Chapitre 2

J'ai exprimé avec assez de délicatesse et je n'ai pas dévoilé les actes honteux de Lucien et d'Isabelle.

Je pensais qu'il se serait senti coupable, qu'il m'aurait expliqué ou qu'il aurait annulé notre mariage selon ce que son cœur voulait réellement.

Mais Lucien a assombri son visage et m'a réprimandée :

« J'ai échangé quelques mots avec Isabelle, tu es jalouse et tu menaces d'annuler le mariage ? Léa, tu as déjà vingt-huit ans, tu n'es plus une enfant. Arrête de plaisanter avec l'annulation du mariage. »

J'ai serré le coin de ma couverture et j'ai murmuré : « Mais Isabelle est quelqu'un de spécial pour toi, tu l'as aimée en secret, vous… »

Lucien a froncé les sourcils et m'a interrompue : « Tout cela appartient au passé. Arrête de revenir constamment sur ces vieilles histoires. »

Mais est-ce que je pouvais en être responsable ?

Il était très doué en photographie, mais il ne m'a jamais prise en photo, prétextant qu'il n'aimait pas les portraits.

Mais il a stocké des milliers de photos d'Isabelle sur son ordinateur.

Quand je l'avais découvert, j'avais eu une violente dispute avec lui.

À ce moment-là, il m'avait juré qu'Isabelle appartenait au passé et qu'il ne la considérait désormais que comme sa belle-sœur.

Je l'avais cru, mais comment m'a-t-il traitée ensuite ?

Si je n'étais pas revenue aujourd'hui et tombée par hasard sur ses paroles sur l'évasion du mariage, je n'aurais jamais su qu'il pensait encore à Isabelle et ne me considérait que comme une remplaçante !

J'étais à la fois blessée et attristée, mais j'ai fini par m'excuser comme d'habitude : « Désolée, je n'aurais pas dû m'imaginer tout ça. »

« Cette fois je passe l'éponge. Je ne veux pas qu'il y ait une prochaine fois. Tu sais que je tiens à toi et que je n'épouserai que toi. »

Lucien est allé se doucher, puis il est monté dans le lit et m'a enlacée par derrière.

À l'époque, ses parents et son frère étaient morts dans un accident d'avion. Il avait dû affronter la douleur et repousser ceux qui convoitaient les héritages de sa famille, et il n'avait pas pu dormir à cause de la pression.

À ce moment-là, j'étais la seule à rester à ses côtés.

J'avais travaillé comme secrétaire pour lui et je l'avais aidé à surmonter les difficultés dans son entreprise.

Il avait développé un ulcère à l'estomac à force de boire lors des réceptions, et pour m'occuper de lui, je m'étais inscrite à des cours de cuisine pour varier les plats et le faire manger.

Quand il ne dormait pas la nuit, je lui avais raconté des histoires. Chaque fois, je n'avais fermé les yeux que lorsqu'il dormait enfin.

Lucien m'avait serrée dans ses bras plus d'une fois à ce moment-là et il avait dit : « Ta famille ne t'aime pas, c'est leur aveuglement. Dorénavant, je serai ton amour et ta famille. Nous pouvons toujours être le dernier soutien l'un de l'autre ! »

Mais lorsque son entreprise s'était redressée, Isabelle était revenue de ses études à l'étranger.

Lucien disait qu'elle était sa belle-sœur et l'a traitée avec considération. Son importance était toujours au-dessus de la mienne.

Il m'a encore conseillé de bien traiter Isabelle et de la considérer comme le membre le plus proche de la famille.

Mais quel membre âgé de la famille aurait été ambigu avec le petit ami d'une plus jeune ?

Dans l'obscurité, j'ai serré les lèvres et retiré sa main de ma taille.

Il n'a rien dit, s'est tourné sur le dos et a dormi, sans l'insomnie d'autrefois.

Alors, tout changeait dans ce monde.

J'ai fixé le plafond toute la nuit, sans dormir, mais j'ai pris une décision pendant ces heures.

Nous avons eu dix ans d'histoire. Je ne pouvais pas lâcher Lucien facilement, mais je ne voulais pas d'un homme qui ne m'aimait pas.

Je ne voulais plus me marier.

Je voulais annuler le mariage avec Lucien, afin que nous puissions nous séparer dignement.

Mais le lendemain, je n'ai pas eu le temps de lui en parler.

Dès le matin, j'ai eu un mal de tête atroce. En touchant mon front, j'ai découvert que j'avais de la fièvre.

Lucien m'a vue dans un état de fièvre qui brouillait ma conscience et il a froncé les sourcils.

« Il n'y a plus de médicaments à la maison. Tiens bon pour l'instant. Je vais raccompagner Isabelle, ne la contamine pas. Quand je reviendrai, je t'emmènerai à l'hôpital. »

Il a pris les clés de voiture et il a conduit Isabelle chez elle.

J'ai regardé son dos et mon cœur s'est serré de douleur.

Il avait déjà été impitoyable, mais je n'ai pas pu m'y résoudre.

Nous avons eu dix ans d'histoire. Je ne croyais pas qu'il ne tenait pas à moi. Il allait revenir, n'est-ce pas ?

Tant qu'il serait revenu et qu'il aurait montré le moindre souci pour moi, j'aurais abordé la question de l'annulation du mariage, afin de préserver notre dignité finale et de lui permettre aussi d'être avec Isabelle.

Cependant, j'ai attendu longtemps sans qu'il ne revienne, et j'ai vu une publication d'Isabelle.

« J'ai mes règles et je me sens mal, heureusement qu'il est à mes côtés. Il a dit que tant que j'aurais besoin de lui, il serait toujours là, et il l'a fait. »

Ce « il » ne pouvait être que Lucien.