L’OMBRE DU DÉSIR

Ciudad Juárez, 4h30.

La nuit s’étendait, épaisse et lourde. Adrian n’arrivait toujours pas à se défaire de l’emprise de Lucia. Chaque minute passée loin d’elle semblait comme un supplice, une torture lente. Mais le pire dans tout ça, c’était qu’il savait, au fond de lui, qu’il était attiré par elle. Et cela, ça le dégoûtait.

Lucia savait jouer avec les failles des gens, leurs désirs les plus profonds. Et elle savait surtout comment faire céder un homme. Elle s’était amusée avec lui jusque-là, mais il était évident qu’elle préparait quelque chose de plus grand, quelque chose qui allait le briser complètement.

Le temps était devenu un ennemi invisible, lourd de sens, chaque instant le rapprochant un peu plus du bord du précipice.

Il tenta de se concentrer sur son passé, sur son enfance, sur son père, sur son héritage. Mais rien n’y faisait. Tout semblait désormais s’effacer sous l’effet de Lucia. Elle était devenue une obsession, un poison qu’il ne pouvait pas expulser.

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Elle fit son entrée comme une ombre, fluide et silencieuse. Adrian la vit à travers la petite fenêtre de sa cellule, son regard perçant le traversant comme une flèche. Elle était là, devant lui, mais il n’avait pas la force de bouger. Il la détestait et la désirait en même temps.

— Tu penses encore pouvoir m’échapper, Adrian ? Sa voix, toujours aussi douce, traversa les barreaux. Tu n’es plus qu’une marionnette.

Il se leva brusquement, les chaînes qui l’entravaient s’entrechoquant bruyamment. Il serra les dents, résolu à ne pas montrer sa faiblesse.

— Je ne suis pas un jouet, Lucia. Sa voix était rauque, pleine de défi. Tu vas regretter tout ça.

Elle s’approcha, traversant la pièce avec une démarche féline, sûre d’elle. Elle s’arrêta juste devant lui, la chaleur de son corps presque brûlante contre le sien. Elle aimait cette domination silencieuse.

— Tu crois vraiment ça, mi amor ? Sa main se leva lentement, effleurant sa joue d’un toucher presque possessif. Tu veux jouer à la guerre ? Sache que c’est moi qui mène. Tu me détestes, mais tu m’as déjà laissée entrer dans ta tête. Et c’est là que tu vas perdre.

Il déglutit, la tentation étant plus forte que sa volonté. Il voulait la repousser, mais son corps… son corps répondait à son emprise. Il n’avait jamais ressenti une telle attraction pour quelqu’un, pas même pour les femmes qu’il avait connues dans le passé.

— Tu m’as eue, Lucia. Ses mots sortirent plus faibles qu’il ne l’aurait voulu.

Elle rit, ce rire qui résonnait comme une promesse de destruction.

— Non, Adrian. Elle s’approcha encore un peu plus. C’est toi qui m’as eue dès le moment où tu es entré dans mon monde.

Elle le regarda, le défi dans ses yeux, puis s’approcha pour capturer ses lèvres dans un baiser brutal et inévitable.

Ce baiser… il n’était pas doux. Il était violant, presque possessif. Les lèvres de Lucia se pressèrent contre les siennes, comme un défi. Et lui, il ne pouvait que répondre. Ses mains, si longtemps liées par les chaînes, se tendirent vers elle. Il la voulait, il la désirait, plus que tout.

Mais il le savait. Il se perdait.

Elle se sépara finalement de lui, son souffle chaud contre sa peau.

— Je t’ai dit que tu n’avais pas le choix.

Il essaya de se libérer de son emprise, mais la force de son désir le clouait sur place.

— Tu vas me rendre dingue… murmura-t-il, la gorge serrée. Tu vas me faire perdre tout ce que je suis.

Elle le regarda longuement, ses yeux brillants d’une lueur menaçante.

— C’est exactement ce que je veux, Adrian.

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To be continued…