Le lendemain matin, après les larmes et la conversation cathartique de la veille, le silence revint. Mais ce n'était plus le silence oppressant du choc, c'était le silence lourd d'une tâche à accomplir. Maïa, le corps encore endolori, était assise sur le canapé de Chloé, enveloppée dans une couverture qui lui semblait être une armure protectrice. Son regard était fixé sur la ville qui s'éveillait derrière la fenêtre. Les lumières de l'aube se reflétaient sur les vitres, mais elle ne les voyait pas vraiment. Elle était perdue dans un abîme intérieur, revivant sans cesse les moments de la nuit. Le goût métallique du sang, le claquement de la porte, le froid glacial du couloir… L'appartement d'Alexandre, sa vie luxueuse et la carrière qu'elle avait construite avec tant d'efforts lui semblaient désormais un lointain mirage, un rêve qui s'était transformé en cauchemar.
Chloé était assise en face d'elle, une tasse de thé à la main, sa présence une ancre rassurante. Elle ne parlait paPendant que Maïa se réveillait dans une vie nouvelle, baignée de lumière et de promesses, l'univers d'Alexandre Valois avait implosé dans les ténèbres. Le verdict de culpabilité, prononcé sans appel, avait agi comme une déflagration. Ce n'était pas la perte de son argent qui le détruisait — sa famille était assez puissante pour le soutenir financièrement dans l'ombre et il avait conservé une partie de sa fortune à l'étranger. Non, ce qui le consumait de l'intérieur, c'était la honte. L'humiliation publique avait été son châtiment le plus sévère. Les articles de presse, les commentaires sur les réseaux sociaux, le murmure des gens dans les cercles qu'il fréquentait… tout lui rappelait sa déchéance. Il n'était plus le brillant héritier, l'homme de pouvoir. Il ét
Le bonheur, Maïa en découvrait chaque nuance depuis que Luca avait fait irruption dans sa vie. Il n’y avait pas une journée qui ne se terminait sans un éclat de rire partagé, sans un geste tendre, sans ce feu brûlant qui les poussait l’un vers l’autre avec une intensité presque irréelle.Leur attirance dépassait la simple passion : c’était une fusion, une évidence. Dès que leurs obligations professionnelles s’achevaient, ils n’avaient qu’une idée en tête : se retrouver. Peu importait l’heure, peu importait la fatigue, rien n’avait plus de valeur que ces instants passés à deux, dans la bulle qu’ils avaient construite.Les soirées se suivaient et se ressemblaient : un dîner improvisé, une bouteille de vin partagée, des éclats de voix qui se perdaient dans des
Le voyage en Italie, même s'il n'avait pas encore eu lieu, avait déjà transformé Maïa. Il était le symbole d’une nouvelle vie, d’une projection dans l’avenir qui n’était plus assombrie par le passé. Les semaines qui suivirent leur échange sur le canapé furent marquées par une douce effervescence, une attente joyeuse qui nourrissait son cœur. Elle se sentait vivante, vibrante, comme un papillon sortant de sa chrysalide. Son passé ne la définissait plus, mais la forgeait. Les cicatrices n’étaient plus des marques de douleur, mais des preuves de sa résilience. Elle savait que pour vraiment aller de l’avant, elle devait se donner la permission de se reconstruire entièrement, y compris dans son rapport à l'intimité. Elle avait peur, mais pour la première fois, son courage était plus fort que sa peur.Prof
Le nouveau chez-soi de Maïa n'était pas un simple appartement ; c'était un sanctuaire. Un deux-pièces baigné de lumière, situé dans un quartier paisible du 11e arrondissement, loin des tumultes de l’Ouest parisien. Loin des rues huppées et des immeubles haussmanniens austères qu'Alexandre avait un jour remplis de son opulence étouffante. Ce lieu, à la fois modeste et accueillant, était une toile vierge sur laquelle Maïa allait enfin pouvoir peindre sa propre vie. Dès l'instant où elle avait posé ses valises, elle avait ressenti une paix qu’elle n’avait plus connue depuis des années. Une légèreté presque étrangère, comme si un poids immense venait de glisser de ses épaules. Les murs blancs étaient comme une page non écrite, et elle se sentait enfin prête à écrire le premier chap
Le temps qui suivit la victoire judiciaire fut un étrange mélange de calme et d'effervescence. Maïa avait l'impression d'avoir enfin ouvert les yeux, non seulement sur le monde qui l'entourait, mais sur elle-même. Les cicatrices émotionnelles laissées par Alexandre étaient toujours là, mais elles avaient cessé de saigner. Elles étaient devenues des marques de résilience, des rappels de sa force. Elle ne se définissait plus par son passé, mais par l'avenir qu'elle était en train de construire, pierre par pierre, avec une patience et une détermination qu'elle ne se connaissait pas.Professionnellement, son retour au cabinet de conseil en stratégie fut un triomphe silencieux. Maïa Haye était reconnue pour sa capacité à synthétiser des informations complexes et à proposer des solutions innovantes. À son retour, elle fut accuei
Le matin du procès, l'air était lourd, saturé d'une tension palpable. Maïa se tenait devant le tribunal de grande instance de Paris, entourée de sa petite armée : Lucas, son soutien indéfectible, et Chloé et Léa, ses piliers de toujours. Elle portait un tailleur sobre mais élégant, une armure choisie pour la guerre qui l'attendait. Elle ne sentait plus ses jambes, ses mains étaient moites, et le poids de chaque regard posé sur elle semblait vouloir l'écraser. Mais elle releva la tête. Elle n'était plus la femme recroquevillée dans un café. Elle était Maïa, une femme qui avait décidé de se battre.La salle d'audience était bondée. Les bancs étaient remplis de journalistes, de curieux, mais aussi de visages de l'industrie de la mode. On voyait le rictus arrogant d'Alexandre Valois, sa posture de puissant &agrav