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La plus jeune coupa sa respiration, une peur grandissante la tiraillait de partout. Elle n'arrivait toujours pas à assimiler la question posée et relâcha inconsciemment des phéromones de peur. Oui, elle avait peur de faire de cet enfant une réalité, sa réalité. Une réalité qui allait bousculer sa vie. Que pouvait-elle faire ? Dire la vérité serait une grossière erreur de sa part, mais mentir ne ferait que la condamner à une solitude sans nom. Dilemme. Elle ne savait pas quoi faire, alors qu'elle avait l'impression d'être mis au pied du mur. — Ariel , qu'est-ce que tu fais ici ? C'est le matin et tu devrais dormir pour te reposer. Rentres immédiatement ! s'exclama la voix de sa mère, qui les fit sursauter. La plus jeune se reprit immédiatement. Sa mère était venue au bon moment pour le sortir de cette galère. Elle s'inclina tout en faisant la moue et se retourna pour la rejoindre. Celle-ci attrapa agressivement son bras avant de l'entraîner à sa suite. Comme c'était l'une des plus vieilles, elle avait eu droit à une chambre rien que pour elle, suscitant ainsi la jalousie des autres filles. — Tu vas dormir ici avec moi. J'ai peur que tu te crées toi-même des problèmes, soupira sa mère tout en fermant la porte de sa chambre. — Quel genre de problèmes pourrais-je avoir ? Tout le monde m'adore, sourit Ariel tout en retirant ses vêtements. La trentenaire soupira en prenant place près de sa fille. Elle se sentait triste de l'avoir brisé en quelques minutes, mais elle n'avait pas d'autre choix. Comment pouvait-elle rester silencieuse et la regarder faire une grave erreur de jugement ? Elle connaissait les Alpha et leur envie irrépressible de tout contrôler. Mais ce qui lui faisait encore plus peur que les Alpha, c'était la jalousie. Sa fille était né belle, et tous les Alpha n'avaient d'yeux que pour elle. Mais un seul avait su s'en approprier, et cet homme était si puissant qu'il n'avait pas pu refuser sa requête. — Tu sais à quel point cette nouvelle peut faire de ta vie un véritable enfer. Personne ne te porte dans son cœur, car tu es la seul à avoir un client exclusif depuis le début et à faire quand même un bon chiffre d'affaires. S'ils apprennent que tu es enceinte, ils retourneront cette histoire en leur faveur juste pour prendre ta place. Mettre ta virginité en doute n'est rien comparé à ce qu'ils feront de ce bébé que tu portes. À part moi, ne fais confiance à personne, et ne leur donne jamais cette satisfaction, murmura-t-elle pour que sa fille soit le seul à l'entendre. Ici, les murs ont des oreilles, et c'est parce qu'elle avait vécu toute sa vie ici qu'elle le savait. Ariel se tritura les doigts. Elle savait qu'aucune des filles ou des garçons qui travaillaient dans ce bordel ne l'aimait vraiment. Ils se toléraient, et rien de plus. Sa mère se déshabilla et s'installa sur le lit à côté de sa fille. Cette dernière n'arrivait toujours pas à fermer l'œil. Tout ce qui se passait tournait encore dans sa tête, l'empêchant de trouver le sommeil. Une heure plus tard, tous étaient déjà bien endormis, et l'habitacle était bercé par le silence. C'était le moment parfait pour elle de s'en aller. Elle aimait sa mère, mais pas la vie qu'elle menait, et elle ne voulait pas faire la même erreur qu'elle. Là, dehors, il y avait d'innombrables choix qui lui seraient offerts. Elle préférait encore tenter sa chance que de croupir toute sa vie dans ce bordel. Elle enjamba sa mère avant de quitter sa chambre et referma silencieusement la porte. Elle se dirigea vers la pièce qu'elle partageait avec les plus jeunes. Elle retint sa respiration et avança sur la pointe des pieds jusqu'à l'armoire. Elle en sortit un petit sac et y fourra les quelques vêtements décents qu'elle possédait. Après avoir récupéré ses économies, elle enfila un pull large et une petite culotte. Elle rabattit la capuche sur sa tête avant de quitter la chambre. Elle prit la sortie de l'arrière, là où il n'y avait pas de surveillance. — Enfin..., lâcha-t-elle en profitant de l'air frais. À force d'être enfermé, elle n'avait jamais su à quoi ressemblait vraiment l'extérieur. Elle avait tout appris à partir des livres que sa mère faisait entrer dans le bordel. Personne n'était jamais sorti, ou plutôt, personne n'avait trouvé l'intérêt de quitter ce trou pour avoir une vie pire dans la rue. Certains, comme elle, avaient vu le jour dans ce lieu peu saint, et d'autres venaient de familles qui n'avaient pas assez d'argent pour s'occuper d'un Oméga. Mais elle, elle voulait mieux pour son bébé. Elle ne ferait pas les mêmes erreurs qu'elle. Elle donnerait naissance à un enfant fort et en bonne santé, dans un bon environnement. Elle voulait voir son petit aller à l'école, avoir des amis, beaucoup d'amis. Et même si cet enfant s'avérait être un Oméga, alors elle ferait tout son possible pour qu'il soit toujours heureux et qu'il vive une existence parfaite. Ariel serra la lanière de son sac à dos avant de commencer sa marche vers une nouvelle vie, la vie qu'elle avait choisie pour eux. Elle s'arrêta après une heure de marche. Elle ne savait pas comment se rendre à l'hôpital. Résigné à l'idée de demander de l'aide, elle soupira et s'avança vers un petit restaurant où un jeune homme faisait son service. Elle s'arrêta derrière lui et racla sa gorge pour attirer son attention. Le jeune homme se retourna après avoir senti les phéromones d'ariel. — Bonjour, vous avez besoin d'aide ? demanda le jeune homme, un sourire chaleureux aux lèvres. — Je... euh... j'aimerais me rendre à l'hôpital. Connaissez-vous un qui soit proche d'ici ? demanda Ariel en gardant la tête baissée. L'homme face à elle était un Alpha, mais ses phéromones n'étaient pas agressives, ce qui rassura Ariel. Dans le cas contraire, il aurait fui en courant. — Prenez un taxi, comme ça vous êtes sûr de ne pas vous perdre. Si je vous explique le chemin à pied, vous prendrez plus de temps. Attendez ici, je vais en appeler un pour vous, souffla l'homme avant de rentrer dans le restaurant. Ariel prit place sur une chaise. Ses pieds lui faisaient terriblement mal après avoir autant marché. Elle voulait se reposer un peu, et cet homme était si gentil qu'elle accepta son aide. Un taxi s'arrêta devant le restaurant, et le jeune homme lui indiqua d'y monter avant de donner les consignes au chauffeur, qui hocha la tête. La journée venait à peine de commencer, et pourtant, il se sentait déjà si fatigué.• ஜ • ❈ • ஜ •Ariel mangeait tout ce qu'on lui servait avec appétit. Les regards indignés s'étaient posés sur elle lorsqu'ils étaient entrés dans ce restaurant beaucoup trop luxueux pour la jeune Oméga. Cette dernière n'arrivait pas à croire qu'elle était dans un endroit aussi beau. Elle qui n'avait jamais mis les pieds à l'extérieur du bordel pouvait voir à quel point le monde regorgeait de merveilles.Le repas terminé, Ariel suivit le Bêta à l'extérieur. Après avoir payé l'addition, ce dernier installa la jeune femme à l'arrière et prit place sur le siège conducteur. Ariel venait à peine de remarquer qu'il y avait deux voitures, une à l'avant et une à l'arrière. Elle ne comprenait pas toute cette protection soudaine par le jeune chauffeur.— Monsieur ! Est-ce que je peux vous parler ? demanda Ariel qui serra le plat qu'elle avait pris à emporter.— Quelque chose ne va pas ? C'est le bébé ? Tu veux qu'on s'arrête pour que tu puisses prendre l'air ? paniqua le jeune Bêta suite à la so
• ஜ • ❈ • ஜ •Le moment tant attendu était enfin arrivé. Elle se trouvait devant l'entrée de l'hôpital, la boule au ventre. Elle fallait qu'il se comporte en adulte et qu'elle fasse enfin cet examen avant de décider de quitter la ville. Où irait-elle ? Elle n'en savait toujours rien. Pour l'instant, ce qui comptait, c'était son bébé à venir. Elle devait s'assurer qu'elle était en bonne santé. C'était ce qui comptait, et rien d'autre. Elle souffla avant de franchir les portes de l'hôpital.Elle se fit bien vite remarquer suite à son habillement peu décent. Ariel sourit timidement à la réceptionniste qui lui permit d'écrire son nom dans la liste d'attente avant d'aller prendre place sur le canapé avec les autres. Les minutes et les heures passèrent avant que son tour n'arrive et qu'une infirmière le conduise jusqu'à la salle d'examen.— Monsieur Ariel, veuillez prendre place, demanda le médecin assis derrière son bureau.C'était une Alpha, elle pouvait le sentir aux phéromones que cette
• ஜ • ❈ • ஜ •La plus jeune coupa sa respiration, une peur grandissante la tiraillait de partout. Elle n'arrivait toujours pas à assimiler la question posée et relâcha inconsciemment des phéromones de peur. Oui, elle avait peur de faire de cet enfant une réalité, sa réalité. Une réalité qui allait bousculer sa vie. Que pouvait-elle faire ? Dire la vérité serait une grossière erreur de sa part, mais mentir ne ferait que la condamner à une solitude sans nom. Dilemme. Elle ne savait pas quoi faire, alors qu'elle avait l'impression d'être mis au pied du mur. — Ariel , qu'est-ce que tu fais ici ? C'est le matin et tu devrais dormir pour te reposer. Rentres immédiatement ! s'exclama la voix de sa mère, qui les fit sursauter. La plus jeune se reprit immédiatement. Sa mère était venue au bon moment pour le sortir de cette galère. Elle s'inclina tout en faisant la moue et se retourna pour la rejoindre. Celle-ci attrapa agressivement son bras avant de l'entraîner à sa suite. Comme c'était l
Il suffit d'un rien pour faire briller les yeux d'un enfant, et d'un rien pour le faire sombrer dans un profond désespoir. Le monde était régi par des hommes influents, qui régissaient le monde à coup de phéromones. Les Oméga étaient soumis à une souffrance sans nom, les Alpha préféraient avoir comme partenaire une autre Alpha. Et les Oméga étaient juste là, dans un coin de leurs vies, pour assouvir leurs pulsions ; c'était la seule chose qu'ils recevaient d'eux. Dans les bas-fonds de la grande ville d'Amaranthia, une jeune femme, venant à peine d'avoir vingt-deux ans,Elle avait un rêve plein les yeux : le rêve d'avoir sa place au paradis. Et pour cela, elle étais prête à tout pour assurer sa place. Elle était venu au monde dans un bordel et avait comme mère une prostituée ; elle ne connaissait pas le nom de son père, et ce dernier avait sûrement une vie meilleure que la sienne. Après avoir grandi dans un lieu où les femmes et les hommes vendaient leur corps, la jeune Ariel n'avait