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Chapitre 27

Author: Nicemz
last update Last Updated: 2025-10-12 22:34:53

Le soleil s’était levé timidement sur les collines, effleurant les vitres hautes du manoir. Les rideaux fins dansaient paresseusement sous la brise matinale. Tout semblait paisible, mais ce n’était qu’une apparence : sous ce calme, les murs avaient entendu trop de secrets la veille pour être tout à fait tranquilles.

Dans la chambre principale, Aiden était déjà éveillé depuis l’aube. Il n’avait presque pas dormi. Allongé sur le dos, le regard fixé au plafond, il repassait dans sa tête chaque mot de la conversation avec Serena. Ses soupçons sur Ford prenaient forme, s’enracinant dans son esprit comme une ombre qu’il n’arrivait plus à ignorer. À côté de lui, Léa dormait encore, paisible, une main posée sur l’oreiller de soie. Son souffle régulier apaisait à peine les pensées tumultueuses d’Aiden. Il se tourna légèrement pour la regarder. Ses cheveux bruns s’étalaient sur le drap, sa peau encore baignée d’une lumière douce. Pendant un instant, il se permit de respirer plus calmement. C’é
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    LéaLe matin s’étirait lentement sur les montagnes suisses. La lumière était douce, filtrée par les pins et la brume qui s’accrochait encore aux sommets. La chaleur et le temps ensoleillé de ses temps ont fondu la neige des derniers jours par endroits, laissant apparaître des flaques argentées et l’odeur humide de la terre. La maison, isolée et silencieuse, semblait suspendue hors du temps, protégée du monde et de ses violences.J’ouvris les yeux et je sentis le froid sur ma peau, mais ce n’était pas ce froid qui me fit frissonner. C’était lui. Aiden, allongé sur le lit à côté du mien, entouré de fils et de machines, respirant avec difficulté, mais vivant. Ses paupières étaient closes, ses traits tirés par les semaines de coma et de rééducation, mais son souffle, fragile et régulier, était une promesse.Je ne bougeai pas tout de suite. Je restai là, à le regarder, à savourer ce moment silencieux où rien d’autre n’existait que lui et moi. Chaque respiration qu’il prenait était un petit

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    LéaQuand je me suis réveillée, le monde n’avait plus de couleur. Tout était blanc. Pas ce blanc pur des rêves, mais celui, presque cruel, des hôpitaux et de la neige fondue.J’ai d’abord cru être morte. Mais le souffle dans ma gorge brûlait trop pour que ce soit le paradis. Et l’air, glacé, avait ce goût métallique des montagnes après l’hiver.Une fenêtre. Un feu. Et ce silence. Un silence si profond qu’on aurait pu croire que le monde retenait sa respiration.Puis, j’ai entendu le son d’une machine. Régulier. Un battement artificiel, mécanique, obstiné.Et alors, j’ai su.Aiden.J’ai tourné la tête, lentement, et mes yeux ont croisé l’impossible. Son corps, étendu sur le lit, pâle comme la lune. Des fils couraient sur sa peau, jusqu’à une sorte de console qu'Hans avait bricolée. Un moniteur clignotait faiblement un signal intermittent, comme un cœur qui hésite à battre.Je n’ai pas crié. Je n’ai pas pleuré. J’ai simplement tendu la main, cherchant sa chaleur. Mais il é

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    Le soleil se levait lentement sur Hambourg, peinant à percer la brume épaisse qui recouvrait les docks. Le feu du laboratoire s’était éteint quelque part derrière eux, avalé par le brouillard et les cris des sirènes. L’air sentait la cendre et le métal.Léa tremblait, adossée à une cheminée industrielle. Ses doigts portaient encore la trace du sang d’Aiden une coupure fine, juste au-dessus de son poignet, qu’il refusait de faire soigner. Il fixait l’horizon, le regard perdu, la puce entre ses doigts, minuscule, presque dérisoire face à tout ce qu’ils venaient de perdre.— Tu ne devrais pas la garder sur toi, murmura-t-elle. — Si je la perds, tout ça n’aura servi à rien. — Et si elle est traçable ? — Elle l’est forcément, répondit-il. La question, c’est : par qui.Un silence. Puis un souffle court, presque un rire amer.— Tu te rends compte ? Je viens d’apprendre que je suis… un produit. Une expérience de laboratoire. Et je continue quand même à réfléchir comme eux. — Tu n’es pa

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    Le vent balaya leurs visages. La ville d’Hambourg s’éveillait, indifférente à la guerre qui venait de recommencer. Et, quelque part, au loin, une voix froide, filtrée par un haut-parleur, prononça : “Sujet retrouvé. Phase deux engagée.” Et dans un coin quelque entrain de regarder la vie D'Aiden comme si c'était un film.« Le verdict était tombé trois semaines plus tôt, mais l’écho de cette journée continuait de hanter l’air. Le procès, repoussé à onze mois, avait laissé dans le cœur d’Aiden un vide aussi vaste que la ville elle-même. New York poursuivait son rythme électrique, insensible à la tempête intérieure d’un homme qui avait tout perdu, sauf sa rage de survivre. La pluie fine des matins d’octobre caressait les vitres de l’appartement de Brooklyn. Sur la table, un passeport ouvert, un billet d’avion, et une photo ancienne. Aiden la fixait depuis plusieurs minutes. Une femme souriante, cheveux relevés, robe claire, un regard doux : sa mère. Derrière elle, une maison en

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    Le vent du nord soufflait fort, charriant une pluie glaciale. Hambourg, ville d’acier et d’eau, les accueillit sous un ciel bas, où les grues du port ressemblaient à des monstres mécaniques endormis. Aiden et Léa avaient quitté le manoir à l’aube, après avoir traversé les forêts enneigées dans un silence tendu. Ils avaient roulé pendant six heures, changeant de route, de plaques, de voiture jusqu’à atteindre cette ville dans laquelle tout semblait construit sur des secrets. Léa observait le paysage urbain par la vitre du taxi : les quais, les entrepôts, les reflets froids du fleuve. Rien ici n’évoquait la chaleur ou la vie. Seulement le bruit des vagues contre le béton et la sensation d’une présence constante, invisible. — Tu crois qu’ils nous suivent encore ? demanda-t-elle. Aiden, capuche rabattue, gardait les yeux fixés sur la route. — Probablement. Mais ils ne savent pas encore ce qu’on cherche. C’est notre seul avantage. Ils descendirent devant un immeuble banal, en briq

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    La neige continuait de tomber, fine et silencieuse, comme une pluie d’aiguilles blanches. Le manoir dormait dans sa respiration lourde, et seul le feu dans la cheminée semblait encore tenir tête à la nuit. Léa était restée dans la bibliothèque, blottie dans un plaid, les yeux perdus dans les flammes. Aiden, lui, fixait toujours la fenêtre. Il n’avait pas bougé depuis dix minutes. Son corps entier s’était tendu à la seconde où le moteur avait résonné au loin. — Tu crois que c’est pour nous ? murmura-t-elle. Il ne répondit pas tout de suite. Le bruit s’était arrêté. Puis, un claquement sec : une portière, une autre, des pas dans la neige. Aiden éteignit les lampes. — Éteins tout. Et ne fais pas de bruit. Serena, déjà sur le qui-vive, attrapa son ordinateur et son arme de poing qu’elle gardait toujours dans un tiroir. — J’appelle Keller, souffla-t-elle. — Non, coupa Aiden. Pas encore. S’ils sont là pour observer, je veux savoir qui ils sont avant qu’ils sachent qu

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