Ciudad Juárez, 3h45.
Le bruit des chaînes qui traînent sur le sol résonne encore dans les oreilles d’Adrian, mais son esprit est ailleurs. Lucia. Il n’arrivait pas à la chasser de son esprit, son regard pénétrant, ses gestes calculés, l’odeur de son parfum qui restait suspendue dans l’air. Il avait l’impression qu’elle était inscrite en lui, comme une marque indélébile.
Il tenta une nouvelle fois de se libérer des chaînes qui l’emprisonnaient. Peine perdue. Mais au fond, il savait que ce n’était pas ça qui l’entravait. Non, c’était quelque chose de plus subtil. Il n’avait jamais ressenti une telle attirance pour une femme, une femme dangereuse, une femme sans pitié.
Il était si focalisé sur ses pensées qu’il n’entendit pas la porte s’ouvrir.
— Tu m’as manqué, mi amor.
La voix de Lucia s’insinuait dans sa tête comme un poison, douce et fatale. Il leva les yeux et la vit, là, dans l’encadrement de la porte, ses yeux noirs brillant d’une malice inouïe. Elle s’avança, calme et majestueuse, s’assurant que chacun de ses pas se répercutait sur son corps.
Elle s’arrêta juste devant lui. Là, dans la lumière tamisée, elle semblait encore plus irrésistible. Ses lèvres rouges, sa peau de porcelaine, ses cheveux noirs tombant comme une cascade parfaite… elle était tout ce qu’il détestait, tout ce qu’il voulait pourtant.
— Tu m’as manqué ? répéta-t-elle, un sourire en coin. Tu n’as même pas idée de ce que tu ressens pour moi.
Adrian tenta de se redresser, les chaînes secouant dans le silence lourd. Il était en colère, mais plus encore, il était perdu. Perdu dans son propre désir. Perdu dans ses émotions qui ne faisaient plus sens.
— Tu te joues de moi. Sa voix tremblait légèrement, mais il s’en voulait. Tu ne fais que ça.
Lucia s’accroupit devant lui, plongeant son regard dans le sien, comme pour lire ses pensées. Elle posa une main sur son torse, effleurant sa peau, se rapprochant. Il voulait la repousser, mais il savait qu’il ne pourrait jamais.
— Non, Adrian. Sa voix était plus douce maintenant, presque un murmure. Tu n’as pas encore compris. Tu n’es qu’un morceau du puzzle. Mais un morceau que je vais briser à ma façon.
Elle se redressa, laissant sa main glisser lentement le long de son torse, vers son ventre. La tension entre eux était presque insoutenable.
— Tu penses que je vais te soumettre ? continua Lucia. Que je vais te faire céder par force ? Non. Je suis plus subtile que ça.
Elle s’éloigna légèrement, ses yeux plantés dans les siens, toujours aussi intenses.
— Je vais t’amener à me désirer, à m’admirer, à m’aimer même.
Adrian bouillonnait de l’intérieur. Aimer ? Comment pouvait-elle oser ? Aimer une femme comme elle, une femme qui était prête à tout pour le faire tomber ? Mais en même temps, cette promesse… cette promesse d’être à elle, de la comprendre, le troublait plus que tout.
— Je n’ai jamais aimé personne comme toi, Lucia. Sa voix était rauque, chargée de frustration et de désir. Et je ne le ferai jamais.
Elle s’arrêta, se tournant vers lui avec un regard froid et déterminé.
— Tu n’as pas le choix. Elle posa une main sur son cœur, là où il battait le plus fort. Tu vas tomber amoureux de moi, Adrian. Et quand tu le feras, je te briserai doucement, lentement, comme une promesse non tenue.
Elle le laissa là, seul dans cette pièce qui semblait se refermer sur lui, ses paroles enroulées autour de lui comme une corde invisible. Elle savait comment jouer avec ses émotions, comment le pousser à bout, à la limite. Il était déjà pris dans ses filets, et il ne pouvait plus reculer.
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To be continued…
L’aube était grise ce matin-là, comme si le ciel lui-même regrettait ce qui allait se produire. Lucia se tenait là, seule dans le grand appartement qui avait été témoin de tant de combats, tant de victoires et de défaites. La guerre était terminée, et elle en avait payé le prix.Elle était devenue ce qu’elle avait toujours redouté, cette femme dévastée par ses propres désirs, une femme brisée par son amour pour Adrian, cet homme qu’elle avait voulu détruire, mais qui, par sa présence, l’avait lentement consumée. Et pourtant, en cet instant, elle se sentait plus vivante que jamais.Les rues de la ville tremblaient sous le poids des événements passés. Les balles, les trahisons, la violence… tout semblait être un souvenir lointain, bien que tout était encore très présent, tangible, dans l’air qu’elle respirait.Elle savait que ce qu’elle allait faire maintenant était la fin de son histoire. Son dernier acte de rébellion contre tout ce qu’elle avait été.Elle entendit la porte d’entrée s’
Le vent soufflait fort à travers les rues désertes, emportant avec lui les échos des batailles à venir. Chaque mouvement, chaque décision, devenait une arme. Lucia, comme une lionne prête à tout pour défendre son territoire, préparait son coup suivant. Elle savait que la guerre contre Adrian n’était plus une question de stratégie, mais de survie. Elle n’avait jamais pensé qu’elle serait poussée à ce point, à ce degré d’intensité.Il était clair que l’affrontement était inévitable. Adrian et Lucia étaient condamnés à se détruire, leur amour, leur haine, tout se mêlait dans une danse macabre. Mais Lucia, aussi froide et calculatrice qu’elle puisse être, ressentait une étrange faiblesse en elle. Un lien, fragile mais tenace, l’attirait irrémédiablement vers cet homme qu’elle détestait et désirait tout à la fois.Mais dans ce monde où les sentiments étaient considérés comme des faiblesses, elle savait qu’elle ne pouvait pas se permettre de succomber à ce désir. La guerre, comme toujours,
La douleur de l’impact fut brève, mais marquante. Adrian recula d’un pas, mais son regard resta fixé sur Lucia, une lueur d’admiration et de rage dans ses yeux. Elle n’était pas une femme à sous-estimer, mais elle venait de franchir une ligne qu’il ne pouvait ignorer. La lutte pour le pouvoir était inévitable, mais au fond de lui, un autre combat se livrait, plus intime, plus dangereux.Lucia sentit la tension dans l’air, le poids de ses gestes. Chaque mouvement, chaque regard échangé, les rapprochait un peu plus du gouffre. Elle se tenait là, face à lui, prête à tout, mais elle savait qu’aucune de ses actions ne resterait sans conséquences.Elle avança lentement vers lui, les yeux brillants de défi. Ses mains étaient pleines de rage, mais aussi d’une émotion qu’elle refusait d’admettre, même à elle-même.— Tu es têtu, Adrian. dit-elle d’une voix basse et tranchante, tout en effleurant sa chemise du bout des doigts. Mais tu es également irrésistible.Un frisson parcourut le corps d’Ad
Le vent soufflait fort dans la nuit noire. Adrian se tenait là, face à la fenêtre de son appartement, les yeux fixés sur les lumières distantes de la ville. Chaque éclat de lumière semblait lui rappeler qu’il n’était plus qu’un homme parmi tant d’autres, mais il savait que ce qu’il avait entamé était plus grand que lui. Le silence, lourd de promesses et de menaces, l’envahissait alors qu’il faisait face à une nouvelle réalité : il n’avait plus aucun choix.Lucia n’était pas une simple femme. Elle était la personnification d’un empire qu’il n’avait pas choisi mais qu’il avait, peu à peu, accepté. Elle avait pris son cœur, et il le savait, tout ça n’était qu’un jeu. Mais il comptait bien jouer à son tour.⸻Miguel, de son côté, ressentait le poids de chaque mouvement de Lucia. Elle était obsédée par Adrian, et pourtant, il sentait bien que Lucia n’était pas la même femme que celle qu’il avait connue auparavant. La perte du contrôle, l’inconnu de l’avenir, la rongeait. Elle le cachait bi
Le silence qui s’était installé après le départ d’Adrian ne tarda pas à se briser sous le bruit des pas de Lucia. Elle se tenait droite, fière, mais ses yeux brûlaient d’une rage qu’elle n’avait jamais laissé voir. L’ombre de la trahison planait désormais sur elle, et l’orgueil de Lucia n’allait pas lui permettre de se laisser faire. Elle avait joué et perdu, mais elle n’était pas prête à perdre tout. Pas cette fois.Elle se tourna vers Miguel, qui revenait d’un appel, son visage marqué par l’inquiétude.— Tu sais où il est, n’est-ce pas ? demanda Lucia, la voix glacée.Miguel hésita, mais il savait qu’il ne pourrait pas lui mentir. Adrian était un homme imprévisible, et même si Lucia avait ses informateurs, il n’était jamais à l’abri de l’inattendu.— Il est parti. Miguel la fixa dans les yeux. Mais il ne va pas aller loin.Un ricanement étouffé s’échappa des lèvres de Lucia, mais il n’avait rien de joyeux. C’était un ricanement de défi, de détermination.— Il reviendra. Ses mots éta
La ville s’éveillait lentement sous le voile de l’aube, mais à l’intérieur de la villa de Lucia, l’atmosphère était lourde. Adrian avait pris sa décision, mais la guerre intérieure ne faisait que commencer. Après sa confrontation avec Lucia, il avait disparu dans les ombres de la ville, comme un spectre en quête de sa liberté. Il savait que cette décision était plus qu’une rupture avec Lucia. C’était un pari risqué, un chemin semé d’embûches, mais il n’avait plus le choix.Dans la villa, Lucia était assise dans son bureau, les mains serrées autour de son verre de vin, le regard perdu dans la nuit. Le visage impassible, mais à l’intérieur, elle bouillonnait.Miguel s’approcha d’elle, une expression de méfiance sur son visage.— Il est parti, Lucia. Il y avait de la déception dans sa voix, mais aussi une lueur d’inquiétude. Tu ne peux pas simplement le laisser filer comme ça.Lucia se leva lentement, la tension palpable dans l’air autour d’elle. Son regard perça l’obscurité, comme si el