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chapitre 5- loin du fardeau, près du cœur

last update Huling Na-update: 2025-05-26 16:09:05

point de vue de Rayan

Le vent soufflait légèrement dans les arbres, agitant les feuillages dans une danse silencieuse. Je marchais lentement sur le sentier boisé qui menait au petit abri où Lina aimait venir travailler. Mon corps portait encore les traces de l’entraînement avec Alex, mais mon esprit, lui, restait ailleurs. Alourdi. Incertain.

Je la trouvai là, comme souvent, agenouillée près d’un petit feu, concentrée sur les herbes qu’elle faisait sécher. Elle ne leva pas tout de suite les yeux, mais je savais qu’elle m’avait senti.

— Encore toi ? dit-elle avec un sourire amusé. Tu me suis ou tu fais exprès d’être toujours là quand j’ai besoin d’un coup de main ?

— Peut-être un peu des deux, répondis-je en m’asseyant près d’elle. T’as une aura qui m’attire, même quand j’essaie de faire autre chose.

Elle arqua un sourcil, mais son sourire ne disparut pas. Il y avait quelque chose d’électrique entre nous depuis un moment, une tension silencieuse que ni elle ni moi n’osions vraiment nommer. Pourtant, chaque regard, chaque silence était chargé de non-dits.

— Tu as l’air ailleurs, murmura-t-elle après un moment.

Je pris une inspiration lente.

— J’ai refusé le titre d’Alpha.

Elle s’arrêta net, posant les herbes qu’elle tenait.

— Tu… quoi ?

Je hochai la tête.

— C’est Alex qui le deviendra. Il est prêt, les anciens l’adorent, et moi… Je ne veux pas de ce pouvoir-là. Pas si c’est pour continuer à vivre dans leur mépris.

— Mais ce n’est pas qu’un titre, Rayan… c’est ton droit.

— Mon droit, peut-être. Mais pas mon destin. Je ne suis pas né de la bonne lignée pour eux. Ils ne m’ont jamais vu comme l’un des leurs.

Lina s’approcha un peu, son regard planté dans le mien.

— Tu sais ce que je vois, moi ? Je vois un homme qui revient vivant de missions suicidaires. Un homme qui protège ceux qu’il aime même quand tout le monde le rejette. Je vois quelqu’un de plus Alpha qu’aucun des anciens réunis.

Je restai silencieux. Les mots faisaient du bien. Mais ce n’était pas les mots que je cherchais.

— Tu me crois, au moins ? ajouta-t-elle.

Je levai la main, frôlant doucement sa joue.

— C’est toi que je crois. Depuis le début. Même quand je doutais de moi.

Elle se pencha, ses lèvres effleurant les miennes dans une hésitation chargée de tension. Puis, elle céda. Et moi avec.

Le baiser fut d’abord timide, comme un aveu soufflé du bout des lèvres. Puis plus intense. Nos corps se rapprochèrent avec lenteur, comme deux âmes qui se retrouvaient après une longue séparation.

Je l’attirai contre moi, sentant le feu de son désir, mais aussi sa tendresse. Elle me défit doucement de ma chemise, glissant ses doigts sur ma peau marquée par les entraînements et les cicatrices. Chaque trace racontait une histoire. Et elle, elle les embrassait toutes.

— Je veux te connaître, murmura-t-elle. Pas juste ton corps. Ton cœur. Tes douleurs. Tes silences.

Je glissai mes doigts dans ses cheveux.

— Alors reste. Reste même quand je me renferme. Reste quand je suis imbuvable. Reste… parce que je crois que j’ai besoin de toi pour ne pas sombrer.

Elle hocha la tête, ses yeux brillants d’un éclat sincère.

— Je reste. Pour toi. Avec toi.

Nous nous allongeâmes dans l’herbe, sous les arbres, nos corps s’épousant avec lenteur. Ce n’était pas simplement du désir, c’était plus brut. Plus fragile aussi. Comme si, pour la première fois, je pouvais tomber sans me faire mal.

La nuit tomba doucement autour de nous, enveloppant notre étreinte d’un silence sacré. Ses soupirs contre mon cou, ses doigts entrelacés aux miens, son souffle mêlé au mien… tout en elle apaisait la bête qui hurlait en moi depuis l’enfance.

Et dans ce moment suspendu, je n’étais plus l’ombre d’un Alpha rejeté. Je n’étais plus le fils né d’une oméga. J’étais juste Rayan.

Et elle m’aimait… pour ça

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