MasukAmélia et Carlos étaient très proches, comme des cousins. Ils n’avaient d’ailleurs que dix ans d’écart et avaient joué ensemble à plusieurs reprises durant l’enfance d’Amélia. Il était même le seul ami qu’elle avait, ou du moins ce qui lui restait.
« Alors tonton, comment on fait pour trouver les Johnson une fois que nous arrivons là-bas ? »
Il lui a caressé la tête comme si elle était encore une petite fille. Sa voix était très chaleureuse quand il a dit : « t’inquiète pas mon bébé. J’ai déjà fait des recherches sur toutes les personnes que tu es censée connaître. »
Il lui a ensuite tendu un dossier et elle l’a feuilleté page par page. Ce n’étaient que des informations générales. Mais ne connaissant rien de sa famille biologique, elle était extrêmement ravie d’avoir le moindre renseignement. Elle savait seulement que son père était mort parce que sa mère le lui avait dit à l’avance.
Une information particulière a attiré son attention.
« Ils ont une fille qui a mon âge. Est-ce que nous sommes jumelles ? »
« Non, regarde bien ! C’est écrit plus bas que cette fille a été adoptée peu après ta disparition. »
« Après ma disparition. »
Elle l’a répété à voix basse avant de se rendre compte de quelque chose.
« Elle ne m’a pas cherchée du tout. Elle m’a juste remplacée ? »
Elle était à la fois choquée et attristée de penser que sa mère avait si peu d’amour à donner à son sang et sa chair.
La voyant ainsi, Carlos a essayé de la détendre un peu.
« Ne tire pas de conclusion hâtive. Peut-être qu’elle était tellement triste qu’elle ne pouvait pas survivre sans étreindre une petite fille. C’est pour ça qu’elle a adopté un bébé du même âge. »
« Tu en es sûr ? »
Elle hésitait à assimiler cette information. Elle connaissait l’histoire d’une femme qui a perdu son enfant dans un accident similaire. Elle a cherché et cherché son bébé jusqu’à ce qu’elle la retrouve vingt ans plus tard. Mais sa mère a adopté une autre fille deux mois après sa disparition.
« Ne te tracasse pas pour peu de choses. Demande-lui calmement quand nous la verrons. »
« D’accord ! »
Elle était loin d’être convaincue. Mais elle a continué de lire le contenu du dossier. Elle a ensuite pensé à quelque chose et a tiré son oncle plus près d’elle.
« Regarde tonton ! Il est écrit que mon grand frère est le patron de l’entreprise Butterfly. »
« Euh oui. En quoi c’est si important ? Tu penses à la vie que tu vas mener quand tu vas les retrouver ? »
Elle s’est tapé le front.
« Mais non. Je vais commencer par intégrer son entreprise pour me rapprocher de lui. »
« Pourquoi ne pas aller chez eux directement ? Nous avons leur adresse tu sais. »
Elle a tout de suite secoué la tête pour refuser cette demande.
« Je dois d’abord savoir quel genre de personnes ils sont. »
« Donc, s’ils sont gentils, tu vas vivre avec eux. Et s’ils sont mauvais, tu vas partir sans rien dire ? »
Elle s’est enfoncée dans son siège avec un visage sombre.
« Qu’ils soient bons ou mauvais, je dois y aller puisque je l’ai promis à maman. Mais je dois savoir comment me comporter avec eux. »
Elle a regardé son oncle intensément pour étudier les expressions de son visage. Après un long moment de silence, ce dernier a parlé.
« Tu as raison. Mieux vaut savoir à qui on a affaire. Je t’aiderai à t’installer avant de retourner chez moi. »
Elle l’a enlacée dans ses bras et a crié : « je t’aime beaucoup tonton chéri. »
Il était très embarrassé et s’est empressé de s’éloigner de l’étreinte. Comme si c’était sa mère qui lui donnait un gros bisou en public à son âge.
« Calme-toi ! Nous sommes dans un avion, pas à la maison. »
« Bon, ok. Grognon ! »
Ils ont tous les deux souri en se tournant chacun de son côté. Plus personne n’a parlé le reste du chemin.
…
Quand ils ont été confrontés à des problèmes financiers, ils ont confié leur bébé à des proches qui devaient s’en occuper temporairement. Mais quand Lisa a vu la petite, elle s’est prise d’affection. Elle a donc donné une grosse somme d’argent à ses personnes pour la lui confier.Quelques années plus tard, les parents de Denise la cherchaient toujours. Donc, craignant de se faire découvrir, elle a fait croire aux parents que le bébé avait été placé en orphelinat, puis tué dans un incendie. Plus personne n’a parlé de l’affaire depuis.« J’ai déjà contacté ses parents et ils sont heureux à l’idée de la retrouver. »La voix de Gérard l’a sortie de ses souvenirs.Seuls eux deux savaient de quoi ils parlaient. Amélia ne put s’empêcher de demander : « mais de quoi vous parlez ? »Denise a cependant joué aux petites filles sages.« Si cela nous concerne, ils nous le diront. Sinon, on garde le silence. Franchement, le petit peuple ne sait pas se comporter correctement. »Cette remarque lui a
« Ta copine ? Depuis quand elle est ta copine ? Elle n’est pas un peu jeune pour toi ? »Lisa a toujours pensé qu’il fallait une femme mature et sérieuse aux côtés de son fils. Mais apparemment, il avait des goûts différents. En entendant parler d’âge, Gérard a ri.« Maman, Renald a à peu près le même âge que moi et Léa celui d’Amélia. Quelle est la différence entre nous ? »« La différence est que nous sommes mariés. »Renald a levé sa main gauche avec celle d’Amélia après avoir parlé. Ce n’est qu’à ce moment-là que tout le monde a remarqué qu’ils portaient des alliances assorties.Gérard était le permier à réagir.« Vous l’avez vraiment fait ? Je ne faisais que plaisanter quand je l’ai proposé. »« Moi, je ne plaisante pas avec les choses sérieuses. Et puis, pourquoi vous êtes tous choqués ? Elle a habité chez moi pendant toute la semaine et vous n’avez rien dit. Nous avons donc supposé que vous étiez au courant et consentants. »Amélia s’est tourné vers son mari et a dit : « nous n
« Pourquoi tant de précipitation ? »Il a laissé couler quelques secondes avant de donner sa réponse.« Je ne veux pas que tu partes avec un autre. Toutes mes ex sont sorties avec d’autres hommes. La dernière était même enceinte d’un ami. »« Je ne peux pas t’épouser si c’est la raison. Parce que si j’accepte, j’accepte aussi que tu te méfies de moi. Apprenons d’abord à nous connaître et à nous faire confiance. »« D’accord ! »…De l’autre côté, Renald pensait à la demande de Gérard.Il vient de m’autoriser à l’épouser. Je le fais ou pas ?Amélia qui ne savait rien de leur discussion s’était presque endormie sur le canapé. Elle a ensuite senti un souffle sur son cou et a agrippé l’homme pour l’encourager.« C’est bon, continue ! »L’assistant qui s’apprêtait à frapper à la porte s’est retenu en entendant ce son.Est-ce que monsieur est en train de faire l’amour à sa femme dans le bureau ? Je vais disparaitre avant de me faire traiter de voyeur ou quelque chose comme ça.Il est ensuit
Gérard était dans une situation un peu compliquée. Après la dispute dans le jardin, Léa n’était plus d’humeur à faire la fête. Elle s’est donc éclipsée en douce pour qu’Amélia ne lui pose pas de question.Mais Gérard l’a trouvé et lui a proposé de la raccompagner. Elle lui a proposé de la déposer dans un bar tout simplement. Mais il l’a plutôt déposé chez lui et lui a dit qu’elle pouvait se servir au minibar.Il est ensuite retourné à la fête. Et quand il est rentré chez lui tard dans la nuit, la jeune femme était étendue nue dans son lit.Il a d’abord pensé qu’elle était ivre, mais non.« Je t’attendais. Tu ne sais pas que quand une femme demande à un homme de l’emmener au bar, c’est parce qu’elle veut quelque chose d’excitant ? »Il ne l’a pas regardé au début. Il s’est contenté de lui dire : « rhabille-toi. Tu as l’âge de ma sœur. »Mais Léa était toujours têtue et rebelle depuis l’enfance.« Je ne suis pas elle. A moins que tu ne considères toutes les filles de dix-neuf ans comme
Oubliant la peur de toute à l’heure, elle a levé la tête vers lui.« C’est toi qui l’a acheté ? »« Bien sûr ! Il te plaisait et je ne voulais pas prendre le risque que quelqu’un d’autre le prenne avant que tu ne reviennes au magasin. »Elle s’est ensuite jetée sur lui a lui a enlacé le cou.« C’est le plus beau des cadeaux. Merci ! »Elle lui a même donné un baiser sur la joue.Mais après cette action, elle s’est souvenue des paroles de son frère et de l’interaction avec les autres. Il y avait des limites à ne pas franchir si elle n’était pas sûre de ses sentiments. Elle s’est alors reprise et a rejoint son siège en disant un petit « désolée ».Renald était un peu mécontent que la chaleur qui s’est collée à son corps tout à l’heure ait disparue aussi vite qu’elle était venue. Il l’a regardé avec des yeux complexes.« Je vois que tu ne veux même plus rester à mes côtés. Ça veut dire que ce sera notre dernière rencontre ? Tu me quittes ? »Il avait l’air profondément blessé et Amélia n
Amélia a juste baissé la tête coupable. Elle a ensuite retrouvé ses mots.« Tu dois essayer de me comprendre. Pascal est mon ami depuis l’enfance et nous ne nous sommes pas vus depuis trois ans. Il est tout à fait normal que nous nous soyons rapprochés. »Mais Gérard ne voyait les choses de son point de vue.« Tais-toi et écoute bien ce que je vais te dire. »Il y avait une lueur intimidante dans ses yeux qu’Amélia n’avait jamais vue.« Tu es ma sœur et je ne veux pas que tu finisses comme Flora. C’est pour ça que je te dis que tu dois garder tes distances avec les autres hommes que le tien. Se serrer la main, c’est bien. Se tenir la taille, c’est mal. Se sourire, c’est bien. S’embrasser, même si c’est sur la joue, c’est mal, très mal. »Elle a tenu ses mains contre sa poitrine quelques instants avant de demander : « tu penses qu’il va me tuer ? »« Non. Mais il est sûrement en colère contre toi. »Elle a tendu la main vers la portière, puis s’est rétracté.« J’ai peur d’y aller. Ramè







