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Chapitre 3 — Confidences

Author: Déesse
last update Huling Na-update: 2025-10-30 22:05:37

Alba

La chambre de Samantha sent la lavande et le bois ancien. Je suis allongée sur son lit, le menton calé dans mes mains, pendant qu’elle, assise en tailleur sur le tapis, trie des photos sur son téléphone. La lune filtre à travers les grands pins, dessinant des ombres mouvantes sur les murs.

— Alors, raconte ! je lance, avide de détails terre-à-terre, de ces histoires simples qui semblent si loin de mon tourment intérieur.

Samantha éclate de son rire cristallin, un son qui devrait être rassurant, mais qui ce soir grince légèrement à mes oreilles. Ses canines me semblent soudain plus blanches, plus affûtées.

— Cette année ? Un désastre, ma chérie. Mais un désastre délicieux. Il y a eu Marc, le poète, qui sentait le vieux livre et le café. Trop dans sa tête. Puis Léo, le sportif, qui sentait la transpiration et l’arrogance. Trop dans ses muscles.

Je ris, mais le son est forcé. Je me surprends à comparer inconsciemment ses récits à la présence brute, presque animale, qui hante mes pensées. Ces garçons lui semblaient… si jeunes. Si peu substantiels.

— Et toi ? elle demande soudain, ses yeux dorés , des yeux de loup, je le sais maintenant , se plantant dans les miens avec une intensité déconcertante. 

— Rien à me raconter ? Pas de béguin secret pour un garçon de Willow Creek ?

La question, anodine, me transperce comme une flèche. Mon cœur se met à battre la chamade, et j’espère qu’elle ne l’entend pas. Je sens la chaleur monter à mes joues.

— Non, rien de tel, je murmure, détournant le regard vers la fenêtre, vers la forêt noire. C’est… tranquille.

Un silence s’installe, trop lourd pour être confortable. Samantha arrête de faire défiler les photos. Je sens son regard sur moi, pesant, scrutateur.

— Tu sembles différente, Alba, elle dit finalement, sa voix plus basse, plus grave. Tendue. Comme un arc. Et tu as cette odeur…

Je me fige.

—Quelle odeur ?

Elle hésite, ses narines frémissant presque imperceptiblement.

—Une odeur d’adrénaline. De peur mêlée à… autre chose. Quelque chose de chaud. Elle plisse les yeux, et pour la première fois depuis notre amitié, je vois la louve en elle, juste sous la surface, l’animal qui analyse le monde en odeurs et en instincts. On dirait l’odeur de quelqu’un qui est en train de se perdre. Ou de se trouver. C’est souvent la même chose.

Mon sang se glace dans mes veines. Elle sait. Elle doit savoir. Elle sent mon désir interdit comme une puanteur. Je veux me confesser, crier mon trouble, mais les mots restent coincés dans ma gorge. Comment avouer que la présence qui me consume est celle de son père ? Comment expliquer cette attraction qui me ronge sans trahir notre amitié et sans révéler le secret que je devine chez elle ?

— C’est cette maison, je balbutie, mentant pour la première fois de manière aussi flagrante. La forêt… elle est si oppressante.

Samantha me regarde longuement, et je vois dans ses yeux qu’elle ne me croit pas. Mais elle ne pousse pas plus loin. Elle sait, mieux que quiconque, que certains secrets sont comme des bêtes sauvages : il ne faut pas les déranger, sous peine de les voir se retourner contre vous.

— La forêt peut être dangereuse, elle dit doucement, en écho à mes pensées. Il y a des choses… des désirs… qu’il vaut mieux ne pas nourrir. Ils vous dévorent de l’intérieur.

Ses mots résonnent en moi comme un avertissement solennel. Elle parle de la forêt, mais ses yeux, pleins d’une sagesse ancienne et animale, me disent qu’elle parle d’autre chose. Elle parle de moi.

Et au fond de moi, tandis que la honte et la peur luttent contre ce désir vorace, une petite voix murmure que même si c’est le cas, il est déjà trop tard. La bête en moi a été réveillée, et elle a déjà choisi sa proie.

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