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Chapitre 2

last update Terakhir Diperbarui: 2025-03-07 16:54:52

2: les larmes

Je ne savais plus comment mes jambes arrivaient encore à me porter. Tout semblait flou autour de moi. Mon souffle était court, irrégulier, mes mains tremblaient, mon cœur battait si fort que j’avais l’impression qu’il allait éclater dans ma poitrine.  

Je n’avais même pas pris la peine de récupérer mes vêtements. J’avais juste attrapé ce que je pouvais, enfilé rapidement un haut et un pantalon, et j’étais sortie en courant, pieds nus, sans un regard en arrière.  

L’air froid de la nuit me frappa en pleine face dès que je franchis la porte de l’immeuble. Mais je ne m’arrêtai pas. Je marchai vite, puis plus vite encore. Mes larmes coulaient déjà, brouillant ma vision, mais je ne voulais pas m’arrêter. Je voulais juste fuir. 

Ethan… Mon Ethan.

L’homme avec qui j’avais partagé des années. Celui en qui j’avais placé toute ma confiance, celui que j’aimais de tout mon être. Comment avait-il pu me faire ça ? Comment avait-il osé ?  

Je rentrai chez moi en titubant presque, le souffle saccadé, la gorge nouée. J’ouvris la porte de mon appartement d’un geste tremblant, puis je la refermai derrière moi avec fracas, comme si je voulais définitivement l’éloigner de moi.  

Dès que j’atteignis ma chambre, mes jambes cédèrent sous mon poids. Je m’effondrai sur mon lit, le visage enfoui dans les draps, et un hurlement silencieux se bloqua dans ma gorge. Puis, les sanglots explosèrent.  

Je pleurais toutes ces années, tous ces souvenirs qui défilaient dans ma tête comme un film cruel.  

Nos fous rires. Nos voyages. Nos nuits blottis l’un contre l’autre. Ses "je t’aime" murmurés dans le creux de mon oreille. Les promesses qu’il m’avait faites. 

Tout était un mensonge. 

— Pourquoi, Ethan ? Pourquoi tu m’as fait ça ? soufflai-je, la voix brisée.  

Je revoyais encore cette image insupportable. Son corps contre le sien. Leurs souffles saccadés. Leur peau collée sous l’eau.

J’aurais voulu oublier. J’aurais voulu me réveiller et réaliser que tout cela n’était qu’un cauchemar… Mais c’était bien réel.  

Je roulai sur le côté, ramenant mes genoux contre ma poitrine, comme si me recroqueviller pouvait atténuer la douleur. Mais elle était là, partout, brûlante, insupportable.  

J’essayais de comprendre. À quel moment avait-il cessé de m’aimer ? Quand avait-il décidé que je n’étais plus suffisante pour lui ? 

Je repensai aux fois où il semblait distrait ces derniers temps, aux messages qu’il envoyait en souriant sans jamais me dire à qui. À ces soirs où il rentrait plus tard que d’habitude, prétextant la fatigue.  

J’aurais dû voir les signes.

Mais j’avais confiance en lui.J’aurais donné ma vie pour lui.  

Et lui, en retour, m’avait poignardée en plein cœur.  

Un sanglot plus fort que les autres secoua mon corps. Je frappai le matelas du poing, submergée par l’injustice de cette situation.  

Comment allait-il oser me regarder en face après ça ? 

Mon téléphone vibra soudain sur la table de nuit.  

Je tendis la main d’un geste hésitant, les larmes toujours coulant sur mes joues.  

C’était lui. Ethan.  

Un message.  

"Maya, je suis désolé. S’il te plaît, parle-moi."

Je sentis ma gorge se serrer encore plus. Désolé ?

Un rire amer m’échappa entre deux sanglots. Comment pouvait-il croire qu’un simple "désolé" suffirait ?  

Je fixai l’écran en tremblant, mon pouce planant au-dessus du clavier.  

Et puis, dans un élan de douleur et de rage, je balançai mon téléphone à l’autre bout de la pièce.  

Il ne méritait même pas une réponse.  

J’enfouis mon visage dans l’oreiller et laissai les larmes couler encore et encore. Je l’aimais. Je l’aimais tellement. 

Mais ce soir, quelque chose en moi venait de mourir.  

Et plus rien ne serait jamais comme avant.  

Je ne savais pas depuis combien de temps j’étais là, recroquevillée sur mon lit, noyée dans mes larmes. Mon corps tremblait encore sous l’effet du choc, et ma poitrine se soulevait violemment à chaque sanglot.  

J’avais mal. Si mal.

J’aurais voulu disparaître, effacer cette soirée de ma mémoire, retourner quelques heures en arrière et ne jamais ouvrir cette foutue porte de salle de bain.  

Soudain, j’entendis la porte de ma chambre s’ouvrir doucement.  

— Maya… ?  

C’était ma sœur, Lina.  

Sa voix était douce, mais inquiète. En la voyant entrer, je me redressai légèrement, les yeux rouges et gonflés.  

— Maya, qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi tu pleures comme ça ?  

Je baissai la tête, incapable de parler pendant quelques secondes. Puis, d’une voix brisée, j’articulai enfin :  

— C’est Ethan…  

Rien que prononcer son nom me fit monter une nouvelle vague de larmes. Lina s’approcha rapidement et s’assit à côté de moi sur le lit. Elle posa une main réconfortante sur mon dos, son regard plein de sollicitude.  

— Qu’est-ce qu’il t’a fait ? demanda-t-elle, la mâchoire déjà serrée, comme si elle sentait que la réponse allait l’énerver.  

J’essuyai mes joues d’un revers de main tremblant avant de tout lui raconter. Chaque détail.  

Comment j’avais voulu lui faire une surprise. Comment j’avais entendu l’eau couler et m’étais imaginé une soirée parfaite. Comment j’avais retiré mes vêtements en souriant, impatiente de le retrouver sous la douche.  

Et comment, en ouvrant la porte, je l’avais vu avec une autre femme. Nus. Enlacés. 

À mesure que je parlais, je voyais le visage de Lina changer. Son regard doux s’assombrissait, ses sourcils se fronçaient, et sa respiration s’accélérait. Lorsqu’elle serra les poings, je sus qu’elle était enragée.  

— Ce fils de… Elle se retint de finir sa phrase, mais ses yeux lançaient des éclairs. Je vais le tuer.

Je reniflai, mes larmes coulant toujours, et secouai la tête.  

— À quoi bon, Lina ? C’est fini… Tout est fini…

J’aurais voulu que ma voix soit forte, assurée. Mais elle n’était qu’un murmure brisé.  

C’est alors que mon téléphone, toujours jeté à l’autre bout de la pièce, se mit à vibrer.  

Nous avons toutes les deux tourné la tête vers l’écran qui clignotait dans la pénombre.  

Ethan.  

Il appelait.  

Mon cœur se serra douloureusement. Pourquoi insistait-il ? Il voulait quoi ? M’expliquer que c’était "une erreur" ? Me supplier de l’écouter après ce que je venais de voir ?  

J’étais paralysée. Incapable de bouger, incapable de répondre.  

Mais Lina, elle, n’hésita pas.  

Elle se leva brusquement, traversa la pièce d’un pas rapide et saisit mon téléphone avant que je puisse l’en empêcher.  

— Lina, non…

Trop tard. Elle décrocha et porta le téléphone à son oreille.  

— Espèce de sale connard ! lâcha-t-elle d’une voix tranchante, remplie de colère.  

Je l’entendais respirer fort, la mâchoire crispée, ses doigts serrant mon téléphone comme si elle voulait l’écraser.  

— T’as osé tromper ma sœur, enfoiré ?! siffla-t-elle. T’as osé la trahir après tout ce qu’elle a fait pour toi ?!

Je n’entendais pas ce qu’il disait à l’autre bout du fil, mais Lina ne lui laissa même pas le temps de parler.  

— Ferme ta gueule, Ethan ! Je veux pas entendre tes excuses de merde ! cracha-t-elle. T’es qu’un pauvre type, un lâche, un salaud sans honneur !  

Elle fit quelques pas dans la pièce, bouillonnante de rage, tandis que moi, toujours recroquevillée sur mon lit, j’écoutais sans rien dire, le cœur brisé.  

— Tu perds ton temps à appeler ! Elle veut plus jamais entendre parler de toi, t’as compris ?!  

Elle attendit à peine une seconde avant d’ajouter :  

— Va te faire foutre.

Et elle raccrocha violemment.  

Le silence tomba dans la chambre, seulement troublé par mes sanglots étouffés. Lina s’approcha de moi et posa mon téléphone sur la table de nuit. Puis elle s’assit à nouveau près de moi et me prit dans ses bras.  

— Il ne mérite pas tes larmes, Maya… Il ne mérite rien de toi. murmura-t-elle doucement en caressant mon dos.  

Je m’accrochai à elle, laissant mes pleurs couler sur son épaule. Elle avait raison. Mais alors… Pourquoi ai-je si mal ?

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