Share

CHAPITRE 7

Penulis: Doufali
last update Terakhir Diperbarui: 2025-06-07 02:26:58

Le lendemain de la fin du veuvage Amina s’était levée à l’aube, les yeux encore rougis par les veillées incessantes et le poids des dernières semaines. Le noir de son habit traditionnel serait enfin remplacé, mais son cœur, lui, restait marqué par l’ombre de tout ce qu’elle avait perdu.

Elle regardait Yama, encore endormie, paisible malgré les tumultes qui entouraient leur vie. Cette innocence était son moteur, sa raison de continuer malgré tout.

Sa mère, Fatou, était déjà en cuisine, s’affairant à préparer le petit-déjeuner. Elle leva la tête lorsqu’Amina entra, ses bras chargés d’un sac qu’elle avait commencé à remplir la veille.

Fatou : "Où comptes-tu aller si tôt, Amina ? On n’a même pas encore rompu le jeûne.

"

Amina posa son sac avec détermination et prit une chaise.

Elle savait que cette conversation allait être difficile.

Amina : "Maman, je vais en ville aujourd’hui. Je dois trouver un avocat, quelqu’un qui pourra m’aider à récupérer ce que Samba m’a laissé."

Fatou fronça les sourcils, posant un pilon avec fracas sur le mortier.

Fatou : "Un avocat ? Tu veux aller te battre avec ta belle-famille ? Ce n’est pas une bonne idée, ma fille. Ces gens-là… Ils n’ont pas de limites. Tu sais de quoi ils sont capables."

Amina : "Je le sais, maman. Mais je ne peux pas rester là, les bras croisés, pendant qu’ils s’approprient tout ce que Samba a construit pour nous. Yama mérite mieux que ça."

Fatou secoua la tête, visiblement nerveuse.

Fatou : "Ils pourraient te faire du mal, Amina. Du maraboutage, des attaques spirituelles… Ce sont des choses qui arrivent, tu le sais."

Amina poussa un soupir profond. Elle respectait les craintes de sa mère, mais elle ne pouvait pas se résoudre à abandonner tout ce que Samba lui avait laissé.

Amina : "Maman, ce serait trop facile de leur laisser tout ça.

Cette maison… ces terres… Samba les a construits pour nous.

Pas pour eux. Je ne peux pas me taire."

Fatou s’approcha d’elle, posant une main rassurante sur son épaule.

Fatou : "Je comprends ta colère, ma fille. Mais parfois, il vaut mieux perdre des biens matériels que de perdre la paix de ton âme."

Amina releva la tête, ses yeux brillant d’une détermination qu’on ne lui voyait que rarement.

Amina : "Et si je fais ça, maman ? Si je les laisse tout prendre ? Qu’est-ce que je dirai à ma fille plus tard ? Que sa mère a été trop effrayée pour se battre pour son avenir ? Non, je ne peux pas faire ça."

Fatou garda le silence un moment, luttant entre ses propres peurs et l’admiration pour la résilience de sa fille.

Fatou : "Très bien. Mais sois prudente. Ces gens-là n’aiment pas être défiés."

Amina hocha la tête et termina son repas en silence. Elle savait que le chemin serait difficile, mais elle n’avait pas le choix.

En ville Arrivée en ville, Amina sentit immédiatement l’agitation du lieu. Les klaxons, les marchés animés, les files d’attente interminables... C’était un autre monde comparé à la tranquillité du village. Elle serra son sac contre elle, le regard alerte.

Elle trouva rapidement un cabinet d’avocats modeste, mais réputé, grâce à l’un des contacts de Samba. En entrant, elle fut accueillie par une secrétaire souriante qui l’invita à attendre dans une petite salle ornée de diplômes.

Quelques minutes plus tard, un homme d’une quarantaine d’années, au visage sérieux mais chaleureux, entra dans la pièce.

L’avocat : "Madame Ndiaye ? Je suis maître Diouf. En quoi puis-je vous aider ?"

Amina inspira profondément avant de lui raconter toute l’histoire. Elle parla de la maison, des terres, des papiers soi-disant perdus, et du comportement de sa belle-famille depuis la mort de Samba.

L’avocat l’écouta attentivement, prenant des notes, hochant la tête à certains moments.

Maître Diouf : "Je comprends votre situation, Madame Ndiaye. Ce n’est pas une affaire facile, mais elle n’est pas perdue. La première étape sera de vérifier l’existence de ces fameux documents. Sans preuves, leurs revendications ne tiennent pas."

Amina : "Et s’ils refusent de les montrer ? Que puis-je faire ?"

Maître Diouf : "Nous avons des moyens légaux pour exiger la présentation des documents. Mais cela prendra du temps et nécessitera votre coopération totale. Êtes-vous prête à vous engager dans ce processus, même si cela devient difficile ?"

Amina hocha la tête, le regard ferme.

Amina : "Je ferai tout ce qu’il faut pour récupérer ce qui nous appartient."

Maître Diouf esquissa un sourire encourageant.

Maître Diouf : "Très bien. Dans ce cas, nous allons commencer par rassembler tous les éléments que vous avez, même les moindres détails. Cela nous aidera à construire un dossier solide."

En sortant du cabinet, Amina sentit un mélange d’espoir et d’appréhension. Elle savait que le chemin serait long, mais elle n’avait plus le droit de reculer. Sa fille méritait un avenir digne, et elle ferait tout pour lui offrir cela.

De retour au village, les regards curieux des voisins ne manquèrent pas de la suivre. Les murmures commencèrent déjà à circuler sur la femme veuve qui osait défier sa belle-famille. Mais Amina, déterminée, ne prêta aucune attention à ces bruits. La bataille ne faisait que commencer.

Lanjutkan membaca buku ini secara gratis
Pindai kode untuk mengunduh Aplikasi

Bab terbaru

  • Une Fausse Mariée    CHAPITRE 7

    Le lendemain de la fin du veuvage Amina s’était levée à l’aube, les yeux encore rougis par les veillées incessantes et le poids des dernières semaines. Le noir de son habit traditionnel serait enfin remplacé, mais son cœur, lui, restait marqué par l’ombre de tout ce qu’elle avait perdu. Elle regardait Yama, encore endormie, paisible malgré les tumultes qui entouraient leur vie. Cette innocence était son moteur, sa raison de continuer malgré tout.Sa mère, Fatou, était déjà en cuisine, s’affairant à préparer le petit-déjeuner. Elle leva la tête lorsqu’Amina entra, ses bras chargés d’un sac qu’elle avait commencé à remplir la veille.Fatou : "Où comptes-tu aller si tôt, Amina ? On n’a même pas encore rompu le jeûne."Amina posa son sac avec détermination et prit une chaise. Elle savait que cette conversation allait être difficile.Amina : "Maman, je vais en ville aujourd’hui. Je dois trouver un avocat, quelqu’un qui pourra m’aider à récupérer ce que Samba m’a laissé."Fatou fronça le

  • Une Fausse Mariée    Chapitre 6 : L’odeur du mensonge

    L’aube effleurait à peine le palais lorsque des cris éclatèrent dans les appartements de la princesse. Ismène, penchée sur une pile de voiles à plier, sursauta en entendant Naïla hurler de frustration.— Qu’as-tu fait, Ismène ?!La servante releva timidement la tête. Naïla, toujours vêtue de son boubou de nuit en soie froissée, les cheveux défaits, se tenait au centre de la pièce, le regard noir et les poings serrés. Ses yeux trahissaient l’agitation qui la dévorait de l’intérieur.— Ma princesse… ? balbutia Ismène, perdue.— Ne fais pas semblant de ne pas comprendre ! gronda Naïla en avançant brusquement vers elle.Son visage, habituellement lisse et radieux, était marqué par l’irritation. Elle grinçait des dents, sa poitrine se soulevant au rythme de sa respiration furieuse.— Hier soir… poursuivit-elle, sa voix se teintant d’une colère à peine contenue. Kael semblait heureux de me retrouver… Du moins, au début. Mais ensuite…Elle marqua une pause, le regard dur.— Il m’a dit que je

  • Une Fausse Mariée    Chapitre 5 : Les murmures des servantes

    Ismène poussa doucement la porte de la chambre des servantes, les bras chargés des présents que Naïla lui avait offerts. Dès qu’elle entra, les discussions se turent brusquement. Plusieurs paires d’yeux se tournèrent vers elle, scintillant d’une curiosité à peine voilée.La pièce exiguë était éclairée par la lueur tremblotante d’une lampe à huile. Le parfum du bois brûlé et des herbes séchées flottait dans l’air, et le matelas fin qu’Ismène partageait avec d’autres servantes était encore défait. Elle fit quelques pas en silence, consciente des regards qui la suivaient.— D’où viennent ces cadeaux ? lança soudain Bineta, une servante au visage rond et aux yeux perçants.Sa voix était douce, mais teintée d’un mélange de curiosité et de méfiance.Ismène s’arrêta et posa délicatement les étoffes sur son espace de couchage avant de se tourner vers elle.— C’est la princesse Naïla qui me les a donnés.Un silence pesa un instant dans la pièce. Puis, un éclat de rire étranglé s’échappa d’une

  • Une Fausse Mariée    Chapitre 4 : Le triomphe de Naïla

    La nuit était avancée, mais Naïla, exaltée par les événements de la journée, n’avait pas envie de dormir. Drapée dans un voile de soie aux reflets dorés, elle se promenait dans ses appartements avec une vivacité qui contrastait avec la fatigue d’Ismène, restée debout près de la porte.— Ismène, je t’ai déjà dit de t’asseoir ! ordonna-t-elle d’une voix joyeuse. Tu es ma confidente maintenant, pas juste une simple servante.Ismène hésita avant d’obéir, s’asseyant prudemment sur un tabouret bas, le regard rivé sur le tapis fin qui couvrait le sol.Naïla, quant à elle, était rayonnante. Elle tournoyait sur elle-même, admirant sa silhouette dans le grand miroir en bronze poli.— Parle-moi, Ismène. Dis-moi combien j’ai été brillante aujourd’hui.Ismène releva légèrement les yeux.— Vous avez été parfaite, ma princesse.Un sourire satisfait étira les lèvres de Naïla. Elle s’approcha et s’agenouilla devant Ismène, attrapant ses mains avec un empressement enfantin.— C’est exactement ce que j

  • Une Fausse Mariée    Chapitre 3 : Le Lendemain

    La chambre du prince était plongée dans une obscurité presque totale, à l’exception des dernières lueurs vacillantes d’une torche murale qui mourait lentement. Le plafond en bois sculpté, avec ses motifs d’ancêtres et de créatures mythologiques, semblait figé dans le silence. L’air était dense, presque lourd de l’odeur de cire, d’encens et de la chaleur de la nuit.Ismène, allongée sur le dos, respirait profondément, mais son esprit tournait en cercles, incapable de trouver la paix. Sa peau, encore marquée par la chaleur de l’union, semblait vibrer sous chaque mouvement, mais c’était la tension dans son ventre qui la rendait nerveuse.Elle tourna lentement la tête vers Kael, endormi à ses côtés. La lumière de la torche se reflétait faiblement sur son visage, apaisé, sans l’ombre d’un soupçon. Sa posture détendue contrastait avec l'agitation qui secouait Ismène. Elle se leva doucement, ses pieds nus frôlant le sol froid du marbre. Le drap était repoussé sous elle, et l’empreinte rouge

  • Une Fausse Mariée    Chapitre 2 : La Nuit Fatidique

    Ismène resta prostrée, le regard rivé sur la flamme vacillante de la lampe à huile. La demande de Naïla résonnait encore dans son esprit, s’imposant comme un murmure venimeux dont elle ne parvenait pas à se débarrasser.— Il faut que ce soit toi, cette nuit-là.Elle aurait voulu refuser, s’échapper, fuir cette responsabilité écrasante, mais où irait-elle ? Elle était une servante. Elle n’avait ni pouvoir, ni liberté. Et au fond d’elle, elle savait que Naïla ne lui laissait pas vraiment le choix.Un bruit léger derrière la porte la fit sursauter. Elle se redressa précipitamment lorsque Naïla entra en silence, vêtue d’une robe légère, son visage caché sous un voile de soie.— Il est temps, murmura-t-elle.Ismène sentit un frisson lui parcourir l’échine.— Princesse… Naïla s’approcha et prit ses mains entre les siennes.— Je t’en supplie, Ismène. Si tu ne le fais pas, je suis perdue. Tu me ressembles. Ta peau, tes cheveux… Dans l’ombre, il ne verra pas la différence.Ismène ferma les yeu

Bab Lainnya
Jelajahi dan baca novel bagus secara gratis
Akses gratis ke berbagai novel bagus di aplikasi GoodNovel. Unduh buku yang kamu suka dan baca di mana saja & kapan saja.
Baca buku gratis di Aplikasi
Pindai kode untuk membaca di Aplikasi
DMCA.com Protection Status