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Chapitre 3

Author: dainamimboui
last update Last Updated: 2025-08-16 03:08:34

Ses doigts atteignirent la base de la robe. Il la regardait sans cligner des yeux. Prêt à aller trop loin.

Et c’est là que ça arriva. Un sanglot. Faible. Étouffé.Puis un autre. Et encore un.

Le corps de Léna se figea. Elle pleurait. En silence. Mais les larmes roulaient sur ses joues, incontrôlables, pures.

Pas de hurlement. Pas de théâtre. Juste… la tristesse. L’angoisse. Le désespoir.

Elle murmura, d’une voix brisée :

— Je ne voulais pas de ça. Pas de cette vie. Pas de cette souffrance. J’ai juste essayé de survivre. J’ai juste voulu protéger ce qui me restait.

Ilyès ne bougeait plus. Sa main était suspendue à quelques centimètres de son corps.

Et pour la première fois… il hésita.

— Tais-toi, murmura-t-il. Ne me fais pas ça.

Mais elle ne pouvait plus se taire.

— Je n’ai plus personne, Ilyès. Ma mère est morte. Mon père m’a vendue. Et toi… toi tu veux m’éteindre. Pourquoi ? Pour une gifle ?

Sa voix tremblait.

— Est-ce que ça vaut vraiment la peine ?

Il recula.Un pas. Puis un autre. Comme si ses propres gestes lui avaient soudain fait horreur.

— Merde…

Il tourna le dos. Sa mâchoire était crispée. Ses poings, serrés. Léna tomba à genoux, la respiration tremblante.Elle n’avait pas crié. Pas mordu. Pas supplié. Elle avait pleuré.

Et ça l’avait arrêté.

— Tu peux me détester, murmura-t-elle. Mais n’oublie jamais que je ne suis pas ton jouet. Même cassée… je ne suis pas à toi.

Ilyès ne répondit pas.

Il sortit. Sans un mot. Laissant la porte grande ouverte.

Cette fois, il ne l’avait pas enfermée. Mais quelque chose, dans son regard, avait changé.

Et Léna comprit que ce n’était pas elle qu’il était venu briser.

C’était lui qu’il tentait de sauver. À sa manière. Sale. Tordue. Terrifiante.

Et qu’au fond… il ne savait pas comment aimer autrement.

🖤

Chapitre 5 – L’Objet

Le salon brillait sous les lustres de cristal. Des verres tintèrent. Des rires légers s’élevèrent. Mais dans la poitrine de Léna, tout était figé.

Elle était assise à la droite d’Ilyès, vêtue d’une robe rouge que ses doigts n’osaient même pas toucher. Le tissu collait à sa peau comme une marque de possession. Trop décolleté. Trop fendu. Trop transparent.

Elle n’aurait jamais osé porter une telle tenue. Mais ce n’était pas son choix.

C’était la robe qu’il avait fait livrer dans une boîte noire, une heure plus tôt, sans un mot. Il n’en fallait pas plus pour comprendre.

Assieds-toi. Souris. Ne parle pas.

Ilyès, lui, était dans son élément. Impeccable. Glacial. Intouchable. Il parlait affaires avec ses investisseurs, comme s’il n’avait pas traîné une jeune femme dans une prison dorée quelques jours plus tôt. Comme s’il n’avait pas failli la forcer à se donner à lui.

Il ne la regardait même pas.

Et pourtant, sa main reposait sur sa cuisse. Ferme. Possessive. Comme un rappel silencieux : Tu es là parce que je l’ai décidé.

— Ilyès, murmura l’un des hommes à gauche, un verre à la main. Tu ne nous présentes pas cette beauté silencieuse ?

Léna sentit tous les regards converger vers elle.

Elle baissa les yeux.

Elle ne voulait pas qu’on la voie. Pas comme ça. Pas comme une chose.

Mais il sourit, sans même tourner la tête vers elle.

— Oh, elle ? Juste un passe-temps, mon nouveau jouet.

Un petit rire poli.

— J’aime changer souvent.

Un frisson glacé remonta le long de l’échine de Léna. Elle se mordit la lèvre pour ne pas réagir. Il l’avait humiliée. Volontairement. Publiquement.

Et elle… elle n’avait pas le droit de parler.

— Ravissante, murmura une femme un peu plus loin. Dommage qu’elle ne parle pas.

— C’est ce qui la rend précieuse, répondit Ilyès. Elle connaît sa place.

Rires étouffés. Champagne. Mais Léna n’entendait plus rien.

Elle regardait son verre. Vide. Comme elle.

Elle ne comprenait pas comment elle pouvait encore avoir honte. Après tout, il avait déjà tout pris, non ? Son libre arbitre, sa voix, son corps. Et pourtant, cette soirée la brisait d’une autre manière.

Parce qu’ici, dans ce monde-là, elle n’était même pas une femme.

Elle était une possession. Et elle l’acceptait. Elle le laissait faire. Parce qu’il avait tout prévu. Tout verrouillé. Tout piégé.

Et qu’elle ne savait pas comment fuir.

Plus tard, après le départ des invités, le silence était lourd.

Léna n’avait pas dit un mot. Elle marchait derrière lui dans le couloir comme une ombre. Les talons lui faisaient mal, la robe collait à sa peau, mais elle n’osait pas se plaindre.

Ils entrèrent dans la chambre. Il referma la porte derrière elle.

— Tu étais parfaite, murmura-t-il.

Elle ne répondit pas.

Il s’approcha lentement. Glissa ses doigts sur sa joue.

— Obéissante. Silencieuse. Belle.

Elle frissonna sous son contact.

— Tu n’as même pas pleuré, ce soir. C’est bien.

Ses doigts descendirent sur sa gorge, puis sur son épaule.

Elle tremblait. Mais elle ne recula pas.

Il aimait ça. Ce mélange de peur et de soumission.

— Ils t’ont regardée. Ils t’ont voulue. Et pourtant tu es restée là. À ta place. À ma droite.

Sa main se posa sur sa taille. Puis s’arrêta juste au-dessus de ses hanches.

— Tu m’appartiens, Léna. Tu le comprends maintenant ?

Elle hocha doucement la tête. Une seule fois.

Elle ne pouvait pas parler.

Sa gorge était nouée.

Il l’embrassa. Lentement. Comme s’il prenait son temps pour la goûter. Pour l’imprimer. Pour lui rappeler que tout ce qu’elle était… existait sous sa volonté.

Puis il se recula.

— Dors.

Et il sortit, sans se retourner.

Laissant derrière lui une Léna immobile. Silencieuse. Étouffée.

Elle s’assit lentement au bord du lit. Ses mains tremblaient.

Elle ne pleura pas.

Elle n’en avait plus la force.

Ce soir-là, elle comprit que l’humiliation n’était pas l’arme la plus cruelle.

Non. Le plus terrible, c’était cette place qu’il lui avait donnée.

Et qu’elle, lentement… avait commencé à accepter.

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