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Chapitre 4 – La cellule de pierre

작가: Velvet aura
last update 최신 업데이트: 2025-09-04 07:33:43

La porte claqua derrière moi, lourde et impitoyable, et le bruit sec du verrou résonna comme une sentence définitive.

La cellule où l’on m’avait jetée n’était qu’un trou humide, creusé à même la roche. L’air glacé me mordait la peau et une torche vacillante accrochée au mur projetait sur les parois des ombres difformes qui semblaient se moquer de moi. Le sol, une dalle nue recouverte de poussière et de mousse, n’offrait aucun réconfort. On m’avait enfermée comme une bête indésirable, sans couverture, sans nourriture, sans espoir.

Mes bras me brûlaient encore de la poigne brutale des gardes. Je me recroquevillai contre la paroi rugueuse, les genoux ramenés contre ma poitrine, et les larmes que j’avais retenues devant la meute finirent par couler librement, silencieuses, traçant des sillons amers sur mes joues.

J’étais seule. Rejetée. Une anomalie que même la Lune semblait vouloir exposer.

Mes paumes picotaient toujours, comme si la lumière refusait de disparaître complètement. Dans la pénombre, je les observai, tremblantes. Ces mains qui n’avaient jamais su me défendre avaient refermé une plaie sous les yeux de tous. Pourquoi moi ? Pourquoi ce soir ? Pourquoi devant toute la meute ?

Un bruit discret, presque précipité, me tira de mes pensées. Des pas légers s’arrêtèrent derrière la porte de bois.

— Lyra ?!

Je reconnus aussitôt la voix tremblée de Mira. Mon cœur fit un bond et je me précipitai vers la petite fente qui servait de ventilation.

— Mira… tu ne devrais pas être là, murmurai-je.

— Je m’en fiche ! répliqua-t-elle, haletante. Ils t’ont enfermée comme une criminelle ! C’est injuste !

Je ravalai mes larmes, la gorge nouée.

— Tu as vu… ce qui s’est passé. J’ai effrayé tout le monde. Même moi, je ne comprends pas.

— Ce n’est pas ta faute, insista-t-elle avec véhémence. La Lune ne donne rien au hasard. Si tu as cette lumière, c’est qu’elle t’a choisie pour quelque chose.

Ses mots m’apportèrent un réconfort fugace, comme une flamme fragile au cœur de la nuit. Mais la douleur revint aussitôt.

— Alors pourquoi Caius ? Pourquoi m’a-t-il rejetée ?

Mira se tut, incapable de trouver une réponse. Son silence pesa plus lourd encore que les insultes de la meute.

Des pas lourds résonnèrent soudain dans le couloir. Autoritaires, implacables. Mira s’écarta précipitamment. Je reconnus ce pas avant même que l’ombre ne se dessine.

Caius.

La serrure grinça, la porte s’ouvrit, laissant entrer un souffle d’air glacé. L’Alpha entra, seul, auréolé de son autorité naturelle. La lumière de la torche accentuait la dureté de ses traits, et ses yeux noirs, profonds et impénétrables, se posèrent sur moi.

Je reculai instinctivement, jusqu’à ce que mon dos heurte la paroi.

— Pourquoi es-tu venu ? demandai-je d’une voix brisée. Pour me condamner encore ?

Il resta silencieux, me fixant comme s’il voulait sonder chaque recoin de mon âme. Enfin, il parla, sa voix basse mais vibrante d’une tension contenue.

— Tu crois que j’ai pris plaisir à dire ces mots devant la meute ?

Un sanglot me serra la poitrine.

— Alors pourquoi ?! Pourquoi m’avoir rejetée, si tu savais… si tu ressentais le lien comme moi ?

Son regard se durcit, mais une ombre de trouble traversa fugacement ses yeux.

— Justement parce que je l’ai ressenti, dit-il enfin. Parce que je sais ce que cela signifie. Tu n’es pas une simple oméga, Lyra. Le pouvoir que tu portes… il attirera la convoitise de toutes les meutes ennemies. Si je t’acceptais, tu devenais ma faiblesse.

Ses mots me frappèrent plus fort que son rejet.

— Une faiblesse ? C’est tout ce que je suis pour toi ?

Je crus voir vaciller une émotion dans ses yeux, mais elle disparut aussitôt.

— Tu ne comprends pas encore, reprit-il, plus froid. Les guérisseurs de Lune… on raconte qu’ils peuvent changer l’issue des guerres. Mais on raconte aussi qu’ils ne vivent jamais vieux, utilisés jusqu’à leur dernier souffle.

Un frisson glacé parcourut ma colonne.

— Alors… tu m’as rejetée pour me protéger ?

Il détourna les yeux, la mâchoire crispée.

— Peu importe la raison. Ce qui compte, c’est que tu restes en vie. Mais je ne peux pas te garder ici si tu es une menace pour l’équilibre de ma meute. Les Anciens décideront à l’aube.

Mon cœur battait si fort que j’en avais mal.

— Et si leur décision… c’est ma mort ?

Il replanta ses yeux noirs dans les miens, insondables.

— Alors tu devras être assez forte pour survivre malgré tout.

Il se détourna sans un mot de plus. La porte claqua derrière lui, m’enfermant de nouveau dans le froid et l’ombre

Je restai figée, tremblante, le souffle coupé. Ses paroles résonnaient encore dans ma tête. Rejetée, oui, mais pas oubliée. Considérée comme une faiblesse, mais aussi comme un secret trop dangereux pour être ignoré.

Je levai les yeux vers la mince ouverture qui laissait passer un rayon de lune. Un sanglot étouffé secoua ma poitrine.

Si l’aube devait décider de mon sort, alors cette nuit pouvait bien être la dernière.

Et au plus profond de moi, une voix étrangère, calme et déterminée, murmura : Ne cède pas. La Lune t’a choisie. Sois-en fière.

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