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Ariel mangeait tout ce qu'on lui servait avec appétit. Les regards indignés s'étaient posés sur elle lorsqu'ils étaient entrés dans ce restaurant beaucoup trop luxueux pour la jeune Oméga. Cette dernière n'arrivait pas à croire qu'elle était dans un endroit aussi beau. Elle qui n'avait jamais mis les pieds à l'extérieur du bordel pouvait voir à quel point le monde regorgeait de merveilles. Le repas terminé, Ariel suivit le Bêta à l'extérieur. Après avoir payé l'addition, ce dernier installa la jeune femme à l'arrière et prit place sur le siège conducteur. Ariel venait à peine de remarquer qu'il y avait deux voitures, une à l'avant et une à l'arrière. Elle ne comprenait pas toute cette protection soudaine par le jeune chauffeur. — Monsieur ! Est-ce que je peux vous parler ? demanda Ariel qui serra le plat qu'elle avait pris à emporter. — Quelque chose ne va pas ? C'est le bébé ? Tu veux qu'on s'arrête pour que tu puisses prendre l'air ? paniqua le jeune Bêta suite à la soudaine prise de parole de la jeune Oméga. — Non, je vais bien, ne t'inquiète pas. Je voulais juste savoir pourquoi vous prenez aussi bien soin de moi. Ma mère m'a déjà fait comprendre que l'Alpha n'acceptera jamais l'enfant d'une pute, alors je me suis résigné à élever seul mon enfant. Voilà pourquoi je suis sorti de cet endroit, dit Ariel en observant le paysage avec des yeux fascinés. Un soupir traversa les lèvres du Bêta qui ne savait pas comment expliquer la situation à L' Oméga. Après tout, elle avait vécu enfermé et obligé de vendre son corps. Elle ne pourra jamais oublier ce qu'elle était avant que sa vie ne change. — Si tu veux comprendre pourquoi toi, alors tu devras écouter l'histoire que je vais te raconter jusqu'au bout, dit-il tout en réglant le rétroviseur pour que le visage de la jeune femme apparaisse sur la petite vitre. Cette dernière hocha la tête, prêt à écouter cette histoire que le Bêta voulait lui raconter. — Il y a plus de deux mille ans, la meute de la Rose Bleue a été formée. Depuis des générations et des générations, cette meute a toujours engendré de puissants Alpha qui prenaient la tête de la meute. L'ex-chef de la meute est décédé depuis plus de trente ans. Il avait trois fils, et ils étaient tous des Alpha, mais un seul devait prendre la tête de la meute. C'est l'Alpha Kael qui a été choisi. Ce dernier était différent de ses deux frères, il était bien plus puissant qu'eux. Voilà pourquoi c'est lui qui a été choisi pour prendre la succession de son père. Mais en choisissant une Alpha comme partenaire, l'Alpha a condamné toute la meute, parce que cette dernière n'est même pas capable de donner un successeur à la meute. Mais maintenant, tu es là. Nous sommes rassurés, parce que la meute ne disparaîtra pas, dit-il tout en gardant les yeux sur la route. Ariel pouvait parfois passer pour une idiote, mais c'était quelqu'un qui savait lire entre les lignes. Elle comprenait maintenant pourquoi tout le monde veillait à ce qu'elle aille bien. Un bébé grandissait dans son ventre, et ce dernier était vraiment important. — Je vois, fut la seule chose qu'elle put répondre. Elle ne savait pas quoi dire d'autre. Elle voulait juste être loin de cette maison close qui avait gâché sa vie. — Tu peux dormir. Le trajet jusqu'à la meute est encore loin. Je te réveillerai à notre arrivée, dit-il. Ariel hocha simplement la tête. De toute manière, elle avait besoin de sommeil après la nuit qu'elle avait passée à recevoir des clients. Lorsque l'Alpha Kael ne le sollicitait pas, elle aidait à la réception, et c'était tout autant épuisant pour elle dans son état. Elle soupira avant de fermer les yeux et se laissa porter par la vitesse du véhicule. Ariel avait l'impression d'être en paix avec lui-même. Les mots autrefois prononcés par sa mère avaient disparu de ses pensées, et elle se promettait de ne jamais retourner dans cet endroit peu recommandable. Même si elle se retrouvait, elle et son enfant, à la rue, n'importe où était mieux que là-bas pour elle . La meute de la Rose Bleue se trouvait à la sortie de la ville d'Amaranthia, là où ils n'allaient pas déranger ceux qui avaient décidé de ne plus vivre en meute. Ariel ouvrit l'œil trois heures plus tard. La voiture se trouvait devant un immense portail qui se dressait devant eux. Ses yeux pétillèrent de curiosité alors que la voiture passait les barrières. — Bienvenue dans notre grande meute, dit-il alors que ce qui se présenta en premier lieu, c'étaient les commerces en tout genre. Ariel observa les étalages du marché, les petits magasins ici et là. Tous les regards s'étaient tournés vers les voitures qui longeaient le marché à la recherche d'une sortie. C'était comme si tout le monde avait été prévenu de son arrivée. Beaucoup voulaient l'apercevoir, ne serait-ce qu'un peu, et la jeune Oméga eut tout de suite peur de décevoir tous ces gens qui avaient mis leurs espoirs en elle. Cet immense poids sur ses épaules le mettait mal à l'aise. Ariel fut surpris en constatant qu'il y avait aussi des Oméga dans la meute, et elle ne savait pas si eux aussi vivaient dans un bordel comme lui en ville. — Monsieur, est-ce que les Oméga qui vivent dans la meute vivent comme je l'ai fait ? demanda-t-elle, la tête baissée, alors qu'ils étaient enfin sortis du marché. — Tu veux savoir s'ils ont dû vendre leur corps pour de l'argent ? demanda-t-il pour savoir s'il avait bien compris. Ariel hocha simplement la tête. — Eh bien, la meute protège tous les Oméga qui y vivent, et l'Alpha a fait en sorte que chaque Oméga né dans une famille ait droit à une éducation. Alors non, ils ne vivent pas comme toi. Tu sais, Ariel, les lois de la ville mettent juste en avant les désirs de supériorité des Alpha et sous-classent les Oméga. Voilà pourquoi personne ne veut voir la meute disparaître. Ici, tous se sentent libres et protégés derrière ces murs, contrairement à la vie en ville. Ici, chacun de nous a son mot à dire sur comment vivre en communauté, dit-il tout au long du chemin avant de s'arrêter devant une immense maison. Le jeune Bêta quitta la voiture et aida Ariel à en sortir. La nuit était tombée pendant le trajet. Ariel leva les yeux pour admirer les lumières qui décoraient les murs de la maison. Elles étaient belles aux yeux délicats de l'Oméga, qui ne cessait de les admirer. Le Bêta l'entraîna à l'intérieur et l'emmena dans le salon, qui était tout aussi grand que la maison. La jeune femme ne savait plus où regarder, avec autant de belles choses qui l'entouraient. Une tasse apparut devant son visage, et elle fronça les sourcils en découvrant une main qu'il ne connaissait pas. Elle leva les yeux pour croiser le regard d'un homme d'âge mûr. — Bonsoir, je suis le majordome du manoir, et je prendrai soin de vous. Alors ne vous inquiétez pas. Les femmes de ménage préparent votre chambre, vous pouvez encore attendre un peu. Je vous ai apporté de quoi vous réchauffer, dit-il alors qu'il tendait toujours la tasse vers Ariel , qui ne le quittait pas des yeux. Ariel n'arrivait pas à comprendre comment elle était censé faire confiance à ces gens alors qu'elle n'avait même pas encore posé les yeux sur le père de son enfant. Elle se sentait si désorienté, et elle mourait de faim. Elle ne pouvait nier que tout le monde faisait de son mieux pour le mettre à l'aise. Elle soupira avant d'attraper la tasse de chocolat chaud et de la porter à ses lèvres. C'était la première fois qu'elle goûtait quelque chose de ce genre. Elle n'avait jamais eu droit aux bonnes choses, parce qu'elle vendait son corps, et ces quelques minutes ici lui donnaient l'impression d'être comme les autres. Elle sourit au majordome avant de lui rendre la tasse vide, faisant comprendre à ce dernier qu'elle en voulait encore. Cette dernière quitta la pièce et fut remplacé par un visage familier pour Ariel , qui avait encore besoin de ça pour se rattacher à la réalité. — Ta chambre est enfin prête. L'homme que tu as vu plus tôt t'y emmènera. Je vais m'en aller. Monsieur Kael sera de retour demain, dit-il en mettant ses mains dans ses poches, voyant la peur dans les yeux de la jeune femme. — Avant de t'en aller, tu vas me dire pourquoi cette pute se trouve dans mon salon ! s'exclama une voix derrière le dos du Bêta, ce qui fit sursauter Ariel, qui pouvait maintenant sentir les phéromones de l'Alpha. — Je peux tout accepter, mais pas une pute dans ma maison. Alors sors-la de chez moi ! hurla-t-elle tout en déversant ses phéromones sur Ariel, qui se sentit agressé. — L'Alpha ne te permettrait pas de la mettre à la porte, parce que maintenant, elle est plus importante que toi dans cette meute. Elle a fait ce que tu n'as jamais réussi à faire pour nous tous. Alors je t'annonce qu'elle est enceinte, ce qui t'interdit de l'agresser avec tes phéromones, dit-il en soutenant le regard de l'Alpha devant lui, alors que les yeux de cette dernière s'écarquillèrent. — QUOIIIIII ! hurla-t-elle, faisant grincer les dents de la plus jeune suite au cri qu'elle poussait.• ஜ • ❈ • ஜ •Ariel mangeait tout ce qu'on lui servait avec appétit. Les regards indignés s'étaient posés sur elle lorsqu'ils étaient entrés dans ce restaurant beaucoup trop luxueux pour la jeune Oméga. Cette dernière n'arrivait pas à croire qu'elle était dans un endroit aussi beau. Elle qui n'avait jamais mis les pieds à l'extérieur du bordel pouvait voir à quel point le monde regorgeait de merveilles.Le repas terminé, Ariel suivit le Bêta à l'extérieur. Après avoir payé l'addition, ce dernier installa la jeune femme à l'arrière et prit place sur le siège conducteur. Ariel venait à peine de remarquer qu'il y avait deux voitures, une à l'avant et une à l'arrière. Elle ne comprenait pas toute cette protection soudaine par le jeune chauffeur.— Monsieur ! Est-ce que je peux vous parler ? demanda Ariel qui serra le plat qu'elle avait pris à emporter.— Quelque chose ne va pas ? C'est le bébé ? Tu veux qu'on s'arrête pour que tu puisses prendre l'air ? paniqua le jeune Bêta suite à la so
• ஜ • ❈ • ஜ •Le moment tant attendu était enfin arrivé. Elle se trouvait devant l'entrée de l'hôpital, la boule au ventre. Elle fallait qu'il se comporte en adulte et qu'elle fasse enfin cet examen avant de décider de quitter la ville. Où irait-elle ? Elle n'en savait toujours rien. Pour l'instant, ce qui comptait, c'était son bébé à venir. Elle devait s'assurer qu'elle était en bonne santé. C'était ce qui comptait, et rien d'autre. Elle souffla avant de franchir les portes de l'hôpital.Elle se fit bien vite remarquer suite à son habillement peu décent. Ariel sourit timidement à la réceptionniste qui lui permit d'écrire son nom dans la liste d'attente avant d'aller prendre place sur le canapé avec les autres. Les minutes et les heures passèrent avant que son tour n'arrive et qu'une infirmière le conduise jusqu'à la salle d'examen.— Monsieur Ariel, veuillez prendre place, demanda le médecin assis derrière son bureau.C'était une Alpha, elle pouvait le sentir aux phéromones que cette
• ஜ • ❈ • ஜ •La plus jeune coupa sa respiration, une peur grandissante la tiraillait de partout. Elle n'arrivait toujours pas à assimiler la question posée et relâcha inconsciemment des phéromones de peur. Oui, elle avait peur de faire de cet enfant une réalité, sa réalité. Une réalité qui allait bousculer sa vie. Que pouvait-elle faire ? Dire la vérité serait une grossière erreur de sa part, mais mentir ne ferait que la condamner à une solitude sans nom. Dilemme. Elle ne savait pas quoi faire, alors qu'elle avait l'impression d'être mis au pied du mur. — Ariel , qu'est-ce que tu fais ici ? C'est le matin et tu devrais dormir pour te reposer. Rentres immédiatement ! s'exclama la voix de sa mère, qui les fit sursauter. La plus jeune se reprit immédiatement. Sa mère était venue au bon moment pour le sortir de cette galère. Elle s'inclina tout en faisant la moue et se retourna pour la rejoindre. Celle-ci attrapa agressivement son bras avant de l'entraîner à sa suite. Comme c'était l
Il suffit d'un rien pour faire briller les yeux d'un enfant, et d'un rien pour le faire sombrer dans un profond désespoir. Le monde était régi par des hommes influents, qui régissaient le monde à coup de phéromones. Les Oméga étaient soumis à une souffrance sans nom, les Alpha préféraient avoir comme partenaire une autre Alpha. Et les Oméga étaient juste là, dans un coin de leurs vies, pour assouvir leurs pulsions ; c'était la seule chose qu'ils recevaient d'eux. Dans les bas-fonds de la grande ville d'Amaranthia, une jeune femme, venant à peine d'avoir vingt-deux ans,Elle avait un rêve plein les yeux : le rêve d'avoir sa place au paradis. Et pour cela, elle étais prête à tout pour assurer sa place. Elle était venu au monde dans un bordel et avait comme mère une prostituée ; elle ne connaissait pas le nom de son père, et ce dernier avait sûrement une vie meilleure que la sienne. Après avoir grandi dans un lieu où les femmes et les hommes vendaient leur corps, la jeune Ariel n'avait