L’après-midi pesait lourd dans la maison, chaque minute semblant s’étirer comme une éternité. Deborah était affalée sur le canapé du petit salon, son téléphone à la main, faisant défiler les photos de Flocon qu’elle avait prises plus tôt. Chaque image – le chiot cocker inclinant la tête, mordillant un coussin, ou la fixant avec ses grands yeux ronds – lui arrachait de nouvelles larmes. Ils n’avaient Flocon que depuis la veille, mais il était déjà devenu un refuge, une lueur de chaleur dans cette maison où elle se sentait prisonnière. La dispute avec Jonathan Carter Miller, son fiancé imposé, résonnait encore dans sa tête, ses mots durs – « ridicule », « mélodrame » – la blessant comme des coups de poignard.Flocon, pour l’instant, était bien présent, contrairement à ce qu’elle avait craint après leur dispute. Le chiot, plein d’énergie, trottinait dans le salon, ses petites pattes claquant sur le parquet. Il avait trouvé une des chaussures de Jonathan – une vieille basket laissée près d
Jonathan répondit, sa voix calme mais ferme.— Je comprends, Madame. Nous l’avons trouvé hier, seul, sans collier, et il semblait perdu. Nous l’avons emmené chez le vétérinaire pour vérifier qu’il allait bien. Pouvez-vous me montrer ces preuves ?Deborah serra les poings, détestant la neutralité de Jonathan. Il parlait comme si Flocon n’était qu’un objet à rendre, sans égard pour ce que le chiot représentait pour elle, même après une seule journée. Elle retourna dans le salon, s’agenouillant près du canapé, murmurant des mots apaisants à Flocon, qui restait tapi dans l’ombre, ses yeux ronds brillant dans l’obscurité.— Flocon, n’aie pas peur, chuchota-t-elle, espérant le rassurer, mais le chiot ne bougea pas, son corps tremblant.La voix de Madame Varnier retentit soudain depuis le bureau, plus forte, teintée d’impatience.— Alors, où est-il ? Vous me faites perdre mon temps ! Ce chien est à moi, et je ne partirai pas sans lui !Deborah sentit son cœur se serrer. Flocon, toujours sous
— J’en ai assez ! Vous perdez mon temps ! Si vous ne pouvez pas le sortir, je reviens avec la police, et vous regretterez de m’avoir fait attendre !Jonathan se redressa, son expression tendue.— Madame Varnier, je comprends votre frustration, mais il est clair que le chien est effrayé. Peut-être qu’on peut trouver une solution…— Une solution ? coupa-t-elle, son ton venimeux. Il est à moi, et je le prends ! Vous avez jusqu’à demain pour le préparer, ou je porte plainte !Elle tourna les talons, son sac à main claquant contre sa hanche, and quitta la maison sans un regard en arrière. La porte claqua, et un silence lourd s’installa. Flocon, toujours sous le canapé, gémit doucement, et Deborah s’effondra à côté du meuble, les larmes coulant librement.Jonathan la fixa, sa mâchoire serrée, ramassant la chaussure mâchouillée avec un air exaspéré.— Tu es contente ? lança-t-il, sa voix vibrante de colère. Tu as rendu les choses dix fois pires ! Elle va revenir, et maintenant elle est furieu
Jonathan soupira, rangeant son téléphone dans sa poche.— Deborah, on en a parlé hier. Elle a des droits sur ce chien. Mais j’ai négocié avec elle. Elle veut régler ça rapidement, et je pense qu’on peut trouver un arrangement. Calme-toi.— Me calmer ? explosa-t-elle, faisant sursauter Flocon, qui lâcha son jouet. Tu parles de lui comme s’il était un objet ! Flocon n’est pas à elle, pas si elle le terrifie ! Tu l’as vu hier, il s’est caché rien qu’en la voyant !Jonathan croisa les bras, son expression durcissant.— Et toi, tu continues à faire un drame pour un chiot qu’on a depuis deux jours ! Elle a des preuves, Deborah. La puce, les documents. On ne peut pas juste le garder comme si de rien n’était.Flocon, sentant la tension, se rapprocha de Deborah, posant son museau sur sa jambe. Elle s’agenouilla pour le caresser, ses yeux lançant des éclairs à Jonathan.— Alors quoi ? Tu vas le lui donner, comme ça ? Après tout ce qu’on a vu d’elle ? Elle ne l’aime même pas !— On verra ce qu’e
Elle tourna les talons, l’enveloppe serrée contre elle, et quitta le bureau sans un regard en arrière. Deborah s’écarta pour la laisser passer, mais Madame Varnier l’ignora, ses pas lourds résonnant dans le couloir. La porte d’entrée claqua, et un silence stupéfait s’installa. Flocon, dans ses bras, remua la queue, comme s’il comprenait que le danger était parti.Jonathan sortit du bureau, le carnet de santé à la main, et croisa le regard de Deborah. Il semblait fatigué, mais un léger sourire flottait sur ses lèvres.— Elle ne le prend pas, dit-il simplement. Il est à nous maintenant.Deborah sentit des larmes de soulagement monter, mais elle les ravala, serrant Flocon contre elle.— À nous ? répéta-t-elle, sa voix mêlant incrédulité et méfiance. Tu l’as payée, c’est ça ? C’est quoi, cette enveloppe ?Jonathan haussa les épaules, posant le carnet sur une table.— Un arrangement. Elle voulait de l’argent pour couvrir ce qu’elle a dépensé pour lui. J’ai réglé ça. Le carnet prouve qu’il
Le soleil de midi filtrait à travers les rideaux du petit salon, baignant la pièce d’une lumière douce mais insistante. Deborah, assise sur le canapé, caressait Flocon, qui somnolait contre son flanc, ses petites oreilles soyeuses frôlant son bras. La décision de la veille – garder Flocon après le départ abrupt de Madame Varnier – lui avait redonné une étincelle d’espoir, mais la dispute avec Jonathan Carter Miller continuait de la ronger. Son besoin de tout contrôler, son ton autoritaire, tournaient dans sa tête comme une tempête. Elle avait besoin de sortir, de respirer, loin de cette maison qui l’étouffait.Elle attrapa son sac, glissa le carnet de santé de Flocon à l’intérieur, et prit le chiot dans ses bras. Il remua la queue, ses yeux ronds pleins d’excitation, comme s’il sentait une aventure. Deborah jeta un coup d’œil vers le bureau de Jonathan, où il était enfermé avec des dossiers, et décida de ne pas le prévenir. Il n’avait pas besoin de savoir où elle allait. Elle laissa l
Elles restèrent assises en silence, regardant Teddy et Flocon. L’après-midi s’étira, et Deborah, absorbée par la conversation et la présence de sa sœur, perdit la notion du temps. Elles parlèrent de souvenirs, de rêves oubliés, mais la blessure restait là. Flocon, épuisé, s’endormit dans l’herbe, et Teddy s’allongea à côté, imitant ses ronflements. Deborah sourit malgré elle.Le crépuscule tombait lorsqu’un bruit de moteur la tira de ses pensées. Un taxi s’arrêta devant la maison, et son cœur se serra en voyant Jonathan en sortir, son visage fermé. Il entra dans le jardin, ses pas lourds trahissant sa colère. Teddy se redressa, intrigué, tandis que Flocon, réveillé, trottina vers Deborah, sentant la tension. Ses parents sortirent sur le porche, suivis de Nathalie, et Deborah comprit, à l’expression satisfaite de sa mère, que c’était elle qui avait prévenu Jonathan.— Deborah ! lança Jonathan, sa voix vibrante de colère. Tu disparais pendant des heures, sans prévenir, et je dois prendr
1 L’Héritage InattenduDeborah Miller avançait d’un pas rapide, enfoncée dans son épais manteau d’hiver, bonnet enfoncé sur la tête et bottes fourrées aux pieds, alors que de gros flocons de neige tombaient autour d’elle. Le ciel était gris et chargé, et une fine couche de neige recouvrait déjà les voitures et le trottoir. Malgré le froid piquant, un léger sourire flottait sur ses lèvres. Il y avait quelque chose de réconfortant dans ces flocons qui dansaient sous les réverbères, lui rappelant les jeux d’enfance sous la neige avec ses frères et sœurs : les batailles de boules de neige, les bonshommes aux nez de carotte… des souvenirs lointains mais chaleureux.Elle se gara prudemment sur le parking enneigé devant le bâtiment en briques rouges qui abritait le cabinet du notaire. Glissant un rapide coup d’œil à ses pieds, elle veilla à ne pas marcher sur les plaques de glace qui commençaient à se former. En sortant de sa voiture, elle serra son sac contre elle, les épaules légèrement cr
Elles restèrent assises en silence, regardant Teddy et Flocon. L’après-midi s’étira, et Deborah, absorbée par la conversation et la présence de sa sœur, perdit la notion du temps. Elles parlèrent de souvenirs, de rêves oubliés, mais la blessure restait là. Flocon, épuisé, s’endormit dans l’herbe, et Teddy s’allongea à côté, imitant ses ronflements. Deborah sourit malgré elle.Le crépuscule tombait lorsqu’un bruit de moteur la tira de ses pensées. Un taxi s’arrêta devant la maison, et son cœur se serra en voyant Jonathan en sortir, son visage fermé. Il entra dans le jardin, ses pas lourds trahissant sa colère. Teddy se redressa, intrigué, tandis que Flocon, réveillé, trottina vers Deborah, sentant la tension. Ses parents sortirent sur le porche, suivis de Nathalie, et Deborah comprit, à l’expression satisfaite de sa mère, que c’était elle qui avait prévenu Jonathan.— Deborah ! lança Jonathan, sa voix vibrante de colère. Tu disparais pendant des heures, sans prévenir, et je dois prendr
Le soleil de midi filtrait à travers les rideaux du petit salon, baignant la pièce d’une lumière douce mais insistante. Deborah, assise sur le canapé, caressait Flocon, qui somnolait contre son flanc, ses petites oreilles soyeuses frôlant son bras. La décision de la veille – garder Flocon après le départ abrupt de Madame Varnier – lui avait redonné une étincelle d’espoir, mais la dispute avec Jonathan Carter Miller continuait de la ronger. Son besoin de tout contrôler, son ton autoritaire, tournaient dans sa tête comme une tempête. Elle avait besoin de sortir, de respirer, loin de cette maison qui l’étouffait.Elle attrapa son sac, glissa le carnet de santé de Flocon à l’intérieur, et prit le chiot dans ses bras. Il remua la queue, ses yeux ronds pleins d’excitation, comme s’il sentait une aventure. Deborah jeta un coup d’œil vers le bureau de Jonathan, où il était enfermé avec des dossiers, et décida de ne pas le prévenir. Il n’avait pas besoin de savoir où elle allait. Elle laissa l
Elle tourna les talons, l’enveloppe serrée contre elle, et quitta le bureau sans un regard en arrière. Deborah s’écarta pour la laisser passer, mais Madame Varnier l’ignora, ses pas lourds résonnant dans le couloir. La porte d’entrée claqua, et un silence stupéfait s’installa. Flocon, dans ses bras, remua la queue, comme s’il comprenait que le danger était parti.Jonathan sortit du bureau, le carnet de santé à la main, et croisa le regard de Deborah. Il semblait fatigué, mais un léger sourire flottait sur ses lèvres.— Elle ne le prend pas, dit-il simplement. Il est à nous maintenant.Deborah sentit des larmes de soulagement monter, mais elle les ravala, serrant Flocon contre elle.— À nous ? répéta-t-elle, sa voix mêlant incrédulité et méfiance. Tu l’as payée, c’est ça ? C’est quoi, cette enveloppe ?Jonathan haussa les épaules, posant le carnet sur une table.— Un arrangement. Elle voulait de l’argent pour couvrir ce qu’elle a dépensé pour lui. J’ai réglé ça. Le carnet prouve qu’il
Jonathan soupira, rangeant son téléphone dans sa poche.— Deborah, on en a parlé hier. Elle a des droits sur ce chien. Mais j’ai négocié avec elle. Elle veut régler ça rapidement, et je pense qu’on peut trouver un arrangement. Calme-toi.— Me calmer ? explosa-t-elle, faisant sursauter Flocon, qui lâcha son jouet. Tu parles de lui comme s’il était un objet ! Flocon n’est pas à elle, pas si elle le terrifie ! Tu l’as vu hier, il s’est caché rien qu’en la voyant !Jonathan croisa les bras, son expression durcissant.— Et toi, tu continues à faire un drame pour un chiot qu’on a depuis deux jours ! Elle a des preuves, Deborah. La puce, les documents. On ne peut pas juste le garder comme si de rien n’était.Flocon, sentant la tension, se rapprocha de Deborah, posant son museau sur sa jambe. Elle s’agenouilla pour le caresser, ses yeux lançant des éclairs à Jonathan.— Alors quoi ? Tu vas le lui donner, comme ça ? Après tout ce qu’on a vu d’elle ? Elle ne l’aime même pas !— On verra ce qu’e
— J’en ai assez ! Vous perdez mon temps ! Si vous ne pouvez pas le sortir, je reviens avec la police, et vous regretterez de m’avoir fait attendre !Jonathan se redressa, son expression tendue.— Madame Varnier, je comprends votre frustration, mais il est clair que le chien est effrayé. Peut-être qu’on peut trouver une solution…— Une solution ? coupa-t-elle, son ton venimeux. Il est à moi, et je le prends ! Vous avez jusqu’à demain pour le préparer, ou je porte plainte !Elle tourna les talons, son sac à main claquant contre sa hanche, and quitta la maison sans un regard en arrière. La porte claqua, et un silence lourd s’installa. Flocon, toujours sous le canapé, gémit doucement, et Deborah s’effondra à côté du meuble, les larmes coulant librement.Jonathan la fixa, sa mâchoire serrée, ramassant la chaussure mâchouillée avec un air exaspéré.— Tu es contente ? lança-t-il, sa voix vibrante de colère. Tu as rendu les choses dix fois pires ! Elle va revenir, et maintenant elle est furieu
Jonathan répondit, sa voix calme mais ferme.— Je comprends, Madame. Nous l’avons trouvé hier, seul, sans collier, et il semblait perdu. Nous l’avons emmené chez le vétérinaire pour vérifier qu’il allait bien. Pouvez-vous me montrer ces preuves ?Deborah serra les poings, détestant la neutralité de Jonathan. Il parlait comme si Flocon n’était qu’un objet à rendre, sans égard pour ce que le chiot représentait pour elle, même après une seule journée. Elle retourna dans le salon, s’agenouillant près du canapé, murmurant des mots apaisants à Flocon, qui restait tapi dans l’ombre, ses yeux ronds brillant dans l’obscurité.— Flocon, n’aie pas peur, chuchota-t-elle, espérant le rassurer, mais le chiot ne bougea pas, son corps tremblant.La voix de Madame Varnier retentit soudain depuis le bureau, plus forte, teintée d’impatience.— Alors, où est-il ? Vous me faites perdre mon temps ! Ce chien est à moi, et je ne partirai pas sans lui !Deborah sentit son cœur se serrer. Flocon, toujours sous
L’après-midi pesait lourd dans la maison, chaque minute semblant s’étirer comme une éternité. Deborah était affalée sur le canapé du petit salon, son téléphone à la main, faisant défiler les photos de Flocon qu’elle avait prises plus tôt. Chaque image – le chiot cocker inclinant la tête, mordillant un coussin, ou la fixant avec ses grands yeux ronds – lui arrachait de nouvelles larmes. Ils n’avaient Flocon que depuis la veille, mais il était déjà devenu un refuge, une lueur de chaleur dans cette maison où elle se sentait prisonnière. La dispute avec Jonathan Carter Miller, son fiancé imposé, résonnait encore dans sa tête, ses mots durs – « ridicule », « mélodrame » – la blessant comme des coups de poignard.Flocon, pour l’instant, était bien présent, contrairement à ce qu’elle avait craint après leur dispute. Le chiot, plein d’énergie, trottinait dans le salon, ses petites pattes claquant sur le parquet. Il avait trouvé une des chaussures de Jonathan – une vieille basket laissée près d
Jonathan ne répondit pas, mais son silence était plus lourd que n’importe quelle parole. Il tourna les talons et quitta le salon, la laissant seule avec Flocon. Elle s’effondra sur le canapé, le chiot toujours dans ses bras, et attrapa son téléphone – celui que Jonathan lui avait donné, ironiquement. Elle ouvrit l’appareil photo, déterminée à garder un souvenir de Flocon, même si ce n’était que des images.Elle posa le chiot sur le canapé, essuyant ses larmes pour mieux voir l’écran. Flocon, intrigué, inclina la tête, ses oreilles tombantes frémissant. Elle prit une photo, puis une autre, capturant son regard curieux, sa queue qui remuait, sa langue rose qui pendait. Elle le fit rouler sur le dos, ses petites pattes s’agitant dans l’air, et prit encore des clichés, chaque image accompagnée d’un sanglot étouffé. Flocon, inconscient de son chagrin, jouait avec elle, mordillant ses doigts, courant après un coussin qu’elle agitait. Elle photographia chaque moment, chaque expression, comme
La matinée s’étirait dans une tension palpable, comme si la dispute de la veille avait laissé des traces invisibles dans l’air de la maison. Deborah était assise sur le canapé du petit salon, Flocon, le chiot cocker qu’ils avaient trouvé la veille, blotti contre elle. Ses petites oreilles soyeuses frôlaient son bras, et ses yeux ronds, pleins d’une innocence désarmante, semblaient la seule lueur de douceur dans cette maison oppressante. Elle caressait distraitement sa fourrure crème, essayant de chasser les mots acerbes qu’elle et Jonathan avaient échangés au sujet du mariage repoussé. Mais chaque silence amplifiait son sentiment d’impuissance.Jonathan entra dans le salon vers midi, son téléphone à la main, son visage marqué par une irritation contenue. Flocon, sentant son arrivée, redressa la tête, sa queue frétillant légèrement, mais il resta collé à Deborah, comme s’il percevait son malaise. Jonathan s’appuya contre le mur, croisant les bras, et brisa le silence d’une voix neutre m