Le bruissement des feuilles sous le vent n’arrivait pas à apaiser le tumulte intérieur de Malia. Depuis l’attaque, elle n’avait presque pas dormi. Aydan, lui, passait ses journées à organiser leur contre-offensive, tandis que Myra récupérait lentement.
— Il faut agir avant qu’ils ne nous réduisent au silence, dit Malia, les yeux rivés sur l’écran de son ordinateur.— Je sais, répondit Aydan. Mais si on se précipite, on risque de tout perdre.Elle se retourna, exaspérée.— Et si on attend, on risque de mourir.Le silence entre eux fut plus lourd que les menaces. •Dans le sous-sol de la villa, transformé en QG improvisé, Myra tendit une clé USB à Malia.— Voici tous les fichiers. Des preuves irréfutables. Expériences illégales, contrats secrets, enregistrements.Malia ferma les yeux un instant, puis les rouvrit, déterminée.— Il est temps de tout dévoiler. •Mais Langston était un seTout semblait calme. Trop calme.Depuis trois jours, aucune nouvelle lettre. Aucun message crypté. Aucun signal suspect.Même Charles, pourtant paranoïaque par nature, commençait à croire qu’ils avaient peut-être abandonné.Mais Malia, elle, savait.Le vrai danger ne fait jamais de bruit.Il attend. Il respire avec vous. Il dort dans vos silences.Et ce soir-là, il frappa.•Il était 22h03.Malia venait de sortir de la douche, le ventre arrondi sous sa robe de nuit. Aydan était à l’étage, en train de ranger des documents confidentiels qu’il comptait remettre à une journaliste spécialisée en enquêtes politiques.Un claquement sec, à peine perceptible.Puis un sifflement.Une vitre explosée.— Aydan ! cria-t-elle.Mais à peine avait-elle hurlé qu’un gaz noir envahit le salon.Elle recula, le cœur affolé, cherchant de l’air. Elle plaqua sa main sur son nez et s
Le bureau était plongé dans l’obscurité, seules quelques lueurs de l’écran éclairaient le visage déterminé de Malia.Cela faisait plus de trois heures qu’elle écrivait, raturait, effaçait… puis recommençait.Ses mains tremblaient parfois. Pas de peur. Pas de doute. Mais de cette adrénaline nouvelle : celle de l’instinct de survie mêlé à l’amour féroce.Elle écrivait à ses ennemis. Elle écrivait à son enfant.Et à elle-même.•Dans le salon, Aydan passait en revue les relevés de surveillance récupérés par Charles.— Regarde cette caméra, dit-il en pointant l’écran. Il y avait bien quatre hommes dans l’entrepôt. Mais un cinquième est arrivé juste après notre départ.— Un chef ? demanda Charles.— Pire. Un spectre. L’image est floue, volontairement brouillée. Mais on voit une silhouette fine. Une femme.Malia s’approcha.— Une femme ? Tu crois que c’est…— Je n’en suis pas sûr. Mais elle port
Le soleil venait à peine de se lever, mais Malia était déjà dehors, assise sur les marches de la terrasse. Une tasse de café refroidissait entre ses mains.Elle avait à peine dormi. Ses rêves devenaient de plus en plus réalistes, presque prémonitoires. Et dans chacun d’eux, une constante : un homme, sans visage, qui s’approchait de l’enfant qu’elle portait.Elle savait ce que cela voulait dire.Le passé appelait.Et cette fois, il exigeait une réponse.•Charles, installé dans le salon avec Aydan, pianotait sur son ordinateur portable. Des lignes de code défilaient, entrecoupées de captures d’écran de réseaux sécurisés.— Tu cherches quoi exactement ? demanda Malia en rentrant.— Des traces. Des mouvements de fonds. Des noms de domaine relancés. Tout ce qui pourrait confirmer que Biocorp a été réactivée sous un autre nom.— Et ?Il se tourna vers elle, l’air grave.— J’ai trouvé un serveur act
Le matin se leva sur un ciel gris, chargé d’humidité. Malia ouvrit les yeux avec une boule au ventre. Ce n’était pas les nausées de la grossesse cette fois… mais un pressentiment. Une alerte sourde, viscérale.Aydan était déjà parti depuis l’aube pour un rendez-vous professionnel. Elle se leva doucement, frotta ses yeux, puis alla dans la chambre d’Ayden Junior. Vide. Il était chez sa cousine pour deux jours. Un hasard bienvenu, ou un silence trop parfait ?En descendant dans le salon, elle découvrit une enveloppe glissée sous la porte. Aucune adresse. Aucun tampon.Juste un prénom inscrit en lettres noires :Malia.Elle sentit ses mains trembler. L’ouvrit d’un geste sec.À l’intérieur, une feuille blanche. Un seul message, écrit à la main :“Tu portes un héritier. Mais tu ignores encore ce que cela signifie.”Elle recula d’un pas, l’air se faisant plus dense autour d’elle.Qui savait ? Et pourquoi main
— Tu n’as pas dormi, constata Aydan en entrant dans la cuisine.Malia, en pyjama, tournait lentement sa cuillère dans sa tasse de thé. Ses yeux trahissaient la fatigue, et ses lèvres, pincées, contenaient bien plus qu’un simple silence.— Pas vraiment, murmura-t-elle.Aydan s’approcha, déposa un baiser sur son front, puis attrapa une tasse à son tour.— Cauchemars ?— Pire. Des souvenirs. Ma mère. Et lui.Elle n’avait pas besoin de dire son nom. Le silence pesa aussitôt entre eux. Le souvenir du père biologique de Malia, leader d’une organisation aux desseins tordus, n’était jamais très loin. Même mort, il continuait à la hanter.— Ils sont loin, souffla Aydan.— Non. Ils sont dans mes gènes. Dans mes peurs. Dans ce que je pourrais transmettre.Elle posa une main sur son ventre, encore plat, mais déjà habité. Aydan s’assit face à elle, devinant ce qui la rongeait.— Tu penses que tu vas répéter
Malia fixait l’écran de son téléphone depuis vingt minutes.L’application du laboratoire lui indiquait que les résultats étaient disponibles.Elle n’arrivait pas à appuyer. Son pouce tremblait légèrement. Et dans sa poitrine, le cœur battait si fort qu’elle en avait mal aux côtes.Elle n’avait parlé à personne de ce test. Pas même à Aydan. Il y avait bien eu cette conversation dans la ruelle, mais elle n’avait rien confirmé. Parce qu’une part d’elle espérait, et une autre… redoutait plus que tout.« Et si je n’étais pas prête ? »Finalement, elle appuya.Le verdict s’afficha en une ligne, nette, brutale :Résultat : positif.•Le silence qui suivit fut assourdissant. Le monde extérieur semblait s’être mis sur pause. Plus de bruit de voiture, plus de chant d’oiseau, plus rien.Juste elle. Et cette nouvelle.Un petit être en train de pousser en elle. Une vie.Elle porta lentement sa mai