Mag-log inLolaLa douceur du cachemire contre ma peau, les dernières effluves de camphre qui s'élèvent de mon corps… Ce sont les seules concessions au réconfort. Le bureau a repris son aura de champ de bataille. Marc est déjà derrière son ordinateur, son visage un masque de concentration absolue. La transition est brutale. L'homme qui s'est agenouillé pour m'habiller a disparu, remplacé par l'architecte.— Assise, dit-il sans même lever les yeux.Sa voix n'a plus la résonance intime de tout à l'heure. Elle est plate, efficace, comme l'acier brossé des murs. Je prends place sur le fauteuil en face de son bureau, le même où il m'a interrogée une éternité plus tôt. Mes muscles, bien que soulagés par la crème, protestent à la mémoire des positions contraintes.Il glisse une tablette vers moi. L'écran affiche une série de documents financiers complexes, des graphiques, des rapports d'analyse.— Le dossier Veridian. Cross-reference les chiffres de liquidité des trois derniers trimestres avec les décl
MarcLe soleil est maintenant haut, dessinant des rectangles dorés sur le parquet. Le bureau, théâtre de notre nuit, semble à la fois étranger et familier. Lola est assise sur le bord du bureau, la serviette épaisse enroulée autour d’elle comme un cocon. Ses cheveux mouillés dégouttent sur ses épaules, et je vois le frisson presque imperceptible qui parcourt son corps.Le retour à la réalité est un choc. Les e-mails s’accumulent sur mon écran, les rappels de réunions clignotent. Le monde exige sa part. Mais il devra patienter. Il y a une priorité plus grande, plus fragile, assise devant moi.— Tu es courbaturée, je dis, ce n’est pas une question.Elle hoche la tête, un petit geste qui trahit une gêne nouvelle. La guerrière de la nuit dernière a laissé place à une femme vulnérable, consciente de chaque muscle endolori.— Un peu, admet-elle.Je me dirige vers un placard discret, j’en sors une boîte de premiers soins plus complète que celle de la plupart des hôpitaux. À l’intérieur, parm
Marc Le sofa est trop petit, nos corps enchevêtrés sont moites, marqués du sceau de notre passion. Je sens les cils de Lola battre contre mon torse, ses doigts toujours agrippés à ma chemise. Elle respire profondément, un son régulier qui me parle de paix et de possession.Je me dégage doucement. Elle émet un grognement de protestation à moitié endormi, un son si vulnérable qu'il me serre le cœur.— Chut, je murmure en effleurant sa joue. Nous avons besoin de nous laver.Ses yeux s'ouvrent, brouillés de sommeil et d'épuisement. Elle me regarde sans vraiment me voir, puis un lent sourire éclaire son visage. Elle se souvient. Tout se lit dans ses yeux : la tempête, la soumission, la découverte.— Je peux marcher, affirme-t-elle en se poussant sur ses coudes, bien que ses bras tremblent.— Je n'en doute pas, je réponds en me levant et en lui tendant la main. Mais tu n'as pas à le faire.Je la soulève dans mes bras. Elle est légère, mais sa présence pèse d'un poids précieux. Elle n'enlac
LolaSes lèvres sur moi sont une révélation d'un ordre différent. Ce n'est pas la prise de possession brutale du bureau, ni la cadence implacable de la table de conférence. C'est une étude. Une dévotion profane. Ses mains maintiennent mes hanches clouées au cuir du sofa, mais sa bouche est d'une patience infinie, traçant le chemin de mes nerfs les plus secrets comme un cartographe déchiffrant une carte stellaire.Un son étranglé s'échappe de ma gorge. Mes doigts se crispent dans ses cheveux, non pour le repousser, mais pour l'ancrer, de peur que ce sentiment ne cesse. La sensation est si aiguë, si focalisée, qu'elle efface tout le reste. La pièce, la ville, le temps lui-même se dissolvent. Il ne reste que cette bouche savante et le feu liquide qu'elle allonge dans mes veines.— Marc...Je sanglote son nom, et c'est une prière, une incantation. Il répond par un grognement sourd, une vibration contre ma peau qui se propage en moi comme une onde de choc. Il n'accepte pas ma soumission ;
MarcSon corps contre le mien est une carte de chaleur et de tremblements résiduels. La leçon a été apprise, absorbée, incarnée. Je le sens dans la façon dont elle s'est abandonnée, non plus avec la surprise de la découverte, mais avec la confiance terrifiée de celle qui embrasse son destin. Je me redresse, mes muscles protestant, et je la soulève dans mes bras. Elle est molle, ses bras s'enroulent autour de mon cou, sa tête repose sur mon épaule. Un souffle chaud s'échappe de ses lèvres.Je la porte jusqu'au sofa de cuir noir dans le coin le plus intimiste du bureau, loin de la table de confiance maintenant souillée de notre histoire. Je m'assois, la gardant sur mes genoux, enveloppée contre ma poitrine. La ville en contrebas est un tapis de diamants noirs. Nous sommes au-dessus de tout. Au-dessus des règles.Mes doigts tracent des cercles lents sur son dos. Sa peau est chaude, vivante, marquée. Je vois les empreintes rougeâtres de mes doigts sur ses hanches. Des preuves. Des sceaux.
MarcSon défi résonne dans l'air épais, plus enivrant que le whisky. Montre-moi. Ces deux mots sont l'acceptation que j'attendais, la signature sur le contrat que nous venons de sceller dans la sueur et le désir. Un sourire lent étire mes lèvres. Ce n'est plus le sourire du prédateur qui capture, mais celui du maître qui va enseigner.— Très bien.Ma main quitte son visage pour se refermer sur sa cheville, toujours posée sur mon genou. Mes doigts encerclent l'os fragile. Je sens son pouls battre contre ma paume, un petit martèlement précipité. Je me lève, sans lâcher prise, la forçant à conserver cette position intime, pied levé, jambe tendue. Elle retient son souffle, ses yeux agrandis suivant mes moindres gestes.— La première leçon, Lola, c'est que le désir n'est pas une démocratie. C'est une dictature éclairée : la mienne.D'une traction lente mais irrésistible, je la tire du fauteuil. Elle se lève, chancelante, et vient s'écraser contre moi. Son corps nu est une torche vivante co







