers lui, un sourire au coin des lèvres.

— Et si je faisais ça ?

Ma main frôle innocemment son bras.

Il ne bouge pas.

Mais je vois ses doigts se crisper légèrement.

— Léna.

Sa voix est rauque.

Presque un avertissement.

— Oui ?

Son regard est brûlant.

— Vous êtes en train de jouer à un jeu dangereux.

Je souris.

— J’adore le danger.

Dîner sous tension

Le soir, nous devons assister à un dîner avec les investisseurs.

Blackwood m’attend dans le hall.

Quand je le vois, je ressens un choc électrique.

Son costume noir parfaitement taillé, sa chemise légèrement ouverte…

Il est une tentation vivante.

Et le pire ?

C’est qu’il sait exactement l’effet qu’il me fait.

— Vous êtes en retard, Mademoiselle Morel.

— Ou peut-être que vous êtes en avance.

Il sourit légèrement.

— Ou peut-être que j’avais hâte de vous voir.

Mon cœur rate un battement.

Okay.

Donc maintenant, il flirte ouvertement.

Très bien.

Deux peuvent jouer à ce jeu.

Je m’approche, lentement.

— Et si c’était moi qui avais hâte de vous voir ?

Il arque un sourcil.

— Dans ce cas, on a un problème.

— Pourquoi ?

Son regard s’assombrit.

— Parce que j’ai du mal à me concentrer quand vous êtes trop près.

Ma respiration se bloque.

Il plaisante ou quoi ?

— Adrian…

Je murmure son prénom sans réfléchir.

Il semble figer une seconde.

Puis il soupire.

— Monte en voiture, Léna.

Je souris, victorieuse.

Je l’ai touché.

Et ce n’est que le début.

Le jeu continue

Pendant le dîner, je suis impeccable.

Je discute avec les Italiens, je ris à leurs blagues, je manipule les mots avec aisance.

Et Blackwood…

Il m’observe.

Encore.

Mais cette fois, son regard n’est plus seulement curieux.

Il est affamé.

Quand nos yeux se croisent, une décharge me traverse.

Je sais ce qu’il pense.

Et il sait ce que je ressens.

À la fin du dîner, il me retient par le poignet.

— Vous jouez avec moi, Léna.

Je frissonne.

— Et vous adorez ça.

Il me fixe un long moment.

Puis il murmure, tout près de mon oreille :

— Trop.

Et là, je sais.

Je suis en train de tomber.

Et cette fois…

Ce n’est pas un mensonge.

J’ai un problème.

Un gros problème.

Adrian Blackwood sait jouer.

Et il est en train de me battre à mon propre jeu.

Je pensais pouvoir le manipuler, le déstabiliser, le forcer à sortir de sa tour d’acier.

Mais voilà le souci : je suis en train de me brûler.

Ce n’est pas normal.

Je ne suis pas censée ressentir ça.

Cet étrange frisson quand il me frôle.

Ce maudit coup d’adrénaline quand nos regards se croisent.

Cette chaleur diffuse qui me serre la poitrine quand il me parle à voix basse.

C’est dangereux.

Me laissant là, complètement bouleversée.

Bon.

Je crois que je suis foutue.

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