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Chapitre 3— Héritage et chaînes

ผู้เขียน: L'invincible
last update ปรับปรุงล่าสุด: 2025-07-27 21:59:29

Serena

Le manoir pèse sur mes épaules comme un secret trop lourd à porter. Il m’appartient, dit-on, mais je n’y trouve ni paix ni refuge. C’est une forteresse de silence et d’ombres, un lieu suspendu hors du temps, où chaque pierre semble retenir un souffle ancien, un murmure qu’on n’ose entendre.

J’ai hérité de ce domaine dans des circonstances que je ne peux pas encore démêler complètement. Une lettre, scellée d’un cachet ancien, découverte au fond d’un coffre poussiéreux, parmi les affaires de ma mère après sa disparition. Elle, qui a fui ce passé, ce manoir, et tout ce qu’il représentait.

Ma mère était une femme frêle, douce, mais brisée par des secrets que je ne connais que trop peu. Elle ne m’a jamais parlé du manoir, de cette terre sauvage où nos ancêtres ont vécu, ni de ce qu’elle avait fui. Tout ce que je savais, c’était que je devais prendre possession de cet héritage, même si mon cœur refusait.

Mes yeux étaient pleins de rêves et d’espoirs, quand j’ai franchi pour la première fois le portail rouillé qui gardait l’entrée de cette demeure oubliée. L’air frais, chargé de pins et de terre mouillée, portait un goût de mystère et de menace. Je pensais trouver un refuge, un silence salutaire loin de la ville et de ses lumières trop vives. Mais ce que j’ai trouvé, c’est une présence qui ne m’a jamais vraiment quittée.

Avant d’arriver ici, ma vie était un fil tendu entre raison et incertitude. Je travaillais comme restauratrice d’œuvres d’art. Un métier patient, minutieux, presque sacré, qui me permettait d’effacer les marques du temps, de redonner vie à des fragments oubliés. Chaque toile restaurée, chaque sculpture ranimée était un petit miracle, un combat contre l’oubli.

J’aimais ce travail. J’aimais le silence des ateliers, les poussières d’anciennes peintures, la lente renaissance des couleurs fanées. Cela me donnait l’illusion de maîtriser quelque chose, dans un monde où tout semblait filer entre mes doigts.

Mais paradoxalement, chaque œuvre restaurée me ramenait à ma propre histoire fragmentée, aux blessures invisibles que je portais depuis l’enfance. La restauration était un exutoire, mais aussi un rappel cruel de ce que je n’arrivais pas à réparer en moi.

Le manoir est, lui-même, une œuvre d’art oubliée, mais rongée par les siècles. Dès mon arrivée, j’ai compris que je devrais me battre contre le temps, la poussière, l’oubli, pour redonner vie à ses murs fatigués. Chaque pièce, chaque meuble, chaque objet semblait porter la mémoire d’un passé lourd et douloureux.

Je passe mes journées à nettoyer, balayer, réparer, recoller. Une bataille sans fin contre la désolation. Parfois, dans le silence, j’entends des murmures, des chuchotements à peine audibles. Je me fige, mon cœur battant à tout rompre, cherchant l’origine de ces sons. Mais rien. Juste le silence. Ou mon imagination qui vacille.

Je me rassure en me disant que je suis seule ici. Que personne ne rôde dans les couloirs déserts. Pourtant, quelque chose d’indicible me guette. Une présence invisible, une ombre qui m’observe.

Les jours où je me rends en ville pour mon travail sont un souffle d’air frais. Je retrouve les ateliers, les clients, les visages familiers. Mais le manoir est toujours là, dans un coin de mon esprit, tirant sur mes racines comme une chaîne que je ne peux pas briser.

Dans la bibliothèque du manoir, entre des piles de livres anciens, de lettres jaunies et de journaux intimes, je cherche des réponses. Mes ancêtres y ont laissé des traces, des récits obscurs, des secrets scellés dans le temps. Ils évoquent des forces que je peine à comprendre, des pactes oubliés, des flammes et des ombres liées à ce lieu.

Parmi ces pages, un nom revient sans cesse : Ashar. Un esprit puissant, protecteur et destructeur à la fois, hantant ces terres depuis des siècles. Ce nom m’obsède, m’appelle sans que je sache pourquoi.

Le manoir, la forêt, la présence qui me hante… tout cela est lié à un passé que je n’ai pas choisi, mais qui me réclame.

Je me débats entre la peur et la fascination, entre l’envie de fuir et la nécessité de comprendre.

La nuit, quand le silence tombe et que le manoir s’endort, je sens le souffle d’Ashar autour de moi. Une chaleur lourde, un souffle brûlant et glacial à la fois, qui me défie et m’attire.

Je me bats pour ne pas perdre la raison. Pour ne pas céder à ce feu qui me consume peu à peu.

Mais chaque jour qui passe, le lien se resserre.

Et je me demande combien de temps encore je pourrai résister avant de basculer.

Loin d’être un simple héritage, ce manoir est une cage. Une prison façonnée par les secrets et les douleurs de générations passées. Et moi, je suis la clé, la gardienne d’un feu qui menace de tout embraser.

Le passé et le présent se mêlent, tissant une toile où s’entrelacent désir, peur, et mystère.

Je ne sais pas encore quel choix m’attend.

Mais une chose est sûre : je ne sortirai pas indemne de cette nuit sans fin.

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