LOGINCHAPITRE 2
LE POINT DE VUE DE MIRANDA
Je suis encore étendue au sol, les muscles relâchés, quand un bruit sec résonne dans la maison. Toc, toc.
Je sursaute, le souffle coupé, le cœur battant comme une coupable prise sur le fait.
— Bonsoir maman, je viens de rentrer. S’il te plaît, viens voir.
C’est la voix de Loïc. Mon fils. Mon unique fils.
La honte me traverse aussitôt comme une lame glacée. Mon corps, encore tiède de ce que je viens de vivre, se crispe.
Je réponds d’une voix que j’essaie de rendre naturelle :
— J’arrive, mon chéri. Donne-moi une minute.
Avec peine, je me redresse. Mes jambes tremblent encore, ma poitrine se soulève trop vite. Je prends une serviette et essuie les traces de mon abandon, effaçant tout indice, tout secret. Mes cheveux, encore humides et en désordre, me trahissent, alors je passe mes doigts dedans, pressée de leur donner un semblant de forme.
Je fouille dans l’armoire et attrape le premier pyjama venu. Trop court, trop ajusté, trop… sexy. Tout, dans ma chambre, semble crier la sensualité et l’absence. Mais je n’ai pas le temps de choisir autre chose. J’enfile le tissu en vitesse, inspire profondément, et m’oblige à redevenir mère.
J’ouvre la porte d’un geste vif et je lance d’une voix douce, pour masquer mon trouble :
— Loïc, mon chéri, où es-tu ?
— Au salon, maman !
Ses mots résonnent dans l’escalier tandis que je descends, le cœur battant, la culpabilité collée à ma peau comme une seconde sueur. Chaque marche franchie me rapproche de lui, et je me demande s’il pourrait deviner ce que je viens de faire.
Lorsque j’arrive au salon, je le découvre assis, le dos tourné vers moi, en train de discuter avec un jeune homme de son âge. Mon regard glisse instinctivement sur mon fils : ses épaules solides, son allure si proche de celle de son père… et un pincement au cœur me serre. Oui, Loïc est aussi charmant que son père l’était à vingt ans. Je suis certaine que des filles à l’université se battent pour lui.
Je prends une inspiration, retrouve mon sourire et déclare, d’un ton maternel qui cache mal mes pensées en désordre :
— Je suis là, Loïc. De quoi voulais-tu me parler ?
Loïc me regarde avec son sourire d’enfant enfin, d’homme désormais et dit, d’un ton d’excuse :
— Bah maman, je savais pas que tu étais sous la douche, j’allais pas te déranger.
Je force un sourire, essayant d’effacer toute trace de mon trouble intérieur :
— Non, ça va, mon chéri.
C’est alors que mon regard tombe sur le garçon à ses côtés. Mon souffle se suspend un instant. Il est… charmant. Non, plus que charmant. Un visage doux, des épaules larges, un corps musclé qui trahit des heures de sport. Il est de ces jeunes hommes qu’on remarque immédiatement, tant il émane de lui une assurance discrète et une beauté éclatante. Mon esprit s’agite malgré moi : Mon Dieu, il est incroyablement sexy.
Je me ressaisis vite et demande à Loïc, en fixant le jeune homme :
— Et… qui est ce jeune homme ?
Loïc se gratte la nuque, visiblement un peu gêné.
— Euuuh, justement maman. Je te présente Espoir, c’est l’un de mes meilleurs potes à l’université.
Espoir se lève aussitôt, un léger sourire aux lèvres, et tend sa main vers moi. Ce geste simple m’arrache un petit éclat de surprise intérieure. Quelle audace… Je serre sa main en retour : sa paume est moite mais étonnamment douce, comme celle d’un enfant.
— Espoir, sois le bienvenu chez moi, dis-je doucement.
Loïc reprend aussitôt, comme s’il craignait mon refus :
— Au fait maman… Espoir a des problèmes à l’université. Du coup, on l’a expulsé de son dortoir. Il ne peut pas y retourner avant un bon moment. Donc… il n’a pas d’endroit où dormir. Alors je lui ai proposé de venir squatter ici, le temps que ça s’arrange. Maman, on a plusieurs chambres, et on n’est que deux… S’il te plaît, dis pas non.
Je garde mon regard sur Espoir. Ses yeux sont baissés, ses traits sérieux, presque sages. Je croise les bras et demande :
— Et qu’est-ce que tu as fait pour qu’on t’expulse ?
Il ouvre la bouche, cherche ses mots, mais ne parvient qu’à bégayer quelques syllabes. Loïc intervient aussitôt, protecteur :
— Maman, ne le fatigue pas avec des questions, ce n’est pas important.
Je soupire. Peut-être a-t-il raison. Ma maison est grande, elle pourrait accueillir une dizaine de personnes sans problème. Mais… accueillir quelqu’un chez soi, ce n’est pas rien.
— Très bien. Mais est-ce qu’on peut te faire confiance, Espoir ?
Il redresse enfin le regard et répond avec sincérité :
— Oui, madame. Vous pouvez me faire confiance, je ne causerai pas de problème.
J’acquiesce doucement.
— Je l’espère. Tu peux rester ici aussi longtemps que nécessaire, mais à une condition.
Il se redresse, attentif :
— Tout ce que vous voudrez.
— Dans cette maison, on ne fait pas la fête sans mon autorisation. Pas de filles ramenées ici pour vos histoires de sexe. Si tu veux avoir ta vie privée, tu trouveras un autre appartement. Ici, tu seras nourri, tu auras tout ce dont tu as besoin, mais en respectant mes règles. Compris ?
Il hoche la tête sérieusement.
— D’accord, j’ai pris bonne note.
Je poursuis, un peu plus ferme :
— Et surtout : pas d’alcool, pas de drogue.
— Je suis clean, madame, dit-il avec assurance.
Loïc, soulagé, intervient aussitôt :
— Merci maman !
Je soupire de nouveau, mais mon sourire trahit ma tendresse pour mon fils.
— Très bien. Loïc, monte à l’étage et prépare une chambre pour ton ami.
Tandis qu’ils quittent le salon, je reste un instant immobile. Mon regard suit ce garçon qu’on vient de m’imposer sous mon toit. Espoir. Un prénom qui résonne étrangement dans ma tête. Oui, peut-être que ce nom ne m’a pas encore livré tous ses secrets.
LE POINT DE VUE D'ESPOIR
Franchement, j’étais soulagé. J’avais cru que sa mère allait me virer direct, mais non… elle m’a accepté chez elle. Alors, dès qu’on a quitté le salon, je me tourne vers Loïc.
— Merci, frère. Merci de m’avoir amené ici.
Il me sourit, tranquille, comme si c’était normal.
— Y’a pas de quoi, mec. On est meilleurs potes, et les potes ça se soutient.
J’acquiesce, mais impossible de garder mes pensées pour moi. Les mots me brûlent la langue, alors je lâche :
— Mais, Loïc… ta mère, mec… ta mère, c’est une bombe, putain.
Il s’arrête net, me fusille du regard.
— Mec, arrête tout de suite, ou je te jure tu vas finir par dormir dans la rue.
Je ris, un peu nerveux, mais je ne peux pas m’empêcher d’en rajouter, la bouche plus rapide que ma raison :
— Je te jure, on dirait qu’elle a encore vingt ans. Elle est tellement jeune, tellement… ronde. Putain, je tuerais pour l’av—
Je n’ai pas le temps de finir ma phrase. Ses yeux me clouent sur place. Je ravale mes mots comme un gamin pris la main dans le sac.
Sans un mot de plus, il ouvre une porte et me désigne la chambre.
— Voilà, c’est là que tu passeras la nuit. Et j’espère que t’as bien écouté ma mère : pas de copines ici, pas d’embrouilles.
Je hoche la tête, un sourire en coin pour masquer le malaise.
— T’inquiète, frérot.
On se serre la main comme deux mecs, il me tape l’épaule et ajoute :
— Je vais me reposer. Ma chambre est juste en bas.
— Ça marche, réponds-je.
Il s’éloigne. Je referme la porte derrière moi et me laisse tomber lourdement sur le lit. Mes yeux fixent le plafond, mais mon esprit est ailleurs.
Merde. La mère de mon pote… c’est une bombe.
Ses fesses, sa poitrine généreuse, ses lèvres humides quand elle parlait… Je secoue la tête, incapable de chasser son image. Je sais que c’est interdit. Je sais que je devrais pas. Mais mon corps, lui, a déjà pris parti.
Je suis allongé sur ce lit qui sent le propre, bien plus confortable que celui de mon dortoir. Mais impossible de fermer l’œil. Je fixe le plafond, les mains croisées derrière la tête, et plus j’essaie de penser à autre chose, plus son image revient.
Putain Miranda … ses hanches, sa poitrine, ses lèvres qui semblaient briller quand elle me parlait. Elle dégage quelque chose de fou. Ce n’est pas seulement qu’elle est belle, c’est qu’elle a ce charme, cette aura de femme mûre, sûre d’elle… Une bombe. J’ai l’impression d’être un gosse qui mate un fruit défendu.
Je me tourne sur le côté, je grogne. Espoir, arrête de penser à ça, mec. C’est la mère de ton pote, pas une fille que tu peux draguer dans un bar. Mais plus j’essaie de me raisonner, plus je sens cette chaleur dans mon ventre. J’ai déjà fait des conneries dans ma vie, mais là… ce serait le sommet.
Je ferme les yeux, et bien sûr, c’est pire. C’est comme si je revivais son entrée dans le salon, ce pyjama trop sexy qui laissait deviner ses formes, son parfum qui flottait dans l’air. Merde… comment je vais faire pour vivre ici sans devenir fou ?
Un rire amer m’échappe. Ça me ressemble, ça. Toujours à me mettre dans des situations impossibles. Et pourtant, si je suis là aujourd’hui, c’est bien parce que j’ai encore laissé mon foutu désir me dominer.
La vérité, c’est que si on m’a renvoyé du dortoir, ce n’était pas pour une bagarre ou un retard aux cours, non. C’était bien pire. On m’a surpris en pleine action avec… la fille du directeur. Oui, carrément. Dans son propre bureau, comme un imbécile. Le scandale a éclaté aussitôt. Pas seulement expulsé du dortoir, mais de l’université tout entière.
Je ferme les yeux plus fort, la honte me ronge. Comment j’ai pu être aussi con ? Je voulais juste m’amuser, je croyais gérer… et maintenant, voilà où j’en suis : à la merci de mon meilleur pote et de sa mère.
CHAPITRE 28_ FIN Simone était descendue en cuisine pour boire un verre d’eau, encore trop bouleversée par le départ de son père pour remarquer quoi que ce soit.Léa, elle, s’était réfugiée dans la chambre d’amis.La chambre où elle allait désormais dormir le temps que Laurent serait loin.Elle referma la porte derrière elle et s’adossa contre.Le cœur lourd.Les jambes tremblantes.Elle respira profondément, mais la douleur dans sa poitrine était trop forte.Trop vive.Le lit impeccablement fait, la petite fenêtre donnant sur le jardin, la lampe de chevet encore allumée…Tout lui semblait étranger.Froid.Vide.Elle s’assit sur le bord du matelas, puis se pencha en avant, la tête entre les mains.Et c’est là que les larmes commencèrent à couler.D’abord silencieuses.Puis plus fortes.Plus lourdes.Elle tenta d’étouffer ses sanglots, mais la douleur était trop grande.C’était la première fois qu’elle réalisait vraiment :Laurent n’était plus là.Pas pour une journée.Pas pour un week
CHAPITRE 27LAURENT poussa doucement la porte de la chambre de Simone.Elle était assise sur son lit, en train de se sécher les cheveux, encore un peu pâle de fatigue mais plus réveillée qu’au matin.En le voyant entrer, elle sourit.— Papa… tu étais où ? Je t’ai pas entendu depuis ce matin.Laurent s’approcha, tirant une chaise qu’il plaça près du lit.— J’ai dû régler quelques affaires.Il marqua une pause.— Simone… il faut qu’on parle.Elle cligna des yeux, surprise par la gravité dans sa voix.— Qu’est-ce qu’il y a ?Laurent inspira profondément.Il n’était pas un homme qui perdait ses moyens, mais cette fois… c’était différent.— J’ai été appelé pour une mission.À l’étranger.Je dois partir.Simone se redressa sur son lit.— Partir ? Pour combien de temps ?— Je ne sais pas exactement.Peut-être plusieurs mois… peut-être un an.Simone resta figée.Sa bouche s’ouvrit légèrement, mais aucun son n’en sortit.Laurent posa une main sur son genou.— Je sais que ce n’est pas facile.J
CHAPITRE 26 Laurent restait debout devant la grande baie vitrée de son bureau, le téléphone encore à la main.Son visage habituellement assuré était fermé, tendu, presque sombre.Il venait de recevoir un appel qu’il redoutait depuis longtemps.Une mission.À l’étranger.Beaucoup trop loin.Pour une durée inconnue.« Plusieurs mois… peut-être un an.Peut-être plus. »Il avait senti son ventre se nouer quand on lui avait annoncé la nouvelle.Il était un homme solide, mais là… quelque chose s’était effondré en lui.Quitter sa fille.Quitter sa maison.Et surtout…quitter Léa.Il savait qu’il n’avait pas le choix.Et pourtant, tout son corps refusait l’idée.Il inspira longuement, tenta de retrouver son calme, puis prit son téléphone pour composer un numéro qu’il connaissait maintenant par cœur.Léa était chez elle, en train de ranger quelques documents de stage, quand son téléphone vibra.Elle sourit instinctivement en voyant le nom s’afficher :"Laurent"Elle décrocha.— Oui… Laurent ?
CHAPITRE 25Après avoir bien ri et raconté sa soirée, Simone se tourna vers Léa avec un regard soudain plus sérieux. Elle la fixa quelques secondes, comme si une pensée venait de lui traverser l’esprit.— Bon… assez parlé de moi, dit-elle en plissant les yeux.Toi, maintenant.Léa cligna des yeux, surprise.— Moi… ? Pourquoi moi ?Simone se redressa aussitôt, même fatiguée, comme une lionne flairant une proie.— Parce que ça fait des mois que je ne sais pas avec qui tu sors.Avec qui tu parles. Avec qui tu baises … bref. Tu vois très bien ce que je veux dire.Léa se figea. Un frisson de malaise remonta le long de son dos. Elle regarda ailleurs, jouant avec une mèche de cheveux. Comment avouer à sa meilleure amie qu'elle couche avec son père ?! — Euh… Simone… c’est pas si important…Simone la pointa du doigt aussitôt.— Léa.Ne commence pas.Tu sais que je te connais comme ma poche.Elle se rapprocha encore, la regardant droit dans les yeux.— Il y a quelqu’un, pas vrai ?Je le sens.
CHAPITRE 24LE LENDEMAIN MATIN La lumière du matin filtrait timidement à travers les rideaux épais de la chambre de Simone.Elle était étendue en travers de son immense lit, les cheveux en bataille, un bras pendant sur le côté du matelas, l’autre posé sur son ventre.Épuisée.Le mot était faible.Elle avait à peine eu la force d’enlever ses talons en rentrant.La nuit qu’elle avait passée avait été longue, intense, pleine d’émotions… et de sensations qui lui avaient complètement vidé son énergie.Ses jambes tremblaient encore légèrement — rien qu’en y pensant, elle souffla un petit rire fatigué.Elle se retourna, grogna, étira un bras à l’aveugle pour attraper quelque chose, n’importe quoi.Mais rien. Juste le silence lourd du matin.Jusqu’à ce qu’un toc-toc discret résonne à la porte.Simone ouvrit un œil…Juste un.C’était déjà beaucoup trop d’effort.— Simone ? Chérie, tu es là ? demanda la voix grave de Laurent à travers la porte.Elle roula sur le dos, prit une profonde inspirat
CHAPITRE 23Le vent tiède de la nuit caressait la peau nue de Simone alors qu’elle se tenait devant Adam, les yeux brillants d’une excitation trouble. Ses lèvres, encore gonflées par leur baiser fougueux, s’entrouvrirent dans un souffle chaud contre son oreille. « Attache-moi », murmura-t-elle, sa voix un mélange envoûtant de douceur et de commandements obscènes. « Aux piliers. Je veux sentir le verre contre ma peau… et tes mains partout ailleurs. »Un frisson parcourut l’échine d’Adam. Le désir, déjà présent comme une brûlure sourde dans son bas-ventre, s’embrasa d’un coup, lui serrant les tripes. Il n’eut pas besoin de répondre—ses doigts tremblèrent légèrement en sortant les menottes en cuir noir de sa poche, celles qu’il gardait au cas où. Le métal froid cliqueta entre ses doigts, un son qui fit contracter les cuisses de Simone. Elle savait ce que ce bruit promettait : une perte de contrôle délicieuse, une soumission consentie qui la ferait gémir avant même qu’il ne la touche v







