Home / Autres / Sous Emprise / chapitre 6: le masque de la parfaite épouse

Share

chapitre 6: le masque de la parfaite épouse

Author: Clara Wynter
last update Huling Na-update: 2025-07-18 22:29:05

Après plusieurs jours sans nouvelles, Louis avait soudain réapparu, un bouquet à la main et un sourire désarmant sur les lèvres.

" Elina, j'ai réfléchi. Peut-être qu'on peut... essayer de redevenir ce qu'on était. Viens dîner avec moi demain. Devant mes investisseurs, montre-leur que nous sommes encore un couple solide. Et après... on discutera, toi et moi.'

Tu ne veux pas redevenir " ce qu'on était " pensa-t-elle. Tu veux juste sauver la face.

Elle accepta, mais ce n'était pas Louis qu'elle servait. C'était Alexander.

Elina resta longtemps immobile, le dossier ouvert sur ses genoux. Les lignes imprimées dansaient devant ses yeux, mais aucune ne s'imprimait vraiment dans son esprit. Son cœur tambourinait trop fort, comme s'il voulait s'échapper de sa cage thoracique.

Elle n'était pas une espionne. Elle n'avait jamais su mentir. Comment Alexander pouvait-il s'attendre à ce qu'elle infiltre un dîner d'affaires de Louis et joue la parfaite épouse tout en recueillant des informations ?

Un frisson lui parcourut l'échine. Peut-être que c'était ça, le vrai test. Pas seulement écouter, mais redevenir Elina Laurens, celle qui souriait, qui riait aux blagues de Louis, celle qui se laissait guider sans broncher.

Sauf qu'aujourd'hui...elle n'était plus cette femme.

La nuit qui suivit fut un mélange d'insomnie et de cauchemars éveillés. A plusieurs reprises, elle faillit envoyer un message à Alexander pour lui dire qu'elle renonçant. Mais à chaque tentative, elle se souvenait de son regard d'acier, de ses mots froids: " Si vous échouez, je considérerai que vous êtes un pion inutile. "

A 7h du matin, elle se leva et se força à manger quelque chose. Chaque bouchée avait le goût du sable.

Dans le miroir de la salle de bain, son reflet semblait étranger. Ses yeux étaient cernés, ses lèvres pâles. Elle se passa de l'eau froide sur le visage

Elle ouvrit sa penderie et sortit une robe noire sobre mais élégante. Celle que Louis aimait tant: " Tu es sublime avec ça. Ça me rappelle pourquoi tu es ma femme."

Un goût amer lui monta à la gorge. Elle inspira profondément et commença à se maquiller, ses gestes méthodiques, comme si elle revêtait une armure.

Louis passa la chercher à 19h30 pile. Il était ponctuel, comme toujours. La voiture noire qui l'attendait devant l'immeuble contrastait avec la lumière chaude du crépuscule.

"Tu es splendide, Elina. Comme avant." dit-il en lui tendant le bras.

Elle força un sourire, posant sa main sur la sienne.

"Merci"

Dans la voiture, il lui parla de l'investisseur, de la nécessité d'être charmante et discrète.

" Reste à ta place et tout se passera bien." ajouta-t-il d'un ton sec.

Elle hocha la tête, cachant l'envie de lui crier qu'elle n'était plus sa chose.

Le restaurant était un temple de luxe: nappes immaculées, lustres de cristal, serveurs aux gestes chorégraphiés.

L'investisseur, un homme bedonnant au sourire mielleux, se leva pour la saluer.

« Madame Laurens, quel plaisir ! Louis avait raison, vous êtes rayonnante. »

Elle inclina légèrement la tête, ses lèvres étirées en un sourire parfaitement étudié.

« C’est un plaisir partagé. »

Durant deux heures, elle rit aux blagues de l’un, acquiesça aux remarques de l’autre, tout en enregistrant chaque mot.

Elle nota mentalement :

Le nom de l’entreprise mentionnée.

Les doutes de l’investisseur sur la solidité du projet.

Et cette phrase subtile de Louis : “Ne vous inquiétez pas, nos liquidités sont à l’abri.”

À plusieurs reprises, elle sentit son téléphone vibrer discrètement dans son sac. Alexander.

“Ne perdez pas votre objectif. Et rappelez-vous : un mot de travers pourrait tout gâcher.”

Elle resserra sa prise sur sa coupe de vin. Son visage resta impassible, mais une colère froide montait en elle. Alexander contrôlait déjà chacun de ses gestes.

Et pourtant… une part d’elle était rassurée qu’il ne la laisse pas seule dans ce rôle.

À la fin du dîner, Louis posa sa main sur la sienne, ses lèvres frôlant son oreille.

« Je savais que tu pouvais encore être cette femme, Élina. Celle que j’aime. »

Elle frissonna malgré elle.
“Celle que tu possèdes, veux-tu dire…” pensa-t-elle.

Le trajet du retour se fit en silence. Dès qu’elle rentra chez elle, son téléphone vibra à nouveau.

“Rapportez-moi tout. Détails. Impressions. Même ce que vous ressentez. Et souvenez-vous : ce n’est que le début.”

Élina s’effondra sur son lit, épuisée.

“Qu’est-ce que je suis en train de devenir ?”

Patuloy na basahin ang aklat na ito nang libre
I-scan ang code upang i-download ang App

Pinakabagong kabanata

  • Sous Emprise   Chapitre 29 : La tempête

    La porte claqua derrière elle, mais Élina ne sursauta pas.Elle s’était attendue à ce qu’il vienne. Il n’aurait pas pu rester silencieux après avoir entendu cette phrase. "S’il faut le trahir pour gagner, je le ferai."Elle n’avait pas vu les micros, bien sûr. Mais elle avait senti sa présence. Comme un fauve blessé qui rôde dans l’ombre, prêt à bondir.Elle était dos à lui, dans sa robe de soie sombre, les épaules nues, les cheveux défaits. Son reflet dans la baie vitrée ne tremblait pas. Elle non plus.— Tu t’es bien amusée ? lança Alexander, la voix tranchante, dangereusement calme.Élina tourna la tête, lentement. Le regard qu’elle posa sur lui n’était plus celui d’une victime.— Tu m’espionnes dans ma propre chambre. C’est ça, ta façon d’aimer ?Il rit, froidement.— Ne joue pas l’offensée. Tu mènes une guerre contre moi en glissant des promesses à mes ennemis. Ne viens pas pleurer quand je vérifie sur quel front tu dors.Elle s’avança de quelques pas, sans détourner les yeux.—

  • Sous Emprise   Chapitre 28 : L'araignée au centre

    Le carnet d’Élina s’étalait sur le lit, griffonné de noms, d’alliances, de trahisons. Des flèches reliaient Marcus à Camille, Damian à Alexander, Sophia à des souvenirs enfouis… et elle, Élina, trônait au milieu de cette toile.La proie était devenue tisseuse.Et cette fois, elle n’allait pas se contenter de survivre.Marcus fut le premier à mordre à l’hameçon.Il l’avait rejointe dans un restaurant discret, réservé par ses soins, éclairé à la bougie. Élina portait une robe noire, simple mais assassine. Elle savait comment jouer ce rôle désormais : séduire pour manipuler.— Tu veux que je trahisse Camille ? demanda Marcus en sirotant un whisky.— Non. Je veux que tu la serves... en me servant, répondit-elle. C’est une nuance subtile.Il la fixa, amusé.— Et qu’est-ce que j’y gagne ?Elle sourit, s’approchant lentement, ses doigts frôlant son poignet.— Le frisson du pouvoir. Et peut-être... moi.Il haussa un sourcil, intrigué. Il n’avait jamais vu une femme aussi calme, aussi dangereu

  • Sous Emprise   Chapitre 27 : La proposition

    Le club privé se trouvait derrière une façade anonyme, dissimulée au cœur d’un immeuble haussmannien. Aucune enseigne. Aucun nom. Juste une porte de bois massif, gardée par deux hommes en noir qui ne souriaient jamais.Camille lui avait donné rendez-vous ici. “Un lieu où les décisions se prennent, Élina. Pas où elles se subissent.”Élina franchit le seuil, guidée par une hôtesse vêtue de noir. L’intérieur ressemblait à un ancien salon de diplomates : murs tapissés de velours sombre, candélabres en bronze, et au centre… elle, Camille, assise sur une méridienne en cuir bordeaux, comme une reine décadente.— Élina, souffla-t-elle en se levant. Tu ressembles de plus en plus à une Montalban sans le savoir.Élina ne répondit pas. Ses pas résonnaient sur le parquet. Elle gardait le visage fermé, le cœur en guerre.Camille lui tendit un verre de vin rouge.— Bois. Ce que je m’apprête à te proposer ne peut s’entendre le cœur sec.Élina prit le verre. Mais ne but pas.Camille s’approcha, si prè

  • Sous Emprise   Chapitre 26 : Héritages et mensonges

    La pluie battait contre les vitres de l’ancienne maison familiale. Une pluie fine, insistante, comme si le ciel lui-même voulait laver les souvenirs incrustés dans les murs.Élina était venue seule.Elle n’avait rien dit à Alexander. Ni à personne.Juste un besoin irrépressible de fouiller. De comprendre. De respirer loin de la suffocation ambiante.La maison appartenait à son grand-père. Fermée depuis sa mort. Abandonnée, figée dans une époque révolue. L’air y était froid, poussiéreux, chargé d’un parfum de cire et de secrets.Dans le bureau, elle ouvrit les tiroirs un à un. Des carnets, des lettres, des photos en noir et blanc. Et puis… un double fond.Ses doigts tremblèrent lorsqu’elle fit glisser la planche. Une enveloppe jaunie s’y trouvait, scellée par un cache de cire craquelé. Dessus, un mot manuscrit : “À Élina, quand le moment sera venu.”Son cœur rata un battement.Elle l’ouvrit, lentement, comme on entrouvre une porte qu’on n’est pas sûr de vouloir franchir.À l’intérieur,

  • Sous Emprise   Chapitre 25 : Nuit de confusion

    La nuit avait recouvert la ville comme une seconde peau. Silencieuse, lourde, complice.Élina hésita un instant devant la porte d’Alexander. Sa main tremblait à peine. Pas de peur. De conscience. Une conscience aiguë de ce qu’elle s’apprêtait à franchir. Une limite. Un point de non-retour.Quand elle frappa, la porte s’ouvrit aussitôt.Il était là.Nu-pieds, chemise entrouverte, les manches relevées. Le regard fatigué mais félin. Comme s’il l’attendait depuis toujours.— Tu es venue, murmura-t-il.— J’aurais dû fuir.— Tu ne fuis pas, Élina. Tu choisis le feu.Un silence. Elle entra.La porte se referma doucement derrière elle. Le monde extérieur n’existait plus. Il n’y avait que ce huis clos tendu, palpitant, où tout n’était que désirs contrariés et vérités suspendues.Il ne lui demanda rien.Elle ne dit rien.Leurs corps parlèrent à leur place.Ses doigts glissèrent sur la nuque d’Alexander. Il répondit d’un souffle rauque. En une seconde, elle fut plaquée contre le mur, ses lèvres

  • Sous Emprise   Chapitre 24 : L'ultimatum

    Le calme de la nuit était trompeur.Dans l’appartement plongé dans une lumière douce, Élina venait à peine de s’endormir sur le canapé, un dossier entrouvert sur ses genoux. La fatigue avait eu raison de sa vigilance. Elle n’entendit pas la serrure manipulée. Pas tout de suite. Pas assez tôt.Un cliquetis. Puis une ombre.Quand elle rouvrit les yeux, ce ne fut pas un cauchemar qui l’accueillit.C’était Louis, debout dans l’entrée, le regard incandescent.— Tu dors bien, Élina ?Sa voix était glaciale. Étrangère.Elle se redressa brutalement, le cœur tambourinant.— Qu’est-ce que tu fais là ?! Comment tu es entré ?Il avança, referma la porte derrière lui avec une lenteur calculée. Ses traits étaient durs, creusés, mais son regard brillait d’une rage maîtrisée.— Tu m’as oubliée vite… pour courir dans les bras de ce prédateur.— Tu n’as pas le droit d’être ici.— Ah bon ? siffla-t-il. Parce que tu penses encore avoir des droits, Élina ? Après tout ce que tu as fait ?Elle se leva, droi

Higit pang Kabanata
Galugarin at basahin ang magagandang nobela
Libreng basahin ang magagandang nobela sa GoodNovel app. I-download ang mga librong gusto mo at basahin kahit saan at anumang oras.
Libreng basahin ang mga aklat sa app
I-scan ang code para mabasa sa App
DMCA.com Protection Status