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Author: RS WILD
last update Huling Na-update: 2025-12-06 06:08:17

TESSA

Allongée contre lui, la tête sur son torse, j’écoutais son cœur ralentir. Chaque battement résonnait comme une pulsation sourde, régulière, qui me traversait et m’apaisait. Les rayons dorés de l’après-midi glissaient sur sa peau, dessinant des éclats mouvants, comme si le soleil voulait lui offrir une parure. Il enroulait distraitement une mèche de mes cheveux autour de son doigt, geste simple, répétitif, qui me donnait l’impression d’être retenue, attachée à lui par ce fil invisible.

Je soupirai sans m’en rendre compte.

— Ton père…

Il tourna légèrement la tête pour me regarder, ses yeux s’assombrissant.

— Lui, je l’ai connu, ouais. Mais pas comme tu crois. Il trompait ma mère. Tout le monde le savait, sauf elle… enfin, elle faisait semblant de pas voir.

Son ton changea net, plus sec, plus tranchant, comme une lame qui fend l’air.

— Et toi, ça t’a pas manqué ?

Il fixa le plafond un instant, ses yeux perdus dans une zone où je ne pouvais pas le suivre.

— Bien sûr que si. J’avais
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    NOAHJe la rejoins dans sa chambre deux minutes plus tard. Elle est déjà en train d’enfiler son jean, le dos tourné, les gestes brusques. Le tissu résiste, la fermeture éclair coince, et je vois ses épaules se crisper comme si chaque mouvement était une bataille. Elle marmonne toute seule, des mots que je n’entends pas mais dont je devine la colère.Je m’appuie contre le chambranle, les bras croisés, et je la regarde. Sa nuque est tendue, ses cheveux tombent en désordre sur son dos. Elle ne me voit pas, ou fait semblant.Je m’approche, je lui tends la carte noire.— Garde-la.Elle fait non de la tête, sans même me regarder.— Jamais.Je soupire, lourdement, comme si je portais tout le poids de nos disputes. Je m’assieds sur le lit à côté d’elle, le matelas s’affaisse, elle recule d’un millimètre.— Tessa… t’as été avec moi quand j’avais rien. Quand l’hôtel faisait à peine 30 % de remplissage et que je dormais sur le canapé de la réception. Tu te souviens ? T’apportais des sandwichs tr

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    NoahJe referme l’ordinateur avec un claquement sec, un peu trop fort. Satisfait.Le formulaire est envoyé, les pièces jointes sont là, mon numéro est en premier.Je me tourne vers elle, un sourire de vainqueur plaqué sur la gueule.Elle lève les yeux au ciel, comme toujours quand je prends une décision à sa place.Putain qu’elle est belle quand elle fait ça. Les sourcils froncés, la bouche un peu tordue, les cheveux qui partent dans tous les sens parce qu’elle les a attachés avec un crayon à papier volé dans mon bureau. Elle est en culotte et en chemisier à moi, les pans qui lui arrivent à mi-cuisses. J’ai envie de la reprendre direct sur le canapé, mais je me retiens. À peine.— T’es chiant, c’est mon numéro qu’il fallait mettre.Sa voix est rauque, encore un peu endormie. J’adore ça.Je hausse les épaules.— Tu sais très bien que tu vas raccrocher au nez du mec s’il te demande ton « projet professionnel ». Moi je sais vendre. Je vais dire que t’as déjà l’entreprise, que t’es bosseu

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    TESSAJe me dirigeai vers ma chambre et sortis mon journal. J’avais besoin d’écrire. Les mots s’alignaient comme des soupirs, comme des cris étouffés que je ne pouvais pas dire à voix haute. Une fois terminé, je le cachai au fond de ma malle, comme si je voulais enfouir mes pensées avec lui, les protéger du regard de Noah, du monde entier. Puis je retournai dans le salon. J’y jetai tout ce qui restait du kebab, l’odeur me donnait la nausée.J’avais envie de sucre. Une envie irrépressible, presque animale. J’ouvris les placards, mais rien. Le vide. Alors je pris mon sac et décidai d’aller faire le plein à l’épicerie du coin. Peu importait le prix, j’en avais trop besoin. Il avait laissé traîner sa carte. Et bien, j’allais utiliser le sans contact. Une petite vengeance silencieuse, un geste de survie.Vingt minutes plus tard, j’étais de retour. L’appartement était vide. Il était reparti bosser, comme si de rien n’était. J’empruntai une cuillère et retournai dans ma chambre, où j’attaqua

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    TESSA— Il est l’heure ! lança soudain Noah depuis le salon, la voix tranchante.Linda et moi sursautâmes en même temps. On se força un sourire crispé, comme pour masquer l’inquiétude qui nous traversait. Je ne bougeai pas d’un pouce. Il passa devant moi sans un regard, enfila sa veste, prit ses clés. La porte d’entrée claqua si fort que je sentis le sol trembler légèrement, comme si la maison elle-même avait encaissé sa colère.Et là, je me mis à pleurer.Pas des gros sanglots bruyants. Juste des larmes silencieuses qui coulaient toutes seules, sans que je puisse les retenir. Des larmes qui semblaient venir de plus loin que moi, comme si elles avaient attendu ce moment précis pour se libérer. Il ne m’avait même pas demandé de venir. Même pas un « tu descends ? », même pas un regard. Rien. Le vide.Linda s’approcha doucement, posa une main hésitante sur mon épaule. Son geste était fragile, presque maladroit, mais il portait toute la tendresse qu’elle n’osait pas dire.— Tessa…— Laiss

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