/ JEUNESSE/ADOLESCENT / Sous les néons du lycée / Parie 1: Le lycée Chapitre 1: Premiers regards sous les néons

공유

Sous les néons du lycée
Sous les néons du lycée
작가: Sidi_mosth

Parie 1: Le lycée Chapitre 1: Premiers regards sous les néons

작가: Sidi_mosth
last update 최신 업데이트: 2025-08-08 23:36:25

Léna n’avait jamais aimé les grandes foules. Elle les trouvait bruyantes, oppressantes, trop imprévisibles. Les couloirs du lycée Saint-Clair, en ce début de semaine, lui donnaient exactement cette sensation : un chaos organisé où les visages se confondaient et où les conversations se superposaient dans un vacarme étourdissant. Nouvelle dans l’établissement, elle se sentait comme une pièce mal ajustée dans un puzzle déjà trop complexe.

Les murs grisâtres du bâtiment, marqués par les années, transpiraient une forme de lassitude. Des graffitis discrets se mêlaient aux affiches déchirées d'anciens événements scolaires. Tout avait un goût de déjà-vu… sauf pour elle. Elle se faufilait, silencieuse, esquivant un groupe de garçons trop bruyants, une main tenant fermement la sangle de son sac, l’autre serrée dans sa poche, comme pour se rassurer.

Dans la classe presque vide, elle choisit une place près de la fenêtre. De là, elle pouvait observer la cour en contrebas, ses arbres maladifs, les dalles fendillées, les silhouettes agitées des autres lycéens. Les rayons du soleil filtraient à travers les vitres, frappant la poussière en suspension et dessinant des faisceaux presque magiques. C’était l’endroit idéal pour rester invisible.

Elle posa ses affaires lentement, sortit un carnet, puis son stylo, et laissa son regard vagabonder au loin. Elle aimait ces moments suspendus où tout semblait calme, figé. Un souffle avant la tempête.

Mais cette tranquillité fragile fut rapidement brisée.

Quelque chose – ou plutôt quelqu’un – capta son attention. Un regard. Direct. Insistant. Troublant. Elle tourna la tête et croisa les yeux d’un garçon qui venait d’entrer dans la salle. Il avait ce regard intense, presque désarmant, comme s’il avait déjà deviné quelque chose d’elle qu’elle-même ignorait.

Elias.

Tout en lui respirait la confiance. Une allure nonchalante, comme s’il possédait le lycée tout entier sans en avoir besoin. Sa chemise légèrement froissée laissait deviner une négligence maîtrisée, étudiée. Il marchait d’un pas sûr, faisant taire les bavardages autour de lui sans prononcer un mot. Un parfum discret flottait dans son sillage – menthe poivrée, une note boisée – assez subtil pour marquer les esprits.

Il s’approcha sans hésitation, les mains dans les poches, un demi-sourire aux lèvres.

— Salut, dit-il doucement, mais avec une assurance qui obligeait à écouter. Je t’ai vue dans le couloir ce matin. Tu es nouvelle ici, non ?

Léna sentit sa gorge se serrer, prise entre surprise et nervosité. Ce garçon ne ressemblait à aucun de ceux qu’elle avait croisés jusqu’à présent. Elle hocha doucement la tête avant de répondre, la voix légèrement hésitante.

— Oui… je viens d’arriver cette semaine.

Elias s’installa sur la chaise à côté d’elle, sans même lui demander. Comme si cela allait de soi. Il posa son sac au sol, s’accouda à la table et la regarda de côté, comme s’il cherchait à deviner ce qui se cachait derrière ses silences.

— Tu viens d’où ?

— De Bétania. Un petit coin pas très loin d’ici, répondit-elle. Mais c’est… différent.

— Différent comment ?

— Plus calme, plus simple. Moins… de tout ça.

Elle fit un vague geste vers les autres élèves qui commençaient à remplir la salle. Elias sourit, un sourire amusé, comme s’il comprenait parfaitement ce qu’elle voulait dire.

— Ici, les gens jouent des rôles. Certains trop grands pour eux, d’autres trop petits. C’est un théâtre, ce lycée.

Il la regarda à nouveau, un peu plus sérieusement.

— Tu verras vite les coulisses.

Léna ne répondit pas. Cette phrase la laissa perplexe. Était-ce une mise en garde ? Une provocation ? Elle sentit un frisson la traverser, sans savoir s’il venait de ses mots ou de sa manière de les dire.

Derrière eux, la salle s’était remplie. Les chaises raclaient le sol, les bavardages reprenaient, les rires étouffés fusaient. Et tout au fond, près du radiateur défectueux, un autre garçon observait la scène.

Mathis.

Silencieux. Discret. Son regard était posé sur Léna depuis qu’elle était entrée. Il l’avait remarquée dès le premier jour. Sa manière de marcher, de s’asseoir, de passer inaperçue sans chercher à fuir. Elle lui avait rappelé quelque chose. Ou peut-être quelqu’un. Il ne savait pas encore.

Il l’avait vue avant Elias.

Et maintenant, il la regardait lui sourire.

Un pincement. Une brûlure lente au creux de la poitrine. Il détourna les yeux, mais ses pensées restaient accrochées à elle. Il n’était pas du genre à intervenir, encore moins à se mettre en avant. Pourtant, il sentait une tension monter en lui, un mélange d’impuissance et de jalousie qu’il ne s’était jamais autorisé à ressentir.

Pendant que les autres discutaient, s’agitaient, Elias et Léna semblaient seuls dans leur bulle. Ils ne se connaissaient pas, mais la connexion était palpable, comme un fil invisible tiré entre eux. Leurs phrases se faisaient plus fluides, leurs gestes plus naturels. Comme si quelque chose avait été amorcé.

— Et tu comptes rester discrète comme ça toute l’année ? demanda Elias en jetant un regard amusé à son carnet fermé.

— C’est pas une stratégie. Juste… ma façon d’être.

— Intéressant. T’as l’air différente des autres. C’est pas un défaut, hein.

Elle ne répondit pas tout de suite. Il la déstabilisait, sans qu’il ait besoin de forcer. Elle n’aimait pas qu’on la lise aussi facilement.

Mais en même temps… c’était agréable d’être vue.

La professeure entra finalement, coupant net les murmures. Une femme grande, sévère, aux lunettes strictes, qui imposait le silence rien qu’en franchissant la porte.

— Installez-vous correctement, tout le monde. Sortez vos manuels.

Elias recula un peu sur sa chaise, sans pour autant s’éloigner. Il jeta un dernier regard à Léna, un sourire en coin.

— Bienvenue à Saint-Clair, murmura-t-il.

Léna sentit ses joues chauffer. Elle ouvrit son cahier, tentant de se concentrer, mais son esprit flottait encore autour de ce simple échange. C’était la première fois depuis longtemps que quelqu’un la regardait comme ça. Et que cela lui faisait quelque chose.

La voix de la prof résonna, monotone, en arrière-plan. Mais Léna n’écoutait qu’à moitié. Elle jeta un coup d'œil discret vers Mathis. Leurs regards se croisèrent brièvement. Il détourna aussitôt les yeux.

Quelque chose vibrait dans l’air, imperceptible mais réel.

Le cours commença, les pages se tournèrent, les stylos grattèrent. Mais dans l’ombre du quotidien scolaire, sous les néons blafards et le regard d’une dizaine d’adolescents occupés à ne pas se comprendre, une première fissure s’était formée. Une faille minuscule. Et dans cette faille, l’inattendu s’était glissé.

Un regard.

Un silence.

Un trouble.

Et personne, à ce moment-là, ne se doutait que ce simple instant, perdu parmi d’autres, allait suffire à tout bouleverser.

---

이 책을 계속 무료로 읽어보세요.
QR 코드를 스캔하여 앱을 다운로드하세요

최신 챕터

  • Sous les néons du lycée    Chapitre 32 : L’Etau se resserre (2)

    Partie 2 Le retour inattendu La lumière filtrant à travers les rideaux élimés dessinait des ombres tremblantes sur les murs défraîchis d’une chambre oubliée. L’air sentait le tabac froid et la poussière. Sur une table bancale, un portrait déchiré reposait, son cadre brisé. Le visage d’une jeune femme s’y distinguait à peine. Une silhouette se redressa lentement du lit, ses muscles encore marqués par des semaines de convalescence. Sa barbe soigneusement taillée contrastait avec la cicatrice qui lui barrait la peau sous l’œil droit, une marque indélébile de son passé. Ses yeux, d’un éclat presque fébrile, fixaient le portrait. — Ils pensent m’avoir tué, murmura-t-il, sa voix rauque résonnant dans la pièce. Elias. Il avait disparu depuis le tome 1, laissé pour mort après un affrontement sanglant contre le Collectif. Son nom n’était plus qu’un souvenir dans la mémoire des survivants. Mais il respirait encore, et chaque respiration nourrissait une seule idée : vengeance. Ses

  • Sous les néons du lycée    Chapitre 31 : L’Etau se resserre (1)

    “Dans les ténèbres, chaque pas peut être un piège, chaque visage un ennemi.” ⸻ Partie 1 Fuite dans les profondeurs L’air était lourd, saturé d’humidité et d’une odeur métallique qui collait à la gorge. Les murs des souterrains semblaient se resserrer autour d’eux, comme si le lieu lui-même voulait les enfermer. Léna, haletante, sentait son souffle se briser à chaque foulée. Ses doigts agrippaient avec une force désespérée le bras de Naël, son unique point d’ancrage dans ce dédale oppressant. — On n’a plus le choix, il faut trouver la sortie avant qu’ils ne comprennent qu’on est là, souffla Naël. Sa voix tremblait, mais ses yeux brillaient d’une lueur farouche. Chaque pas résonnait dans le silence comme un coup de marteau, amplifié par les couloirs étroits. Derrière eux, l’écho de la grille métallique qui s’était abattue claquait encore dans leurs têtes, un rappel brutal qu’ils n’étaient plus des fugitifs mais des proies enfermées dans une cage. Léna sentait ses jambes

  • Sous les néons du lycée    Chapitre 30 : Échos d’Enfer (2)

    Partie 2 Enfin, Nolwenn prit la parole, d’une voix éraillée : — « Vous croyez connaître le Collectif Miroir ? Vous n’avez vu que la surface. » Elle tendit une photo froissée. Morel la saisit, fronçant les sourcils. On y voyait un groupe d’étudiants, souriants, alignés. Tous portaient un masque blanc identique, sauf un : Elias. — « Ce n’était pas une secte au départ… » continua Nolwenn. « C’était un projet expérimental, un laboratoire psychologique financé en secret par des chercheurs liés à l’université. On voulait tester les limites de l’identité humaine, voir jusqu’où un esprit pouvait se dissoudre quand on l’enfermait dans un système de reflets. »** Sacha blêmit. — « Un… laboratoire ? Tu veux dire qu’ils créent des monstres ? » Nolwenn hocha la tête. — « Exactement. Ils choisissaient des profils fragiles ou charismatiques. Des étudiants perdus, marqués par des t

  • Sous les néons du lycée    Chapitre 29 : Échos d’Enfer (1)

    Partie 1 : Le Reflet qui Dévore 00h17 – Salle souterraine, lieu inconnu. Léna reprit conscience dans un brouillard épais, ses paupières lourdes comme du plomb. Son souffle était court, brisé par l’air vicié de la pièce. Elle cligna des yeux et la réalité s’imposa à elle comme une gifle glaciale : toujours ce cube obscur, sans fenêtre, aux murs métalliques qui résonnaient au moindre bruit. Mais un détail avait changé. Dans un coin, la petite caméra vissée à hauteur de plafond clignotait désormais d’une lumière rouge. Un battement régulier. Une pulsation mécanique. Comme un cœur artificiel qui observait. Elle ne savait plus depuis combien de temps elle était enfermée. Les heures s’étaient dissoutes dans une succession de silences et d’échos métalliques. Mais ce signal lumineux, lui, lui rappelait qu’elle n’était jamais seule. Un froissement attira son attention. Elle baissa les yeu

  • Sous les néons du lycée    Chapitre 28 : Mirois Brisés (2) Suite

    Partie 2 ⸻ Minuit – Lieu inconnu. Un picotement douloureux courait le long des bras de Léna. Elle reprenait conscience lentement. Ses paupières lourdes s’ouvrirent sur une pièce étroite, aux murs métalliques froids. Pas de fenêtres. Une seule porte verrouillée. Dans un coin, une caméra fixée sur elle, l’œil rouge clignotant. Son souffle s’accéléra. Ses poignets étaient libres, mais ses jambes engourdies, comme si on l’avait déplacée brutalement. L’air sentait le désinfectant et le fer. Puis, un haut-parleur grésilla. — « Bienvenue dans le miroir, Léna. » La voix était grave, déformée, artificielle. — « Ici, on ne peut pas mentir. Ici, les reflets parlent. On va te montrer ce que cache ton reflet. » Léna se leva d’un bond, les poings serrés. — « Montrez-vous ! » cria-t-elle. Un silence. Puis une autre voix, féminine cette fois. Douce, mais glaciale, chaque mot comme une lame : — « C’est ton passé qui a condamné ton futur. Tu nous as trahis avant même de

  • Sous les néons du lycée    Chapitre 27 : Mirois Brisés (2)

    Partie 1 “Il suffit d’une faille dans le reflet pour que toute la vérité éclate.” ⸻ Mercredi – 21h15, Campus. La nuit s’était abattue sur le campus avec une lourdeur inhabituelle. Les lampadaires diffusaient une lumière jaunâtre qui s’éteignait par intermittence, comme si même l’électricité refusait d’éclairer cette soirée. Les silhouettes des étudiants qui traversaient encore les couloirs semblaient pressées, effacées, trop silencieuses. Léna marchait à pas mesurés. Depuis quelques jours, elle recevait moins de messages. Plus de rumeurs sur son compte, plus de moqueries directes. Mais au lieu d’un soulagement, cela la troublait. Les visages autour d’elle étaient neutres. Trop neutres. Comme s’ils cachaient tous quelque chose. Un malaise rampait. Une atmosphère étrange flottait, invisible mais lourde, oppressante. Dans la poche de sa veste, elle serrait son téléphone. Plus tôt dans la journée, elle avait reçu ce message anonyme : “Rendez-vous à l’amphithéâtre B —

더보기
좋은 소설을 무료로 찾아 읽어보세요
GoodNovel 앱에서 수많은 인기 소설을 무료로 즐기세요! 마음에 드는 책을 다운로드하고, 언제 어디서나 편하게 읽을 수 있습니다
앱에서 책을 무료로 읽어보세요
앱에서 읽으려면 QR 코드를 스캔하세요.
DMCA.com Protection Status