Prends ma couronne, et le déchet aussi

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Qualifier quelqu'un d'« amie d'enfance » pouvait sembler anodin de prime abord, mais cela sous-entendait généralement bien plus. Si l'Alpha de la tribu Lune Argentée ne parvenait pas à justifier cet incident d'aujourd'hui, autant annuler la cérémonie d'union.

À ma surprise, Arthur St-Clair m'a posé une question d'une voix glacée : « C'est qui ? Et qui êtes-vous pour dire du mal de Juliette ? »

Avant que je ne puisse lui rappeler qui j'étais – sa future compagne, Sylvie Moreau, l'épouse choisie pour l'aider et unir deux des forces les plus puissantes, l'appel a été coupé.

La colère a grondé dans ma poitrine. N'était-ce pas parfait ? Mon futur compagnon n'avait même pas enregistré mon numéro !

Juliette Rochefort a lâché un rire tonitruant, de plus en plus satisfaite d'elle-même. « Oh, comme c'est pitoyable. Je ne sais pas comment tu as obtenu le numéro de l'Alpha Arthur, mais tu n'as pas cru qu'il t'aiderait simplement parce que tu l'as appelé ? »

Un sourire moqueur, presque cruel, a courbé ses lèvres tandis que son regard me parcourait, s'attardant sur mes vêtements. « Et puis, sérieusement, même les domestiques de son domaine s'habillent mieux que toi. Qui t'a donné une telle assurance ? »

Je n'ai jamais accordé d'importance au prix de mes vêtements, pourvu qu'ils soient confortables. Je ne m'attendais juste pas à ce qu'un jour, cela soit utilisé contre moi.

« Désolée, je ne suis pas du genre à prouver ma valeur avec des marques de créateurs. C'est généralement ce que font les gens qui ont une faible estime d'eux-mêmes ! » ai-je rétorqué froidement. « Si Arthur a choisi de grandir avec toi, je suppose qu'il n'est pas mieux. »

Après tout le drame qu'elle avait provoqué, j'avais perdu tout intérêt à choisir une couronne. J'ai saisi une couronne argentée sur le présentoir et me suis tournée vers le vendeur : « Emballlez-la. Je l'achète. »

Le vendeur est resté figé, mal à l'aise. « Désolé, madame, nous donnons la priorité aux membres haut placés de la tribu... »

Juliette a ricané. Elle a levé le menton avec arrogance et a tapoté le badge brillant sur sa poitrine. C'était l'insigne d'un membre haut placé de la tribu Lune Argentée.

« Tu as vu ça ? Cela signifie que je suis sous la protection de l'Alpha Arthur », a-t-elle dit. « Et toi, ma chère ? Tu n'as rien. Alors arrête de prétendre que tu es supérieure à moi. »

Je n'avais pas l'habitude de me disputer, mais aujourd'hui, Juliette a réussi à attiser ma colère. J'ai croisé les bras et libéré mon pouvoir.

L'aura de ma lignée Alpha a jailli de moi comme une tempête silencieuse, écrasant l'air à l'intérieur de la bijouterie. La température a semblé chuter. Les lumières ont vacillé et le sourire suffisant de Juliette a disparu.

J'ai demandé calmement : « Alors, ça suffit ? Cela prouve-t-il que je suis une louve-garou de haut rang ? »

Juliette s'est rapidement ressaisie, masquant la lueur de peur dans ses yeux par du venin. « Et alors ? Je n'ai jamais entendu parler de toi. Tu n'es probablement qu'une inconnue issue d'une petite tribu insignifiante. »

Elle s'est tournée vers le vendeur avec un regard perçant. « Vous devez être nouveau ici, alors soyons clairs – nous sommes au Nordlac, sous l'autorité de l'Alpha Arthur. Si vous osez lui vendre cette couronne, cet établissement ne verra pas l'aube ! »

La main du vendeur a tremblé alors qu'il tenait l'écrin, comme si celui-ci pesait soudain cent kilos.

Il s'est tourné vers moi, la voix tremblante. « Madame, j'essaie juste de gagner ma vie. Je ne peux pas me permettre d'offenser l'Alpha Arthur... Ne me compliquez pas la tâche, s'il vous plaît. »

Les clients autour de nous ont commencé à murmurer, effrayés. « J'ai déjà vu Mademoiselle Rochefort plusieurs fois. L'Alpha la gâte vraiment. Personne ne peut rivaliser avec elle quand elle veut quelque chose. »

« Une fois, elle s'est sentie mal à l'aise parce qu'un loup-garou la fixait, alors l'Alpha a expulsé ce loup-garou de la tribu le lendemain. »

« Madame, vous êtes peut-être une louve de haut rang, mais face à l'Alpha Arthur ? Vous n'êtes rien. Vous ferez mieux de vous excuser auprès de Mademoiselle Rochefort et suppliez-la de vous laisser partir. »

Le sourire de Juliette est devenu plus éclatant, nourri par la soumission de la foule. Elle a mis les mains sur ses hanches, et ses talons rouge sang ont cliqueté sur le sol tandis qu'elle s'approchait.

« C'est ça. N'insiste plus. Je veux que tu cries trois fois 'Je suis une salope inutile' pour que tout le monde puisse l'entendre », a-t-elle exigé. « Si tu fais ça, je pourrais envisager de te laisser partir avec un peu de dignité. »