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Chapitre 5 — Là où l’on se consume

Author: L'invincible
last update Last Updated: 2025-07-23 00:05:19

NAHIA

Il ne me touche pas , pas tout de suite.

Il reste là à quelques centimètres. À peine . Et pourtant, c’est comme s’il me tenait déjà.

Son regard est un piège lent.

Un courant qui m’aspire vers lui, inexorable.

Il ne cligne pas des yeux. Il attend. Il observe.

Comme un prédateur qui sait que la proie viendra d’elle-même.

Je sens mon souffle devenir instable.

Une chaleur sourde me grimpe le long du ventre.

Mes jambes semblent appartenir à une autre . Je suis figée non par peur, mais par ce quelque chose d’indicible qui me traverse.

Il fait un pas. Puis un autre.

Ses chaussures effleurent le tapis dans un silence menaçant.

Il avance comme s’il entrait dans une cathédrale lentement, religieusement.

Et moi, j’attends l’impact.

Son doigt frôle mon menton. Juste ce contact.

Et déjà, un frisson me parcourt toute entière.

Il me relève le visage, doucement.

Je résiste à peine. Parce que je sais que c’est inutile. Parce qu’au fond, je veux qu’il me voie.

Mon regard croise le sien.

Ses pupilles sont dilatées. Noires. Dévorantes.

Il ne me regarde pas. Il m’engloutit.

— Tu trembles.

Sa voix est grave , mais ce n'est pas un reproche , ni une caresse.

Une simple vérité , mais une vérité dérangeante .

Il s’avance encore et se glisse derrière moi.

Et son souffle vient se poser dans le creux de mon cou, léger comme un fil d’air chaud.

Sa présence me submerge. Il ne me touche presque pas, et pourtant…

Je suis envahie.

Ses doigts effleurent mes épaules, si lentement que j’en perds la notion du temps.

Puis ils glissent le long de mes bras, jusqu’à mes poignets.

Il les serre doucement.

Comme pour m’ancrer à lui.

Comme s’il craignait que je disparaisse.

Il se penche. Sa bouche se pose derrière mon oreille.

Il n’embrasse pas. Il respire longuement et profondément.

Et je sens mon cœur cogner si fort que j’ai peur qu’il entende.

Je ferme les yeux.

Mais je sens ,son torse, à quelques millimètres de mon dos.

Ses mains qui remontent sur ma taille, mes flancs.

Puis… les boutons : un à un , il les

défaits avec une lenteur calculée.

Chaque clic est un battement de plus, un pas de moins vers le retour.

Quand il ouvre la chemise, ce n’est pas le tissu qu’il écarte. C’est moi.

Ma peau nue est offerte à l’air tiède.

À lui . À ce silence chargé de tension.

Je frissonne. Il le voit.

Il me contourne. Me fait face à nouveau.

Ses yeux s’attardent sur ma poitrine. Puis sur mon ventre.

Puis ils remontent. Lents. Inévitables.

Et là, je bascule.

Il pose sa main sur mon sternum, paume à plat.

— Il bat vite, dit-il.

Son pouce s’enroule légèrement sur ma clavicule.

Et son regard se plante dans le mien, jusqu’à ce que je perde pied.

— Tu ne veux pas que je t’arrête.

Je voudrais protester , dire oui c'est mentir.

Mais ma gorge reste fermée.

Ses doigts glissent le long de mes côtes, contournent ma taille, s’attardent sur mes hanches.

Puis il s’agenouille.

Et d’un seul geste, il fait glisser ma culotte le long de mes jambes.

Je reste droite , ou du moins j’essaie . Je sens mes cuisses trembler, mes genoux céder.

Il ne se presse pas.

Il lève les yeux vers moi. Attentif.

Il lit les signaux de mon corps avec une précision presque inhumaine.

Ses mains remontent lentement, très lentement, sur mes cuisses.

L’intérieur. Là où la peau est fine, où le sang pulse plus fort.

Il caresse du bout des doigts.

À peine un effleurement, et déjà je me cambre.

Et puis… sa bouche , je sens sa langue se poser sur moi.

Et c'est un choc.

Une onde chaude qui m’arrache un cri que je ravale aussitôt.

Il ne s’arrête pas , il explore.

Il écoute mes gémissements . Puis il recommence.

Chaque mouvement est millimétré, chaque pause calculée.

Il me décompose, me déborde, me démonte.

Je m’accroche au dossier derrière moi. Mes doigts s’y plantent.

Ma tête bascule en arrière.

Ma gorge laisse échapper un gémissement rauque, brisé.

Mon corps s’ouvre , se tord se donne malgré moi.

Il me goûte avec ferveur .

Et je le laisse faire.

Parce que résister, là, maintenant, serait pire que de céder.

Je viens d'abord dans un silence tendu.

Puis dans un spasme plus fort, un cri étranglé.

Mon ventre se contracte, mes cuisses se referment contre sa tête, comme si je voulais le garder là, lui interdire de partir.

Il se redresse alors, me prend dans ses bras, me soulève.

Je n’ai plus de force.

Je suis désarticulée.

Un pantin brûlé de l’intérieur.

Il me dépose sur le lit, me couvre, s’allonge près de moi.

Son souffle contre mon épaule.

— Tu vois ? murmure-t-il . Ce n’est pas moi qui l’ai décidé. C’est toi.

Je ne réponds pas.

Je fixe le plafond , ou le vide. Je ne sais pas.

Une larme glisse lentement sur ma tempe.

Je ne la retiens pas.

Je suis nue.

Brûlante.

Ravagée.

Et le pire, ce n’est pas ce qu’il m’a fait : C’est ce que j’ai ressenti.

C’est d’avoir joui pour lui.

D’avoir voulu qu’il continue.

Je suis à lui.

Mais il n’est pas à moi.

Et je sais que ce n’est que le début.

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