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Ariel soupira de bien-être tout en sentant le parfum des draps. La chambre dans laquelle elle se trouvait était si grande que la plus jeune avait l'impression de s'y perdre. Elle avait fini par digérer le comportement agressif de la compagne de son Alpha, parce que oui, Ariel le considérait comme son Alpha à lui aussi, et elle avait les mêmes droits que la jeune femme. Elle avait pris un bain pour se calmer de cette agression qu'elle avait subie plus tôt. Tout le surprenait encore, et c'était la première fois qu'elle allait passer la nuit en dehors du bordel. elle allait enfin savoir ce que ça faisait de s'endormir la nuit pour une autre journée. Mais elle s'était bien vite rendu compte qu'elle n'arrivait pas à fermer l'œil. elle soupira avant de se lever et se dirigea vers le canapé qui se trouvait dans la chambre. elle récupéra son sac à dos, et en sortit l'échographie, elle s'allongea sur le lit, les yeux rivés sur la photographie. Elle sourit tout en caressant son ventre. Cette journée avait été la plus longue de sa vie. Et Si elle n'avait jamais pris la décision de quitter le bordel, serait-elle toujours là-bas à l'heure qu'il est, à travailler ou à satisfaire son Alpha ? Tout ça lui donnait presque la nausée. elle n'arrivait toujours pas à croire qu'elle avait pu vivre ainsi tout en croyant que c'était normal. Maintenant, c'était fini. elle pouvait enfin penser à lui et à son bébé sans se soucier de mourir de faim demain. Toutes ces réflexions l'avaient fatigué, et elle avait fini par s'endormir dans ce lit bien trop grand pour une personne. •••• *Toc toc* Ariel remua dans son sommeil avant de sursauter. elle cligna des yeux tout en observant la pièce dans laquelle elle se trouvait. elle fronça les sourcils avant de se souvenir de la veille, de tout ce qui s'était passé et s'était dit. elle s'empressa d'aller ouvrir la porte. L'homme face à elle s'inclina poliment, ce à quoi la jeune femme n'était pas habitué. — Bonjour. Avez-vous bien dormi ? J'ai préparé un petit déjeuner équilibré pour vous. Voulez-vous le prendre en bas avec Madame ou que je vous le fasse monter dans votre chambre ? demanda le majordome devant lui. Ariel porta une main gênée sur sa nuque. elle n'était pas faible et avait un fort caractère pour une Oméga. elle savait aussi garder sa bouche fermée face à un Alpha, et elle ne voulait pas du tout refaire l'expérience. — Euh... Je... je préfère plutôt manger dans ma chambre, marmonna-t-elle tout en se grattant la nuque. — C'est très judicieux de votre part. Je vous l'apporte dans un instant, dit-il tout en s'inclinant avant de s'en aller. La jeune femme referma la porte et s'empressa d'aller prendre une douche. elle se déshabilla rapidement et s'engouffra dans la cabine de douche. L'eau chaude sur son corps lui faisait tellement de bien qu'elle prit plus de temps avant de sortir de la douche. Son petit déjeuner était disposé sur la table basse qui se trouvait dans sa chambre, et des vêtements beaucoup plus confortables étaient posés sur le lit. La vitesse à laquelle tout avait été disposé la surprenait beaucoup. elle attrapa les vêtements sur son lit et retourna dans la salle de bain pour les enfiler. elle sourit devant le miroir tout en se coiffant. elle avait hâte de revoir son Alpha qui lui manquait beaucoup, alors elle se coiffa pour être un tant soit peu présentable. Un dernier coup d'œil dans la glace avant de retourner dans la chambre où elle prit son petit déjeuner. Le fait d'être seul la gênait beaucoup. elle avait toujours mangé entouré d'une ou plusieurs personnes. Maintenant, elle était seul et ne savait pas quoi faire de ses journées. elle ne connaissait personne et n'avait d'ami nulle part. elle termina son repas et se leva du canapé. Plateau en main, elle décida de sortir de cette chambre, ne voulant pas passer sa vie enfermé comme dans le passé. Ariel longea le couloir avant de descendre les escaliers. Au pied de ces derniers, elle ne savait plus où aller. elle ne connaissait rien de cette maison et avait l'impression d'être perdu dans un cauchemar. elle tourna à gauche, à l'opposé de la pièce où elle était précédemment, marchant à pas lents tout en cherchant son chemin. — Ariel ! s'exclama le Bêta derrière son dos. Où vas-tu comme ça ? demanda-t-il alors que ce dernier se tourna vers lui. — J'avais envie de sortir, et j'en ai profité pour rapporter la vaisselle dans la cuisine, mais je me suis perdu, souffla-t-elle tout en se grattant la nuque de gêne. — Je vois. C'est normal que tu te sentes perdu, mais ne t'inquiète pas, je suis là maintenant et je vais te faire faire une petite visite. Après, tu pourras regarder la télé pour te détendre, dit-il tout en prenant le plateau des mains de ce dernier. Ariel sourit timidement. elle se sentait beaucoup plus à l'aise en compagnie du Bêta, car c'était la seule personne qu'elle connaissait dans cette maison. elle leva la tête pour faire face au jeune homme. — QU'EST-CE QU'ELLE FAIT ICI ? hurla la voix grésillant de la jeune Alpha. elle ne pouvait pas rester bien gentiment en haut ? Pourquoi avait-elle besoin de montrer son visage de pute ? Quoi, mon mari ne te suffit plus, tu en veux plus ? s'exclama-t-elle tout en relâchant ses phéromones qui firent trembler d'oméga. — Arrêtez de lui parler ainsi ! Elle a le droit de se promener dans le manoir. Pourquoi faites-vous tout un problème alors que vous n'arrivez même pas à satisfaire la meute ? Si vous aviez été capable de porter un seul enfant, alors tout le monde vous aurait respectée. Mais aujourd'hui, tout est différent parce qu'elle est là et elle porte tous nos espoirs sur ses épaules. Alors respectez-la avant de parler ainsi, dit-il tout en serrant le plateau contre ses doigts dont les jointures avaient rougi. — Oh, je vois. Tu l'as goûté, voilà pourquoi tu la défends ainsi. Bien sûr, une pute sert à ça : un trou pour les Alpha et rien d'autre. Tu me dégoûtes à vouloir autant attirer l'attention sur toi. Ariel serait-il heureux d'apprendre que tu t'es fait son Bêta ? Je ne crois pas. Il va te renvoyer d'où tu viens comme la petite chienne que tu es ! s'exclama-t-elle tout en ricanant sous le regard de ces derniers. Ariel était en larmes. Les mots qu'avait employés cette dernière étaient plus que blessants, et les phéromones qu'elle relâchait n'arrangeaient rien. elle était si faible, et elle le savait. Que pouvait-elle attendre d'un corps aussi faible que le sien ? elle devait juste subir les sautes d'humeur de cette dernière. — Vous parlez aussi mal, mais notre Alpha ne croirait pas un mot de ce que vous lui diriez. Je ne vous laisserai pas m'accuser à tort et à travers, et par une femme qui ne sait pas comment jouer son rôle d'épouse, dit-il tout en plissant les sourcils de colère. Jamais, au grand jamais, il ne s'était senti autant humilié. Même s'il n'avait jamais eu des vues sur la jeune Oméga, ce n'était pas ce que les gens penseraient s'ils avaient écouté cette dernière, qui s'acharnait à vouloir le dénigrer aux yeux de l'Alpha. — Je te ferai voir à quel point je peux détruire ta vie avec un seul mensonge de ma part, et personne ne saura si c'en était un. Tu as ramené une pute d'Oméga chez moi, et je te ferai payer pour ça, dit-elle tout en lâchant un rire méchant. Ariel n'arrivait plus à supporter ce tremplin d'émotions alors que son corps était mis à rude épreuve et allait s'écrouler d'une minute à l'autre. Ses jambes s'apprêtaient à céder. Les larmes aux yeux, d'autres phéromones surgirent au-dessus de celles de la jeune femme. Mais ces phéromones-là étaient plus douces et puissantes. C'étaient des phéromones réconfortantes. — As-tu terminé de les harceler ? Je te l'ai déjà dit, je déteste que tu te comportes ainsi. Tu ternis toute seule ton image au sein de la meute ! s'exclama la voix froide de l'Alpha devant l'entrée du manoir. Ariel était si heureuse qu'elle n'arrivait plus à tenir debout. elle perdit ses forces, et ses jambes n'étaient plus capables de le maintenir debout. elle s'écroula, mais fut bien vite rattrapé par l'Alpha qui avait anticipé les choses. La plus jeune se retrouva collé au torse de l'Alpha qui le tenait fermement, et Ariel gémit de douleur tout en caressant son ventre encore plat. Mais ça ne l'empêchait pas de s'inquiéter pour son bébé qui avait subi cette vague de phéromones. La jeune femme fronça les sourcils en voyant la scène devant ses yeux. Elle haïssait encore plus Ariel qui avait simplement attiré l'attention de son mari sur lui. — Qu'est-ce que tout ceci veut dire ? Pourquoi as-tu permis qu'elle vive ici ? Tu avais dit que j'étais la seule pour toi comme tu es le seul pour moi. Même si nous, les Alpha, passons nos ruts avec des Omégas, tu n'avais pas le droit de ramener une pute de l'extérieur ici, dans notre maison, dit-elle furieuse alors que la colère se reflétait sur son visage. Elle lança un regard assassin à la plus jeune qui s'accrocha encore plus au torse de l'Alpha. — Nous passons nos ruts avec des Omégas, mais nous ne voulons pas passer notre vie avec eux. Mais tout est différent car je suis quelqu'un qui prend ses responsabilités. elle est enceinte et je suis le père. Personne ne pourra dire le contraire, et je prendrai mes responsabilités comme il se doit en commençant par lui donner le meilleur, dit-il tout en lançant un regard désintéressé à sa compagne. — Tu ne comprends pas. Nous nous protégeons toujours lorsque nous allons voir ailleurs. Alors elle a fait exprès de tomber enceinte pour que tu la sortes de ce trou pourri dans lequel elle se trouvait. Alors laisse-moi rire, c'est juste une opportuniste qui sait jouer de ses charmes, dit-elle plus qu'en colère. Les mots de son mari étaient comme des poignards. — Qu'elle s'est jouer de moi ou pas, la seule chose que je sais, c'est que je vais devenir père et c'est ce qui compte. Et la meute en a besoin. Donc, pour le bien de tout le monde, tu devras vivre avec et essayer de bien t'entendre avec elle. Je ne veux plus te voir l'agresser avec tes phéromones, tu les gardes pour toi, dit-il tout en relâchant ses phéromones contre cette dernière avant de se diriger vers les escaliers. La jeune femme était hors d'elle. Elle ne comprenait pas ce changement, cette attention que recevait cette dernier. Elle ne voulait pas d'elle chez elle, et pour ça, elle allait lui faire vivre un enfer pour lui faire comprendre qui était le chef ici et qu'elle était la seule à avoir le droit d'être près de l'Alpha.❍♬❍🎼❍♬❍ Le bonheur des noces fut comme une trêve précieuse, une bulle de lumière dans leur existence ombragée. Mais la réalité de leur monde reprit vite ses droits, non plus sous la forme de menaces directes, mais en des défis plus subtils. Quelques semaines après la cérémonie, Jin-Sang et le Dr. Aris, qui surveillaient sans relâche les canaux de communication, firent une découverte inquiétante. « Ils ne parlent plus de nous comme d'une menace terroriste », rapporta le Dr. Aris lors d'un conseil, son visage ridé par l'inquiétude. « Leur narratif a changé. Ils nous appellent désormais "la Secte des Loups". Ils accusent notre "mode de vie aberrant" de perturber l'ordre naturel, de menacer la pureté génétique humaine. C'est une guerre idéologique qu'ils préparent. » Un froid s'abattit sur l'assistance. C'était plus dangereux qu'une attaque frontale. On ne peut pas combattre une idée avec des griffes. « Ils diabolisent ce qu'ils ne comprennent pas », gronda Jiah. « Ils ont peur de n
❍♬❍🎼❍♬❍ Le succès de l'opération « Mirage » eut des répercussions bien au-delà de ce qu'ils avaient imaginé. La « fuite » technologique devint un virus de l'esprit, corrodant les certitudes du régime de l'intérieur. Des voix s'élevaient, timidement d'abord, puis avec plus d'assurance, pour demander un réexamen des priorités, une collaboration avec ces « éléments extérieurs » qui semblaient maîtriser des solutions que leur science arrogante avait ignorées. Pendant ce temps, dans le réseau des Quartiers, la vie s'épanouissait. La nation de l'ombre n'était plus une utopie, mais une réalité vibrante. Les échanges entre Quartiers étaient devenus de véritables marchés, où l'on troquait des outils contre des remèdes, des connaissances contre de la nourriture. Une identité commune, fière et résiliente, se forgeait. C'est dans ce contexte d'une paix relative mais vigilante que Kang-Dae sentit que le moment était venu. Le moment pour lui, non plus seulement en tant que leader, mais en tant
❍♬❍🎼❍♬❍L'alliance fragile avec les dissidents humains ouvrit un nouveau chapitre, fait non plus de survie ou de résistance, mais de construction délibérée. Les scientifiques, menés par une femme au regard perçant nommée Dr. Aris, apportèrent une compréhension approfondie de la psyché et de la technologie de leurs anciens maîtres.« Le gouvernement ne craint pas votre force, leur expliqua-t-elle lors d'une réunion secrète, son visage éclairé par la lueur douce d'une lampe à huile. Il craint votre cohésion. Votre capacité à former une société qui fonctionne sans eux, qui les rend... obsolètes. Leur pire cauchemar, c'est de devenir inutiles. »Ces mots résonnèrent profondément en Kang-Dae. Ils n'avaient pas besoin de gagner une guerre sanglante. Ils devaient simplement prouver qu'un autre mode de vie était possible, et viable.Sous l'impulsion de cette nouvelle vision, le réseau s'organisa de manière plus structurée, presque étatique. Les cellules devinrent des « Quartiers », chacune a
❍♬❍🎼❍♬❍Le changement de stratégie, de la terreur à la bienveillance calculée, créa une étrange période de calme tendu. Le gouvernement, déstabilisé, semblait hésiter sur la marche à suivre. Comment répondre à un ennemi qui refusait de se battre, mais qui se montrait plus présent que jamais ? Les rapports de soldats confus, parfois secrètement reconnaissants, remontaient la chaîne de commandement, semant le doute chez les officiers.Pendant ce temps, dans le réseau clandestin de la meute, la vie reprenait un semblant de normalité. Les cellules, assurées d'une relative sécurité, développaient leur autonomie. Certaines excellaient dans la culture de plantes médicinales rares, d'autres dans le travail du métal récupéré, une autre encore dans le tannage des peaux et la confection de vêtements chauds. Les échanges via les « Griffes » n'étaient plus seulement des ressources de survie, mais aussi des produits finis, des savoir-faire. Une économie parallèle, une culture de la résilience, nai
❍♬❍🎼❍♬❍La « reconquête » de la lisière forestière par la peur fut une victoire amère et paradoxale. Ils avaient gagné du terrain, de l'espace pour respirer, mais à quel prix ? La meute, éparpillée, vivait désormais dans la crainte permanente d'une erreur, d'un parfum trahi, d'un cristal qui ne vibrerait plus. Ils étaient devenus les architectes de cauchemars, et une partie de leur âme en portait l'empreinte.Kang-Dae le sentait. Une lassitude morale commençait à peser sur eux, plus lourde que la peur physique. Ils survivaient, ils résistaient, mais ils ne vivaient plus. Le bonheur fugace de ses fiançailles avec Mi-cha semblait appartenir à un autre monde, un monde d'avant.Un soir, alors qu'il veillait sur ses parents endormis, Kang-Dae sentit une présence derrière lui. C'était Ariel, qui l'observait, son regard sage empreint d'une profonde tristesse.« Tu portes un poids trop lourd, mon fils », murmura-t-elle en s'approchant. elle posa une main sur l'épaule de Kang-Dae, une main qu
❍♬❍🎼❍♬❍L'échec du piège tendu par le gouvernement avait révélé une vulnérabilité précieuse : leur peur panique de l'inconnu, du chaos non contrôlé. Kang-Dae, nourri par la rage froide de voir son foyer souillé une seconde fois, décida d'exploiter cette faille non plus avec des leurres technologiques, mais avec une arme bien plus ancienne et puissante : le folklore.Il convoqua un conseil restreint dans la pénombre de l'abri. Autour de lui : Kael et Ariel, encore faibles mais l'esprit vif ; Elyan, le stratège ; Jiah, le féroce ; Min-Jun, le connaisseur de l'ennemi ; et Mi-cha, dont l'intuition s'était avérée plus précieuse que bien des plans.« Ils utilisent nos souvenirs contre nous », commença Kang-Dae, les yeux brillant d'une lueur déterminée. « Alors nous utiliserons leurs peurs les plus profondes contre eux. Leurs propres histoires pour enfants. Leurs légendes urbaines. Les ombres qui grattent à leur fenêtre la nuit. »Il se tourna vers Min-Jun. « Raconte-nous. De quoi ont-ils v