Chapitre 35 : C'est bien de te revoir LE POINT DE VUE DE MAEL Je l’avais retrouvée. Pas simplement Camille, la femme. Mais Camille, la douceur, le feu, la faille et la force. Elle était là, devant moi, nue de tout — de vêtements, de défenses, de mensonges.Et moi… j’étais éperdu.J’ai effleuré sa peau comme si elle allait s’évanouir entre mes doigts. Comme si elle était faite de brume, de souvenir, de quelque chose que j’avais attendu mille nuits sans oser espérer. Mes lèvres ont glissé sur sa clavicule, puis son cou — ce parfum, c’était encore le sien, celui qui m’avait hanté.Elle a gémi doucement, la tête penchée, offerte, les yeux mi-clos.Je ne pouvais plus reculer. Je ne voulais plus.Mes mains ont retrouvé ses courbes avec une lenteur presque douloureuse. Je redécouvrais chaque creux, chaque frisson. Mes doigts ont glissé sur la ligne délicate de ses hanches, sur le ventre où avait grandi notre fille… et mon cœur s’est serré.— Tu es magnifique… ai-je soufflé contre sa peau.
Chapitre 34 : L'APPARTEMENT DE Camille Il n’y avait que la lumière du couloir, douce et dorée, qui s’échappait par la porte entrebâillée. Mael monta les marches lentement, presque religieusement, comme s’il entrait dans un sanctuaire. La porte était ouverte, comme elle l’avait dit. Mais en la poussant, ce ne fut pas seulement un appartement qu’il découvrit. C’était un morceau de la vie de Camille. De sa vie sans lui.Le salon était simple, chaleureux, aux teintes neutres et aux coussins dépareillés. Des jouets d’enfant rangés dans un petit coffre en bois, des dessins collés sur le frigo. Une odeur de vanille flottait dans l’air, légère et douce, presque maternelle. Il resta un instant figé, absorbant l’intimité du lieu.Il passa lentement dans le couloir, caressant du bout des doigts les cadres accrochés au mur. Des photos. Camille avec sa fille. Camille souriant. Il la reconnaissait dans chaque détail : dans le choix des rideaux, dans les livres alignés avec soin, dans les plantes v
Chapitre 33 : J'AIMERAIS LE REVOIR LE POINT DE VUE D'ELODIEJe somnolais à l’arrière de la voiture, blottie contre le coussin que maman avait glissé derrière ma tête. L’odeur du tissu sentait la lavande et le linge propre, une odeur qui me rappelait nos soirées d’hiver, quand elle me massait les tempes avec une huile naturelle parce que j’avais mal à la tête. Cette femme, ma mère… elle était tout pour moi. Et pourtant, ce soir, j’avais l’impression de la découvrir à nouveau.Le trajet depuis l’hôpital avait été silencieux. Ni lourd, ni gênant. Juste… calme. Comme si elle aussi avait besoin d’aligner ses pensées.Quand on est arrivées devant l’immeuble, elle s’est garée lentement, comme si elle hésitait à franchir cette étape. Elle est descendue d’un geste un peu mécanique et a contourné la voiture pour m’ouvrir la portière. J’ai levé les yeux vers elle.— Maman, tu es fatiguée ? lui ai-je demandé.Elle m’a offert un sourire doux, mais je voyais la fatigue dans ses yeux. Une fatigue d
Chapitre 32 : FAMILLE RÉUNIES MAEL Le silence avait envahi la chambre après le départ de Lysa.J’étais restée près du lit d’Élodie, assise dans ce fauteuil inconfortable, à caresser doucement les mèches blondes qui retombaient sur son front. Elle dormait profondément, paisible, loin de tous les drames qui secouaient nos vies. Je l’enviais presque, ma fille. Sa respiration régulière, son innocence. Elle n’avait rien demandé, mais elle était au centre d’un bouleversement immense.Puis Mael est revenu.Je l’ai senti avant même de le voir. Ce n’est pas une question de bruit de pas ou de mouvements. C’était autre chose. Cette énergie particulière qui flottait dans l’air quand il était là. Comme si tout mon corps reconnaissait sa présence avant mon esprit.Il est resté debout un instant, près de la porte. Silencieux.Je n’ai pas levé les yeux tout de suite. Je n’en avais pas le courage. J’avais trop peur de croiser son regard et d’y lire des choses que je n’étais pas prête à affronter. De
Chapitre 31 : ÉTEINDRE UNE FLAMME LE POINT DE VUE LYSAJe les observais à travers la vitre. Mael et Camille. Ils parlaient doucement, mais leurs gestes, leurs regards… tout criait ce que les mots n’avaient plus besoin d’exprimer. Ce lien entre eux, cette chose invisible et indestructible, elle n’avait jamais disparu. Je l’ai toujours su, au fond.Je me sentais figée, incapable de détourner les yeux. C’était comme assister à une scène que j’avais redoutée depuis longtemps, mais que j’avais refusé de m’avouer.Camille, avec ses yeux humides et sa voix tremblante. Mael, avec cette douceur dans le regard qu’il ne réservait qu’à elle. Je ne l’avais jamais vu comme ça avec moi. Jamais. Même dans les moments les plus intimes, il était toujours un peu ailleurs, un peu distant. Je pensais pouvoir combler ce vide à force de patience, de présence… d’amour. Mais on ne peut pas forcer un cœur à changer de cap.Je me suis surprise à serrer mes bras autour de moi. Un réflexe. Comme si je voulais me
Chapitre 30 : C'est ma filleLE POINT DE VUE DE MAELJe n’avais pas quitté la chambre de repos. Élodie dormait à nouveau, son visage paisible, encadré par ses cheveux bruns en bataille. J’étais resté assis là, à côté d’elle, le cœur encore serré mais étrangement apaisé. J’entendais encore sa voix m’appeler "Monsieur Maël", son petit sourire en coin. Elle avait ce quelque chose… cette lumière familière.Quand Camille est revenue dans la pièce, elle marchait lentement, comme si ses jambes portaient tout le poids du monde. Je me suis levé. Je devais lui parler. Je ne pouvais plus garder ça en moi.— « Camille… » ma voix tremblait légèrement. « Dis-moi la vérité. »Elle fronça les sourcils.— « La vérité ? » demanda-t-elle, les bras croisés comme pour se protéger.Je fis un pas vers elle. Mon cœur battait si fort que j’avais l’impression que les murs entiers pouvaient l’entendre.— « Élodie… est-ce que c’est ma fille ? »Ses yeux s’écarquillèrent, elle ouvrit la bouche, et je la vis se dé
Chapitre 29 : LE POINT DE VUE DE Camille Mon cœur battait à une cadence folle, et j’avais l’impression que mes poumons refusaient parfois de faire leur travail.Quand la porte du couloir s’est ouverte, j’ai sursauté.Le docteur est apparu, encore en tenue de bloc, un masque tiré sous le menton et des cernes profondes sous les yeux. Il s’est approché, un léger sourire sur les lèvres.— « Madame Camille ? »Je me suis levée d’un bond, presque en trébuchant, les jambes engourdies par le stress.— « Oui ? » ai-je dit, d’une voix fébrile.Il a hoché doucement la tête, et ces quelques mots sont sortis comme une libération :— « L’opération s’est très bien passée. Votre fille est en salle de repos. Vous pouvez aller la voir. »Mon cœur s’est arrêté une seconde, puis une vague de soulagement m’a submergée.— « Dieu merci… » ai-je soufflé en portant mes mains à mon visage, les larmes montant aussitôt.À côté de moi, Lysa a posé une main sur mon bras avec un sourire rassurant.— « Je t’avais d
Chapitre 28 : MA FILLE LE POINT DE VUE DE MAEL J’étais planté là, de l’autre côté de la vitre, figé, le regard rivé sur cette petite silhouette fragile allongée sur la table d’opération. Les battements de mon cœur suivaient le rythme des machines. Mon souffle était court, comme suspendu.Cette petite fille… elle avait l’air si paisible, malgré les fils qui la reliaient aux moniteurs, malgré la tension qui régnait dans la pièce. Ses longs cils reposaient sur ses joues rondes, et même là, au cœur de cette urgence, elle était magnifique.Est-ce que… est-ce qu’elle pourrait être de moi ?Je n’arrêtais pas de me poser la question depuis que j’avais vu Camille, puis entendu parler de cette enfant. Mais je n’osais pas laisser cette pensée prendre racine. Et puis…Le médecin a pris la parole, faisant les présentations aux autres membres de l’équipe.— « Patiente : Élodie Duvernay . Cinq ans. Troubles cardiaques sévères, urgence de pose de pacemaker. »Et puis, cette phrase, anodine pour eux
Chapitre 27 : Les coups du destinLE POINT DE VUE DE MAEL J’étais concentré… jusqu’à ce que je lève les yeux.Elle était là.Assise sur un banc, la tête baissée, les coudes posés sur ses genoux. Les mèches de ses cheveux noirs cachaient son visage. Mais mon cœur la reconnut bien avant mes yeux.— « Madame ? » appela le docteur en s’approchant d’elle. « Madame, je vous présente le docteur Mael Duvernay, le fabricant du pacemaker, et sa femme, Lysa. »Elle releva doucement la tête… et mon souffle se coupa net.Camille.Mon cœur se figea. Mon monde aussi.C’était bien elle. Mais elle n’était plus tout à fait la même. Ses traits s’étaient affinés, son corps avait changé. Elle était plus belle que jamais. Moins ronde, mais avec cette sensualité douce et naturelle que j’avais toujours aimée. Ses yeux, eux, n’avaient pas changé. Toujours aussi profonds. Mais aujourd’hui, ils étaient gonflés, rouges, humides. Elle avait pleuré. Longtemps.Mon cœur se mit à battre fort, irrégulièrement, doulo