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Chapitre 9 — Là où le masque se fissure
Last Updated:
2025-07-05 00:58:07
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SOUS LE SERMENT DU SANG Chapitre 13 — Là où le contrôle est une illusion
AlbaLa porte claque derrière moi.Je m’arrête dans le couloir vide. Le silence est total. Aucun bruit. Aucun souffle. Juste ce battement dans ma poitrine régulier, insistant. Ce battement que je m’efforce d’ignorer.Je ne me retourne pas.Je ne le dois pas.Je m’interdis de vérifier s’il m’a suivie.Je sais qu’il ne l’a pas fait.Pas encore.Mes talons claquent sur le carrelage du couloir, et à chaque pas, je sens l’écho du chaos que j’ai laissé derrière moi. Un homme à vif. Un feu contenu. Un désir sans exutoire. Un piège dont il n’a pas encore compris l’ampleur.Je devrais me sentir victorieuse.Je devrais.Mais une ombre s’étire déjà dans mon esprit.Je pousse la porte de ma chambre. Je m’y engouffre. La referme derrière moi avec lenteur.Tout est en ordre.Trop en ordre.Un contraste violent avec ce que je suis devenue, en dedans.Je retire ma veste. Mes doigts sont crispés. Mes gestes mécaniques. Contrôlés.Je la plie, la pose sur le dossier d’une chaise. Puis je m’assieds sur l
SOUS LE SERMENT DU SANG Chapitre 12 — Là où le silence devient fièvre
SandroElle est partie dans une autre chambre .Sans se retourner.Et moi, je reste là.Seul.Planté dans ce silence épais qu’elle a laissé derrière elle.Le silence… ce n’est pas une absence.C’est un poison.Il me ronge de l’intérieur, me serre la gorge, me plante des griffes dans le ventre. Il s’insinue partout entre mes nerfs, dans mes veines, au creux de mes tempes. Et plus j’essaie de le chasser, plus il s’accroche.Elle a tout emporté.L’air.La logique.La cohérence.Et ce qu’elle a laissé… c’est ça. Ce vide brûlant. Ce gouffre qui m’avale seconde après seconde.Je serre les mâchoires. Les poings. Les dents.Tout ce que je peux encore contrôler.Mais à l’intérieur…Tout. S’effondre.Elle a gagné.Pas cette bataille.Pas un duel charnel.Non.Moi.Elle m’a brisé sans un mot plus haut que l’autre.Elle m’a soumis sans me toucher.Elle a fait de moi un animal en cage, affamé, tendu, incapable de trouver un exutoire à cette rage sourde, à cette frustration qui me consume.Et je ha
SOUS LE SERMENT DU SANG Chapitre 11 — Là où les corps se défient
AlbaJe vois la tempête dans ses yeux.Et je m’en nourris.Il ne parle plus.Il respire fort. Ses narines palpitent. Sa mâchoire se contracte.Et moi, je reste immobile. D’un calme impitoyable.Il est tendu comme une bête acculée, incapable de choisir entre l’attaque ou la fuite. Ses gestes sont à peine contenus, sa peau vibre, comme s’il allait me déchirer pour se libérer de ce qui l’enchaîne. Moi.Ses mains me cherchent encore mais cette fois, je les esquive, sans brutalité, avec une lenteur calculée, comme une gifle invisible.— Tu ne commandes pas ce que je donne, Sandro.Ma voix fend l’espace entre nous.Lentement. Précisément.Chaque mot est une lame.Chaque syllabe une frontière.Il gronde. Ce n’est pas un son humain. C’est animal, c’est ancien, c’est brut. Ça me traverse comme une onde chaude, ça résonne dans mon ventre, ça appelle quelque chose de primaire. Mais je ne fléchis pas. Je m’appuie contre cette colère. Je m’en fais une armure.Il est prêt à exploser.Et je veux qu’
SOUS LE SERMENT DU SANG Chapitre 10 — Là où le feu s’enflamme
SandroJe suis descendu sans bruit, glissant dans la pénombre comme une ombre traquée par ses propres démons. Chaque pas est une lutte entre l’urgence et la retenue, entre ce besoin viscéral de la retrouver et la peur qui serre ma gorge d’une main de fer.La maison est étrangement silencieuse, un silence lourd, presque palpable, qui semble retenir son souffle. On dirait qu’elle attend qu’on déchire ce fragile équilibre, qu’on fasse exploser cette tension sourde qui habite chaque recoin.Je sais où elle est.Je le sens au creux de mes entrailles.Cette chambre, au bout du couloir, où elle s’est enfermée. Là où elle s’abandonne, ou se cache. Là où le feu qu’elle brûle en elle consume tout ce qu’elle croit pouvoir maîtriser.Je pousse doucement la porte entrouverte.Elle est là.À moitié nue.La lumière de la lune filtre à travers les volets, caressant ses courbes délicates, dessinant des ombres dansantes sur sa peau moite, comme un éclairage sacré. Chaque muscle, chaque pli de sa chair,
SOUS LE SERMENT DU SANG Chapitre 9 — Là où le masque se fissure
SandroJe n’ai pas dormi.Je suis resté là. Debout, immobile, à fixer l’obscurité derrière la baie vitrée, comme si la nuit allait me donner des réponses. Comme si je pouvais y lire autre chose que le reflet d’un homme au bord de lui-même.La ville en contrebas est calme. Trop calme. Les lumières sont floues, irréelles. Des constellations factices dans un ciel qui ne pardonne rien.Je suis seul. Et je devrais en être soulagé.Mais ce silence…Ce silence me lacère.Il y a encore son odeur dans l’air. Son souffle imprimé quelque part dans les murs. Son regard planté dans ma chair. Je pourrais la dessiner les yeux fermés. Je pourrais deviner chacun de ses battements de cils, le pli exact de ses lèvres quand elle ment, la tension dans sa mâchoire quand elle lutte.Et elle lutte.Contre moi.Contre elle-même.Et moi, je lutte aussi.Putain.Elle était là, juste là, à portée de bras. Son dos contre le mur, sa bouche entrouverte, ses pupilles dilatées, ses poings fermés.Elle n’avait pas peu
SOUS LE SERMENT DU SANG Chapitre 8 — Le bûcher et la lame
AlbaLa nuit est tombée.Mais elle ne m’apaise pas.Elle ne recouvre rien.Elle dévoile tout.Elle me tient éveillée. Comme une mer noire, glacée, hurlant contre les parois de mon corps.Une mer sans rivage, sans répit.Elle me renvoie à chaque seconde le reflet de ce que je suis en train de devenir.Ou de redevenir.Je suis seule dans le salon. Figée.Le dos toujours collé au mur, comme si son ombre était restée imprimée sur ma peau.Comme si sa présence avait creusé une empreinte dans ma chair.Comme si je ne pouvais plus habiter ce corps sans le sentir, lui.Tout est silencieux, mais mon corps hurle.Mes nerfs vibrent.Mon souffle se brise contre mes lèvres entrouvertes.J’ai le souffle court. Les jambes lourdes. La gorge sèche.Je ne suis plus vraiment là.Je flotte quelque part entre la mémoire et le désir.Je tremble. Pas de peur. Pas de froid.Mais d’un feu qui n’a jamais pris fin.Un feu qu’il a allumé sans même me toucher.Un feu que je prétends vouloir éteindre alors que je
