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chapitre 3

Author: Emmsi.708
last update Huling Na-update: 2025-07-25 02:49:46

Chapitre Trois – L’Épreuve du Sang

Le soleil n'était pas encore levé quand Julianne fut tirée du sommeil par des éclats de voix. Étouffés, mais nerveux. Elle enfila sa robe de chambre et sortit dans le couloir. Au rez-de-chaussée, près du bureau de son père, des hommes parlaient à voix basse, tendus. Elle reconnut la silhouette d’Ulric, raide comme un roc, les mâchoires serrées.

Elle s’approcha sans bruit, se tapissant derrière le grand escalier de marbre. Un nom glaça son sang.

— Giovanni Pirouli est de retour, murmura un homme. Il exige des comptes. Il sait que Julianne a été mariée à Ulric sans son consentement.

Julianne plaqua une main sur sa bouche. Giovanni. Son oncle par alliance. Un homme redoutable. Un homme qui n’acceptait jamais d’être mis à l’écart. Son père avait trahi une promesse de fiançailles pour l’unir à Ulric, et maintenant, le clan Pirouli voulait du sang en échange.

— Je m’en occupe, dit Ulric d’une voix grave. Je vais lui parler.

— Ce n’est pas ton rôle, coupa sèchement son beau-père. Tu n’es qu’un pion.

Un silence dur. Tranchant comme une lame. Julianne vit Ulric se redresser.

— Je suis le mari de votre fille. Vous ne m’humiliez pas devant mes hommes.

— Tu oublies à qui tu parles, chien de guerre. On t’a offert ma fille, pas mon respect.

Julianne recula, le cœur battant. Elle comprit. Ulric n’était pas un prince dans cette histoire. Il était un garde, un bouclier. Un mercenaire qu’on avait lié à elle pour l’utiliser.

Et elle… elle n’était qu’une monnaie d’échange.

Elle retourna dans sa chambre, haletante, les mains tremblantes. Ulric avait voulu la protéger. Son père l’avait offerte pour maintenir un équilibre de pouvoir. Et maintenant, tout pouvait basculer.

Deux heures plus tard, un repas de famille fut organisé. Julianne s’y rendit, vêtue d’un tailleur ivoire. Belle, digne. Un masque de porcelaine sur le visage.

Ulric était déjà là, silencieux à l’extrême. Il ne la regardait pas. Il semblait ailleurs, enfermé dans ses pensées sombres.

Le repas se déroulait dans un calme angoissant, jusqu’à ce que son père dise :

— Giovanni viendra demain soir. Il veut voir la “mariée”.

Julianne releva lentement la tête.

— Me voir ou me juger ?

Le père arqua un sourcil.

— Tu resteras à ta place, Julianne. C’est tout ce qu’on te demande.

Elle croisa les bras.

— Et si je refuse ?

Le silence tomba comme une gifle.

— Tu oublies à qui tu parles, Julianne, dit son père, la voix dure.

Mais c’est Ulric qui parla.

— Laissez-la.

Tous les regards se tournèrent vers lui.

— Elle a raison. Vous la traitez comme une pièce d’échiquier. Et vous voulez que je reste là, à me taire ? Que je la regarde s’effondrer pendant que vous jouez à Dieu ?

Julianne sentit une chaleur étrange monter dans sa poitrine. Ce n’était pas de l’amour. Pas encore. Mais c’était… une loyauté. Une rage partagée.

— Tu deviens trop audacieux, grogna son beau-père.

Ulric se leva, jeta sa serviette.

— Et vous, trop aveugle. Vous pensez que Giovanni va s’arrêter à une visite ? Il veut une offrande. Il veut du sang. Et il n’aura ni ma femme… ni moi.

Il quitta la pièce en claquant la porte.

Julianne resta droite, fière, même si son cœur battait comme un tambour en guerre.

Ce soir-là, elle alla frapper à la porte du bureau d’Ulric. Il ouvrit, torse nu, les cheveux mouillés. Pour la première fois, elle vit les cicatrices sur son torse. Longues. Anciennes. Douloureuses.

— Tu comptes fuir demain ? demanda-t-elle.

— Je ne fuis jamais, répondit-il.

Un silence. Elle entra. Ferma la porte.

— Merci… pour ce que tu as dit à table.

Ulric la fixa longuement.

— Je n’ai pas fait ça pour t’émouvoir.

— Je sais. Tu l’as fait parce que tu refuses d’être un pion toi aussi.

Il hocha la tête. Puis, plus doucement :

— J’ai tué pour cette famille. Saigné pour elle. Et aujourd’hui, on me traite comme un chien.

Elle s’approcha. Lentement. Elle ne le craignait plus. Pas ce soir.

— On va leur montrer qu’on n’est ni des pions… ni des victimes.

Il la regarda, surpris. Elle planta ses yeux dans les siens.

— S’ils veulent une guerre, Ulric, on leur donnera une tempête.

Le lendemain soir, Giovanni arriva.

Mais Julianne n’était plus une offrande.

Elle était un piège.

Et Ulric, son allié.

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