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Chapitre 5

Penulis: Alyssa J
C'est pas grave, c'est pas grave.

Bientôt, je ne les verrais plus. Je ne viendrais plus perturber leur petite famille parfaite avec Gia.

Je suis retournée à l'école, j'ai emménagé dans le dortoir et j'ai continué à perfectionner mes notes de recherche sur les plantes médicinales.

Le lendemain, en me rendant à la bibliothèque avec Dylan, je suis tombée sur Alex et Rolland.

J'ai fait comme si je ne les avais pas vus, j'ai trouvé une place, j'ai ouvert mon carnet et j'ai continué à écrire, mot après mot.

Gia les a tirés pour qu'ils viennent s'asseoir non loin de moi.

J'entendais sa voix rieuse de temps à autre.

Alex et Rolland lui ont caressé la tête :

« Sois sage maintenant. Dans quelques jours, on partira pour les Caraïbes. »

En entendant cela, j'ai eu soudain du mal à respirer. Je me suis levée pour aller boire un peu d'eau.

Quand je suis revenue, mon carnet était entre les mains de Gia.

Alex et Rolland étaient partis chercher des livres dans les rayons.

Gia était seule, en train d'arracher des pages de mon carnet.

Un signal d'alarme s'est déclenché dans ma tête et je me suis précipitée pour lui arracher le carnet des mains.

Elle s'est jetée immédiatement au sol, de manière théâtrale, se cognant le front contre une chaise, et elle a hurlé de douleur.

Les étudiants présents dans la bibliothèque se sont tournés vers nous.

Les mains tremblantes, j'ai ouvert mon carnet.

Cinq années de notes de recherche sur les plantes médicinales — toutes déchirées.

La plupart des morceaux étaient mouillés, l'encre floutée au point d'en être illisible.

Sur la seule page encore intacte, elle avait dessiné un visage souriant à la hâte, au marqueur.

Ce sourire, large, aux dents visibles, me fixait d'un air moqueur et malveillant.

Un bourdonnement blanc a envahi mon esprit.

Puis Alex a accouru, exigeant immédiatement sans rien vérifier :

« Emma, pourquoi as-tu poussé Gia ? »

Rolland a aidé Gia à se relever, son visage assombri par la colère.

De plus en plus de gens s'étaient rassemblés autour de nous.

Dylan, qui feuilletait des livres un peu plus loin, s'est précipité.

Il a regardé mon carnet, puis mon visage, et il a compris rapidement :

« Tes notes ont été déchirées ? »

Le visage en colère d'Alex s'est figé alors qu'il s'approchait pour jeter un œil à mon carnet.

Après un long moment, il a froncé les sourcils : « Ce n'est pas possible. Gia ne ferait pas ça… »

« On y va, » ai-je dit calmement à Dylan, sans attendre qu'Alex termine.

C'était étrange.

J'aurais dû être furieuse. J'aurais dû, comme tant de fois auparavant, perdre le contrôle, crier sur Gia ou même la gifler.

Et ensuite, me disputer violemment avec Alex et Rolland qui, comme toujours, auraient pris sa défense.

Mais à cet instant, je ne voulais qu'une chose : partir.

Je m'étais disputée avec eux pendant quatre ans.

Quatre ans de conflits, toujours avec le même résultat.

À présent, je ne voulais plus me battre.

De toute façon, dans quelques jours, je partirais.

J'ai ramassé mon carnet détruit et je suis sortie de la bibliothèque.

Derrière moi, Alex m'a suivie.

Je l'ai entendu dire, d'une voix froide comme à son habitude, mais légèrement troublée : « Donne-moi le carnet. J'essaierai de le restaurer. »

J'ai répondu d'un ton plat : « Ce n'est pas la peine. »

Je partais bientôt de toute façon.

Ce carnet avait été conçu pour Rolland, qui s'était montré un temps intéressé par la médecine naturelle.

J'ai marché jusqu'au bout du couloir.

Quelque chose a semblé soudain se déclencher chez Alex.

Cet homme qui n'avait pas voulu m'adresser un mot depuis des années m'a rattrapée soudainement et m'a attrapé le bras.

« Emma, qu'est-ce qui t'arrive… ces derniers temps ? »

Sa voix portait une trace d'inquiétude.

Mais je ne me suis pas retournée.

Je me suis contentée de retirer doucement sa main.

Nous sommes restés silencieux un moment, jusqu'à ce qu'il reprenne : « Gia est encore jeune.

Si elle l'a vraiment fait, ce n'était sûrement pas volontaire. »

Donc voilà — il avait peur que je ressente de la rancune envers Gia, que je la pousse encore dans l'escalier sous le coup de la colère ?

Et moi qui croyais qu'au moins cette fois, il pourrait me croire.

J'ai senti le coin de mes lèvres se tordre, amusée par ma propre naïveté.

Je suis montée dans l'ascenseur et j'ai appuyé sur le bouton pour fermer les portes.

Ce cœur qui avait toujours refusé d'abandonner s'est enfin calmé, comme une eau lisse et immobile.

Étonnamment, je ne me suis plus sentie triste.

Alors que les portes de l'ascenseur se refermaient, j'ai murmuré :

« Ce n'est pas grave. Ne t'en fais pas. »

Rolland s'est élancé, peut-être pour empêcher la fermeture, mais il était déjà trop tard.

Dans la dernière fraction de seconde, j'ai cru voir dans ses yeux monter la panique et l'incompréhension.

Avant de partir, j'ai vérifié une dernière fois mes bagages.

À midi, Dylan m'a invitée à déjeuner pour discuter du projet de recherche sur l'empoisonnement à l'argent.

En sortant du restaurant, Rolland m'a appelée soudainement.

J'ai décroché, mais il est resté silencieux un long moment.

Pensant qu'il avait appelé par erreur, j'étais sur le point de raccrocher quand il a finalement dit :

« Quand est-ce que tu rentres ? »

J'ai été prise de court.

Je n'ai pas pu m'empêcher de me demander s'il n'avait pas voulu appeler Gia à la place.

J'ai tout de même répondu : « Je suis très occupée à l'école en ce moment, je ne rentrerai pas. »

Rolland a insisté : « Et ce soir ? »

Je ne comprenais pas cet intérêt soudain.

Mais j'ai inventé quand même une excuse : « J'ai prévu quelque chose avec des camarades ce soir. »

Un nouveau silence.

Puis, maladroitement, il a ajouté : « Aujourd'hui, c'est l'anniversaire d'Alex et moi. »

Je suis restée sans voix.

Pendant des années, c'était moi qui organisais leur anniversaire.

Acheter les gâteaux, réserver les lieux, choisir les cadeaux des mois à l'avance.

Mais cette année…

Dylan m'a pris le téléphone des mains et a dit : « Emma a préparé des cadeaux pour vous deux. Vous les trouverez en rentrant. »

Je l'ai regardé, surprise, tandis qu'il me faisait un clin d'œil.

Il m'a expliqué qu'il avait envoyé à Alex et Rolland un colis contenant la preuve de mon acceptation au projet d'isolement de quinze ans, ainsi que les enregistrements de la directrice de l'orphelinat confirmant l'imposture de Gia.

J'ai ri doucement et j'ai secoué la tête.

Qu'ils y croient ou non, cela ne me concernait plus.

J'ai pris ma valise déjà prête et j'ai réservé le premier vol disponible.

J'ai quitté l'école et je suis allée à l'aéroport avec Dylan.

Alors que l'avion montait à trente mille pieds, tout ce qui appartenait à Norville a disparu peu à peu sous mes yeux.
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