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Chapitre 007

Author: Yaël le Lann
Le petit groupe s'est dirigé vers l'entrée du Pavillon Saphir.

Situé dans un coin discret du quartier le plus animé de la ville, le lieu semblait appartenir à un autre monde.

Ici, pas de béton ni de verre froid. À la place, des petits ponts en pierre, de l'eau qui coule doucement, des pavillons en bois. Chaque pas dévoilait un nouveau coin de verdure, soigneusement aménagé dans un style champêtre chic et raffiné.

Et ceux qui avaient le privilège d'entrer ici n'étaient jamais des inconnus. Tous faisaient partie des figures les plus influentes de Beaumarin, voire du pays tout entier.

Ce soir-là, le lieu brillait de mille feux.

Entourée de son petit groupe, Clara a traversé les couloirs sinueux du Pavillon Saphir pour rejoindre le salon privé qu'on leur avait réservé : le Salon Lotus.

Elle portait une robe blanche, simple mais impeccablement coupée. Son allure sereine tranchait avec l'agitation environnante, et c'est justement ce qui attirait tous les regards.

Sébastien marchait à ses côtés, à un demi-pas derrière elle. Son attitude était familière, presque protectrice, mais jamais déplacée. Un léger sourire adoucissait ses traits.

Un peu plus loin, dans l'ombre, Alex tenait une coupe de champagne à la main. Ses yeux sombres étaient fixés sur cette silhouette fine.

« Clara ? Qu'est-ce qu'elle faisait avec Sébastien ? »

Il a plissé les yeux, son regard traversant la foule pour capter son profil.

C'était bien elle.

Clara Richard.

La femme qui, sur le papier, portait encore le nom de son épouse.

Ses yeux ne l'ont pas quittée une seule seconde. Il l'a suivie du regard jusqu'à ce qu'elle disparaisse devant la porte du Salon Lotus.

La porte n'était pas complètement fermée, une fine ouverture laissait passer un filet de lumière.

Alex s'en est approché, poussé par une impulsion qu'il ne s'expliquait pas. Son regard s'est naturellement glissé à travers la fente, curieux, presque malgré lui.

À l'intérieur, Sébastien était assis à la place d'honneur, entouré de deux femmes.

L'une des deux femmes, c'était Clara.

« Pff. Avec son air si modeste, presque transparent, comment aurait-elle pu être Nexus, ce génie insaisissable qu'on disait capable de tout renverser ? »

Alex a esquissé un rictus froid.

L'autre fille semblait encore plus jeune. Un visage naïf, un sourire trop volontaire.

« Elle non plus, impossible. »

Alors…

Le regard d'Alex s'est durci. Il s'est tourné vers le jeune homme assis à côté de Clara, celui qui riait franchement, mais dégageait une assurance troublante.

« Serait-ce lui, Nexus ? »

Nexus et Clara se connaissaient bien ? Pourquoi elle ne lui en avait jamais parlé ?

Une vague d'agacement est montée en lui, sans raison apparente.

C'est à ce moment-là que le téléphone de Clara a sonné. Elle a soufflé quelques mots à l'oreille de Sébastien, puis est sortie seule.

Elle s'est dirigée vers un coin tranquille, sous la galerie, pour répondre.

« Allô... »

Elle n'a pas eu le temps de finir. Une force brutale l'a tirée violemment en arrière !

Tout a tourné autour d'elle, et Clara s'est écrasée contre un torse brûlant et dur comme la pierre. Une forte odeur d'alcool mêlée à un parfum glacé, familier, l'a submergée.

C'était Alex.

« Clara, t'as pris du galon, hein. »

Sa voix grave et froide a résonné juste au-dessus d'elle, pleine de sarcasme et de colère.

« Si je me trompe pas, on est toujours mariés, non ? Et toi, t'as déjà plus la patience ? Faut déjà te chercher un remplaçant ? »

Son bras s'est refermé autour de sa taille comme un étau, si fort qu'elle a cru qu'il allait la broyer.

Une douleur vive l'a traversée.

Clara a tenté de se débattre, de le repousser de toutes ses forces. Sa voix est tombée, glaciale, tranchante :

« Alex, t'as perdu la tête ou quoi ? Lâche-moi ! »

Alex ne l'a pas relâchée. Au contraire, il l'a serrée encore plus fort contre lui. Son visage, parfait et tendu, s'est approché dangereusement du sien.

Dans ses yeux, une tempête de sentiments contradictoires : de la colère, de la frustration et une pointe de possessivité, à peine consciente.

« C'est moi le fou, hein ? »

Il a lâché un rire froid.

« Quand je vois ma femme rigoler avec un autre mec, tu veux que je réagisse comment ? Je reste calme ? »

« Monsieur Dubois a vraiment la mémoire courte. Tu as oublié qu'on est en train de divorcer ? »

Clara a levé la tête, affrontant son regard sans la moindre peur. Un sourire moqueur a flotté au coin de ses lèvres.

« Et depuis quand Monsieur Dubois éprouve-t-il des sentiments si profonds pour moi ? »

Les yeux froids d'Alex se sont légèrement plissés. Il fixait ce visage ravissant et, sans prévenir, une image brûlante lui a traversé l'esprit.

« Tu sais très bien quand j'ai commencé à te vouloir. »

Clara est restée figée une seconde, puis ses joues se sont teintées d'un rose évident.

Depuis quand ce type était devenu aussi sans vergogne ?

« Monsieur Dubois, si tu m'as coincée ici ce soir, c'est pas juste pour parler du bon vieux temps, n'est-ce pas ? »

Alex l'a relâchée, retrouvant son air froid habituel.

« Toi et Sébastien, vous êtes proches ? »

Clara l'a regardé calmement.

« Et ensuite ? »

Alex a marqué une pause, puis a fini par lâcher la vraie question, celle qui le rongeait depuis le début :

« Alors tu dois savoir qui est Nexus, pas vrai ? »

Clara l'a regardé avec un sourire en coin.

« Alors comme ça, Monsieur Dubois s'intéresse à Nexus ? Ah oui, j'oubliais, le Groupe Dubois a aussi des parts dans le secteur médical. »

Mais Alex n'était pas là pour plaisanter. Il a balancé son offre, sans détour :

« Si tu me dis qui est Nexus, je modifie l'accord de divorce. Tu partiras avec deux milliards de plus. »

Clara a croisé les bras, le regardant comme si elle observait une créature étrange.

« Deux milliards ? Merci pour la charité, Monsieur Dubois. Au départ, je comptais te le dire. Mais là, j'en ai plus envie. »

C'était la première fois qu'Alex la voyait aussi clairement. Elle ne se contentait clairement pas de peu.

Il a tendu la main et l'a plaquée brutalement contre la colonne derrière elle.

Ses yeux perçants n'ont pas lâché les siens.

« Tu veux combien ? »

Clara l'a repoussé d'un geste sec, le regard glacial.

« Monsieur Dubois, toi et moi, on n'a clairement pas les mêmes valeurs. À part au lit, tu ne m'intéresses en rien. »

« À part au lit ? »

Le visage d'Alex s'est assombri d'un coup, noir comme l'encre. Cette femme, elle venait vraiment de se foutre de lui ? Depuis quand Clara avait ce côté mordant ? S'il l'avait su plus tôt, il l'aurait prise plus fort, plus longtemps.

Il a esquissé un rictus glacial.

« Clara, tu oses me dire non ? »

« Oui, j'ose. Et qu'est-ce que tu vas faire, Monsieur Dubois ? »

Le regard de Clara s'est durci, glacial. Elle ne montrait pas la moindre peur face à ses yeux pleins de rage. Depuis le divorce, elle était devenue de pierre. Plus aucune trace de douceur.

Cette femme, elle avait toujours le don de réveiller sa colère en un instant.

Le visage d'Alex est devenu noir, à en faire trembler l'air. Et soudain, sa main a saisi sa gorge. Puis, sans prévenir, il a mordu violemment ses lèvres rouges.

Les yeux de Clara se sont agrandis sous le choc. Une douleur vive lui a traversé la bouche.

Ce type, c'était un chien, ou quoi ?!

Furieuse, Clara a levé la jambe pour le frapper, mais Alex avait anticipé. D'une autre main, il a saisi son genou avec une précision.

« Clara, tant qu'on n'a pas signé le divorce, t'as pas intérêt à me provoquer. Sinon, j'hésiterai pas à te faire pleurer. Encore. Et cette fois, tu supplieras. »

Sa voix, dangereusement calme, s'est glissée à son oreille. Ses yeux brillaient d'un éclat trouble entre menace et désir.

« Cet homme, pouvait-il être encore plus éhonté ?! »

Elle a grondé entre ses dents :

« Lâche-moi ! Tu n'as donc plus aucune scrupule ?! »

Il a fini par la lâcher, et a balancé :

« La cérémonie d'anniversaire du Groupe Dubois, papi a exigé ta présence. T'as intérêt à ne pas faire de vagues. »

Il a ajusté le col froissé de sa veste, retrouvant aussitôt son allure hautaine. Son ton était sec, autoritaire, sans appel.

« Encore ton grand-père ! »

Clara a laissé échapper un petit rire froid dans sa tête. Chaque fois, il se cachait derrière ce nom.

Mais cette fois, elle le savait : ce serait la dernière.

Elle a pris une grande inspiration, refoulant son agacement. Puis elle a affiché un sourire parfaitement hypocrite, sans la moindre faille.

« Jouer un rôle ? Je sais faire, moi aussi. Peut-être pas aussi bien que certains pros, mais t'as pas à avoir honte de moi. »

Elle a même incliné légèrement la tête, élégante et posée, comme si l'affrontement d'il y a une minute n'avait jamais existé.

Puis elle a ajouté, sans perdre son calme :

« Ah, et au fait, Monsieur Dubois, inutile de te fatiguer. Nexus ne s'intéresse pas à toi. »

Elle a balancé une dernière pique bien placée, puis elle s'est retournée sans même jeter un regard en arrière ; elle a marché droit vers le Salon Lotus, le dos droit, la démarche ferme et assurée.

Alex est resté là, sans bouger, les yeux braqués sur la porte qui s'est refermée derrière elle, comme un mur qui venait de se dresser entre eux.

Il a serré les poings, les veines gonflées sur le dos de sa main.

Putain.

Comment avait-il pu se laisser dominer par elle ?

Et cette arrogance dans ses gestes, cette attitude insolente…

Il avait une furieuse envie de…

Alex a sorti son téléphone et a composé un numéro.

« Le contrat de divorce, garde-le pour l'instant. On l'enverra après la cérémonie anniversaire. »

À l'autre bout du fil, Paul était complètement perdu, mais il n'a pas osé poser de questions. Il a fait demi-tour illico pour récupérer les documents qu'il venait à peine d'expédier.

Alex est retourné dans le salon. Il s'est arrêté net à l'entrée.

La pièce était vide.

Ni Maxime, ni Anne n'étaient là.

Dans l'air, flottait encore un mélange d'alcool et de nourriture refroidie.

Sur la table, il n'y avait qu'un seul objet : le téléphone d'Anne, posé là, écran éteint.

Un frisson d'inquiétude lui a traversé le corps. Son cœur a raté un battement.

« Anne ? »

Il a élevé la voix.

« Anne ! »

Mais seul le silence lui a répondu.

Le visage d'Alex s'est figé. En une fraction de seconde, il a fait volte-face et s'est précipité hors du salon.

Les gardes du corps en noir postés à l'entrée se sont aussitôt redressés, alertes.

« Où est-elle ?! »

La voix d'Alex était glaciale, pleine d'une colère contenue prête à exploser.

Les gardes se sont regardés, déconcertés. Visiblement, eux non plus ne comprenaient rien à ce qui se passait.

« Cherchez-la ! » a grondé Alex, la voix basse mais furieuse.

« Bouclez toutes les sorties. Fouillez chaque recoin ! »

Les gardes se sont dispersés immédiatement, rapides et efficaces.

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