~ ʚĭɞ ~
« Ginerva Bianchi, tu avais promis à ma petite-fille que tu allais la marier à ton fils, mais regarde ce qu'il a fait ! Il s'est marié à ce jeune homme sorti de nulle part. Ma petite-fille pleure en ce moment et je ne sais pas comment la calmer. — Je ne sais pas, mais dis à Isabella que c'est elle que j'ai choisie pour être aux côtés de mon fils. Elle et seulement elle. Marco est mon fils et il va m'écouter et rectifier son erreur. — Votre famille est si prestigieuse... Nous ne sommes rien comparé à toute votre richesse. Marco a hérité de la fortune de son père, de sa grand-mère et de son grand-père. Une personne aussi formidable que lui mérite une jolie femme à ses côtés qui lui rendrait heureux, et non ce jeune homme qui n'a même pas encore terminé l'école. — Ne t'inquiète pas, je vais régler tout ça. Je tiens toujours mes promesses. » J'étais impuissant. La seule chose que je pouvais faire, c'était les entendre parler de moi. Me marier à un homme n'était pas ce que je voulais pour ma vie. J'avais toujours voulu épouser une jolie jeune fille qui me donnerait deux ou trois enfants, mais c'était l'inverse qui s'était passé. Je m'étais retrouvé marié à un homme et je portais en ce moment son bébé. C'était si dur. J'avais peur qu'elle ne m'accepte pas. J'étais celui qui avait remplacé la femme qu'elle avait choisie pour son fils. « Oh mon ange, tu es là ! Tout le monde te cherche. Qu'est-ce que tu fais ici ? » s'exclama la grand-mère de Marco. « Donna Rossi, c'est vous... Je voulais juste prendre un peu d'air, je ne voulais pas vous inquiéter. — Tu sais, tu n'as plus besoin de m'appeler Donna Rossi. Appelle-moi grand-mère. Tu fais maintenant partie de notre grande famille. Luca, je sais que le mariage fait peur, mais je suis là pour toi. Je serai ton soutien et je t'aiderai à prendre tes marques dans notre famille. » J'étais heureux de savoir qu'il y avait quelqu'un dans cette famille qui serait là pour moi. Grand-mère était si bienveillante avec moi que je me sentais en sécurité avec elle. Elle m'aida à me lever de là où j'étais assis et m'emmena dans une pièce où se trouvaient d'autres personnes. Marco y était aussi. Il s'était levé après avoir remarqué ma présence dans la pièce et s'arrêta devant moi avec une petite boîte noire dans les mains. « Je suis allé t'acheter ton alliance. Me permets-tu de te la mettre ? » dit Marco. Je hochai simplement la tête. Marco était beau et mon cœur battait vite lorsqu'il était devant moi. Je ne me comprenais pas lorsque j'étais avec lui. J'avais l'impression d'être une personne différente. Marco glissa l'alliance à mon doigt avant de prendre ma main dans la sienne. J'étais rouge de honte devant des gens que je ne connaissais pas. Il m'aida à m'asseoir. « Tu veux quelque chose de spécial ? Dis-moi ce que tu veux. Tu dois manger ? » me demanda Marco tout en se mettant à ma hauteur. « Je n'ai pas faim. — Mais tu dois manger pour le bébé. Je vais demander qu'on t'apporte quelque chose de bon à manger », dit-il en se levant. J'étais tendu lorsque je ne l'avais pas à mes côtés. Me retrouver seule devant sa famille était plus que stressant. Avec sa mère qui ne m'aimait pas dans les environs, j'étais simplement effrayé par les regards mauvais qu'elle me lançait de temps en temps. Marco revint très vite à mes côtés et prit place près de moi. « Luca Moretti, c'est bien comme ça que tu t'appelles ? » me demanda le père de Marco. Je hochai la tête. « Depuis quand es-tu en Italie ? Marco m'a raconté comment vous vous êtes rencontrés, et je voudrais savoir depuis quand tu es ici ? — Je suis arrivé il y a quelques heures et j'ai rencontré grand-mère dans le hall. Je ne savais pas que c'était ta grand-mère, Marco. » Dire qu'en moins d'une journée, je l'avais retrouvé et j'avais fini par être marié à lui. J'avais peur de l'avenir. J'avais peur que Marco finisse par se rendre compte que je n'étais pas aussi bien que la femme qu'il avait laissée pour moi. Le mariage était quelque chose d'effrayant. J'avais une belle-mère qui ne semblait pas vouloir m'aimer. « Au moins, tu ne t'es pas retrouvé seul dans une grande ville pendant des mois. Tu dois être épuisé et nous sommes là à te poser toutes ces questions. Marco, prends bien soin de lui. Nous allons rentrer », dit son père. Marco hocha simplement la tête. « C'est votre nuit de noces aujourd'hui. Nous vous avons fait préparer une chambre pour l'occasion. J'espère que vous allez passer une bonne soirée », dit grand-mère en offrant un sourire chaleureux. La pièce se vida en quelques secondes et je me retrouvai seul avec Marco. J'étais mal à l'aise. Je ne savais pas quoi dire pour briser la glace. C'était gênant comme situation. « Tu veux monter te reposer ? » demanda Marco en se levant. « Mes affaires sont dans une chambre que j'ai réservée. — Grand-mère a déjà tout réglé. L'hôtel appartient à ma famille. Voilà comment elle a pu avoir les clés de ta chambre. L'argent de ta réservation t'a déjà été remboursé. — Je vois... Merci. Mes parents allaient me faire la peau s'ils avaient su que j'avais dépensé autant d'argent pour une nuit à l'hôtel. » J'étais épuisé par cette journée qui avait été fatigante pour moi. Je voulais simplement dormir. Je ne savais pas comment ça allait se passer entre lui et moi. • Être dans la même chambre que Marco était plus gênant qu'autre chose. Pourtant, ce n'était pas la première fois qu'on se retrouvait dans ce genre de situation. Aujourd'hui, tout était différent. Nous étions mariés et même ça était encore incertain. Je me sentais mal d'avoir inconsciemment poussé Marco à me choisir le jour de son mariage. Si je n'étais pas là, alors elle aurait eu un magnifique mariage et une nuit de noces inoubliable. Et moi, j'étais cette personne aux yeux des autres qui avait gâché son mariage. « Je suis désolé », dis-je la tête baissée. « Pourquoi t'excuses-tu ? » demanda Marco en se rapprochant de moi. « Je suis désolé d'avoir gâché ton mariage. Je suis arrivé et je t'ai imposé de faire un choix. — Luca, regarde-moi. Tu ne m'as rien imposé. C'était mon choix. Tu avais des rêves, je sais que tu voulais passer pro, et tout ça ne sera plus possible. Tu as fait des sacrifices pour notre bébé et moi je ne pourrais pas simplement vivre ma vie alors que toi tu as tout abandonné. Tant qu'on est ensemble, nous serons plus forts. Nous allons élever ce bébé de la meilleure façon qui soit. — Tes parents ne m'aiment pas. — Qu'est-ce que tu racontes ? Grand-mère t'adore et papa aussi. — Mais pas ta mère. Elle ne me supporte pas. — Ne t'inquiète pas, elle finira par t'aimer. Maintenant, tu dois prendre un bain et aller au lit. — Je ne suis pas un enfant. — C'est ce qu'ils disent tous. » Je levai les yeux au ciel. Pour lui, j'étais prêt à tout supporter. Je savais que sa mère n'allait pas en rester là, mais pour mon bébé, j'étais prêt à me battre pour l'amour de cette famille. Et je ne laisserai personne prendre ce qui revient de droit à mon enfant.~ ʚĭɞ ~ J'avais les larmes aux yeux. Revoir mes parents n'était pas facile pour moi. Après avoir décidé seul de ma vie sans même prendre la peine de penser à leurs sentiments, je voulais tellement donner à mon enfant une vie aux côtés de son père que je ne voyais pas le mal que je faisais autour de moi. Je baissai simplement les yeux, ne sachant pas quoi faire d'autre. « Oh mon bébé, je suis tellement désolée. Tu as dû vivre seul cette situation », pleura ma mère en s'avançant vers moi. « J'aurais dû être là pour toi. Tu aurais dû nous en parler. Peu importe ce que nous pensons de cette situation, nous sommes tes parents. Nous sommes là pour toi peu importe les circonstances. » Elle me serra fort dans ses bras. « J'avais si peur de vous décevoir », pleurai-je à mon tour en serrant fortement ma mère. « Jamais ! Tu ne nous décevras jamais. Tu es notre bébé », dit mon père en venant nous rejoindre dans ce câlin familial. « Tu es et tu seras toujours notre plus grande fierté », dit-e
~ ʚĭɞ ~ Ils veulent tous que je retourne à l'école, mais je ne savais pas vraiment si j'aurais autant de force pour affronter les regards des autres sur moi. Je ne voulais pas être la honte de cette famille. Mes parents auraient voulu que je termine mes études avant de me marier, et ce n'était pas la vie qu'ils auraient souhaitée pour moi. Mais c'était ce que j'avais choisi pour mon enfant, et je ne le regrettais pas, même si je savais que je les avais vraiment déçus. « Luca, je sais que ça ne sera pas facile pour toi de t'habituer à notre mode de vie. Nous ne t'imposons rien, nous pensons simplement à ce que tes parents voudraient pour toi. Tu as tout le temps pour y penser », dit mon beau-père tout en m'offrant un sourire chaleureux. Je ne pouvais que hocher la tête. J'avais besoin de temps. Ou peut-être était-ce simplement la peur de l'inconnu qui m'empêchait de prendre des décisions pour ma vie. Mais pour l'instant, j'avais besoin de penser à moi, à mon bébé et à rien d'autre.
~ ʚĭɞ ~ Avoir épousé Luca en soi était la meilleure décision que j'avais prise dans ma vie. Le mariage était une union sacrée de deux personnes, et je ne voulais pas m'enfermer dans un mariage sans amour pour le simple plaisir de ma mère. J'étais assez grand pour savoir prendre les bonnes décisions pour ma vie, et Luca était cette meilleure décision encore jamais prise. Je soupirai tout en accélérant le pas vers ma voiture. « Marco, où vas-tu comme ça ?! » demanda N'Alessandro tout en m'arrêtant. « Tu viens de te marier à la personne qui te plaît et maintenant tu l'abandonnes comme ça avec tes parents ? Tu sais que ta mère ne fera qu'une bouchée de lui. » Je levai les yeux au ciel, comme si j'étais même capable d'abandonner Luca. Il était la plus belle chose dans ma vie. « Je n'ai jamais dit que je l'abandonnais. Je veux simplement rectifier mon erreur en allant lui acheter une bague. Il vient de se marier et il n'en a même pas une à son doigt. — Tu me rassures. Moi qui croyais qu
~ ʚĭɞ ~ Je voulais changer de décor. J'avais besoin de ça pour me faire à l'idée que dans quelques mois, je serais obligé d'épouser une femme que mon cœur n'avait pas choisie. Ma mère avait déjà tout prévu pour moi. Elle avait choisi une fille parfaite à ses yeux, mais pour moi ce n'était pas de l'amour que je ressentais pour elle. J'avais besoin de bien plus qu'une contrainte. Je voulais découvrir l'amour, ressentir des émotions nouvelles, mais avec elle, ça ne serait jamais comme ça entre nous. J'avais besoin de tout laisser derrière moi pendant quelques jours pour pouvoir accepter ma réalité, une réalité où je n'avais pas droit à l'amour. Mes pas m'avaient emmené devant sa porte. Il était le seul ami que j'avais dans ce pays et j'avais besoin de compagnie pour me changer les idées. Je soupirai un moment avant de frapper à la porte, attendant que quelqu'un vienne m'ouvrir. Un grand bruit se fit dans la maison avant que la porte ne s'ouvre enfin, révélant mon ami. « Mais qui vois-
~ ʚĭɞ ~ Être marié était une situation à laquelle je ne m'étais pas encore habitué. Sentir sa présence dans la pièce était si gênant, et pourtant auparavant je rêvais de ses caresses sur ma peau. Le soleil s'était levé sur une nouvelle journée pleine de mystères. J'avais bien compris qu'avec moi, les journées ne se finissaient jamais bien, mais bon, j'étais un éternel malchanceux. Marco s'était réveillé avant moi et avait déjà tout préparé pour notre départ. Il avait troqué son smoking contre un jogging de grand couturier qui devait coûter cher, comme le reste de sa personne. Marco était bien plus riche que ma famille ne pouvait l'être. J'avais profité de son absence dans la pièce pour aller prendre une bonne douche avant d'enfiler des vêtements propres. Après avoir quitté la salle de bain, j'étais retourné dans la chambre où un petit déjeuner m'y attendait. Je ne voulais pas donner à Marco plus de travail avec moi, alors je mangeais tranquillement tout en rangeant le bazar que j'av
~ ʚĭɞ ~ « Ginerva Bianchi, tu avais promis à ma petite-fille que tu allais la marier à ton fils, mais regarde ce qu'il a fait ! Il s'est marié à ce jeune homme sorti de nulle part. Ma petite-fille pleure en ce moment et je ne sais pas comment la calmer. — Je ne sais pas, mais dis à Isabella que c'est elle que j'ai choisie pour être aux côtés de mon fils. Elle et seulement elle. Marco est mon fils et il va m'écouter et rectifier son erreur. — Votre famille est si prestigieuse... Nous ne sommes rien comparé à toute votre richesse. Marco a hérité de la fortune de son père, de sa grand-mère et de son grand-père. Une personne aussi formidable que lui mérite une jolie femme à ses côtés qui lui rendrait heureux, et non ce jeune homme qui n'a même pas encore terminé l'école. — Ne t'inquiète pas, je vais régler tout ça. Je tiens toujours mes promesses. » J'étais impuissant. La seule chose que je pouvais faire, c'était les entendre parler de moi. Me marier à un homme n'était pas ce que je