NAHIA
Son regard me consume.
Lentement , brutalement.
Il ne me regarde pas, il me pénètre avec ses yeux . Il me transperce avec une intensité qui me donne le vertige.
Il ne parle pas. Il ne sourit pas. Il me dévore, sans bouger, sans un mot.
Et pourtant, je me sens dépouillée.
Il avance d'un pas , puis un autre.
Rien n’est précipité , tout est calculé, contrôlé. Il n’a pas besoin de se hâter. Il sait que je suis déjà à lui.
Ses bottes heurtent doucement le sol, et chaque son résonne dans ma poitrine comme un écho sourd.
Je recule d’un souffle, incapable de fuir plus loin, les jambes tremblantes, l’âme en suspens.
Il s’arrête tout près . À peine un souffle entre nous.
Son regard se plante dans le mien, noir, insondable, chargé d’une violence retenue. Il n’a rien de tendre. Il n’a rien d’innocent.
Et pourtant, je ne recule pas.
Je reste là prisonnière et volontaire.
Il lève lentement les bras, attrape le bas de sa chemise noire, et l’enlève.
Le tissu remonte sur son torse, découvre une peau d’une teinte dorée, lisse, tendue sur des muscles sculptés.
Chaque détail de son corps est une œuvre vive, travaillée par la force, la discipline, le chaos.
Je retiens ma respiration.
Ses pectoraux sont fermes, larges, son ventre tracé de lignes profondes. Il est brut, sauvage, sublime.
Mais plus encore que cette perfection brute, c’est cette ombre qu’il porte en lui qui m’ébranle.
Elle est partout : sur ses épaules , dans ses gestes , dans ses yeux.
Il est marqué par quelque chose que je ne comprends pas encore. Quelque chose de sombre, d’incontrôlable.
Et malgré moi, je suis attirée irrésistiblement.
Il déboutonne calmement son pantalon, le pousse jusqu’à ses hanches, le laisse glisser le long de ses cuisses puissantes.
Il se tient là, nu, érigé devant moi comme une sentence . Son membre est majestueux , inébranlable et terriblement réel.
Je n'arrive pas à détourner mes yeux de lui : il est massif et si épais.
Il n’y a rien de doux, rien de timide dans sa virilité. Elle est brutale, imposante.
Et pourtant, il ne bouge pas.
Il me laisse regarder. Il me laisse comprendre ce qui va suivre.
Je lève les yeux vers lui. Il me jauge. Il attend que je plie, que je fuie, que je fléchisse.
Mais je ne bouge pas.
Je le regarde droit dans les yeux. Et dans ce regard, je lui donne tout.
Il tend la main vers la table de chevet, attrape un petit emballage, le déchire lentement, toujours sans me quitter du regard.
Ses gestes sont précis, mesurés. Il se protège avec la même discipline qu’il s’est déshabillé.
Rien n’est laissé au hasard. Il contrôle tout. Même le chaos.
Puis il s’approche et je frémis.
Ses mains m’attrapent doucement, presque tendrement.
Ses doigts glissent sur mes hanches, explorent mes courbes comme s’il voulait les mémoriser.
Il m’allonge sur le lit avec une lenteur étudiée pour me savourer , pour graver chaque seconde.
Je suis nue, offerte, et pourtant jamais je ne me suis sentie aussi exposée.
Je suis son terrain , son champ de bataille , son temple.
Il ne se jette pas sur moi. Il descend doucement, effleure ma peau de ses lèvres, trace un chemin brûlant du creux de mon cou à la naissance de mes seins.
Sa langue frôle, lèche, goûte.
Je me cambre sans le vouloir. Un feu liquide s’écoule lentement de ma poitrine à mon bas-ventre.
— Tu brûles déjà, souffle-t-il contre ma peau.
Je ferme les yeux. Je ne peux rien lui répondre.
Il s’écarte, juste assez pour mieux m’écarter à son tour.
Ses mains s’emparent de mes cuisses, les ouvrent, les maintiennent . Et puis… il entre.
Doucement d’abord , inhumainement lent.
Je m’ouvre à lui dans une brûlure douce et lancinante.
Je retiens un cri car il est trop grand . Il me remplit comme si mon corps avait été créé pour lui seul.
— Respire, murmure-t-il à nouveau, sa bouche près de mon oreille.
Alors je respire. Je m’abandonne.
Il commence à bouger.
Chaque va-et-vient est précis, pénétrant, régulier.
Mais rapidement, il se fait plus fort, plus ancré.
Ses hanches claquent contre les miennes. Je gémis, brisée par tant d’intensité.
Il attrape mes poignets, les plaque au-dessus de ma tête. Je suis à sa merci.
Et pourtant, ce n’est pas la peur qui me traverse. C’est le besoin.
Son souffle est rauque, ses muscles vibrent. Il est tendu comme un arc, chaque fibre de son être concentrée sur l’instant.
Il accélère. Ses coups sont puissants, ancrés, précis.
Je suis secouée, possédée, transportée dans un ailleurs où il n’y a plus ni pensée, ni retenue, ni pudeur.
Je me cambre, m’ouvre davantage, l’enlace de mes jambes.
Il pousse un grognement sourd, animal. Il n’est plus qu’instinct, pulsion, feu.
Je sens la vague monter en moi, chaude, brûlante, irrésistible.
Je m’accroche à lui, à la réalité, à cette douleur exquise qui m’éclate de l’intérieur.
Et puis je cède.
Je viens, dans un spasme long, fort, tremblant, un cri muet au bord des lèvres.
Je me brise. Je me défais. Je disparais dans lui.
Il me suit, quelques secondes plus tard, dans un râle rauque, profond, qui m’ébranle jusque dans les os.
Il se fige, se tend, se relâche enfin.
Et puis… tout s’arrête.
Il reste en moi, immobile, haletant.
Sa tête contre la mienne. Nos souffles mêlés.
Ses mains entourent les miennes, nouées sur mes poignets.
Je n’ose pas bouger.
Je n’ose pas parler.
Une larme glisse sur ma tempe. Je ne sais même pas pourquoi.
Trop d’intensité , trop d’abandon. Trop de vérité.
Je sens mon cœur battre contre ma poitrine, trop vite, trop fort.
Et je comprends.
Je ne suis plus libre.
Je suis à lui.
Mais lui… lui ne sera jamais à moi.
NAHIAJe m’arrête devant la porte de l’ascenseur, le souffle court, le cœur toujours au bord de l’explosion.Le hall est vide . Le silence y est plus oppressant que dans la chambre.Je reste là une seconde, le dos contre le mur glacé, les yeux fermés.Je n’ai pas fui, je me dis.J’ai survécu.Mais mes mains tremblent encore.Je me baisse pour ramasser mes sous-vêtements et c’est là que je le sens.Un pincement. Une tension. Une brûlure diffuse entre mes cuisses.Je grimace. Discrètement.Mais c’est là.Il est là.Encore.Mon corps me le rappelle à chaque mouvement.Je suis engourdie , froissée , lente.Je m’habille tant bien que mal dans le couloir désert, là où la moquette étouffe les bruits mais pas la honte.Ma culotte me colle à la peau.Mon soutien-gorge grince contre mes omoplates endolories.Et ma robe… ma robe me serre comme un rappel cruel de ce qu’il a fait d’elle.De ce qu’il a fait de moi.Je m’accroche au mur pour enfiler mes chaussures.Je vacille.Mon entrejambe protest
NAHIAJ'ouvre les yeux dans un silence épais.Le genre de silence qui colle à la peau. Qui résonne dans la cage thoracique comme un cri qu’on n’a pas osé pousser.Tout est flou, indistinct.La lumière est pâle, livide, étrangère. L’aube sans chaleur d’un matin qui ne promet rien, sinon l’inévitable retour à moi-même.Je suis allongée , toujours nue et moite .Sa peau contre la mienne.Sa main, posée sur ma hanche, lourde, brûlante, possessive même dans le sommeil.Son souffle, régulier, paisible, effleure ma nuque à intervalles précis, comme un rappel cruel de ce qui s’est passé.De ce que j’ai permis.Et pourtant, tout hurle en moi.Ma peau, mes muscles, mon souffle.Tout me supplie de partir. Maintenant. Tout de suite. Avant qu’il n’ouvre les yeux.Avant qu’il ne m’attache à nouveau pas avec des chaînes. Avec son regard.Je me détache , centimètre par centimètre.Son bras glisse, retombe contre le matelas dans un soupir de tissu froissé.Il ne se réveille pas , pas encore , heureuse
NAHIASon regard me consume.Lentement , brutalement.Il ne me regarde pas, il me pénètre avec ses yeux . Il me transperce avec une intensité qui me donne le vertige.Il ne parle pas. Il ne sourit pas. Il me dévore, sans bouger, sans un mot.Et pourtant, je me sens dépouillée.Il avance d'un pas , puis un autre.Rien n’est précipité , tout est calculé, contrôlé. Il n’a pas besoin de se hâter. Il sait que je suis déjà à lui.Ses bottes heurtent doucement le sol, et chaque son résonne dans ma poitrine comme un écho sourd.Je recule d’un souffle, incapable de fuir plus loin, les jambes tremblantes, l’âme en suspens.Il s’arrête tout près . À peine un souffle entre nous.Son regard se plante dans le mien, noir, insondable, chargé d’une violence retenue. Il n’a rien de tendre. Il n’a rien d’innocent.Et pourtant, je ne recule pas.Je reste là prisonnière et volontaire.Il lève lentement les bras, attrape le bas de sa chemise noire, et l’enlève.Le tissu remonte sur son torse, découvre une
NAHIAIl ne me touche pas , pas tout de suite.Il reste là à quelques centimètres. À peine . Et pourtant, c’est comme s’il me tenait déjà.Son regard est un piège lent.Un courant qui m’aspire vers lui, inexorable.Il ne cligne pas des yeux. Il attend. Il observe.Comme un prédateur qui sait que la proie viendra d’elle-même.Je sens mon souffle devenir instable.Une chaleur sourde me grimpe le long du ventre.Mes jambes semblent appartenir à une autre . Je suis figée non par peur, mais par ce quelque chose d’indicible qui me traverse.Il fait un pas. Puis un autre.Ses chaussures effleurent le tapis dans un silence menaçant.Il avance comme s’il entrait dans une cathédrale lentement, religieusement.Et moi, j’attends l’impact.Son doigt frôle mon menton. Juste ce contact.Et déjà, un frisson me parcourt toute entière.Il me relève le visage, doucement.Je résiste à peine. Parce que je sais que c’est inutile. Parce qu’au fond, je veux qu’il me voie.Mon regard croise le sien.Ses pupil
NAHIAJe signe : une lettre , puis une autre.Puis encore une.Chaque mouvement du stylo est un clou dans ma liberté.Ma main tremble, mais je serre les dents. Je veux aller jusqu’au bout. En finir.Je ne lève pas les yeux. Je ne veux pas croiser son regard pendant que je m’enchaîne de mon plein gré.La dernière lettre , puis le point et enfin le silence.Je repose le stylo. Lentement. Comme si je déposais une arme que je ne saurais plus jamais manier.Il prend le contrat. Le lit d’un œil attentif, presque détaché. Puis referme le dossier, le glisse dans une mallette noire. Il verrouille.Le clic du fermoir résonne dans la pièce comme un coup de feu.Je me lève. Trop vite.Ma respiration s’affole.Mon cœur cogne.Je veux sortir maintenant.Avant qu’il ne soit trop tard.— Je vais y aller.Ma voix me surprend car elle est sèche , râpeuse. Comme si elle sortait de quelqu’un d’autre.Je contourne la table, serre mon sac contre moi. Je sens son regard me suivre, glisser sur ma nuque, sur
NahiaJe ne sais pas pourquoi j’ai répondu.Peut-être parce que je n’en pouvais plus de penser. De tourner en rond. De sentir l’odeur de sa peau accrochée à la mienne comme une brûlure qu’aucun savon ne sait laver.Ou peut-être… parce qu’une part de moi voulait entendre sa voix. Une seule fois. Pour être sûre qu’il n’était qu’un cauchemar.Mais ce n’était pas un cauchemar.C’était pire. C’était réel.Quand j’ai décroché, je suis restée muette.Je pensais avoir le temps de respirer. De poser des mots. De dire non.Mais il n’a pas attendu.— Prépare-toi. J’envoie une voiture.Sa voix a claqué comme un ordre. Sèche, tranchante, impérieuse.Pas une invitation . Ce n'est pas une demande . C'est une vérité nue. Une décision déjà prise pour moi.J’ai voulu refuser. Mes lèvres se sont entrouvertes. Mais rien n’est sorti. Rien, sinon ce vide que je traîne depuis cette nuit.Et maintenant, je suis là.Piégée dans une bulle de silence feutré, au sommet d’un hôtel qui domine toute la ville.Un dé