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Le vertige de la possession
Last Updated:
2025-08-21 03:48:44
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Passion interdite Le vertige de la possession
Chapitre 48 — Le vertige de la possessionDe RocheJe n’ai jamais eu besoin de me presser. La précipitation est l’arme des faibles, des hommes qui craignent que le temps leur échappe. Moi, je le tiens entre mes doigts, comme un bijou rare que je tourne lentement pour en contempler chaque éclat. Et Margo… Margo est l’éclat le plus précieux.Elle est là, figée, ses yeux cherchant un point d’ancrage qu’elle ne trouve pas. Je vois ses mains trembler presque imperceptiblement, mais je sais qu’elle lutte pour garder contenance. Elle ignore à quel point cette résistance fragile m’excite.Je pose mes doigts sur son poignet. Rien de brutal, rien d’explicite : juste ce contact infime qui l’oblige à lever les yeux vers moi. Elle inspire, un peu trop fort. Ce souffle est une confession, et je savoure ce moment comme d’autres savourent un vin vieux.— Tu sais ce que je déteste, Margo ? La hâte. murmuré-je.Je l’attire doucement vers le fauteuil de cuir, sans brusquerie, comme si je l’invitais à un
Passion interdite Après le café
CHAPITRE 47 — Après le caféMARGO22h14 , Hôtel d’Évreux, salon privé attenant à la réceptionLa porte se referme derrière moi dans un chuintement feutré, et aussitôt le monde change de texture.Le vacarme du bal s’éteint comme une marée qui se retire, ne laissant que des échos étouffés : quelques éclats de rire lointains, le tintement métallique d’un verre qu’on repose, un soupir d’orchestre qu’on devine derrière les murs. Ici, l’air est plus lourd, presque immobile, saturé de velours et de poussière ancienne.Une barrière fine, dérisoire, mais suffisante pour créer une autre réalité. Une bulle.Et dans cette bulle, je sens la densité du silence. Un silence qui n’est pas absence de son, mais matière brute, chargée de tout ce que je n’ai pas dit, de tout ce que j’ai tenté de masquer.De Roche n’a pas eu besoin de me montrer le chemin. Il a simplement posé sa main au creux de mon dos, avec cette autorité tranquille, et j’ai suivi. Comme si mon corps savait déjà. Comme si ma volonté s’é
Passion interdite Le bal continue
CHAPITRE 46 — Le bal continueMARGO21h02 , Salle de réception, Hôtel d’ÉvreuxLa chaleur me frappe dès que je franchis la porte.Un flux presque palpable de corps, de voix, de parfums mêlés m’accueille, étouffant ce que j’avais respiré quelques minutes plus tôt sur la terrasse.Les rires fusent, les verres tintent, les éclats de voix se chevauchent en une symphonie polie mais sans grâce.Tout est exactement comme nous l’avons laissé… et pourtant, tout est changé.Je sens encore le froid mordant de la pierre sur la terrasse s’infiltrer sous ma peau nue.Comme si j’avais ramené avec moi un fragment d’air libre, un souffle qui n’a pas sa place ici, dans cette cage dorée.Je secoue presque imperceptiblement cette sensation, un peu comme on chasse un papillon trop vif.De Roche marche deux pas devant moi.Je pourrais me concentrer sur la finesse de son costume, le tombé parfait de sa veste, mais c’est sa présence qui m’aspire.Il parle à un convive sur notre chemin, l’air totalement absor
Passion interdite L’air libre, les chaînes serrées
CHAPITRE 45 — L’air libre, les chaînes serréesMARGO20h56 , Terrasse de l’Hôtel d’ÉvreuxL’air est plus frais ici.Pas assez pour effacer la chaleur accumulée dans ma nuque depuis le début de la soirée, mais juste assez pour mordre doucement ma peau nue.Paris s’étire derrière les balustrades en une mosaïque de toits sombres et de lumières dorées. Les enseignes au loin clignotent par à-coups, comme des signaux qu’on ne saurait déchiffrer.En bas, la Place Vendôme reflète les lampadaires comme un miroir brisé.Je ferme la porte derrière moi.Le bruit de la salle s’étouffe aussitôt, remplacé par un silence qui n’en est pas vraiment un : le souffle discret de la fontaine intérieure, le grincement d’un store quelque part, et… mes propres battements de cœur.Un silence feutré, mais saturé de ce que nous allons y déposer.Il est déjà là.Dos à la ville, mains dans les poches, silhouette immobile comme une statue qui guette un signal invisible.Il ne se retourne pas tout de suite.Il veut q
Passion interdite Les murs ont des yeux
CHAPITRE 44 — Les murs ont des yeuxMARGO20h17 , Hôtel d’Évreux, Place Vendôme, ParisLa lumière est dorée, savamment calibrée pour flatter les visages.Chaque ampoule semble avoir été réglée à l’angle exact pour gommer les ombres, adoucir les rides, donner aux regards cette brillance presque irréelle.Champagne glacé dans des flûtes fines, nappes blanches tendues au cordeau, bouquets de pivoines et d’orchidées exhalant un parfum presque trop sucré comme si le décor lui-même voulait anesthésier la vigilance.Le genre d’endroit où les secrets se chuchotent entre deux compliments.Ma robe est noire, simple. Un tombé net, aucune fioriture. Pas besoin d’éclats ce soir la brillance viendra d’ailleurs, ou de lui.Dans le miroir de l’entrée, je m’offre une dernière seconde pour verrouiller ma posture. Menton haut, épaules ouvertes, sourire calme.Le visage que j’y vois pourrait être celui d’une invitée comme les autres. Mais je sais ce qui pulse sous la surface.Il est déjà là.De Roche par
Passion interdite Zone neutre, terrain miné
CHAPITRE 43— Zone neutre, terrain minéMARGO10h04 , Aéroport du Bourget, ParisL’air sent le kérosène et la pluie.Les pneus griffent le tarmac dans un soubresaut qui me ramène violemment dans le présent ou du moins dans la version officielle de ce présent.Je range machinalement mes affaires, gestes précis, presque robotiques. Le clic métallique de la fermeture de mon sac me paraît trop fort, comme si quelqu’un pouvait deviner ce que je cache sous cette façade.Mes mains savent quoi faire.Ma tête, elle, est encore en train de rejouer des scènes qu’aucune caméra ne verra jamais.La porte de la cabine s’ouvre sur un souffle humide qui porte des éclats de voix, étouffés mais pressants.Je n’ai pas encore posé le pied dehors que je comprends.Pas juste un chauffeur. Pas juste un assistant.Il y a du monde. Trop de monde.Deux silhouettes féminines en tailleur sombre, un photographe déjà accroupi pour cadrer, un homme que je reconnais vaguement relations publiques et… des journalistes.
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