LOGINPVD de Carla
Je reste encore dans mon bureau à fouiner dans les archives concernant le marketing de cette entreprise. Après m’être familiarisée avec mon bureau, je décide de sortir faire un tour même si Adrea m’a promis qu’elle me fera visiter les coins dès qu’elle sera moins débordée. Je me promène de couloir en couloir et détaille attentivement chaque coin de l’entreprise, je rencontre quelques employés sur mon passage mais étant trop occupée à scruter les lieux, je ne prends pas la peine de leur adresser la parole. Après avoir fini de faire connaissance avec les lieux, j’en conclus que FuturoDigital est situé dans un bâtiment moderne au design épuré, avec de grandes baies vitrées qui laissent entrer la lumière naturelle. À l’intérieur, l’espace est ouvert et accueillant, avec des bureaux en bois clair et des zones de collaboration confortables. Les murs sont ornés d’œuvres d’art abstrait inspirées de la technologie et de l’innovation. Un coin café animé offre des sièges douillets où les employés peuvent échanger des idées. La salle de réunion principale est équipée des dernières technologies, avec un grand écran interactif et des tableaux blancs pour favoriser la créativité. Je rebrousse chemin pour retourner à mon bureau. En passant près de l’ascenseur, une silhouette masculine se tenant debout, droit et me donnant dos, discutant avec Andréa attire mon attention. J’ai le sentiment de l’avoir déjà rencontré à quelque part mais n’ayant pas une idée exacte de notre rencontre, je décide de continuer mon chemin . ___ Mademoiselle Cruz !!! m’interpelle Andrea. La paralysie s’empare de moi pendant un court instant, je ne tenais pas à la déranger. Aussi, je ne veux pas qu’elle me voit comme une vagabonde qui n’a rien à faire de son premier jour au travail à part se pavaner. Je prends mon courage à deux mains, inspire profondément puis me dirige vers eux en me disant intérieurement que tout se passera bien car après tout, Andrea n’est pas totalement une inconnue pour moi. Lorsque j’arrive à leur niveau, je souris nerveusement à Andrea alors que cette dernière reporte toute son attention à cet homme vêtu d’un smoking noir dont je vois à peine le visage. ___ J’avais prévu de te présenter au patron dans son bureau mais vu que vous vous trouvez au même endroit, c’est une occasion pour moi de le faire, commence t’elle simplement. J’avale difficilement ma salive en réalisant que j’ai le patron à mes côtés, celui que tout le monde craint dans cette entreprise. Je décide alors de jouer à la professionnelle en lui tendant ma main à titre de salutation. ___ Bonjour Monsieur Salvador. Je suis Carla Cruz, votre nouvelle cheffe en marketing, me présente-je avec un petit sourire au coin. Il se retourne pour me faire face complètement, il s’apprêtait à serrer ma main lorsque nos regards se rencontrent. Nous relevons tous les deux nos sourcils d’étonnement. Je suis comme assommée en réalisant que monsieur Salvador, le PDG de cette entreprise n’est personne d’autre que le crétin qui m’a éclaboussé d’eau sale avec sa voiture. Nous nous fixons toujours, sous le choc alors que je ne daigne pas baissé ma main. Le souffle se fait rare dans mes poumons et mon cœur bat plus vite de confusion et d’angoisse. La colère remplace la surprise dans son regard, ses sourcils crispés. Pendant ce temps, mon estomac se retourne dans mon ventre, mes mains se mettent à trembler légèrement de peur de ce qui pourrait se passer. Il contracte brutalement sa mâchoire, serre ses poings toujours en m’assassinant du regard. ___ Je… Je… trébuche-je sur mes mots. D’un pas brusque, il se retrouve près de moi et marmonne sèchement entre ses dents : ___ Bordel, qu’est-ce que tu fous ici ? Andréa, perplexe, nous observe. Je déglutis, le cœur qui cogne violemment contre ma cage thoracique. ___ Qu’est-ce que tu fous ici ? rebâche t’il, cette fois en élevant le ton. Je sursaute et tout mon être frémit de peur. Je ne lis que de la haine dans son regard. ___ Voyons messieur, c’est la nouvelle cheffe du… essaie d’intervenir Andréa. ___Tu es virée, s’adresse t’il froidement à moi. Cette phrase vient m’assener, il me lance un regard meurtrier avant de se diriger vers son bureau. J’essaie de comprendre tout ce qui vient de se réaliser. Le monde est vraiment si petit et comme je l’avais dit, on se reverra mais j’ignorais que ce serait dans une telle situation. Mes yeux se baignent très vite de larmes et mon cœur brûle face à cette injustice. Cet homme imbu de sa personne ose me renvoyer pour un simple incident, de plus, un incident dont il a tort. ___ Je ne comprends vraiment rien de ce qui vient de se passer, mâchonne Andrea. Je lève les yeux au ciel et cligne des yeux à plusieurs reprises pour refouler mes larmes. Je souffle en continuant d’essayer de les refouler. Soudain, je ne sais pas ce qui me prend et je me lance à la poursuite de cet homme arrogant qui pense qu’il peut m’humilier et me virer juste parce que ça lui chante. Je ne sais pas encore ce que je lui dirai mais une chose est sûre, je ne lui permettrai pas de m’humilier de cette manière. Avant qu’il ne puisse entrer dans son bureau, je l’intercepte de justesse. Je lui bloque le passage en me tenant devant l’entrée de son bureau. Il fronce sa mine d’irritation, sa mâchoire contractée, il me fixe d’un regard sombre. Des frissons irrépressibles parcourent tout le long de ma peau. Néanmoins je m’efforce de maintenir son regard et de lui montrer que je ne lui crains pas comme ses autres employés. ___ Donne-moi une seule et bonne raison pour mon licenciement ! exige-je, en le regardant avec indifférence. Un rictus sinistre étire ses lèvres, puis il se rapproche de moi nonchalamment, tout en continuant de me terrifier des yeux. Je recule jusqu’à me retrouver coincée contre la porte de son bureau, qui est fermée. Il s’arrête à quelques centimètres près de moi, sûrement pour maintenir une distance de sécurité entre nous. ___ Ici, c’est moi le patron... commence t’il calmement, j’emploie qui je veux et je licencie qui je veux aussi. C’est clair ou t’as besoin que je te fasse un dessin pour ça ? Sa voix grave et terrifiante plus son regard qui fait froid dans le dos, me glacent. Je déglutis avec peine, puis décide de rétorquer d’un ton sec : ___ J’ai compris que tu es le chef ici et tu fais ce que bon te semble, par contre je ne suis pas le genre d’employée qu’on fout à la porte sans justificatif. Je sais que ça paraît suicidaire de tenir tête au PDG d’une entreprise dans laquelle on vient d’être embauchée... mais j'ai besoin de ce travail et je l’ai obtenu. Je compte leur prouver à tous, surtout à lui que je mérite amplement ma place ici, même si ce fou ne m’apprécie pas. D’ailleurs, ça m’est égal qu’il me porte dans son cœur. Je ne bougerai d’une semelle tant qu’il ne m’explique pas pourquoi il vient de me virer alors qu’on se connait à peine. Il fait un rire cynique, son regard s’assombrit davantage et aucune once de piété ne plane dans son regard. Cet homme doit être un monstre. Sinon quelle personne pourrait être dotée d’une telle aura négative et des manières de psychopathe ? ___ Je crois que tu ne m’as toujours pas bien compris ma petite chipie. Petite chipie ? Il vient de me traiter de gamine là ? Je suis largement majeure et je ne doute pas d’une seconde que je suis plus mature que lui. ___ Tu es virée, répète t’il avec indifférence avant de me pousser violemment hors de son chemin. Je chancelle et tombe par terre, je le vois ouvrir la porte de son bureau avant de s’y engouffrer. Je mords furieusement la lèvre inférieure et me relève en gémissant faiblement de douleur. Je ne suis pas blessée, cependant je ressens des pincements douloureux au niveau de mon genou droit qui a heurté contre la terrasse. Je réalise que quelques uns des employés nous observaient, je baisse les yeux en essayant d’ignorer leurs chuchotements. Je boîte pour retrouver mon bureau avec le cœur lourd et les yeux qui piquent. Je m’enferme dans le bureau, m’appuie contre la porte du bureau et glisse jusqu’à me retrouver assise sur le sol. Mes yeux se noient de larmes, la colère noue ma gorge et je fixe simplement le vide en tentant de ne pas y penser. Les larmes coulent en abondance sur mes joues mais je n'émets aucun son. Je pose ma tête contre la porte, ferme les yeux et ressasse à tout ce qui m’a motivé à être là aujourd’hui. J’ai toujours été passionnée du marketing, c’est d’ailleurs pourquoi j’ai une grande gueule et que je suis audacieuse. Je ne permettrai jamais à quiconque de me faire douter de moi. Je suis là pour le travail et je compte travailler ici même si je dois subir la colère de la bête. Je soupire profondément, reprenant donc le cours normal de ma respiration. J’essuie mes larmes, me relève et vais me tenir près de la fenêtre. J’observe l’extérieur en ressassant la scène de toute à l'heure. Soudain, une personne toque à la porte, me tirant de mes pensées. Je détourne mon regard et le pose sur la porte, qui s’ouvre au fur et à mesure. Je vois Andréa qui entre avec des dossiers dans ses mains, elle referme la porte derrière elle, puis vient vers moi. Je sais déjà ce qui l’emmène ici. ___ Tu es là pour me mettre à la porte comme l’a demandé la bête ? ___ La bête ? répète t’elle d'un air déconcerté. Elle vient poser les dossiers sur mon bureau puis prend place sur une des chaises d’accueil. ___ Qu’est-ce que j’ai raté ? me demande t’elle avec curiosité. Je me retourne totalement vers elle, m’appuie contre la fenêtre et croise les bras sur ma poitrine. Pendant qu’elle me sonde. ___ C’est lui le crétin de ce matin, lui confié je. J’avais déjà expliqué à Andrea ce qui m’est arrivée sur la route. Je n’aurais jamais imaginé une seule seconde que le crétin est en réalité la bête. Andrea fronce légèrement ses sourcils, tentant de se rappeler de notre précédente discussion. Elle rehausse brusquement ses sourcils, comme si elle vient de s'en souvenir. ___ Tu veux dire que c’est lui qui avait éclaboussé de l’eau sale sur toi avec sa voiture ? me demande t’elle comme si elle n'en croit pas. Je hoche affirmativement la tête sans rien dire. Elle reste figée, la bouche légèrement ouverte. Nous restons toutes les deux dans le silence pendant un moment. ___ Il m’a dit que tu n’avais pas ta place ici, me rapporte t’elle les dires de la bête. Je roule des yeux d’un air ironique. Comment sait-il que je n’ai pas ma place dans son entreprise, alors que je viens d'arriver ? ___ Comment fais-tu pour supporter un tel patron ? interrogé-je à Andrea, n’ayant toujours pas avalé la pilule de notre intercation. Elle rigole brièvement comme si elle est habituée. ___ Raphaël n’aime pas qu’on lui tienne tête. Il s’est toujours comporté comme un leader depuis l’enfance. ___ Un leader ? Pff, un leader ne vire pas ses employés juste parce qu’il est de mauvais poil ou encore parce qu’ils se sont connus avant, dans une mauvaise condition. Andrea souffle simplement puis me fixe dans les yeux. ___ Je le connais depuis l’enfance, ce n’est pas un ami à moi, mais on peut dire que je le connais un peu. Ma mère travaillait pour sa famille comme domestique et j’ai vécu avec eux, Raphaël est un peu comme un fou furieux. ___ Il se comporte comme une bête noire, corrigé je. Mon sort est déjà scellé, je suis virée. Je peux donc me permettre de le traiter de tous les noms car, après tout, il n’a plus aucun pouvoir sur moi. S’il compte jouer au chien enragé avec ses collaborateurs, cette entité risque de ne pas tenir longtemps. ___ J’ai parlé avec lui, je lui ai presque supplié de te laisser une chance. Nous avons besoin immédiatement d’une cheffe de marketing et te mettre à la porte pour encore perdre du temps à chercher un/une remplaçante ne fera que nous retarder, m’explique t’elle. Je l’écoute attentivement, attendant qu’elle m’annonce la décision finale de la bête noire. ___ Il ne voulait rien entendre puis il a décidé de te confier une mission que plusieurs personnes n’ont vraiment pas réussi à mener à bien. Elle jette un regard sur les dossiers qu’elle vienne de poser sur le bureau. Je vais m’asseoir sur le fauteuil et observe ces dossiers avec curiosité. ___ Si j’étais à ta place, je renoncerai tout simplement à cette mission. Le patron veut juste te faire vivre l’enfer. C’est le seul moyen pour lui de te qualifier d’incompétente si jamais tu échoues et il sait très bien que tu as très peu de chance de t’en tirer, reprend Andréa. Je pose mes doigts sur ces documents et caresse simplement leurs couvertures. Renoncer sans même avoir tenté, c’est la vraie définition de l’échec pour moi. Mon père m’a toujours appris que l’échec c’est d’abandonner sans même avoir essayé et la lâcheté c’est de ne pas avoir assez le courage pour nous battre pour ce que nous voulons. ___ Je ne renoncerai à rien, j’accepte son défi, dis-je fermement avant de relever mon regard sur Andrea. Elle semble choquée. Si je n’y arrive pas, je peux être au moins fière d’avoir essayé. De plus, j’apprendrai des erreurs qui m’ont conduit à rater cette mission. En tout cas, je ne verrai jamais cela comme un échec. ___ Tu es sûre ? ___ Oui, réponds-je avec conviction. Elle soupire, hoche simplement sa tête et m’observe. La bête a décidé de me mettre en défi, je compte bien relever ce défi pour lui prouver que je mérite amplement ma place dans son entreprise qu’il le veuille ou non.PVD de Carla Je suis toujours entrain de discuter avec Andréa dans mon bureau. J’ai jeté un coup d’œil sur les dossiers qu’elle m’a rapportés, question de savoir au moins dans quoi je m’aventure. ___ Il y’a quelques mois, Raphaël a voulu conquérir le marché mondial en mettant en place une intelligence artificielle pour combattre la solitude, relate t’elle. Une intelligence artificielle qui pourrait combattre la solitude ? Je suis peu déconcertée par cette idée, cependant je trouve que c’est une bonne initiative si seulement ça marche. Car de nos jours, plusieurs personnes se sentent seules même en étant entourées. Et même si certains ont beau voulu faire croire au monde entier que la solitude est une bonne chose et que nous pouvons être éternellement heureux en étant solitaire, moi, je dirai que c’est totalement faux. Que nous l’ayons choisi ou pas, nous ressentirons forcément le besoin d’être entouré, d’avoir une famille, des amis… Enfin, de trouver la bonne
PVD de Carla Je reste encore dans mon bureau à fouiner dans les archives concernant le marketing de cette entreprise. Après m’être familiarisée avec mon bureau, je décide de sortir faire un tour même si Adrea m’a promis qu’elle me fera visiter les coins dès qu’elle sera moins débordée. Je me promène de couloir en couloir et détaille attentivement chaque coin de l’entreprise, je rencontre quelques employés sur mon passage mais étant trop occupée à scruter les lieux, je ne prends pas la peine de leur adresser la parole. Après avoir fini de faire connaissance avec les lieux, j’en conclus que FuturoDigital est situé dans un bâtiment moderne au design épuré, avec de grandes baies vitrées qui laissent entrer la lumière naturelle. À l’intérieur, l’espace est ouvert et accueillant, avec des bureaux en bois clair et des zones de collaboration confortables. Les murs sont ornés d’œuvres d’art abstrait inspirées de la technologie et de l’innovation. Un coin café animé offre de
Clara Aujourd’hui, c’est mon premier jour de travail dans une des plus grandes entreprises de technologie en Allemagne, nommée FuturoDigital. Je ne connais absolument pas grande chose concernant les dirigeants de cette entreprise, néanmoins je sais que la rigueur et la discipline sont leur devise. J’ai déjà fini de prendre ma douche matinale, je me dirige vers le placard et récupère l’ensemble de costume à rayures fines avec blazer et pantalon de couleur noir. Je porte également des talons à aiguilles et un sac à main César. Je me maquille légèrement en appliquant un léger rouge à lèvres, du mascara qui est en harmonie avec la couleur noisette de mes yeux. Je prends le soin de bien tracer mes sourcils, de mettre un peu de fond de teint. Après que j’ai fini de me préparer, je prends une profonde inspiration et me regarde dans le miroir avec un sourire stressant. Je suis simplement ravissante malgré que je n’ai pas encombré mon visage de maquillage. Je







