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Chapitre 5

Author: Jeanne Yoriu
« Oui… oui, madame ne m’a pas appelée, et je n’arrivais pas à la joindre, elle m’a peut-être bloquée. »

« Clap… »

Mathis a posé ses couverts et est parti avec un visage froid.

Sophie : « … »

Elle s’était trompée : dès que madame contrariait monsieur, il se mettait en colère.

Sophie espérait que Léa laisserait monsieur seul quelques jours de plus, mais elle ne pensait plus ainsi.

Même elle, une étrangère, pouvait voir que monsieur préférait la douceur à la dureté, et Léa devait le savoir mieux encore, elle n’aurait jamais dû jouer à ce jeu.

Léa, en agissant ainsi, lui rendait aussi la vie difficile.

Léa était vraiment détestable.

Mathis est arrivé à l’entreprise, après avoir terminé la réunion de routine, peu de temps après, la secrétaire a frappé à la porte et est entrée avec un sac cadeau.

Mathis a ouvert pour regarder.

C’était une bague simple.

Antoine avait dit que Léa avait vendu son alliance et qu’elle était allée dans d’autres bijouteries.

Donc ses deux jours d’absence, c’était pour ça ?

Peut-être qu’elle viendrait aussi plus tard avec une boîte-repas pour l’apporter à l’entreprise.

Mathis a froncé les sourcils instantanément.

Il a refermé la boîte, l’a posée à côté de lui et s’est plongé dans son travail.

Au bout d’un moment, il a appelé Julien et lui a dit froidement : « Aujourd’hui, ne laisse pas Léa entrer dans l’entreprise ! »

Il n’aimait pas que Léa joue des tours avec lui.

Après avoir raccroché, Mathis a jeté la boîte dans la poubelle.

Lundi, jour de travail.

Léa s’était assise à son poste à l’heure.

Au début de leur mariage, elle n’était pas allée travailler. Lors d’un dîner de famille, en l’absence du vieux monsieur Bernard, la mère de Mathis, Marie, l’avait réprimandée devant tout le monde. Elle avait dit qu’elle ne faisait rien de ses journées, qu’elle ne faisait que manger et boire aux frais de la famille, qu’elle n’était même pas capable d’avoir un enfant, ni de bien s’occuper de Mathis. Marie avait ajouté que chaque fois qu’elle parlait de sa belle-fille à ses amies, elle en avait honte.

Mathis était présent à ce moment-là, mais il n’avait rien dit pour défendre Léa, laissant sa mère l’attaquer avec des paroles dures.

Cette même nuit, Léa avait envoyé son CV.

Elle ne l’avait pas envoyé au Groupe Bernard, mais au Groupe ATech.

Le Groupe ATech était une entreprise technologique créée depuis moins de cinq ans, avec une capitalisation boursière dépassant mille milliards d’euros.

En tant que grande entreprise modèle, même un poste de secrétaire demandait un diplôme d’une des meilleures écoles du pays.

Léa était diplômé de l’Université de Clairmont, son niveau d’études était suffisant, elle avait étudié l’informatique, la filière la plus populaire, et pouvait aller au département de recherche et développement.

Mais les travaux techniques étaient généralement très chargés, et si le projet était énorme, il fallait y travailler jour et nuit, elle n’aurait alors pas le temps de s’occuper de Mathis.

Léa avait donc choisi un poste administratif relativement tranquille et était devenue secrétaire au bureau du président.

Le vieux monsieur Bernard, en apprenant cela, espérait qu’elle retournerait au Groupe Bernard.

Après tout, dans l’entreprise de leur famille, elle n’aurait pas à respecter les horaires, le travail ne serait pas trop dur, et elle serait libre.

Léa savait très bien que Marie la détestait. Si elle allait au Groupe Bernard, cela rendrait encore plus facile pour Marie de l’humilier, en l’accusant de convoiter les biens de la famille des Bernard.

En restant au Groupe ATech, elle n’aurait pas ces problèmes.

Comme elle était enceinte, elle avait rédigé sa lettre de démission la semaine dernière, mais elle ne comptait plus l’envoyer.

Elle devait réécrire sa thèse, donc elle avait besoin d’informations sur l’industrie. Et le Groupe ATech était une entreprise technologique de pointe, qui offrait beaucoup de ressources et d’opportunités.

En faisant un travail administratif tranquille, elle avait aussi assez de temps pour se consacrer à sa thèse.

« Léa, pourquoi tu n’as pas apporté de boîte-repas aujourd’hui ? »

Une collègue du bureau à côté a demandé curieusement.

Léa apportait parfois un déjeuner soigné au travail, mais à midi, elle quittait l’entreprise avec sa boîte-repas, sans que personne ne sache à qui elle l’apportait.

Le repas était préparé par Léa pour Mathis.

Mathis buvait lors de ses sorties professionnelles, alors elle se levait tôt le lendemain pour lui préparer un déjeuner léger et bon pour l’estomac.

Il aurait été plus simple que Mathis prenne la boîte lui-même au travail, mais il trouvait cela trop embêtant et refusait de faire ce petit geste.

Léa devait donc apporter son repas au bureau, puis à la pause déjeuner, prendre un taxi pour lui livrer.

Heureusement, la distance n’était pas longue, et elle avait le temps.

Léa a dit : « Je ne veux plus préparer ça. »

Ce n’était plus nécessaire.

À ce moment-là, Solène Gauthier, la cheffe du secrétariat, est entrée précipitamment et a annoncé une nouvelle importante.

« Le président du groupe est revenu lundi prochain. Nous devons rassembler et organiser tous les documents des différents départements pour que le président ait accès à des dossiers complets et précis. »

Solène a frappé la table avec énergie et a dit : « Dépêchez-vous. »

Le développement du Groupe ATech ces dernières années était un miracle, mais le plus mystérieux était son fondateur.

Il avait toujours développé le marché à l’étranger, et l’entreprise avait été dirigée par le vice-président Damien Rousseau.

Léa n’a jamais rencontré le véritable détenteur du pouvoir du groupe.

Tout le monde était surpris et excité, puis ils ont commencé une journée chargée.

Chez Groupe Bernard.

Une femme est apparue soudainement dans le bureau de Mathis sans aucun signe avant-coureur.

Il fallait savoir que pour voir M. Bernard, on devait prendre rendez-vous à l’avance, mais cette femme n’était pas sur la liste.

En plus, Julien est descendu personnellement pour la recevoir, l’a conduite voir le président, et a même fermé la porte en sortant.

Une réception aussi spéciale a choqué et intrigué les employés du secrétariat, « Qui est cette femme ? Elle est si belle et pleine de charme, comme une star. »

« M. Bernard n’aime pas les rendez-vous imprévus, mais aujourd’hui il a fait une exception pour cette femme, c’est très inhabituel. »

« M. Bernard a toujours évité les relations avec les femmes, pendant toutes mes années ici, je ne l’ai jamais vu seul avec une femme dans son bureau. »

Tout le monde a commencé à se demander, « Pensez-vous qu’elle pourrait être la future épouse du patron ? »

Mathis était marié en secret, personne à part des amis ne le savait.

Mathis était toujours un homme honorable, sans scandales, et son accueil spécial envers une femme était donc très rare, ce qui rendait la supposition qu’elle était sa future épouse très plausible.

Dans le bureau.

Quand Mathis a vu Élise, il a posé son travail.

Élise s’est approchée du bureau de Mathis, a posé ses mains dessus, s’est penchée en avant et a regardé ses doigts nus en demandant : « Tu n’as pas reçu la bague ? »

Mathis a été surpris : « C’est toi qui l’as offerte ? »

N’était-ce pas Léa qui lui avait acheté cela ?

« Hier soir, je t’avais promis de dîner avec toi, mais M. Lemoine a eu un empêchement de dernière minute et je t’ai posé un lapin, alors je t’ai offert ce cadeau en compensation. »

Élise a montré la bague à son annulaire, « Ce modèle masculin de cette marque n’est pas courant, la seule que je trouve jolie est celle-ci, assortie à la mienne, que je porte juste pour m’amuser. Je t’offre celle-ci, c’est aussi un modèle haut de gamme, tu ne vas pas t’en offusquer, j’espère ? »

Bien qu’elle ait dit cela, elle savait que Mathis ne s’en soucierait pas.

En réalisant son erreur, Mathis s’est souvenu qu’il avait jeté la boîte à la poubelle. Il s’est penché aussitôt pour la récupérer, l’a tenue dans sa main et l’a observée, son expression n’était plus aussi dédaigneuse qu’avant.

Le visage d’Élise s’est figé un instant, « Tu l’as jetée ? »

Mathis l’a regardée, a deviné ses intentions, puis a ouvert la boîte, en a sorti la bague et l’a mise à l’annulaire de la main gauche.

Mathis l’a regardée tendrement, « Je ne savais pas que c’était toi qui me l’avais offerte. »

Le visage d’Élise s’est enfin adouci.

Antoine avait dit que Mathis ne portait jamais son alliance, sauf dans des circonstances nécessaires.

La raison n’était pas difficile à deviner.

Mathis a demandé : « Tu es fâchée ? »

Élise a secoué la tête, « Non, je ne suis pas fâchée, ce que tu détestes n’est pas cette bague. »

C’était une personne.

Élise a demandé : « Est-ce que tu l’aimes ? »

« Elle est très belle », Mathis a hoché la tête, puis a demandé, « Qu’as-tu fait hier ? »

Élise a répondu : « Le projet de M. Lemoine était bloqué sur un point difficile. J’ai passé la nuit à étudier des documents, sans vraiment trouver de solution. Heureusement, l’entreprise d’une de mes camarades travaille sur cette technologie, je compte la contacter dès que possible. »

La patronne de cette entreprise était Manon, elles étaient toutes deux diplômées de l’Université de Clairmont, Manon étant d’une promotion plus récente.

Étant toutes deux issues d’une grande école, il était facile pour elle de se lier d’amitié avec Manon.
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Carole Plouffe
la peste et lui !
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