MasukLe domaine des Beaumont sembla tout droit sorti d'un film d'époque. Des haies impeccablement taillées, des fenêtres aux encadrements dorés, et cette vieille fortune qui n'avait pas besoin de s'afficher, car tout le monde la connaissait déjà.
Isabella détesta ça.
Elle s'habilla avec soin pour ce soir. Une robe lilas que Sophie l'avait aidée à choisir trois ans plus tôt, à l'époque où elle essayait encore d'impressionner sa belle-mère, à l'époque où elle croyait encore que faire des efforts comptait.
Les jumelles s'assirent à l'arrière de la voiture, vêtues de robes ivoire assorties que Geneviève leur avait envoyées. Car il était hors de question que les petites-filles se présentent dans une tenue choisie par Isabella elle-même.
« On est obligées d'y aller, Maman ? », demanda Émilie pour la troisième fois.
« Oui, mon cœur. C'est le dîner de famille. »
« Mais Grand-mère ne nous aime pas », dit Margot à voix basse. À six ans, elle en savait déjà trop.
La poitrine d'Isabella se serra. « Grand-mère vous aime. Elle a juste du mal à le montrer. »
Encore un mensonge. Elle les accumula comme des pierres dans ses poches, un fardeau qui l'accabla jusqu'à ce qu'un jour elle sombre.
La voiture s'arrêta devant l'allée circulaire.
La voiture d'Étienne était déjà là. Une Mercedes noire et rutilante qui coûta probablement plus cher que le salaire annuel de la plupart des gens. Il était venu seul, bien sûr. Impossible de risquer de rester coincé dans une voiture avec sa propre famille pendant quarante minutes.
La porte d'entrée s'ouvrit avant même qu'Isabella ne puisse frapper. Guillaume, le vieux majordome qui travaillait pour les Beaumont depuis trente ans, se tenait là, arborant son air habituel de désapprobation polie.
« Mme Beaumont. Mesdemoiselles. Je vous en prie. »
Le hall d'entrée embaumait le lys et un parfum précieux. Des lustres en cristal projetèrent leur lumière sur un sol de marbre qui refléta tout comme un miroir. Isabella se sentit toujours comme une impostrice ici. Comme si elle jouait à se déguiser dans une vie qui n'était pas la sienne.
Des voix s'élevèrent de la salle à manger. Des rires. Ce genre de rires simples et chaleureux qui surgissent quand on apprécie vraiment la compagnie des autres.
Isabella n'entendit jamais Étienne rire ainsi. Pas avec elle.
« Par ici, je vous en prie », dit Guillaume.
La salle à manger était tout ce que Geneviève savait faire de mieux. Une longue table en acajou dressée avec de la porcelaine transmise de génération en génération. Des verres à vin en cristal qui captaient la lueur des bougies. Des roses blanches dans des vases en argent. Vingt couverts pour ce qui était censé être un dîner de famille.
Geneviève trônait à une extrémité de la table, vêtue de soie bordeaux et de diamants qui scintillaient à chacun de ses mouvements. Elle leva les yeux quand Isabella entra, et son sourire se crispa.
« Isabella. Comme c'est charmant ! Tu es en retard. »
En réalité, elles avaient cinq minutes d'avance.
« Il y avait un bouchon », dit Isabella d'un ton neutre et poli, comme elle avait appris à parler avec sa belle-mère.
« Bien sûr. » Le regard de Geneviève se posa sur les jumelles. Son expression s'adoucit légèrement. « Les filles. Venez faire un bisou à Grand-mère. »
Margot et Émilie obéirent et s'approchèrent pour déposer de délicats baisers sur les joues poudrées de Geneviève. Elles apprirent très tôt à se faire discrètes en sa présence, à être silencieuses, à prendre le moins de place possible.
Étienne se tenait près de la cheminée, en conversation avec un homme inconnu d'Isabella. Costume impeccable, cheveux parfaitement coiffés — et pourtant, lorsqu'il parla à cet homme-là, ses sourcils se froncèrent fermement.
Il lui jeta un coup d'œil lorsqu'elle entra. Leurs regards se croisèrent une fraction de seconde. Puis il détourna les yeux.
Aucun bonjour. Aucun signe de reconnaissance. Juste une personne de plus dans la pièce, à peine perceptible à ses yeux.
Isabella sentit quelque chose se briser en elle. Quelque chose de petit, mais d'important. Elle cessa de compter le nombre de fois où il l'ignora du regard.
« Eh bien, nous attendons maintenant notre invitée d'honneur », annonça Geneviève. « Guillaume, le vin s'ouvre-t-il ? »
« Oui, madame. »
« Super. C'est une soirée très spéciale, tout le monde. Je suis ravie d'accueillir à nouveau une personne qui nous a tant manqué. »
La porte d'entrée s'ouvrit.
Des pas résonnèrent dans le hall. Des talons claquèrent sur le marbre.
Puis elle entra.
Vivienne Dubois sembla tout droit sortie d'un magazine de mode. Grande et mince, elle portait une robe noire qui coûta sans doute plus cher que toute la garde-robe d'Isabella. Ses cheveux blonds étaient relevés en un chignon impeccable. Des lèvres rouges. Un sourire assuré.
Mais c'était le visage d'Étienne qui fit chavirer le cœur d'Isabella.
Il s'illumina.
C'était le seul mot pour le décrire. Son expression se transforma complètement. L'ennui disparut. La distance s'évanouit. Il sourit, et c'était un sourire authentique, sincère, le genre de sourire qu'Isabella passa sept ans à essayer d'obtenir sans jamais le recevoir.
« Vivienne », dit-il en traversant la pièce en trois enjambées.
« Étienne, chéri. »
Ils s'étreignirent. Pas le baiser poli des connaissances. Une vraie étreinte, ses bras autour de sa taille, ses mains sur ses épaules, tous deux s'enlaçant une seconde de plus que nécessaire.
Quand ils se séparèrent, ils souriaient tous deux comme des adolescents.
« Tu n'as pas changé », dit Étienne.
« Menteur. J'ai des rides maintenant. »
« Impossible. »
Ils rirent ensemble. Simples, naturels et intimes, d'une manière qui donna à Isabella l'impression d'observer la vie de quelqu'un d'autre par la fenêtre.
Geneviève rayonna : « Vivienne, ma chérie, bienvenue chez nous. Tu nous as terriblement manqué. »
« Merci de m'accueillir, madame. Votre maison est aussi belle que dans mes souvenirs. »
Le regard de Vivienne parcourut la pièce, s'arrêtant une demi-seconde sur Isabella avant de se détourner. Elle fut ignorée. Même pas digne d'un regard.
« Assieds-toi, je t'en prie », dit Geneviève. « Le dîner sera servi dans quelques instants. »
Elle avait déjà prévu le placement des convives. Évidemment.
Geneviève prit la place d'honneur. Étienne était assis à sa droite. Et Vivienne, naturellement, à côté d'Étienne.
Les jumelles étaient placés au milieu, à côté de deux cousins âgés qu'Isabella connaissait à peine.
Et Isabella était assise tout au fond. Aussi loin d'Étienne que possible, tout en étant techniquement à la même table.
Le message était clair : Tu n'as rien à faire ici.
Les serveurs apportèrent l'entrée. Une sorte de soupe à l'odeur riche et raffinée. Isabella prit sa cuillère, mais n'arriva pas à se résoudre à manger.
La conversation fusa autour d'elle comme l'eau autour d'une pierre. Étienne et Vivienne se racontèrent leurs années de séparation. Londres fut merveilleuse, mais solitaire. Paris l'appela. Le monde de l'architecture changea tellement.
« Je conçois le nouveau siège de Beaumont », dit Vivienne en touchant le bras d'Étienne. « Tu te rends compte ? Nous, de nouveau réunis, comme au bon vieux temps ! »
« J'ai insisté », annonça Geneviève. « Quand j'ai vu le portfolio de Vivienne, je savais qu'elle était parfaite pour ce projet. Et Étienne a tout de suite accepté. »
« Bien sûr », dit Étienne. « Vivienne est toujours brillante. »
Sa voix était chaleureuse, fière et admirative.
Isabella essaya de se souvenir de la dernière fois où il parla d'elle autrement qu'avec irritation ou indifférence.
Elle n'y parvint pas.
La soupe fut remplacée par du poisson. Puis de l'agneau. Puis un dessert au chocolat fondant. Isabella n'y goûta pas. Elle était trop occupée à voir son mari s'animer pour une autre femme.
Il se pencha vers Vivienne quand elle parlait. Il rit à ses blagues. Il lui posa des questions sur son travail, sa vie, ses projets. Il fut attentif. La version de lui-même qu'Isabella n'aperçut qu'au début, avant le test de grossesse, le mariage forcé et la lente disparition de ce qu'il éprouva pour elle.
Les jumelles restèrent silencieuses. Trop silencieuses. Margot picora son assiette. Émilie ne cessa de jeter des coups d'œil entre son père et l'étrange blonde qui captiva toute son attention.
À la fin du dessert, les mains d'Isabella tremblèrent. Elle serra son verre de vin plus fort, s'efforçant de garder son calme.
Geneviève se leva et tapota son verre. « Avant de nous retirer au salon, j'aimerais vous faire une petite annonce. Comme beaucoup d'entre vous le savent, Vivienne sera à Paris pour une durée indéterminée afin de superviser le projet du siège. Je l'ai invitée à habiter au domaine pendant son séjour en France, mais elle a décliné. »
Vivienne rit : « C'est gentil, madame, mais j'ai besoin d'être seule. »
« T'es toujours aussi indépendante ! », dit Étienne avec tendresse.
« Cependant », poursuivit Geneviève, « nous la verrons assez souvent. J'espère que tout le monde fera en sorte que Vivienne se sente la bienvenue. Après tout, c'est la famille. »
La famille.
Ce mot frappa Isabella comme une gifle.
Elle n'était pas de la famille. La femme qui épousa le fils de Geneviève, qui lui donna des petites‑enfants et qui endura sept années d'indifférence et de remarques blessantes. Elle n'était pas de la famille.
Mais Vivienne, partie depuis huit ans, sans aucun lien réel avec les Beaumont sinon une ancienne idylle avec Étienne, fut accueillie à bras ouverts.
Isabella posa son verre avec précaution. Si elle le tenait plus longtemps, elle l'aurait jeté.
« Eh bien », dit Geneviève, l'air satisfait. « Allons au salon. Guillaume a préparé du café et du cognac. »
Tout le monde se leva. Les jumelles descendirent de leurs chaises, l'air épuisé. Il était tard et elles étaient contraintes d'assister à trois heures de conversation d'adultes.
Isabella prit son sac à main quand la voix de Vivienne perça le brouhaha.
« Étienne, chéri, nous avons tellement de choses à nous raconter. Tu veux faire un tour dans le jardin ? »
« Bien sûr. »
Ils se dirigèrent vers les portes-fenêtres. La main d'Étienne se posa sur le bas du dos de Vivienne, la guidant à travers la foule.
Le geste était automatique, protecteur, intime.
Il ne toucha jamais Isabella ainsi. Pas une seule fois en sept ans.
Geneviève apparut au coude d'Isabella. « Les filles ont l'air fatiguées. Tu devrais peut-être les raccompagner. »
Traduction : Tu es congédiée.
« D'accord », dit Isabella doucement.
Elle prit Margot et Émilie dans ses bras et les conduisit vers le hall d'entrée. Derrière elle, elle entendit Geneviève bavarder, le rire de Vivienne résonnant clair et joyeux.
Dans la voiture, Émilie s'endormit aussitôt. Margot regarda par la fenêtre, inhabituellement silencieuse.
« Maman ? », finit-elle par dire.
« Oui, mon cœur ? »
« Qui était cette dame ? »
La gorge d'Isabella se serra. « Une amie de Papa. De la fac. »
« Papa lui a souri. »
À six ans, elle l'avait déjà remarqué. Les sourires de leur père étaient rares et précieux, réservés à tous sauf à sa famille.
« Oui », dit Isabella. « Il l'a fait. »
« Il ne sourit jamais comme ça à la maison. »
Non. Il ne souriait pas comme ça.
Isabella serra sa fille dans ses bras, déposa un baiser sur ses cheveux et ne répondit rien.
Car que pouvait-on dire ? Que Papa avait aimé une autre ? Qu'il aimait encore une autre ? Que leur mère n'était que celle qui l'enchaîna à une vie qu'il ne désirait pas ?
La voiture s'arrêta devant le penthouse. Isabella portait Émilie tandis que Margot marchait à côté d'elle, sa petite main agrippée à sa robe.
Le penthouse était sombre et vide. Étienne ne rentrerait pas avant des heures.
Isabella borda les deux filles, les embrassa sur le front et resta quelques secondes à les regarder dormir.
Puis elle alla dans sa chambre, ferma la porte et se laissa aller à pleurer.
Non pas parce qu'Étienne sourit à Vivienne.
Mais parce qu'Isabella comprit enfin ce qu'elle refusa de voir pendant sept ans.
Il ne lui sourirait plus jamais ainsi.
Elle ne serait jamais assez bien.
Et ce soir, en le voyant s'illuminer pour une autre femme, elle comprit quelque chose qui ressemblait à la fois à une défaite et à une libération.
Elle était lasse d'essayer.
Éloï semblait abasourdi par ses paroles cinglantes. Isabella restait aussi impolie et inflexible que jamais, même si elle savait pertinemment qu'Étienne avait activement aidé son entreprise à décrocher des contrats importants. Elle n'éprouvait ni la moindre gratitude ni la moindre reconnaissance pour l'aide précieuse que son mari lui avait apportée.« Je comprends que vous soyez en colère, Isabella. Mais pourriez-vous cesser de garder rancune et accepter les choses telles qu'elles sont ? Ne pouvons-nous pas aller de l'avant ? »Isabella laissa échapper un rire sec et sans joie. « Vous ne cessez de m'étonner, Monsieur Éloï. »« Je suis votre père ! » lança-t-il d'un ton sévère, cherchant à affirmer son autorité.« Je n'ai pas de père et je n'en ai jamais eu ! » rétorqua Isabella, la colère explosant enfin.C'est précisément à ce moment que Marc sortit de la pharmacie de l'hôpital où il était allé chercher les médicaments prescrits pour le traitement d'Émilie.Marc ignorait totalement q
Isabella appela Étienne, mais il ne répondit pas. Elle était complètement désemparée. Pourquoi ne répondait-il pas ? Où pouvait-il bien être ?« Ne t’inquiète pas. Nous arrivons très vite au penthouse », la rassura Marc, mais Isabella n’était plus concentrée sur la route.Elle se demandait pourquoi Grace ne l’avait pas appelée directement. Pourquoi Margot avait-elle pris l’initiative ? Elle avait un mauvais pressentiment.Arrivés au penthouse, Isabella se précipita hors de la voiture avant même que Marc ne soit complètement arrêté et entra en courant. Marc la suivit de près.Ils trouvèrent Émilie dans sa chambre, les mains crispées sur son ventre. Son visage était terriblement pâle, presque gris. Ses lèvres avaient perdu toute leur couleur naturelle. Des cernes sous ses yeux lui donnaient un air épuisé et faible. Des gouttes de sueur perlaient sur son front malgré la fraîcheur ambiante. Ses cheveux, humides, collaient à ses tempes. Émilie tenta de relever la tête en voyant sa mère en
Mais comment Marc aurait-il pu refuser ce contrat ? Beaumont Industries figurait parmi les entreprises les plus prestigieuses au monde, jouissant d'une renommée internationale et s'implantant chaque année sur de nouveaux marchés.L'entreprise se lançait alors avec audace dans les technologies de pointe et les systèmes de sécurité innovants.Choisir Sentinel comme principal partenaire en matière de sécurité représentait une avancée professionnelle extraordinaire.La reconnaissance et la crédibilité que ce partenariat allait engendrer étaient inestimables. Marc ne pouvait tout simplement pas se permettre de laisser passer cette opportunité, quelles que soient les complications personnelles.Isabella comprenait parfaitement cette réalité. Elle connaissait la vision ambitieuse de Marc pour l'avenir de Sentinel et n'avait pas objecté à cette collaboration malgré le malaise personnel évident qu'elle engendrait.La motivation d'Isabella était simple. Elle voulait gagner un revenu substantiel
Isabella comprenait parfaitement la situation de la famille Dubois. Bien qu'ils entretenaient des relations amicales avec les Beaumont, la maison Dubois n'avait historiquement pas eu le pouvoir ni l'influence nécessaires pour prétendre à de telles positions prestigieuses de manière indépendante.Depuis le retour de Vivienne de Londres, Étienne s'était employé à développer systématiquement les intérêts commerciaux des Dubois. Ils s'étaient vu attribuer de nombreux projets d'envergure grâce à son approbation directe. Si cette tendance se poursuivait, la famille Dubois figurerait parmi les entreprises les plus prestigieuses de Versailles dès l'année suivante.Isabella était profondément malheureuse de cette évolution, surtout compte tenu du douloureux passé entre les familles Dubois et Rousseau.Elle avait soigneusement dissimulé cette partie de son histoire personnelle pendant toutes ces années. Les vieilles blessures étaient encore vives.Voir Vivienne s'immiscer si agressivement dans
Le lendemain matin, Isabella s'habilla pour aller travailler tandis que Grace préparait les enfants pour l'école. L'automne avait gagné Paris, et avec lui ce froid sournois qui s'infiltrait jusque derrière les fenêtres les plus épaisses.Isabella hésitait à rester à la maison alors que Sentinel était en pleine période de forte activité.La charge de travail avait considérablement augmenté : il fallait finaliser les contrats de fin d'année et mettre en place de nouveaux protocoles de sécurité au cours du prochain trimestre.L'entreprise avait ouvert des offres d'emploi il y a plusieurs semaines, mais avait suspendu le processus de recrutement en raison de plusieurs urgences exigeant une attention immédiate.La formation du personnel étant trop stressante à gérer à ce moment précis, les annonces de postes vacants avaient été temporairement retirées.Quand Isabella arriva à Sentinel, Marc était déjà à son bureau. Il était toujours d'une ponctualité remarquable.La jambe d'Isabella allait
Ils ne voulaient pas risquer d'enfreindre les règles d'Isabella. Ils savaient tous deux par expérience à quel point leur mère pouvait être stricte en matière de discipline.Après que les enfants furent couchés dans leur chambre, Isabella retourna au salon avec son ordinateur portable. C'est alors qu'elle se souvint qu'elle n'avait pas encore répondu au message de Sophie. Elle prit son téléphone et ouvrit WhatsApp.« Oh mon Dieu, chérie ! » Le message était accompagné de nombreux émojis cœur et visage choqué. « Tu es devenue une célébrité sans me prévenir ? » Une photo était jointe au message.Isabella cliqua sur l'image. C'est alors qu'elle vit Marc et elle dans un article de presse économique.Ils n'étaient pas au premier plan, mais le reportage général sur cette réunion internationale de haut niveau et les projets d'expansion mondiale de l'entreprise incluait des photos de tous les participants. C'est ainsi qu'elle s'était retrouvée sous les feux des projecteurs.Isabella se détendi







