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chapitre 4

Author: Emmsi.708
last update Last Updated: 2025-07-25 02:59:34

Chapitre Quatre – L’Ultimatum de Giovanni

La nuit tomba sur le domaine comme un linceul. Tout était silencieux, trop silencieux. Même les oiseaux semblaient avoir fui l’odeur du sang contenu dans l’air.

Julianne était prête. Pas apprêtée. Prête.

Vêtue d’une robe noire droite, sans dentelle ni ornement.

Ses cheveux tressés comme ceux des veuves italiennes.

Un seul bijou à son doigt : l’alliance qu'ulric lui avait glissée au doigt comme on referme une menotte.

Ulric, lui, portait un costume sombre, sobre, presque militaire. Les traits durs, le regard comme un poignard glissé sous la langue. Il n’avait pas dit un mot depuis le déjeuner. Il n’en avait pas besoin. Julianne sentait en lui la tempête contenue. Il n’était plus ce mari froid, distant. Il était une lame sur le point de trancher.

Et ce soir, la cible… c’était Giovanni.

La Maserati noire s’arrêta dans l’allée de gravier blanc. Deux hommes en sortirent, armés, impassibles. Puis lui. Giovanni Pirouli. Le lion du Sud. L’oncle qui avait autrefois bercé Julianne sur ses genoux… et qui maintenant voulait sa tête pour une trahison d’honneur.

Il entra dans le hall comme un roi. Lentement. Sans un mot.

Julianne descendit les escaliers d’un pas calculé. Pas d’émotion. Pas de peur. Elle était une statue. Une épée. Une réponse.

— Bambina…, souffla Giovanni avec un sourire glacé.

— Je ne suis plus une enfant, répondit-elle en s’arrêtant sur la dernière marche.

Il leva les yeux vers elle. Longtemps. Trop longtemps.

— C’est donc toi, l’épouse. Et toi, Ulric… le voleur.

Ulric resta immobile. Un silence coupant s’installa. Puis :

— Elle n’était pas à vendre. Encore moins à voler.

Giovanni ricana, puis avança dans le salon. Il s’installa dans le fauteuil central, comme s’il possédait les lieux.

— J’ai été trahi. Une alliance m’a été arrachée dans le dos. Et dans notre monde, una promessa è sacra. Une promesse est sacrée. Vous deux… vous êtes un affront. Et les affronts, ça se lave dans le sang.

Julianne s’approcha, les mains croisées dans le dos.

— Vous n’avez jamais voulu mon bien, Giovanni. Vous vouliez m’utiliser pour soumettre mon père. Pour faire plier le Nord au Sud. N’utilisez pas l’honneur comme excuse. Ce n’est pas ma vertu que vous pleurez. C’est votre pouvoir.

Le mafieux la fixa, les yeux brillants de rage et d’admiration mêlées.

— Petite vipère… tu parles comme ta mère.

— Et c’est pour ça que vous l’avez fait taire ? dit-elle d’un ton tranchant. Ma mère est morte en silence. Mais moi… je crie.

Ulric fit un pas en avant. Lentement. Son regard noir rivé à celui de Giovanni.

— Si vous touchez à ma femme, je vous promets une chose. Pas une balle. Pas un cri. Non. Je vous réduirai au silence dans votre propre maison. Vos fils porteront le deuil d’un roi tombé à genoux.

Giovanni se leva d’un bond. Ses gardes, aussitôt, mirent la main à leurs ceintures.

Mais Julianne leva la main. Un geste, simple. Royal.

— Arrêtez.

Les deux camps figés.

— Alors ? demanda-t-elle, glaciale. C’est ça votre grand ultimatum ? Soit je reviens sous votre coupe, soit vous brûlez tout ?

— Exactement, répondit Giovanni. Ou alors… tu choisis un autre prix. Un sang pour un sang.

Un silence.

Ulric s’avança. Doucement. Et dit :

— Je suis le prix.

Julianne tourna la tête, abasourdie.

— Tu veux quoi, Ulric ? Te sacrifier ?

Il ne la regarda pas. Il fixait Giovanni droit dans les yeux.

— Tu veux laver ton honneur ? Tue-moi. Mais si tu lèves la main sur elle, je jure devant Dieu… je détruirai tout ce que tu possèdes. Et je te laisserai vivant juste assez pour entendre le nom Mancini hurler dans tout le sud.

Giovanni rit. Un rire grave, presque sincère.

— Tu me plais, gamin. Tu me rappelles moi… à l’époque où j’avais encore des tripes.

Puis il soupira, se rassit. Fit signe à ses hommes de reculer.

— Très bien. Garde-la, ton épouse. Mais tu viens de déclarer une guerre froide, Ulric. Et les guerres froides… finissent toujours en incendies.

Une heure plus tard, la Maserati s’éloignait dans la nuit.

Ulric et Julianne restèrent là, au sommet de l’escalier.

— Tu étais prêt à mourir ? souffla-t-elle.

Il haussa les épaules, l’air las.

— Je ne sais pas si je veux vivre dans un monde où tu es à genoux.

Julianne sentit son cœur vaciller.

— Et moi, je ne veux pas d’un monde où tu meurs pour moi.

Il la regarda enfin.

— Alors, faisons un pacte. Plus jamais seuls. Plus jamais esclaves. On s’appartient, oui… mais libres.

Elle hocha la tête, doucement. Une larme, une seule, coula sur sa joue.

— Libres… ensemble.

Et cette nuit-là, pour la première fois, il dormit dans leur lit.

Pas comme un conquérant.

Mais comme un homme

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