Chapitre 3

Rachel est rentrée seule à la maison et a commencé à faire ses valises. Elle n'avait pas beaucoup d'affaires personnelles, et comme elle n'avait pas vécu longtemps avec Lamar. Une valise cabine de 20 pouces suffirait amplement.

Elle se tenait dans le vaste salon de la villa, sa valise à côté d'elle, une main posée sur son ventre encore plat. Une vague de solitude l'a envahie sans raison.

Cet endroit n'avait jamais été destiné à l'accueillir. Elle n'était qu'une passagère, appelée à partir tôt ou tard. La seule chose qui la tourmentait, c'était sa petite sœur, toujours à l'hôpital. Sans argent, les traitements s'arrêteraient, et elle ne s'en sortirait pas.

C'était alors que la porte d'entrée s'est ouverte brusquement. Rachel a rangé vivement son téléphone.

Lamar est entré d'un pas vif et, en apercevant Rachel debout avec sa valise, lui a agrippé le poignet : « Alors ? Tu crois que tu peux fuir après ce que tu as fait ? »

Rachel en était abasourdie.

Qu'avait-elle encore fait pour mécontenter ce jeune maître capricieux ?

Mais l'idée qu'elle aurait dû obtenir sa permission pour partir l'a rendue nerveuse. Elle a sorti son téléphone et a tapé rapidement un message, expliquant qu'elle avait trié de vieux vêtements à donner.

Lamar n'a pas semblé douter de son mensonge, mais cela n'a fait qu'attiser sa colère : « Bette a une gastro-entérite à cause du plat épicé que tu lui as fait manger ! Elle est sous perfusion à l'hôpital, et toi, tu as le temps de t'occuper de tes vieilles fringues ? C'est de ta faute, alors tu vas t'occuper d'elle jour et nuit jusqu'à ce qu'elle sorte. »

Rachel est restée bouche bée.

De quoi parlait-il ? Elle n'avait jamais servi de plat épicé à Bette !

Elle a voulu protester, mais Lamar ne lui a laissé aucune chance. Il l'a attrapé par le bras et l'a poussée dans la voiture.

Pendant tout le trajet, Rachel a essayé de lui montrer ses explications sur son téléphone, mais Lamar a refusé de regarder.

Elle a compris alors que la vérité n'avait aucune importance. Lamar voulait simplement lui rappeler qu'à ses yeux, elle n'était qu'une existence insignifiante.

Un sourire amer aux lèvres, Rachel a songé que faire jouer à son épouse le rôle de bonne pour son ex était digne des faits divers les plus sordides.

Lamar est parti se garer, laissant Rachel monter seule dans la chambre de Bette.

Celle-ci, d'un ton faussement poli, a déclaré : « Je suis désolée que tu doives t'occuper de moi. J'ai dit à Lamar que ce n'était pas nécessaire, mais il insiste tellement… »

Ces mots acérés lui ont transpercé le cœur comme des aiguilles. Rachel a esquissé un sourire forcé avant de se tourner pour lui verser un verre d'eau.

L'eau dans la bouteille était encore bouillante. Lorsqu'elle l'a tendue à Bette, elle a émis des sons inarticulés pour la prévenir de la brûlure.

Mais Bette, d'un geste feint, a échappé la tasse, répandant l'eau brûlante sur son propre poignet. Elle a poussé un cri perçant.

Rachel, paniquée, a voulu l'emmener en urgence sous l'eau froide des toilettes. C'était alors qu'une silhouette a surgi de nulle part. Lamar, arrivé sans bruit, s'est précipité dans la pièce.

En voyant la main rouge de Bette, il a rugi : « Qu'est-ce qui s'est passé ?! »

Rachel a commencé à signer frénétiquement, mais Bette a couvert ses gestes de sanglots : « Je… je lui ai juste demandé de l'eau… et elle s'est mise en colère, me l'a jetée dessus ! Aïe, Lamar, ça brûle… »

Les yeux de Rachel se sont arrondis d'horreur.

Non ! Bette mentait !

Elle a émis des gémissements désespérés, mais plus elle essayait de s'expliquer, moins ses gestes étaient compréhensibles.

Lamar, les sourcils tordus de rage, l'a transpercée du regard comme si ses yeux étaient des clous. D'un mouvement brusque, il s'est levé et lui a asséné une gifle si violente que Rachel en a eu la tête qui a tourné. Sa joue pâle a marqué instantanément une rougeur écarlate.

Mais cela ne suffisait pas à calmer sa fureur. Lamar lui a agrippé la nuque et l'a forcée à s'agenouiller devant Bette : « Demande-lui pardon. Tout de suite. »

Sous la douleur et l'humiliation, les larmes de Rachel ont coulé en silence. Elle a ouvert la bouche, ne produisant que des sons étouffés, tentant encore de se défendre.

Plus elle résistait, plus Lamar devenait brutal. Il a écrasé sa tête vers le sol et a déclaré d'un ton glacial : « « Une muette ne peut pas parler, alors prosterne-toi ! »

Rachel s'obstinait à vouloir relever la tête, mais la pression implacable sur sa nuque ne lui laissait d'autre choix que de courber l'échine.

Elle s'est mordu les lèvres jusqu'au sang, mais cette douleur physique restait dérisoire face à la déchirure intérieure.

Jamais elle n'aurait imaginé qu'un jour, son propre mari la forcerait à s'humilier ainsi devant son ex !