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Chapitre 2

Autor: Sept
Le lendemain matin, tandis que Victor choisissait ses boutons de manchettes dans le dressing, je lui ai annoncé avec calme : « Je t'accompagnerai à la réception ce soir. »

Il a marqué une pause, son reflet dans le miroir me dévisageant avec surprise. Puis son masque habituel est revenu, dissimulant toute émotion derrière un sourire poli.

« Bien sûr, ma chérie. Mais la foule sera dense. Nous partirons après avoir remis les cadeaux. »

J'étais curieuse de voir de mes propres yeux cette célébration qu'il avait si soigneusement orchestrée. Après tout, ce serait la dernière fois que j'assisterais à un événement en tant que son épouse.

Le domaine baignait dans une lumière dorée, tout notre cercle s'étant rassemblé pour célébrer la grossesse de Sabrina... et sa prise de fonction au club.

Mon verre de champagne à la main, j'évoluais parmi les invités, captant des fragments d'éloges adressés à Sabrina.

« Mme Hugh, toutes nos félicitations pour votre nouvelle direction ! »

« Vos nouveaux jeux sont brillants ! Le club fera sensation dans toute la ville. »

Sabrina se prélassait dans les compliments, affichant un sourire suffisant. Son regard a croisé le mien : une fugace culpabilité, vite submergée par son assurance.

« Zoé », a-t-elle murmuré en inclinant la tête, « tu sembles si pâle... Tu t'inquiètes encore pour le club ? Sois tranquille, je m'en occupe désormais. »

Ignorant ses provocations, je me suis concentrée sur les écrans présentant les nouveaux jeux du club.

Je me suis arrêtée, le cœur serré.

C'était mon concept ! Chaque mécanisme, chaque innovation portait l'empreinte de mon travail créatif !

Je n'avais partagé ces plans avec personne. Je comptais les présenter à Don lors de la réunion familiale la semaine suivante... et voilà qu'ils devenaient le « projet génial » de Sabrina ?

Elle m'a adressé un sourire narquois, se penchant soudain pour murmurer : « Tu aimes mes nouveaux jeux, Zoé ? Et fais pas une tête quand Don me félicitera, hein ! »

Tremblante de rage, j'ai fixé son expression moqueuse. Mais avant que je ne puisse répliquer, elle a vacillé soudain en arrière, portant les mains à son ventre avec une grimace douloureuse.

« Aïe ! Comment as-tu pu frapper mon ventre ? » a-t-elle sangloté théâtralement en s'effondrant au sol, attirant tous les regards.

« Que s'est-il passé ? »

« Sabrina est enceinte ! Tu as osé la frapper ? »

« Appelez une ambulance ! Vite ! »

Dans le chaos ambiant, une silhouette a fendu la foule pour enlacer Sabrina avec une tendresse protectrice. C'était Victor.

Sans même un regard pour moi, il a choisi de réserver toute son inquiétude à la femme dans ses bras. « Tu vas bien ? » a-t-il murmuré en l'étreignant.

« Victor... j'ai si mal... »

Quand les yeux de l'homme se sont posés enfin sur moi, je n'y ai vu que froide déception et colère contenue.

« Zoé », la froideur de son ton m'a transpercée mieux qu'un cri, « si tu avais un grief, nous aurions pu en discuter en privé. Te rendre à ce point... cruelle en public ? Sabrina est ta sœur ! »

Ses paroles m'ont glissé dessus. Je l'ai fixé, demandant d'une voix blanche : « Dis-moi, Victor. Comment a-t-elle eu accès à mes concepts ? »

Il a marqué une pause, détournant le regard. « Une coïncidence, sans doute. Vous êtes sœurs, après tout. »

Une coïncidence ? Tous mes croquis étaient verrouillés dans l'ordinateur de mon bureau. Seuls lui et moi en connaissions le mot de passe.

La vérité était évidente. Quelqu'un m'avait trahie.

J'avais conçu ce jeu comme un cadeau pour nos cinq ans de mariage, une preuve que je méritais ma place à ses côtés. À présent, on me le volait pour en faire une arme contre moi !

Un rire m'a échappé, teinté d'amertume, tandis que mes yeux s'embuaient irrémédiablement.

Mon attitude a paru enfin l'alarmer. Après avoir confié Sabrina aux médecins, Victor s'est approché, le front soucieux. « Qu'y a-t-il ? Tu ne te sens pas bien ? L'effervescence te fatigue ? Alors rentrons. »

J'ai levé les yeux, mon rire s'éteignant soudain. « D'accord », lui ai-je répondu d'un ton calme.

Son soulagement était palpable.

Puis j'ai ajouté, un sourire énigmatique aux lèvres : « Mais pas à la maison. Demain, c'est mon anniversaire. Je veux voir le soleil se lever depuis une montgolfière. Avec toi. »
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